Les meubles provençaux, qu'ils soient modestes ou luxueux, ont en commun un sens et une maîtrise parfaite des volumes et de l'esthétisme.
C'est dans la région du Gard et des Bouches-du-Rhône que se centralisaient les meilleurs ateliers, le foyer se situe entre Arles, Avignon, Uzès, Fourques jusqu'à Nîmes, Beaucaire, Aix et Marseille.
Très nombreux sont, en Provence, les étagères, meubles légers suspendus au mur et qui ont plusieurs destinations: les uns reçoivent la poterie et les faïences et prennent le nom "escudelié", d'autres accueillent les étains et deviennent des "estagnié", d'autres, enfin, servent au rangement des verres et on les appelle "verriaux".
Si la commode Louis XVIII s’inscrit dans la continuité des styles précédents, comme la commode Louis XIV et la commode de style Louis XV, elle marque aussi une transition vers une certaine austérité néoclassique, héritée de l’époque Louis XVI. Les ornementations deviennent plus épurées, le piètement est moins courbé que celui d’une commode tombeau ou d’une commode arbalète 18ème, et les rangées de tiroirs s’organisent de façon symétrique.
En comparaison avec une petite commode Louis Philippe, la commode Louis XVIII présente souvent un décor plus sobre, mettant en valeur le bois utilisé.
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Les bois de violette, le noyer massif ou encore le noyer blond étaient particulièrement appréciés à l’époque Louis XV et époque Louis XVI pour leur belle qualité et leur résistance dans le temps.
Certains ébénistes, tels que Jean François, ont d’ailleurs grandement contribué à sublimer ces essences en réalisant de délicates commodes en marqueterie pour la noblesse française.
Avant de plonger dans le cœur de la fabrication, rappelons que le choix du bois et des finitions est crucial pour distinguer une commode d’époque Louis d’une simple commode de style Louis. Les artisans du XVIIième siècle (ou XVIIIe siècle) optaient souvent pour des essences variées afin de créer des contrastes subtils.
Grâce à ces bois, les ébénistes façonnaient des commodes provençales 18ème ou encore des pièces uniques comme la commode arbalète 18ème, très recherchées aujourd’hui.
Au fil de l’histoire, de nombreux modèles de commodes se sont succédé, chacun possédant son charme et sa spécificité. En voici quelques-uns incontournables si vous souhaitez devenir incollable :
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Toutes ces formes ont influencé, d’une manière ou d’une autre, la commode Louis XVIII, lui donnant un style à la fois sobre et raffiné, apprécié par les amateurs de belles pièces.
Ce meuble emblématique de la Provence apparaît au début du XVIIIe siècle, vers 1690. Le style provençal est le fruit de la grande liberté d'expression des fustiers (ébénistes provençaux) inspirés du style rocaille parisien et des influences italiennes.
A partir de 1740, la façade et les côtés de la commode se bombent, se galbent et se chantournent. Elle adopte un profil en arbalète, en tombeau ou à ressaut.
Le bois utilisé pour la fabrication du mobilier provençal est principalement local : olivier, noyer, mûrier, aulne.
A la fin du XVIIIe siècle, la commode provençale adopte des formes plus rectilignes et des angles vifs. Elle emploie les caractéristiques typiques du style Louis XVI.
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Quelques commodes provençales sont recouvertes d’un enduit ocre jaune ou vert pâle semblable au « vert d’Uzès ».
Pour acquérir une commode 18ème siècle ou plus précisément une commode d’époque Louis, il est essentiel de s’adresser à des professionnels reconnus.
Les antiquaires spécialisés, les galeries d’art, mais aussi certains sites en ligne comme HTdeco.fr proposent régulièrement des modèles de belle commode.
Il est cependant primordial de prendre quelques précautions pour être sûr de l’authenticité de votre meuble.
Voici quelques points à vérifier pour ne pas vous tromper :
En cas de doute, n’hésitez pas à solliciter un expert en mobilier d’art qui saura reconnaître un meuble d’époque et attester son authenticité par un certificat.
La fabrication du meuble devient à partir du XIIIe siècle l'apanage d'une organisation corporative. Cette organisation corporative, qui donne naissance à plusieurs branches de plus en plus spécialisées, bénéficie d'un privilège dont l'accès est sévèrement réglementé.
Un long apprentissage, le respect de techniques précises soigneusement décrites, l'emploi de matériaux bien définis, la réalisation d'un chef-d'oeuvre, preuve des capacités techniques de l'aspirant.
A partir du XVIIe siècle la corporation se divise en deux branches : les menuisiers en bois et les menuisiers en ébène ou ébénistes. Les premiers fabriquent des meubles en bois massif dit aussi "en bois naturel" et quelquefois les bâtis des meubles en bois de placage. Aux seconds est réservée l'exécution des meubles en bois de placage ou en marqueterie.
Cette distinction est abolie à la Révolution, conséquence directe de la supression des corporations.
Les menuisiers et ébénistes ne sont pas les seules corporations à participer à l'histoire du meuble : vernisseurs, doreurs, sculpteurs, bronziers, tapissiers, serruriers et mécaniciens, gainiers et tabletiers sont autant de corporations annexes, jalouses de leurs privilèges, qui jouent un rôle particulier actif aux XVIIe et XVIIIe siècles.
Concrétisation de l'appartenance à la corporation, l'obligation d'estampiller les ouvrages apparaît aux alentours de 1730, instituée - avec les dérogations d'usage - en 1743 légalisée en 1751 par un édit royal.
Marque, signature de l'artisan, l'estampille, poinçon de métal gravé en relief, est frappée dans le bois des sièges et des meubles à des emplacements discrets : sous l'emplacement d'un marbre, sur le bord d'un tiroir, sur une traverse, sur le bâti, etc.
Elle indique le nom de l'artisan, souvent accompagné des initiales de son ou ses prénoms pour le distinguer, car il existe de véritables dynasties de menuisiers-ébénistes qui exercent sur plusieurs dizaines d'années.
Elle est souvent accompagnée de trois lettres JME, marque de contrôle de la Jurande (bureau de plusieurs jurés nommés par la corporation) des menuisiers ébénistes, d'où les lettres JME, marque qui donne lieu au versement d'une taxe, à laquelle bien des menuisiers et ébénistes tentent d'échapper.
Un meuble peut comporter plusieurs estampilles : celle du menuisier, mais aussi celle du sculpteur, du marqueteur, du bronzier etc. voire celle du marchand-mercier, intermédiaire qui passe commande à divers ateliers.
L'usage de l'estampille survit à l'abollition des corporations et reste en vigueur au XIXe siècle.
De même que certains amateurs attachent plus d'importance à la signature d'un tableau qu'à ses qualités esthétiques, des collectionneurs de meubles préfèrent acquérir des meubles estampillés. Ainsi qu'à qualité égale, un meuble marqué cote plus qu'une pièce anonyme.
L'observation de ce phénomène a conduit quelques truqueurs à estampiller certaines pièces, à l'origine vierges de toute marque. Aussi convient-il de ne pas attacher trop d'importance à la présence d'une estampille sur un meuble qui ne présente pas un très long pédigree.
En réalité, la commode, née de la nécessité d'un rangement rationnel, existait déjà au XVIIe siècle. Quant au mot il apparaît pour la première fois en 1708 dans une lettre du duc d'Antin qui déclare avoir admiré chez Guillemart deux commodes en placage d'écaille et d'étain en cours d'exécution pour la chambre du Roi à Marly.
Un dictionnaire de 1760 donne une amusante définition de la commode : c'est un meuble d'invention très nouvelle que sa commodité a rendu bien vite très commun. Auparavant, on ne parlait que de caisse à tiroirs.
Jusqu'au XIXe siècle, la commode est un meuble cher réservé à l'aristocratie et à la bourgeoisie, elle ne pénètre guère chez les gens modestes.
La commode dite Louis XVI, aux formes simples et épurées est née sous Louis XV, au milieu du XVIIIe siècle après la découverte des ruines d'Herculanum et de Pompéï et le retour en grâce du style à l'antique.
Cette simplification des formes va s'accentuer au fil des ans jusqu'à faire disparaître, dans les dernières années du règne, le ressaut hérité de la période Transition.
Les bronzes se font discrets. Ils sont parfois remplacés par une simple baguette de cuivre. Il faut dire que la technique ayant progressé, les assemblages, n'ont plus besoin d'être dissimulés.
Les pieds fuselés sont à cannelures, les pieds toupies indiquant une fabrication tardive.
La forme des meubles naît de l'imagination des dessinateurs et le décor de celle des peintres. Ces idées sont filtrées par les ornemanistes, les décorateurs et les ensembliers puis concrétisées par les menuisiers et les ébénistes.
Le style des meubles et des objets est l'ensemble des caractéristiques d'une époque déterminée. Il s'exprime par la nature des matériaux, la forme des structures et le détail des éléments décoratifs.
Le style Louis XIV est dominé par la personnalité de Charles Le Brun (1619-1690), Directeur de la manufacture royale des Gobelins et de l'Académie de peinture et de sculpture. Du côté des artisans menuisiers et ébénistes, à noter la domination d'André Charles (1642-1734).
Bon, venons-en aux meubles et aux styles régionaux. Je sais qu'il n'y avait pas d'homogénéité. je sais qu'il y avait des différences entres les classes sociales d'une même unité géographique, ou dans les particularismes qui variaient d'un canton à l'autre.
Le meuble n'apparaît dans les classes les plus pauvres que lorsqu'elles sortent du dénuement pour commencer à épargner.
D'une construction simple, il en général en bois naturel avec parfois des incrustations. La diffusion des modèles se fait parfois par des colporteurs qui vendaient aux menuisiers locaux des planches de modèles gravées parfois par des ornemanistes de renom.
La classification des meubles régionaux s'établie autour de deux grands mouvements : Celui ou triomphe la ligne droite et celui où la courbe et la sinuosité s'imposent.
Le premier, qualifié de Louis XIII populaire est caractérisé par une composition architecturale : meubles en forme d'édifices à fronton, à colonnes en bois tourné, aux panneaux sculptés de motifs géométriques simples ou plus complexes, en vigueur dans le Sud-Ouest, en Alsace, en Auvergne et en Bretagne notamment.
Le second appelé le Louis XV populaire, est marqué par des courbes, des contrecourbes, des moulures sinueuses. Le répertoire décoratif appartient aux deux grands mouvements, géométrique ou naturaliste, le second l'emporte avec les symboles rustiques, d'amour et de prospérité (gerbes de blé, vignes, fleurs des champs, oiseaux roucoulant, coeurs ...).
Le mobilier provençal se reconnaît très facilement par le mouvement voluptueux et généreux de ses lignes et détails décoratifs. Les dossiers incurvés et les devants galbés sont savamment sculptés et incrustés de bois précieux comme le mûrier, le noyer, le cerisier, le poirier et le saule.
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