Flammes, fumées et odeurs de soufre… S’il y a bien une arme de poing qui revient régulièrement dans les débats, c’est le revolver à poudre noire : les uns louant ses avantages tandis que d’autre dénoncent ses défauts. Le Remington 1858 New Army, un grand classique. Afin de bien cerner les spécificités du sujet, présentons cette famille d’armes.
La particularité notable de ces revolvers réside dans leur fonctionnement : étant des répliques de nombreux modèles d’une époque sans cartouches métalliques, c’est à dire sans étuis (ou « douilles »), ils se chargent et s’utilisent comme au 19ème siècle. Ces armes se distinguent des modèles à cartouche métallique et ont précédé l’avènement du pistolet semi-automatique au 20e siècle.
Le chargement des balles demande un peu de poigne. La pose des amorces est la dernière étape à réaliser avant le tir. Un chargement lent et complexe, évidemment irréalisable en situation d’urgence. Beaucoup penserait alors conserver leur arme chargée, mais ce serait plutôt dangereux et irresponsable.
Au tir, l’arme dégage une fumée caractéristique, qui faisait repérer les tireurs autrefois, contrairement aux armes à poudres modernes, justement dites « sans fumée ». Il sera d’ailleurs impossible de charger une arme à poudre noire avec une poudre moderne sans risquer de faire exploser le bazar (bien que l’inverse reste parfois faisable avec certains calibres, au fait…). Ballistiquement, un revolver à poudre noire développe à pleine charge (charge dite « de guerre », ras-la-gueule-de-poudre) une puissance comprise entre celle d’un .38 Special et un .357 Magnum.
Le principal avantage que l’on peut leur accorder est sans aucun doute leur classement législatif à l’heure où j’écris ces lignes. En effet, vous n’ignoriez certainement pas que l’accès aux armes est réglementé en France, et que tout ne s’acquiert pas comme on le souhaiterais. Mais justement, étant des répliques d’armes anciennes ces revolvers sont classés en catégorie D2, soit la plus libre, de même que la poudre noire, balles et autres éléments. Cela permet à tout français majeur d’acquérir une arme de cette catégorie sans plus de formalité et de stocker jusqu’a 2kg de poudre, que l’on parle d’un tireur sportif passionné d’armes anciennes ou d’un particulier souhaitant s’armer facilement et légalement. L’autre aspect de cette particularité législative est l’absence de déclaration de l’arme aux autorités, ce qui rassurera le prepper craignant de potentielles confiscations ou restrictions de libertés à l’avenir. On appréciera également le coût réduit de ces armes, un revolver PN pouvant souvent être deux à trois fois moins onéreux qu’un revolver moderne dans le même état (neufs ou occasions).
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Pour choisir un revolver parmi tout les modèles existants, plusieurs critères sont à considérer. Tout d’abord le calibre, les plus répandus étant le .31, le .36 (environ 9mm) et le .44 (environ 11mm). Les économies au rechargement seront inversement proportionnées au diamètre et à la puissance dévelloppée. On choisira également la conception : un revolver à carcasse ouverte, d’un style plus ancien (comme les Colt), s’entretient facilement, le nettoyage étant plus simple. Le barillet d’un revolver à carcasse fermée s’ôte rapidement. Les cheminées sont remplaçables au besoin. De la longueur du canon dépendra comme souvent la précision, mais je vous conseillerais d’opter pour un canon court, de 5 pouces ou moins, dans le but de disposer d’une arme plus compacte et légère. Parmi les marques, beaucoup sont italienne. Pietta sera un choix économique au bon rapport qualité-prix. Enfin, on choisira le type d’acier composant l’arme : l’acier inox résistera à la corrosion causée par la poudre noire, mais l’acier bronzé sera plus économique et plus discret. Outre les revolvers classique, une version compacte et dissimulable comme un Remington 1863 sera idéal pour un port discret ou pour de petites mains féminines.
Cette arme serait-elle celle de l’autonomie ? Comme la poudre noire est composée de soufre, salpêtre et charbon, il est possible d’en produire soi-même avec peu de moyens, en produisant son charbon et en récupérant soufre et salpêtre, en sac ou à l’état naturel. On peut pousser le raisonnement jusqu’à recycler du plomb pour couler ses propres balles, utiliser des poudres inertes (comme de la semoule) comme bourre et des graisses animales ou végétales pour graisser les chambres, mais les indispensables amorces industrielles demeureront presque impossible à produire et devront êtres stockées en quantité.
Dans ce cas et après cette revue, dans quelles situations et préparations pourrait être utile cette arme ? Le revolver à poudre noire étant d’une technologie ancienne, il est naturellement dépassé par les armes actuelles sur beaucoup de points. Mais dans le cadre de la constitution d’une panoplie d’armes survivaliste, ses avantages économiques et administratifs le placerait tout de même à un rôle secondaire, par exemple comme nous avons vu en tant que première arme d’un tireur débutant, qui attendrait ses autorisations de détention et souhaiterait s’entrainer au tir au revolver. De même, il pourra être stocké pour éventuellement remplacer un P.A. confisqué par un futur pouvoir anti-arme. Toutefois, j’identifie une situation dans laquelle ce revolver pourrait être pertinent : puisqu’il date du 19ème siècle, il pourrait s’intégrer à un mode de vie équivalent à celui du 19ème siècle. J’entends par là qu’une personne, famille ou clan survivaliste vivant sur une propriété autonome de ses productions, c’est-à-dire sur une forme de Base Autonome Durable, pourrait en organiser la sécurité intérieure après un effondrement social en mettant en place un port d’arme permanent, à la maison comme au champ.
Voici quelques conseils pour une manipulation sécurisée de votre arme à poudre noire :
En supposant que l'arme a déjà tiré normalement et que ce n'est pas un défaut inhérent à l'arme ou à une cheminée. Si l'amorce n'est pas percutée après que le chien ait été abattu par action sur la détente, cela peut être parce qu'elle n'était pas bien appliquée sur la cheminée. Vous pouvez continuer à tirer les autres chambres jusqu'à revenir sur l'amorce non percutée. Si elle ne percute toujours pas, il faut enlever l'amorce et la remplacer par une neuve.
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Le long feu se produit quand l'amorce a bien explosé mais que le coup n'est pas parti, c'est à dire que la poudre ne s'est pas enflammée. C'est à mon avis le cas le plus dangereux de la PN car il faut absolument attendre au moins 15 secondes en maintenant l'arme en direction de la cible avant toute action.
Enlever l'amorce de cette chambre (les autres étant vides) et démonter le barillet de l'arme. Celle-ci étant toujours en direction des cibles. 2 solutions pour extraire la balle :
Dans un révolver, la quantité de poudre du chargement est limitée par la taille du barillet, on sait par exemple que pour un Remington 1858 calibre 44, une fois le plomb serti, il reste la place pour environ 2.2 grammes de poudre Pnf2; les Walker par exemple "mangent" plus de poudre (combien?)Pour le Walker, la capacité totale d'une chambre est de l'ordre de 70 grains, soit environ 55 grains de poudre non tassée avec une balle ronde, ce qui correspond à environ 3,6 grammes de PNF.
Avec un canon normalement long, le maximum possible sans excéder la pression admissible par la culasse.Avec un canon court, il y a un optimum à trouver parce que plus on rentre de poudre, plus elle prend de la place et donc, moins il reste de longueur de canon pour l'accélération de la balle.
De façon très approximative, on peut considérer que la vitesse à la bouche est à peu près proportionnelle à la racine carrée de la charge.
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Avec la même charge, à granularité égale et longueur de canon identique, le projectile de 36 partira plus vite que celui de 44.En revanche, l'énergie à la bouche du projectile de 44 sera supérieure à celle du 36.
La poudre brûle rarement entièrement dans le canon.Si c'est le cas, c'est que la poudre est beaucoup trop vive ou bien en très faible quantité.En réalité, la quantité de poudre brûlée dépend du temps passé par le projectile dans le canon et de la vivacité de la poudre.
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