Paris n’est pas étrangère à l’accueil d’événements de tir à l’arc élite. La capitale française a déjà organisé la Finale de la Coupe du Monde de tir à l’arc en 2013 et, suite au succès de la candidature olympique, a obtenu une étape de la tournée internationale chaque année de 2021 à 2023.
Ce mercredi 27 mars, au cœur du Centre de tir à l’arc Sébastien Flute de l’Insep, les Lisa Barbelin, Thomas Chirault et autres Jean-Charles Valladont ont eu l’occasion de se tester dans un cadre tout proche de ce qu’ils pourraient retrouver cet été, une fois passée l’étape de la qualification.
Avec de l'imagination, le centre de tir à l'arc Sébastien Flute de l'INSEP avait (un peu) des airs d'Invalides ce mercredi après-midi. Le lieu iconique où se dérouleront les épreuves du tir à l'arc du 25 juillet au 4 août.
Les archers de l'équipe de France aiguisent leurs flèches dans le cadre de leur préparation olympique. Ils disputent ainsi plusieurs compétitions dans des conditions se rapprochant du grand rendez-vous estival, une fois passé l'étape de la qualification.
Ce mercredi 27 mars, une plateforme de tir de 10m x 10m a été aménagée avec des passages par la chambre d'appel. Au programme : un double mixte (équipes de 2 archers - 1 homme et 1 femme), un match par équipe (équipes de 3 archers) et des matchs individuels hommes et femmes.
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À l'affiche, quatre archères et quatre archers :
Sous le regard d'une centaine de personnes, des licenciés du comité régional d'île de France, chargés d'assurer l'ambiance dans des gradins installés pour l'occasion, sifflets à la bouche et « clap-clap » dans les mains.
Objectif, mettre les huit rescapés des sélections en situation de compétition la plus proche possible de ce qu'ils auront lors des Jeux : «Il manque 8.900 personnes, s'amuse Jean-Charles Valladont (9.000 spectateurs sont attendus pour les épreuves de tir à l'arc). L'événement sera énorme. Cette préparation permet de se mettre en condition et de créer de l'aisance, tout en restant dans sa bulle. Mais ça reste le même sport et le même objectif. Tirer à 70 mètres sur une cible d'1 m22 de diamètre.
Outre l'écran géant, annonçant les scores et permettant au néophyte de s'y retrouver, une zone mixte a été mise en place, comme pour les Jeux où les athlètes seront interviewés en sortie de pas de tir. Et en ce mercredi pluvieux, ils ont pris un peu de lumière médiatique. Une vingtaine de médias ayant fait le déplacement au cœur du Bois de Vincennes.
« Même si c'est 1% du public qu'il y aura aux Invalides ça permet aux jeunes archers qui n'ont pas l'habitude de tirer dans des arènes de trouver des repères pour communiquer avec leur coach quand il y a du bruit par exemple, souligne Benoît Binon, DTN. On sort de la période hivernale intensive de préparation où on est monté à 600 flèches par jour tirées par athlète de 8h30 à 18h30 . C'est un gros volume. On entre dans la préparation de la compétition.
Les huit archers retenus disputeront la saison de Coupe du monde (trois étapes), un Grand Prix et les Championnats d'Europe. Fin juin, la Fédération révélera qui des huit sélectionnés, seront les deux remplaçants des équipes hommes et femmes.
« On ne s'appuie pas sur un classement. C'est la DTN qui va composer l'équipe, poursuit Benoît Binon. Depuis l'an dernier on fait des sélections très tôt dans la saison. On est encore loin de l’arène qui sera installée devant 8 000 spectateurs sur l’Esplanade des Invalides, mais progressivement, les archers et archères de l’équipe de France se mettent en « condition Paris 2024 ».
Pour s’installer : une estrade équivalente à celle sur laquelle ils évolueront. Pour signifier leur entrée en compétition : la voix de Marc Chavet, le speaker de leur discipline aux Jeux olympiques. Pour les saluer : une centaine de personnes présentes dans des gradins installés pour l’occasion, sifflets à la bouche et « clap-clap » dans les mains.
À 70 mètres d’eux, la distance olympique : les cibles dans lesquelles tirer.
Un temps en course pour la qualification olympique, Pierre Plihon a dû renoncer à cause d’une blessure. Après Rio en 2016 et Tokyo en 2021, Pierre Plihon a espéré participer à ses troisièmes JO à l’occasion de Paris 2024. Mais l’archer nîmois, un temps dans la course à la qualification, a dû se résoudre à déclarer forfait.
Il sera, en effet, le consultant de France Télévisions pour toutes les épreuves de tir à l’arc qui auront pour cadre l’esplanade des Invalides. « Suite à mon forfait, raconte-t-il, la direction de France Télévision m’a contacté pour me demander si ça m’intéressait.
Pierre Plihon sera au micro aux côtés de Claire Vocquier-Ficot et Claude Eymard. Les deux journalistes compteront sur lui pour vulgariser au maximum la discipline. « Je me suis déjà prêté à cet exercice lors de compétitions internationales. Je me suis senti plutôt à l’aise », dit l’archer dont l’expérience des Jeux et la parfaite connaissance des archers sera un vrai plus.
Côté tir à l'arc, c'est l'athlète Pierre Plihon, olympien à Rio et Tokyo, qui sera aux commentaires accompagné de Claire Vocquier-Ficot et Claude Eymard en journalistes.
Le tir à l'arc sera commenté par Audrey Adiceom, vice-championne du monde par équipe en 2023.
Le para tir à l’arc est ouvert, aux Jeux Paralympiques, aux athlètes handicapés physiques. Ce sport exige précision, force et concentration.
La phase de qualification (round robin) durant laquelle les archers tirent 72 flèches en 1h30. Dans un second temps, débute la phase de duels éliminatoires. Pour gagner un duel il faut totaliser 6 points. Le gagnant d’une volée de 3 flèches marque 2 points.
En W1 et arc à poulies, les duels se font sur 5 volées de 3 flèches. Le gagnant est celui qui a le plus grand nombre de points à l’issue des 15 flèches. Il s’agit d’une toute autre compétition, les archers doivent avoir une capacité à résister à la pression.
Si la régularité prime en arc à poulie et en catégorie W1 du fait des duels en 15 flèches, en arc classique, la hiérarchie peut être plus bousculée.
Les clubs de la Fédération Française Handisport et de la Fédération Française de Tir à l’Arc proposent des activités régulières et sont susceptibles de vous accueillir.
Les archers de cette catégorie ont un handicap physique minimal, les handicaps représentés sont très divers, en fauteuil roulant, amputé de membres supérieurs, inférieurs...
L’arc à poulies permet de décupler la force. L’arc peut avoir une puissance de 60 livres mais une résistance résiduelle de 17 à 20 livres dans les bras.
Les athlètes de cette catégorie ont un handicap plus impactant dans la pratique du tir à l’arc. Ce handicap doit affecter la stabilité du tronc, les membres supérieurs et inférieurs. Ils utilisent un arc à poulies spécifique, sans pouvoir bénéficier du même système de visée sophistiqué que dans la catégorie OPEN de ce même arc.
Depuis 2020, ils partagent leurs rêves, leurs objectifs… et leur vie. Les archers tricolores Lisa Barbelin, 24 ans, et Thomas Chirault, 26 ans, se retrouvent ce jeudi sur l’esplanade des Invalides pour les qualifications du tir à l’arc des Jeux olympiques de Paris. L’apothéose de longs mois de préparation à marier leur quotidien de couple avec les exigences et les ambitions de leur condition d’athlète de haut niveau.
« C’est quand même assez particulier, sourit la n° 1 française de la discipline. On a créé une sorte de collectif à deux pour aller aux Jeux. C’est très agréable et très appréciable.
Thomas Chirault, vice-champion olympique par équipes ce lundi, s'est qualifié pour les huitièmes de finale de l'épreuve individuelle ce mardi. Il s'est imposé au bout du suspense contre le Taïwanais Yu-Hsuan Taï (6-5). Il pourrait affronter au prochain tour le champion olympique en titre, le Turc, Mete Gazoz. Il aura, à coup sûr, le public derrière lui.
Le Français Thomas Chirault a battu le Taïwanais Yu-Hsuan Tai, en 16e de finale, à l'issue d'un sacré duel à la flèche de barrage (6-5). L'archer s'est donc qualifié pour les 8es de finale.
Médaillé d'argent, ce lundi, avec l'équipe de France, Thomas Chirault a rapidement du passer à autre chose afin de se reconcentrer sur l'épreuve individuelle.
Porté par le public, le natif de Corbie, licencié à Clermont-Ferrand, s'est réjoui de sa qualification et de l'ambiance pour son match contre Yu-Hsuan Tai.
La plateforme de tir était même amenée à bouger quelques secondes avant les tirs des archers. Une ambiance particulière mais que Thomas Chirault a fortement apprécié: "Ça a moins tapé des pieds qu'hier même si, une fois, aujourd'hui, j'ai ressenti la même chose. C'est vrai que quand tout le public tape des pieds, on ressent des vibrations sur la ligne de tir. On est encore plus proche du public, c'est vraiment incroyable."
Thomas Chirault a souligné également le fair-play du public qui respectait le tireur avant chaque tir: "Quand on s'apprête à tirer, tout le monde se calme, du moins, les pieds s'arrêtent. C'est vraiment chouette, car ça ne nous dérange pas et on est même porté par ça. On tremble tous un peu donc sur un sol instable, il vaut mieux le savoir. Ce n'est pas perturbant mais au moins on sent que tout le monde est avec nous."
Près de 30 ans après son titre individuel à Barcelone en 1992, l’héritage olympique de Sébastien Flute débute un nouveau chapitre. “Je suis particulièrement enthousiaste,” a déclaré Seb.
Seb a atteint les plus hauts sommets du tir à l’arc mondial, devenant champion du monde en salle (1991), champion d’Europe et champion olympique (1992) à l’âge de 20 ans seulement.
Il a préparé le terrain pour son rôle actuel en étant conseiller de l’équipe de France à Rio en 2016 et en s’associant à la candidature française pour les Jeux Olympiques de 2024, qui a finalement été retenue.
“Nous voulons essayer de laisser une trace dans l’esprit des jeunes Français de ce que le sport pourrait leur apporter, pas seulement le haut niveau,” dit-il.
En 1992, lors des premiers Jeux Olympiques à introduire le format des matchs en compétition (qui est désormais la norme pour le tir à l’arc), Seb avait prouvé qu’il était possible de vaincre les géants de l’époque grâce à un bon travail de base, un bon état d’esprit et une bonne prestation.
“Gagner cette médaille d’or en 1992 a témoigné du fait que c’était possible, que ce n’était pas réservé aux Coréens, aux Américains ou aux Russes qui dominaient la discipline l’époque,” explique celui qui avait commencé le tir à l’arc dans son club local en 1983, à l’âge de 11 ans.
Cette semaine, de lundi à jeudi, Pierre Plihon aurait dû être à Bordeaux, pour prendre part à la deuxième étape des qualifications de l'équipe de France pour les Jeux Olympiques de Paris (26 juillet-11 août). Il faisait partie des six archers encore en lice pour décrocher un ticket pour le tournoi olympique programmé aux Invalides.
Mais touché à un doigt - un névrome à un majeur - il est contraint de se faire opérer et a dû déclarer forfait pour le rendez-vous bordelais.
Dans les colonnes de Nice-Matin, Plihon (34 ans), natif de la cité azuréenne, a du coup annoncé la fin de sa carrière.
« J'ai pris la nouvelle en pleine gueule, a confié l'archer français. C'est brutal, dommage, un tas de trucs. Mais ce n'est peut-être pas une mauvaise nouvelle. Ça va peut-être me permettre de passer un cap et d'enclencher d'autres projets. »
Plihon pourrait représenter des marques implantées dans le tir à l'arc et s'est dit attiré par le rôle d'entraîneur.
Au cours de sa carrière, le Français a décroché deux titres européens par équipes en 2014 et 2019, et une médaille de bronze individuelle, en 2014 également. Il a aussi participé deux fois aux Jeux Olympiques, à Rio de Janeiro en 2016 puis à Tokyo en 2021.
Enfin aux Championnats du monde 2017, avec l'équipe de France, il avait été médaillé d'argent.
Événement | Année | Médaille |
---|---|---|
Championnats d'Europe par équipes | 2014 | Or |
Championnats d'Europe par équipes | 2019 | Or |
Championnats d'Europe individuel | 2014 | Bronze |
Championnats du Monde par équipes | 2017 | Argent |
Jeux Olympiques | 2016 (Rio) | Participation |
Jeux Olympiques | 2021 (Tokyo) | Participation |
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