Le crédit revolving, également connu sous le nom de crédit renouvelable, est un sujet délicat, surtout dans le contexte économique actuel. Il s'agit d'un type de prêt à la consommation qui permet à l'emprunteur de disposer d'une somme d'argent qu'il peut dépenser à sa guise, et dont le volume se reconstitue au fur et à mesure des remboursements.
Les crédits revolving sont distribués par les banques, des établissements de crédit spécialisés (Cetelem, Sofinco, Cofinoga, etc.) et des distributeurs (Auchan, Darty, Ikéa...). Ils permettent à l’emprunteur de disposer très rapidement d’une somme d’argent qu’il peut dépenser à sa guise. Et le volume de crédit disponible se reconstitue au fur et à mesure des remboursements effectués.
Cependant, cette liberté a un coût élevé : les taux d'intérêt varient de 15 % à 20 %. Or, si les crédits revolving ne représentent que 21 % du volume total des crédits à la consommation accordés aux ménages, ce sont les personnes aux bas revenus qui y ont principalement recours. Car elles sont attirées par la faiblesse des mensualités. Mais celle-ci a un revers : l’allongement de la durée de remboursement.
Compte tenu du niveau des taux pratiqués, le capital n’est remboursé que très lentement, puisque l’essentiel des mensualités sert à payer des intérêts. De quoi constituer une quasi-rente pour les établissements prêteurs, pour lesquels le crédit revolving est très profitable en dépit du risque de défaut d’une partie des emprunteurs. Cette rente devient même permanente lorsque le client décide de réutiliser sa " réserve d’argent ". Ce qui peut rapidement se traduire par une situation d’endettement permanent qui tourne vite au surendettement.
Complexité de l'offre et conditions d'octroi douteuses, le crédit revolving est l'un des principaux chemins vers le surendettement. Les slogans des offreurs de crédits revolving font tout pour faire croire aux consommateurs que le bonheur est dans le prêt.
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Des spirales d’autant plus fréquentes que les établissements de crédit poussent au crime en multipliant les propositions alléchantes, notamment via Internet : taux promotionnels (pour quelques mois seulement), rien à rembourser pendant les trois premiers mois, etc. Difficile de résister dans une société où tout pousse à consommer.
Selon la Banque de France, ces crédits sont en effet impliqués dans 82 % des dossiers examinés par les commissions de surendettement.
Face à ces dérives et aux critiques des associations de consommateurs, le gouvernement profite d’un projet de loi, initialement destiné à transposer une directive européenne visant à harmoniser les pratiques dans l’Union, pour inclure de nouveaux éléments d’encadrement du crédit à la consommation et, par voie de conséquence, du crédit revolving.
La nouvelle législation encadre davantage la publicité, impose un amortissement (remboursement d’une part du capital) minimum dès la première mensualité et un raccourcissement des délais de remboursement, afin de réduire le coût total du crédit. Elle prévoit également une baisse du taux d’usure (le taux maximum auquel les banques peuvent prêter). Et oblige, au-delà de 1 000 euros de prêts, de proposer aux clients une alternative au crédit renouvelable dont les taux d’intérêt sont particulièrement élevés.
Une des solutions pour développer d’autres formes de crédit est de réformer le taux d’usure qui constitue le taux maximum possible pour un crédit. Ce taux est très élevé pour le crédit revolving : 21.32%, à ce jour. Il est à l’inverse relativement bas pour les prêts « classiques » à la consommation : 9.92 % (pour les montants supérieurs à 1.524 €). Soit un différentiel de plus de 11 points.
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Conséquence : ces taux incitent les banques à n’octroyer des prêts « classiques » qu’aux ménages fortement solvables (car leur rémunération est faible) et à basculer le maximum de clients, et notamment tous les clients à risque, sur les crédits revolving fortement rémunérés.
Régulièrement montrés du doigt par les associations de consommateurs, certains établissements plaident eux-mêmes en faveur d’un cadre légal global et renforcé du crédit à la consommation qui ferait notamment supporter le défaut de remboursement par l’établissement qui a accordé le crédit de trop à un ménage déjà fortement endetté.
La création d’un fichier " positif " qui compilerait des informations sur l’identité et la situation financière des individus fait débat en France. Certains pensent que ce serait un moyen d’élargir l’accès au crédit ; d’autres redoutent qu’il ne soit utilisé à des fins marketing et qu’il porte atteinte aux libertés individuelles.
Le crédit à la consommation se divise entre crédits " affectés " et " non affectés ". Les premiers financent un bien déterminé (voiture neuve, électroménager...) avec un taux fixe et un échéancier au terme duquel la dette est apurée. Les seconds se partagent entre les prêts personnels et le crédit revolving. Les prêts personnels sont destinés au financement de projets dont le montant n’est pas précisément déterminé à l’avance, comme des travaux ou un mariage. Il s’agit cependant de prêts classiques à taux fixe pour une durée déterminée.
Dès lors que l’on souhaite financer un projet, il faut systématiquement se tourner vers le prêt personnel. Ce produit est en effet techniquement « pensé » pour le client. Il faut bien évidemment être attentif aux détails pratiques des offres que vous pourrez obtenir.
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Première conséquence de la nouvelle donne législative : la baisse du coût des crédits. L’Observatoire sur la mise en oeuvre de la loi Lagarde, créé par le cabinet de conseil Athling, estime que le coût moyen d’un crédit de 3 000 euros a été divisé par 2,5. C’est dire l’ampleur des profits que réalisaient auparavant les banques sur le dos des plus modestes ! Cette baisse résulte surtout de l’application d’une durée maximum de remboursement qui n’existait pas auparavant : elle est de trente-six mois pour les crédits d’un montant inférieur à 3 000 euros et de soixante mois au-delà de ce seuil.
Au final, cela devrait donc accentuer la baisse de la part des crédits renouvelables au profit des crédits personnels. En gros, le revolving se cantonnera à des crédits de trésorerie pour des achats répétitifs, essentiellement via des cartes de magasins.
Caractéristique | Crédit Revolving | Prêt Personnel |
---|---|---|
Taux d'intérêt | Élevé (15-20%) | Plus bas (variable) |
Durée de remboursement | Variable, souvent longue | Fixe et déterminée |
Montant disponible | Reconstituable au fur et à mesure des remboursements | Fixe, versé en une seule fois |
Affectation | Non affecté | Peut être affecté ou non |
Risque de surendettement | Élevé | Moins élevé |
Le secteur du crédit à la consommation évolue en effet dans un contexte nettement plus difficile ces dernières années : il doit faire face à la crise - peu favorable à la demande de crédits - tout en s’adaptant à un nouveau contexte législatif. Et pour ne rien arranger, il doit également se préparer aux nouvelles règles bancaires dites " Bâle III ". La loi Lagarde, entrée en vigueur en mai 2011, s’attaque aux abus du crédit à la consommation, et particulièrement à ceux du crédit revolving, afin de lutter contre le surendettement.
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