Les revolvers à poudre noire occupent une place particulière dans l’arsenal des armes à feu. Classés en catégorie D, ils sont accessibles aux personnes majeures sans formalités particulières. Passionné par les activités de plein air et le survivalisme, j’ai récemment découvert l’univers captivant des revolvers à poudre noire et à cartouches métalliques. Ces armes historiques allient tradition et précision, offrant une expérience de tir unique.
Le chargement manuel de ces revolvers fait partie intégrante de l’expérience. On y verse soigneusement la poudre noire avant d’y insérer une balle en plomb. Les calibres les plus répandus pour ces revolvers sont le .36 et le .44.
Quelques réponses sur le chargement :
Au tir à poudre noire, le graissage des projectiles, des chambres et de l'âme du canon a une importance primordiale. Il convient de graisser ses balles avant utilisation. pour ce faire on les graisse avant de les mettre dans leur contenant pour le transport, mais cela ne suffit pas. il est bon de mettre une bourre grasse entre la poudre et la balle.
Seulement, la bourre grasse risque de graisser la poudre. alors, ce que je fais, c'est que je colle une rondelle de vieille couverture en laine ou un tampon de kapok sur une rondelle taillée à l'emporte-pièce dans du carton de boite de lait. Une fois la colle sèche, je mets de la graisse dans la laine ou le Kapok et j'ai ainsi une bourre sèche à l'arrière et grasse à l'avant.
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Au départ du coup, les gaz poussent la bourre qui exprime sa graisse et dépose du gras sur les parois de la chambre puis du canon. Les gaz déposent de la suie sur ce gras formant de la calamine mais cette calamine reste molle. La balle, elle, graissée modérément, pousse la calamine molle du coup précédent vers la sortie du canon.
Qui dit bourre grasse dit graisse et huile. Jusqu'en 1860 on utilisait comme huile pour les mécanismes de précision de l'huile dite "de baleine" qui était en fait de l'huile de cétacé. On produisait déjà des graisses minérale avec le charbon. Le charbon étai distillé pour donner du gaz de ville, des goudrons et du coke.
Dans les produits de la distillation, entre le gaz et le goudron, il y avait de la graisse ; en fait une huile à chaud qui se figeait en graisse en refroidissant. On s'est rapidement rendu compte des inconvénients de ces graisses qui ne s'avéraient utiles que dans le graissage des essieux et manetons de bielles. Sur la calamine de poudre noire elles avaient une effets désastreux, elles durcissaient cette calamine qui devenait une vrai papier de verre, se chargeant de plomb arraché aux balles.
Cela causait un emplombage nuisible au tir et cette calamine se dissolvait très mal à l'eau ce qui compliquait le nettoyage. donc les graisse d'arme étaient des graisses animales, saindoux, suif ou graisse de porc ou de bœuf. Pour ces mécanismes, il fallait de l'huile et il s'agissait alors d'huile de baleine. C’était cher.
En 1860 un chercheur allemand découvre en travaillant sur les paraffine de pétrole découvre un huile fine et très stable en viscosité même à température variable. en outre cette huile est hydrofuge et repousse l'humidité aqueuse. Il l'appelle Was-öl-ine de Wasser [eau parce qu'elle en a la fluidité] Öl [huile parce que c'est de l’huile] et met un suffixe français "ine" qui donne un aspect astucieux au nom, selon lui. Comme pour Catherine, Micheline, Adeline etc. Et il dépose cette découverte aux États-Unis sous le nom de vaseline, en 1860.
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C’est avec cette huile que je prépare ma graisse à balles. même masse d'huile de vaseline que de cire d'abeille. Je fais fondre le tout au bain marie et je mélange. Le mélange est facile parce que les densités sont proche et je laisse refroidir. J'obtiens ainsi une graisse de viscosité moyenne qui se conserve bien. Et l'effet sur larme est très bon.
En une séance de tir au LeMat où je tire 45 coups rayés ( Calibre 44 et barillet à neuf coups) j'ai le premier tiers du canon qui est noirci mais où les rayure sont opérationnelles et les deux tiers du canon encore brillants. Le nettoyage est simple : un aller-retour de brosse nylon avec l'avant du canon dans un bol d'eau et je sèche. J’huile à la vaseline. pour le barillet, c'est plis long parce que je démonte les cheminées et qu'il y en a neuf.
Alors, attention : huile de vaseline et non graisse de vaseline. les graisses dites "de vaseline" sont en fait des paraffines qui durcissent la calamine de poudre noire.
En 44 à poudre noire, une charge de 1 gramme suffit à 25 mètres. On économise la poudre, on économise l'arme. Si on charge avec des balles sèches (non graissées) il faut mettre un filet de graisse autour de la balle au contact entre la balle et la chambre. Il faut éviter de bourrer l'avant de la chambre à la graisse, cela risque de baguer le canon qui est alors fichu. Juste un fin filet de graisse.
Choix de la balle. La balle doit laisser à l'entrée dans la barillet une fine rondelle de plomb. Si elle ne laisse pas une rondelle continue, elle est trop petite. Ou alors, un goret a chanfreiné l'entrée de chambre ce qui est parfaitement hérétique. Les entrées de chambres sont très légèrement chanfreinées par les constructeurs et il ne faut pas jouer avec ça.
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Même si une arme à poudre noire est en vente libre, sa possession implique des responsabilités, surtout en matière de stockage à domicile. La poudre noire est inflammable, elle doit être stockée dans un récipient sécurisé et à l’abri de l’humidité et de la chaleur.
Choisir une arme à poudre noire, c’est faire un pas vers l’histoire, l’artisanat et une pratique du tir pleine de sens.
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