Le terme "tir dans les jambes", ou "jambisation", est un terme venu d’Italie qui fleurit depuis quelques années dans la bouche des autorités judiciaires et dans les articles liés aux règlements de comptes sur fond de stupéfiants. Une "jambisation" c’est lorsqu’un tireur vise les jambes.
Le terme "gambizzazione" est apparu en Italie pendant les années de plomb. Les terroristes des Brigades Rouges lançaient ainsi des avertissements à leurs ennemis politiques, l’armée républicaine irlandaise (IRA) faisait aussi dans le "kneecapping". C’est tout naturellement que les criminels de droit commun ont adopté cette technique.
"C’est le stade avant l’élimination physique" explique le procureur de la République de Toulouse Samuel Vuelta-Simon. On observe des jambisations depuis plusieurs années à Toulouse, à Marseille ou dans le port du Havre, lieux de tous les trafics "les groupes criminels mutilent des gens en lien actif avec le trafic de stupéfiants, soit parce qu’ils ne veulent pas participer, soit pour les prévenir de ne pas les concurrencer". Les causes peuvent être multiples : concurrence trop voyante ou représailles après "une carotte" (le fait d’avoir volé de l’argent ou des stupéfiants).
"Attention" prévient le patron du parquet toulousain, ancien numéro 2 de l’Office anti stupéfiants français (Ofast), "on a eu ce type de faits à Toulouse, mais une blessure par balles aux jambes n’est pas toujours synonyme de jambisation." Il peut aussi s’agir d’un homicide manqué, "la victime ayant pris la fuite pour échapper aux tueurs, on l’a vu dans quelques affaires…" Viser les jambes pour intimider tout en évitant de lourdes peines de prison ?
En tirant dans les membres inférieurs, on envoie un message d'avertissement, visible aux yeux de tous. Sa portée symbolique est tout aussi forte: «C'est une mort sociale», résume le Dr Philippe Charlier, médecin légiste et anthropologue. «La victime va survivre. La mutilation permet aussi d'échapper à la cour d'assises et de s'exposer à des peines moins lourdes.
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Alors que l'homicide volontaire est puni de trente ans de prison, les blessures volontaires entraînant une infirmité permanente sont punies de 10 ans de prison et 150.000 euros d'amende, selon le code pénal. «Qui dit blessures par balle, dit moins de pression policière par rapport à un homicide», pense pour sa part Christophe Prudhomme, médecin urgentiste au Samu du 93. «La jambisation est donc une stratégie qui nuit moins au business».
Les séquelles peuvent être très lourdes, surtout quand il s'agit d'armes de guerre, de type kalachnikov: «Trois balles à haute vélocité peuvent détruire les os et les tissus musculaires, avec à la clé un risque élevé d'infection», détaille le Dr Prudhomme. Pour les policiers, ces affaires de jambisation peuvent être un véritable casse-tête. «Dans 80% des cas, il n'y a pas de dépôt de plainte», regrette un policier du 93. «La personne connaît son agresseur mais préfère se taire. Soit parce qu'elle craint des représailles, soit parce qu'elle préfère se faire justice elle-même».
Le parquet de Toulouse a recensé 5 règlements de comptes par balles sur fond de trafics de drogue en 2018, pour 2 morts. 14 en 2019 pour 4 morts. 32 règlements de comptes en 2020 et 7 morts. 19 en 2021 pour 2 morts. 21 règlements de comptes par armes à feu en 2022 et un seul mort. 16 en 2023 pour 3 morts.
Les services d'urgences du département ont fait les comptes: sur 113 blessures par armes à feu (suicides, accidents, homicides) répertoriées entre 2013 et 2015, 39 se concentraient sur les membres inférieurs, soit 35% des cas. Et plus on est jeune, plus on se fait tirer dans les jambes: les 18-40 ans sont majoritairement touchés dans les genoux quand les plus de quarante ans sont plus souvent ciblés à la tête.
Année | Nombre de Règlements de Comptes | Nombre de Morts |
---|---|---|
2018 | 5 | 2 |
2019 | 14 | 4 |
2020 | 32 | 7 |
2021 | 19 | 2 |
2022 | 21 | 1 |
2023 | 16 | 3 |
Ce phénomène semble pour l'heure spécifique à la Seine-Saint-Denis. Pour le criminologue Alain Bauer, ces résultats sont étonnants car la jambisation, à l'époque très utilisée par la mafia et les Brigades Rouges, avait disparu en France. Dans les années 1980-1990, «on avait vu des cas à Marseille et dans la région de Grenoble», se souvient-il. «On ‘jambisait' des politiques, des journalistes, des patrons». «Ce qui est d'autant plus surprenant, c'est que ce mode opératoire n'avait jamais été observé dans le nord de la France», ajoute Alain Bauer, qui estime que les chiffres rapportés par les services d'urgence sont suffisamment significatifs pour être «pris en compte avec sérieux». «Même s'il faudrait pouvoir isoler les tirs volontaires dans les jambes des tirs par hasard».
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Il est intéressant de noter que le verbe "tirer" a de nombreuses significations en français. Voici quelques exemples :
Quoi de plus important que de savoir tirer pour jouer au foot ? Cela peut paraître comme une évidence mais peu de joueurs maîtrisent vraiment les différentes manières de frapper et les utilisent à bon escient. Chaque tir a sa spécificité et doit être utilisé lors d’une situation précise. Pour vous aider à assimiler le tir dans toute sa splendeur, Ilosport vous décortique sept façons de tirer.
Pour commencer, le tir est avant tout un geste technique. Chaque détail compte et ne doit pas être négligé. Le premier facteur qui entre en compte est cognitif, soit analyser la situation en observant vite ce qui se passe autour de soi - le positionnement du gardien et des défenseurs, où se situe le ballon et le but - puis agir en conséquence tout en anticipant la trajectoire du ballon et son point de chute. Le deuxième facteur s’assimile à l’activité motrice soit la coordination nécessaire pour frapper le ballon comme souhaité ainsi que l’ajustement de la foulée à l’approche de l’impact. En dernier lieu intervient le facteur décisionnel et donc l’action de tirer.
L’exécution d’une frappe se décompose généralement de la même façon. La jambe de tir se lance de l’arrière vers l’avant tandis que l’autre jambe se bloque pour servir d’appui. On passe ainsi d’une flexion à une extension complète de la jambe de frappe sur la cuisse mais aussi à une flexion de la cuisse sur le tronc, les bras ainsi que les autres membres supérieurs vont servir pour l’équilibre au moment de l’impact. Pour maîtriser les différentes façons de frapper, l'entraînement demeure obligatoire comme la répétition.
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