Je voudrais vous parler dans cet article d’un sujet que tout chasseur devrait maîtriser afin d’aborder ses tirs en toute sérénité et palier à d’éventuels dérèglements.
Pourquoi je parle de « réglage de chasse » et non de « réglage de tir sportif » ? Votre arme tout d’abord ne dispose pas d’un canon dit « lourd », beaucoup plus épais et de bonne longueur. La munition ensuite est bien différente. La distance enfin car si dans le tir sportif le but est de faire des trous dans le carton de manière la plus précise possible à une distance donnée, à la chasse, la recherche se dirige vers une efficacité létale à une distance qui elle n’est jamais connue par avance et qui commence de quelques mètres à parfois plusieurs centaines de mètres.
Si la ligne de visée est parfaitement rectiligne, la trajectoire du projectile, elle, ne l’est pas. Dans le tir sportif, c’est ce point zéro qui nous intéresse. Dans le tir de chasse c’est « au plus juste à toute distance raisonnable » que nous recherchons. Nous allons donc régler à +4 cm à 100 m. Pourquoi +4 cm? Tout simplement parce que c’est un écart maxi en deçà duquel cela ne change pas grand chose en tir de chasse.
Le projectile va donc sortir du canon à environ -4 cm pour monter vers le point zéro, l’atteindre et continuer à monter jusqu’à atteindre les +4 cm à 100 m, puis redescendre vers un deuxième point zéro, variable en fonction du calibre et de l’arme (la DRO) puis en suite s’en éloigner de -4 cm (entre 160 et 230 m), distance jusqu’à laquelle vous pourrez tirer sans apporter aucune correction (DLU : Distance Limite Utile) et finir par plonger vers le sol avec de moins en moins de vitesse et d’énergie.
S’il s’agit d’un premier réglage (pose ou changement d’optique) 5 ou 6 balles vous seront nécessaires, suivant la nature de votre arme. Si c’est juste une optique déréglée, 4 devraient suffire… …et 1 seule si le contrôle confirme une optique parfaitement réglée.
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En cas de premier réglage, un simbleautage en regardant à travers le canon à 50 m permettra de dégrossir avant d’effectuer un premier tir à cette même distance pour ensuite passer à 100 m. Bien évidemment, le réglage doit se faire avec les cartouches de chasse.
La lunette de tir de chasse possède sur le corps 2 tourelles positionnées à droite et au dessus. Vous avez maintenant une indication sur la valeur des clics : soit 1 cm à 100 m (modèles européennes), soit 1/4 MOA à 100 Yards (parfois un 1/2 MOA ou 1/8 MOA) sur les modèles anglo-saxonnes. Pour faire simple, 1/4 MOA à 100 Yards représente 7.5 mm à 100 m.
La tourelle supérieure règle le réticule sur le plan vertical avec cette fois une flèche de déplacement vers le haut (Up, U, H) ou vers le bas (Down, D, B). Procédez à un premier tir : attention, l’arme ne doit pas être bloquée sur le chevalet, mais totalement libre.
Dans le cas contraire, procédez à deux autres tirs. Une méthode souvent employée consiste à ramener le réticule sur le centre des impacts après avoir fixé l’arme sur le chevalet : attention à ce procédé car un simple écart lors de la manipulation et tout est à recommencer.
Je préfère pour ma part un calcul mathématique bien plus fiable. Prenez une règle et reliez le centre des 3 impacts les plus proches par un trait. Tracez ensuite les 3 médianes qui vont se rejoindre en un point. C’est ce point qui représente votre base de calcul pour effectuer la correction. Mesurez l’écart entre ce point et un autre point situé à 4cm au-dessus du centre de la cible (centre du rond rouge sur notre cible de réglage) en verticale et en horizontale (jamais en diagonale).
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Dans le cas évoqué ci-dessus, il s’agit bien entendu de régler votre lunette pour un tir de chasse « toute distance », c’est à dire sans se préoccuper d’une quelconque correction jusqu’à plus de 200m environ suivant le calibre. Dans le cas d’un réglage typé « BATTUE », on ne recherchera pas cette distance limite mais un plein centre à 50m. Ceci est valable pour les lunettes de battue et les viseurs point rouge, pour une utilisation unique battue. Pour une utilisation approche avec des tirs se limitant à des distances contenues, on cherchera le plein centre à 100m.
Le réglage des armes n’est pas très compliqué, il suffit d’appliquer certains principes simples et le tour est joué. Si vous avez suivi notre guide pour monter correctement votre lunette, le réglage s’effectuera sans encombre.
Placez votre arme une nouvelle fois sur un support stable, un chevalet de réglage est une solution idéale, deux sacs de tir peuvent aussi faire l’affaire.
Pour effectuer ce qu’on appelle un cinblotage simple, on ne peut pas en général, regardez dans le canon d’une arme à air comprimé pour faire concorder la cible à travers le canon et l’optique pour déjà. De ce fait, si on veut mettre toutes les chances que le premier plomb touche la cible (idéalement une C50), il faut la positionner à 10m pour être quasiment certain que ce premier impact sera en cible en vue d’affiner le réglage. Si ce n’est pas le cas, rapprochez la cible de quelques mètres.
Étant donné que les plombs coûtent globalement beaucoup moins chers qu’une munition d’arme à feu, vous pourrez effectuer plusieurs tirs pour bien voir où se situent les impacts en cible.
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Une fois ces tirs réalisés, replacez votre carabine sur le support et le réticule de la lunette au centre de la cible. Retirer les 2 capuchons de réglages au-dessus et à droite de la lunette pour ajuster cette dernière, ne touchez plus au support. Ensuite il suffit, en regardant dans la lunette sans toucher au support ni à l’arme, avec les tourelles, de venir rejoindre le(s) point(s) d’impact, en hauteur, d’abord, puis en dérive (latéral). Si votre réticule est bien sur les impacts, reprenez une série de tir. En principe vous devriez très fortement vous rapprocher du centre de la cible.
Répétez cette opération jusqu’à ce que vous soyez satisfait du résultat. Veillez à bien refermer les bouchons de protection de tourelles.
Vous pouvez ensuite éloigner la cible pour parfaire votre réglage et profiter de votre carabine réglée.
Remarque : Attention, en fonction des plombs la balistique n’est pas forcément la même, il faudra donc vérifier si d’un type de plomb à l’autre votre réglage ne change pas. Rien n'est simple dans la vie d'un tireur!!!
De plus en plus de tireurs utilisent le MRAD, l'offre est bien plus importante aujourd'hui qu'il y a quelques années. Pour reprendre l'explication MRAD/MOA à la base, expliquons ces modes de calcules. La MRAD (milliradian) est un système métrique, le MOA (minute of angle) est en système anglo-saxon.
Avec le second plan focal (vous entendez aussi parler de SFP, soit second focal plan en anglais) indique que le réticule de votre lunette reste fixe, vous pouvez bien sûre le régler avec vos tourelles, ce n'est pas là qu'il est fixe. Avec le premier plan focal (le FFP pour first focal plan) est variable, plus vous agrandissez le zoom, plus le réticule grossis.
Le réticule ne se contente pas de grossir pour le fun, il reste surtout à l'échelle de votre zoom!
Alors pourquoi acheter du 2eme plan focal? Un réticule en croix permet toute les compensations de chute et mesures nécessaires, ce type de réticule a l'avantage de donner une image très clair. Un réticule en sapin de noël (expression que j'utilise souvent, c'est très explicite) permet comme la croix les compensations de chute, mais également de vent.
La taille de la lentille permet de faire rentrer plus ou moins de lumière dans la lunette. Les fabricants font bien les choses, la taille de la lentille est étudiée pour être jumellée avec son zoom. En effet, plus le zoom est impotant, plus la luminosité tombe dans la lunette.
La Konus AS-34 2-6x28 a un diamètre de lentille de 28mm, cette lunette pour tir assez fun comme le gong est souvent utilisé sur les AR15, son zoom maximum est X6, une petite lentille est suffisante.
Attention, ceci est physique, mais la chimie rentre en jeux dans nos lunettes, les verres reçoivent des traitement (souvent plusieurs) pour en augmenter la luminosité et la qualité de détails, la perte de détails est ce qu'on appel l'abération chromatique.
Il existe 2 technologies, un système de disque à placer dans le mécanisme de la tourelle, ceci ne permet pas un vrai zéro, mais empèche la tourelle de faire un tour en trop, il y a ensuite un système avec une bague qui apparait lors de la mise à nue de la tourelle, cette bague est stopée par une vis (ou plusieurs), après le réglage, faire descendre cette bague et la bloquer.
On désigne par réticule, le graphisme (croix, point, etc.) qui est intégré dans l'optique pour faciliter la visée. Il peut avoir différentes configurations. Le réticule reste au centre du champ de vision, même après les tirs de réglage. Le plan dans lequel le réticule doit se situer dépend essentiellement du domaine d’application, du type de réticule et des préférences du tireur.
Deux points focaux entrent en ligne de compte pour une lunette de tir. Le premier point focal se trouve derrière les lentilles d’objectif et le réticule est alors monté dans la partie du tube intérieur réglable tournée vers l’objectif. Le deuxième point focal se situe dans la partie arrière du tube intérieur tournée vers l’oculaire. La différence effective réside dans le fait que les lentilles responsablent pour le grossissement sont montées entre ces deux points.
Un réticule placé au premier point focal grossit en même temps que l’image ciblée. Un montage au deuxième plan focal donne seulement lieu à un grossissement de l’image ciblée.
Le réticule au premier plan focal, (mode de construction européen) présente certes l’avantage que les distances restent toujours les mêmes, mais l’inconvénient que, sous un léger grossissement, le réticule est peu visible et que, sous un fort grossissement, il masque une petite cible. Le réticule au deuxième plan focale (mode de construction américain) n’a que des distances définies pour un grossissement, mais sont toujours de même taille pour l’œil. Il est donc bien perceptible à chaque grossissement, sans masquer la cible.
Les lunettes de tir modernes comportent un réglage en site et en gisement. Les anciennes ne comportent souvent qu’un réglage en gisement. Les nouvelles lunettes de tir présentent (à quelques exceptions près) un réglage par crans encliquetables. Les produits de production extra-européenne ont habituellement un réglage de ¼ de M.O.A. (M.O.A.
Avec le plein essort des armureries en ligne et de l’occasion entre particuliers, beaucoup de personnes choisissent de régler leur lunette de tir sans passer par un armurier. Il s’agit avant tout d’avoir le plaisir de monter sa lunette soit même mais également d’économiser entre 30 et 50€.
La première étape importante consiste à créer une légère rugosité dans la partie interne des anneaux de montage. Cette rugosité empêchera le corps de la lunette d’avancer dans les anneaux à cause du recul et de vous faire perdre votre réglage de lunette. En effet une lunette même bien serrée peut finir par se déplacer du fait de son tube lisse. Attention cependant à utiliser un papier de verre fin, il ne faut pas creuser le métal mais simplement remplacer la surface lisse par une surface légèrement abrasée.
équipés d’une barre de butée. n’en sont pas pourvus et nous les déconseillons fortement. Sans plaque de butée, les anneaux avancent le long du rail faisant perdre ainsi le réglage de la lunette au fusil. Nous utilisons sur ATC des anneaux en acier de la marque Warne. Il s’agit des anneaux en acier parmi les moins chers que l’on puisse trouver, ils sont simples et fiables. ( Warne “bas” diamètre 25mm/1inch et version standard diamètre 2.5cm/1inch.
En fonction des armes vous aurez soit un rail/embase soudé d’origine, soit une arme vierge où vous devrez y fixer un rail/embase. La plupart du temps vous devrez vous procurer et fixer votre rail/embase. Encore une fois, nous insistons sur le fait de vous procurer du matériel en acier et non en aluminium. Le rail ou l’embase ne sont pas non plus épargnés par le recul de l’arme et il arrive régulièrement qu’ils finissent par se déserrer du fusil. Une astuce simple consiste à déposer une goutte de résine époxy sur la tête des visses après serrage afin de les empêcher de se dévisser au fil des tirs.
Vos anneaux abrasés et votre rail/embase fixé, il vous reste à monter la partie inférieure de vos anneaux. Ici il est important de bien placer les anneaux sur le rail ou l’embase de manière à ce que la butée située sous les anneaux bute dans la partie avant de l’encoche du rail ou de l’embase.
Certains préfèrent abraser la partie interne des anneaux à cette étape à l’aide d’un kit prévu à cet effet. Ce kit est composé d’un cylindre en acier d’un diamètre très légèrement supérieur à celui des anneaux et d’une pâte abrasive. L’opération consiste à enduire le cylindre de la pâte et de faire jouer celui-ci dans les anneaux que l’on aura préalablement resserés autour du cylindre. L’action répétée du passage du cylindre dans les anneaux va créer un abrasage propre à l’alignement de vos anneaux sur votre rail/embase.
Cette pratique n’est absolument pas indispensable et beaucoup d’armuriers s’en passent. En effet, la fabrication et la découpe des anneaux, rails et embases se fait aujourd’hui à l’aide de lasers et autres machines de précision. Si vous mettez le prix dans du matériel de qualité, l’alignement de vos anneaux et de votre rail/embase se fera sans aucun problème, il vous suffira d’abraser vos anneaux à l’aide d’un simple papier abrasif fin comme nous l’avons détaillé dans la première étape.
Placez votre lunette sur la partie inférieure des anneaux, vissez très légèrement la partie supérieure de manière à maintenir la lunette tout en pouvant la déplacer dans les anneaux pour l’ajuster.
La première étape ici consiste à régler la distance de la lunette par rapport à votre oeil en position de tir. Pour savoir si votre lunette est à bonne distance de votre oeil, rien de plus simple ! Votre lunette est à bonne distance de votre oeil lorsque qu’en position de tir, vous obtenez une image nette sur l’ensemble du diamètre du champ de vision et qu’aucune ombre ne vient déformer le pourtour de l’image.
Une fois la bonne distance entre la lunette et votre oeil trouvée, munissez vous d’un niveau à bulle et placez le sur la tourelle d’élévation. Dès que vous aurez trouvé le bon réglage horizontal de votre lunette à l’aide du niveau, ne touchez plus à rien et commencez à serrer les anneaux. Attention ici à appliquer un serrage progressif de chaque vis pour ne pas créer de déséquilibre, serrez chaque vis d’un quart ou d’un demi tour à chaque pasage.
Pour ma part, j’ai pour habitude de tracer un trait au marqueur sur le corps de la lunette et contre la partie avant d’un des anneaux.
Essayez de vous rendre au stand de tir un jour de faible affluence puisque vous aurez à vous déplacer sur le champ de tir plusieurs fois. Nous vous conseillons également de vous procurer une longue vue, pas besoin d’investir dans du trop haut de gamme puisque le tir à plus de 300m est interdit à la chasse et que les stands où l’on peut tirer à plus de 300m sont également rares.
Lorsque vous êtes à votre poste de tir, placez votre fusil de manière à ce qu’il tienne la cible seul. Pour cela placez le soit sur un support de tir type “bench rest”, soit utilisez un bipieds ou même un sac à dos et placez en plus un support sous la crosse. Il existe également des lasers à placer dans le canon pour effectuer le premier réglage à 50m mais vu les prix de ces appareils, ils n’ont pas vraiment d’intérêt puisque la technique classique fonctionne tout aussi bien.
Lorsque vous aurez aligné le canon sur la cible, laissez votre fusil dans cette position sans le déplacer et réglez votre lunettre afin qu’elle vise le centre de la cible. Remontez votre levier de culasse et placez vous en position de tir, effectuez une première série de trois tir, réglez votre lunette, confirmez votre réglage par plusieurs autres tirs puis allez placer votre cible à 50M. Renouvellez l’opération et faites de même à 100m.
Pour rappel :
Attention à ne pas confondre la valeur d’un MOA et d’un MRAD à des distances en yards, 1MAO à 100 yards correspond à 2.5cm.
Il existe une astuce mnémotechnique simple pour ne pas vous tromper de sens dans le réglage de votre lunette. Imaginez un écrou à la place de votre tourelle d’élévation. Si vous visser l’écrou pour serrer, alors celui-ci descend. A l’inverse si vous dévissez votre écrou, celui-ci monte. C’est exactement la même chose avec votre tourelle, si vous vissez comme pour serrer alors votre point d’impact sur cible va descendre, si vous dévissez votre point d’impact sur cible montera.
Beaucoup de personnes ont du mal à se représenter le fonctionnement interne des lunettes de tir, c’est pour cette raison que les fabricants ont ajouté la mention UP et DOWN sur les tourelles, ces mentions simplifient leur utilisation car elles signifient monter ou descendre le point d’impact sur cible et non pas le réticule en lui même.
Vous avez appris à monter votre lunette seul, à la régler et même à l’utiliser au delà de 100m !
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