La commode, en tant que meuble de rangement, a succédé au coffre et a fait son apparition dans le mobilier français vers le milieu du XVIIe siècle. Initialement appelée "en tombeau", elle était basse sur pieds.
Le terme "commode" lui-même révèle sa nouveauté et son aspect pratique. Dénommer un meuble d'usage "commode", c'est exprimer un soulagement face à sa fonctionnalité. Il a fallu qu'un homme invente le meuble à tiroirs indépendants pour que chacun s'écrie : "Voilà qui est commode !".
Les premières commodes ont émergé dans les années 1690, marquant une évolution par rapport au coffre, qui était le meuble usuel à l'époque. À la fin du règne de Louis XIV, les habitudes se sont stabilisées, et la commode est devenue un meuble courant.
Il semblerait que les deux commodes de Boulle, ornées de marqueterie de cuivre et d'écaille, qui proviennent de la chambre de Louis XIV à Versailles, comptent parmi les premières commodes exécutées en France entre 1690 et 1710.
En 1697, M. de Metz, garde-meuble de la Couronne, inscrivait à l'inventaire général "six tables en bureau" présentant une disposition singulière : elles étaient "garnies de trois tiroirs sur toute la longueur".
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Une commode arbalète est un parallélépipède rectangle dont la façade est travaillée en courbes et contre-courbes en plan. Elle se compose de quatre montants et de quatre traverses galbées en façade, permettant de recevoir les tiroirs.
Après une étude attentive de l'ensemble de la commode et de ses composants, il est possible de proposer une datation. Une commode à quatre tiroirs, dont le bâti Régence garde encore des stigmates de la raideur des meubles Louis XIV, a une façade dite "en arbalète", c'est-à-dire que celle-ci se cintre légèrement en plan.
Nous sommes encore loin des courbes et volumes cintrés en plan et en élévation des meubles de style Louis XV, mais ce léger mouvement de la façade marque le début de cette recherche.
Les bronzes, soulignant et garantissant la protection des arrêtes fragiles, sont d'inspiration rocaille et rehaussent les éclats des bois. Les mains fixes caractéristiques de l'époque Régence proposent un décor rocaille typique du style Louis XV. Le marbre ne semble pas être celui d'origine, mais il semble ancien, avec une moulure en bec de corbin bien typique de la Régence.
L'assemblage des éléments du bâti a été entièrement réalisé à la main et nous amène, à l'examen, à remarquer que le solide revêtement de placage scié constituant le décor a sans doute conduit les artisans à s'accommoder de certaines difficultés.
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Le style Régence renonce aux meubles en marqueterie d'écaille et d'étain, qui furent en si grande vogue sous Louis XIV, et adopte le plus souvent la marqueterie de bois teintés.
Le plus célèbre ébéniste de la Régence est Charles Cressent (1685-1768). Comme l'ébéniste Boulle sous Louis XIV, il fait un emploi judicieux des applications de bronze doré et ciselé. À la partie inférieure de ses commodes, il donne un profil sinueux qu'il a nommé profil en arbalète.
Le chef-d'œuvre de Charles Cressent est incontestablement la célèbre table-bureau du Musée du Louvre. Tout le style Régence est condensé, peut-on dire, dans ce meuble. Les pieds en griffes de lion, les entrées de serrure, les mascarons sont encore dans le caractère du règne de Louis XIV; mais la composition générale et les espagnolettes nous révèlent déjà le style Louis XV.
Les commodes Louis XV sont galbées, décorées de placages et de marqueteries, de laque et de bronzes ciselés. Les commodes Empire, en acajou orné de bronzes dorés ou mats, reposent à même le sol ou sur des pieds courts, en forme de griffes de lion ; elles sont souvent accostées de caryatides ou de figures égyptiennes en gaine. Sous la Restauration se répand l'emploi du bois clair incrusté de filets ou marqueté d'amarante.
En dehors des pastiches des styles antérieurs, la commode typique du XIXe siècle. Meuble à hauteur d'appui garni, le plus souvent, de tiroirs.
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