Une scène d'horreur s'est déroulée lors du réveillon de la Saint-Sylvestre à Sainte-Catherine, près d'Arras (Pas-de-Calais), où un infirmier d'une trentaine d'années a tué trois personnes dont son ex-compagne et en a blessé deux autres, avant de se suicider. L'infirmier, après avoir tiré, a quitté les lieux à bord de sa voiture. Des policiers de la BAC l'ont pris en chasse. A l'issue d'une brève course-poursuite, le tireur s'est garé sur le parking du centre hospitalier d'Arras.
Vers 1 heure du matin, l'homme s'est invité dans un réveillon familial auquel participaient sept personnes, dans une maison de la commune de Sainte-Catherine (Pas-de-Calais), dans «un quartier résidentiel, tout ce qu'il y a de plus tranquille», a déclaré Adam Chodkiewiez, substitut du procureur d'Arras. Muni d'un fusil à pompe de calibre 12, «il s'en est pris immédiatement à son ex-compagne, deux personnes se sont interposées et c'est là que les coups de feu ont commencé», a affirmé le substitut du procureur d'Arras M.
Le bilan est très lourd : trois morts, l'ancienne compagne du tireur et deux hommes âgés d'une cinquantaine d'années, et deux blessés dont un grave. Les deux autres personnes qui participaient au réveillon ont alerté les secours.
«Ma sœur, qui était ici avec son nouveau-né, a entendu quatre coups de feu, dont trois d'affilée», a-t-elle ajouté. Rentrée chez elle vers 02H00 du matin, après la fusillade, elle est tombée sur un voisin en larmes, qui lui a demandé d'aller chercher sa femme à la salle des fêtes.
«Avant que les policiers n'aient eu le temps de mettre pied à terre, il a retourné l'arme contre lui et s'est suicidé», a indiqué M.
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Trois sont mortes, une est gravement blessée, une autre plus légèrement, deux sont indemnes. Les deux autres hommes tués par Olivier Aras ne le connaissaient pas ou n'avaient pas de lien connu avec lui.
L'un des d'eux aurait d'ailleurs tenté de s'interposer quand Olivier Aras s'est fait menaçant. Il a reçu le premier coup de fusil à pompe. La compagne de Marc Morel, également présente, est indemne.
Olivier Aras avait 46 ans. Il était infirmier libéral rue d'Amiens à Arras. C'est lui qui a fait irruption dans une maison de la rue des Bleuets à Sainte-Catherine, près d'Arras pendant le réveillon du Nouvel an.
Il y a tué trois personnes et en a blessé deux autres, avant de se suicider. L'une des trois personnes tuées était une de ses ex-compagnes. Mais selon La Voix du Nord qui cite une source judiciaire, la liaison qu'il a entretenue avec cette femme a été de courte durée. Selon Adam Chodkiewicz, vice-procureur d’Arras, rien ne pouvait laisser présager un tel drame.
D'après les premiers éléments de l'enquête, c'est une séparation mal acceptée qui aurait motivé le geste de cet infirmier libéral. En septembre 2013, il avait été condamné à quatre mois de prison avec sursis et mise à l'épreuve pour violences conjugales sur une autre femme. Il était d'ailleurs toujours sous le coup de cette mise à l'épreuve.
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Natahlie Derisbourg était opticienne dans le quartier des Hochettes à Arras. Elle s'était plainte dans son entourage ces derniers temps du comportement d'Olivier Aras, qui la harcelait, la menaçait, notamment via des SMS. Selon le parquet, elle avait même déposé une main courante au commissariat.
"Il assistait à tous les rendez-vous prévus par l'obligation de soins psychologiques à laquelle il était astreint. Selon un infirmier libéral qui le connaissait cité par Le Parisien, "il était quelqu'un de très impulsif. Il ne se laissait pas marcher sur les pieds et pouvait réagir de façon très virulente. (...) Mais je ne l'aurais jamais imaginé s'emparant d'un fusil et faire feu sur des gens." Selon ce même témoin, Olivier Arras avait reconnu qu'il "y avait de l'eau dans le gaz avec sa nouvelle copine mais il n'était pas du tout alarmiste.
«On m'a dit qu'il y avait un homme en cavale avec un fusil de chasse, qui venait d'assassiner deux, trois personnes», a raconté à l'AFP Céline, une voisine âgée d'une quarantaine d'années, visiblement encore très choquée.
Selon La Voix du Nord, c'est à elle que l'auteur des coups de feu aurait lancé en arrivant : "Tu peux aller faire le 17". Le propriétaire de la maison où se déroulait ce réveillon est également indemne. Son épouse a été hospitalisée dans un état grave. Selon le parquet d'Arras, son pronostic vital est toujours engagé. Aucun des témoins directs de cette scène de meurtre, blessés ou choqués, n'a pour l'instant été entendu par les enquêteurs.
Le Parquet d'Arras a décidé de nommer ce vendredi midi un juge d'instruction pour diriger l'information judiciaire aux fins de "recherche des causes de la mort". Les enquêteurs ignorent notamment comment le meurtrier a pu se munir de cette arme, un fusil à pompe.
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