Armurier à Thouars (Deux-Sèvres) depuis 41 ans, Roger Clavier rend son tablier début juin. Un métier d’artisanat devenu rare, qu’il a réussi à transmettre. Aux premiers jours de juin, il raccrochera son tablier. Mais pas cet humour pince sans rire qui a accompagné ses clients tout au long de ses 41 années d’exercice, rue Porte-de-Paris, à Thouars (Deux-Sèvres).
Ce commerce emblématique a été repris par un jeune artisan armurier, Yohann de Caria, déjà propriétaire de deux armureries en Indre-et-Loire, à Crouzilles et à Loches, d’où sont originaires Roger et Catherine Clavier.
Roger Clavier, armurier depuis le 1er mai 1982 à Thouars, a décidé de faire valoir ses droits à la retraite ; ceux-ci seront effectifs à partir du 1er juin 2023. Soit une carrière longue de 41 ans.
« Je crois que je suis né armurier. Depuis tout petit, j’ai ça dans la tête. Pourtant, mes parents n’étaient pas chasseurs. Mais c’est ce qu’on doit appeler une vocation. Quand à 12 ans, dans un magazine de chasse, j’ai vu que ce métier existait, j’ai créé mon enseigne que j’ai placée sur la porte de ma chambre. Mon histoire était en marche », raconte Roger Clavier, qui déjà, à l’époque, se jetait sur les carabines à plomb lors des fêtes foraines.
Diplômé de l’école de Saint-Étienne, formé auprès de professionnels réputés, il arrive à Thouars « par les hasards de la vie ». Le jeune homme d’alors, originaire d’Indre-et-Loire, s’installe. Et sa réputation de commencer à s’étendre.
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La clientèle n’hésite pas à venir de La Rochelle pour bénéficier de son savoir-faire. Ses clients venaient parfois de loin exprès pour bénéficier de son savoir-faire… et de sa sympathie. « Il est vrai que certains font des kilomètres pour venir me voir », dit celui qui était également jury au concours du meilleur ouvrier de France.
« J’ai eu la chance d’être fan de mon métier. J’ai eu une clientèle fidèle, avec beaucoup de gens formidables. C’est une super histoire humaine....
Roger Clavier, propriétaire de l'armurerie située rue Porte-de-Paris, et président de l'union des commerçants tempère les choses : « Les fonds d'aide ne sont pas libérés, les sous ne sont pas là pour mettre ce qui a été promis en place. Pour ce qui a déjà été fait, contrairement à ce que je pensais, refaire le bas de la ville améliore l'image du centre-ville, qui s'étend en fait de la place Lavault à la place Saint-Médard. »
Selon l'armurier, c'est plutôt l'immobilier, avec des locaux en mauvais état, des propriétaires qui refusent d'y faire des travaux et parfois des loyers trop hauts, et aussi cette rue Saint-Médard quasi laissée à l'abandon qui « plombe tout ».
Conscient des difficultés de ses confrères commerçants, Roger Clavier désigne aussi « la crise », mais garde espoir : « Sans les actions de l'Union, on serait déjà moitié moins. Maintenant, c'est sûr, il va falloir s'accrocher aux branches. Je ne crois pas que ce soit foutu. Avec l'union, nous allons continuer notre travail, faire un point sur l'état des troupes et réfléchir à ce qu'on peut faire pour l'année prochaine. »
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Thouars, vendredi 12 mai. Roger Clavier, entouré de son salarié Tanguy Fleury (à droite) et de Damien Boissinot, stagiaire, nouvelle génération d’armuriers.
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