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Dominant la ville d’Aix-les-Bains, la station du Revard se situe à 1 545 mètres d’altitude dans le massif des Bauges en Savoie. Elle s’étend sur le territoire de cinq communes (Mouxy, Les Déserts, Le Montcel, Pugny-Chatenod et Saint-François de Salles) et se développe sur un plateau vallonné, marqué par de faibles dénivellations et en grande partie couvert de forêt.

Située en Savoie, la ville d’Aix-les-Bains, implantée sur des sources thermales, est bordée à l’ouest par le lac du Bourget, plus grand lac naturel de France après le lac Léman, et se développe à l’est sur les balcons du massif des Bauges couronné par le Mont-Revard culminant à 1545 mètres d’altitude.

C’est bien l’idée d’un lieu situé à la confluence des eaux thermales, de la montagne et de l’eau douce, que popularise cette affiche de la Compagnie des chemins de fer Paris-Lyon-Méditerranée à la fin du XIXe siècle.

L’intérêt pour les eaux thermales, pour la montagne et pour les bords de lac, ainsi que la mise en valeur de ces ressources, ont cependant été rythmés par des chronologies différentes. Les formes de villégiature qui y sont liées n’ont donc pas été déclinées avec la même importance dans l’architecture et l’urbanisme aixois. Depuis la fin du XVIIIe siècle, c’est le thermalisme qui marque sans conteste le plus fortement le territoire dans ses dimensions économiques, sociales, urbaines et architecturales.

A partir du début du XIXe siècle, la station thermale aixoise se mue progressivement en véritable ville d’eaux. Qualifiée par ailleurs de « station mondaine » à partir de 1880, elle est fréquentée par « des baigneurs et des étrangers ».

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Ces deux formules, employées dans les archives, permettent de mieux cerner l’ambiance des lieux. « Baigneurs et étrangers » peuvent être assimilés à ceux que l’on nomme aujourd’hui les curistes et les touristes, et qualifiait jusqu’au milieu du XXe siècle, les personnes suivant une cure, accompagnées de leur entourage, ainsi que les simples villégiateurs.

Les uns comme les autres étaient animés entre autre par le désir de voir et de se faire voir dans la « station mondaine ». A côté des contraintes imposées par la cure et des agréments offerts par la ville de plaisirs, baigneurs et étrangers visitent les espaces naturels environnant Aix.

De l’intérêt des baigneurs et des étrangers, relayé par les guides, naît un attrait croissant chez les élites politiques et économiques de la ville, dominées par les médecins et les hôteliers, pour ces espaces dont l’aménagement et la mise en valeur sont alors perçus comme des moyens permettant le développement de la ville et le maintien de son rang dans le contexte concurrentiel entre stations mondaines.

Par sa longévité, par l’ampleur de son développement, par ses évolutions et par ses promoteurs, le thermalisme a modelé l’économie, la sociologie, l’urbanisme et l’architecture de la ville.

Les Thermes et le Développement d'Aix-les-Bains

La première particularité réside dans l’existence de bains romains dès l’Antiquité, attestée par la présence de vestiges situés aujourd’hui au cœur de l’établissement thermal. En effet, et cela constitue une autre singularité du thermalisme aixois, le bâtiment des thermes, construit à la fin du XVIIIe siècle, agrandi et modifié au cours des XIXe et XXe siècles, a bénéficié jusqu’à récemment d’une implantation séculaire dictée notamment par la proximité des griffons, c’est-à-dire des points d’émergence des sources thermales.

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La construction du Bâtiment royal des Bains en 1783, à l’initiative du roi Victor Amédée III, signe le redémarrage du thermalisme aixois, tombé en sommeil depuis le IVe siècle. A la suite de l’édification du bâtiment thermal, la Ville crée une promenade pour les baigneurs, baptisée promenade du Gigot, adoptant la forme d’une fourche et située en dehors des murs de la cité.

La première moitié du XIXe siècle voit l’ouverture de plusieurs pensions et hôtels, installés dans des bâtiments préexistants, pour accueillir les villégiateurs. A l’image des pensions Perrier et Bocquin, disparues, les témoignages de ces établissements ne sont cependant conservés bien souvent que dans les archives. A côté de ces modestes équipements, d’autres formes d’hébergement pour un autre type de clientèle voient le jour.

Le début du XIXe siècle est en effet également marqué par les premières villégiatures aristocratiques. La villa Chevalley, implantée au-dessus et à quelques encablures de l’établissement thermal, a accueilli les séjours des membres de la famille impériale napoléonide puis ceux de la famille royale sarde.

Complément de la ville thermale, la ville de plaisirs émerge en 1824 avec la création d’un cercle, soit un lieu de rencontres, d’échanges et de jeux dédié aux villégiateurs. Installé d’abord dans le château des marquis d’Aix, le cercle commandite la construction d’un casino en 1849 à l’architecte Charles Pellegrini.

Bien qu’implanté à l’extérieur des remparts de la ville, le casino Grand-Cercle se situe à proximité du Bâtiment royal des Bains. L’établissement est aujourd’hui toujours en activité et le bâtiment qui l’abrite a fait l’objet de plusieurs campagnes d’agrandissement et d’embellissement jusqu’à récemment.

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Dans les années 1850, l’établissement thermal fait l’objet d’un projet d’agrandissement important mené par l’architecte du casino Grand-Cercle, Charles Pellegrini. Mais, faute d’argent, le chantier est arrêté en 1858. La visite de Napoléon III en Savoie en 1860, suite au rattachement de l’ancien duché à la France, s’avère décisive puisque l’empereur accepte de financer l’achèvement du chantier en échange de la nationalisation des sources et de l’établissement thermal.

Le rattachement de la Savoie à la France, la nouvelle ampleur donnée à l’établissement de bains, l’arrivée du chemin de fer à Aix et la construction d’une gare à proximité du centre ville, donnent une impulsion décisive au développement de la ville.

L’Etat, désormais propriétaire des thermes, et le conseil municipal, constatant l’absence d’un lieu de promenade dédié aux baigneurs, décident la création d’un parc thermal en 1865 dans le clos du château des marquis d’Aix. Fréquenté dès le deuxième quart du XIXe siècle par les baigneurs et les étrangers du fait de sa proximité avec les thermes et avec le château investi par le cercle à partir de 1824, ce lieu mondain semblait tout désigné.

A l’inverse, malgré la présence d’un casino, Alphonse Mottet crée un second établissement de spectacles et de jeux appelé la Villa des Fleurs, inauguré en 1879. Incendié dans les années 1950 puis démoli, ce casino était logé dans une villa existante progressivement transformée et embellie entre 1880 et 1910 pour accueillir notamment un théâtre, une salle de baccara, une scène de music-hall, un restaurant, une salle des petits chevaux et des salons de lecture.

A la fin du XIXe siècle, la concurrence entre les deux casinos Grand-Cercle et Villa des Fleurs, d’autant plus manifeste que les établissements étaient voisins, était perçue par l’historien Mouxy de Loche comme le creuset d’une saine émulation.

Alors que les pensions et les hôtels de la première moitié du XIXe siècle avaient investi des bâtiments préexistants, les établissements ouverts dans la seconde partie du siècle donnent lieu à de nouvelles constructions. Les premiers grands hôtels sont bâtis au centre ville. Le Grand Hôtel d’Aix, achevé en 1857, s’installe entre le casino Grand-Cercle et les thermes.

A la fin du XIXe siècle, villas et palaces investissent les points hauts de la ville situés à l’ouest, de manière à jouir de l’ensoleillement et du paysage donnant sur la colline de Tresserve, le lac et le massif de l’Epine. Commandités par Gaudens Rossignoli, les trois palaces Rossignoli, Splendide, Excelsior et Royal, sont bâtis entre 1884 et 1914 sur les hauteurs de la ville.

Sur les hauteurs de la ville, les palaces et les grands hôtels voisinent avec de nombreuses villas dont les plus impressionnantes se concentrent dans le secteur appelé Les Coteaux. La villa Nirvana, bâtie en 1897 pour l’américain Chapin Chester William en villégiature à Aix, se situe sur l’un des points les plus hauts de la ville.

L’une des architectures les plus étonnantes de la ville reste pourtant le château de la Roche-du-Roi. Véritable folie, cette construction est dessinée par l’architecte Jules Pin pour Jean Archiprêtre, commanditaire de plusieurs villas implantées à proximité du château. L’édifice est achevé en 1900 après trois années de travaux.

Le boulevard lui donnant accès constitue par ailleurs un bon exemple de l’évolution des promenades des Coteaux, investies par les villégiateurs pour la déambulation ou pour l’habitation et progressivement transformées en voies urbaines afin de desservir les nombreuses villas s’y étant installées.

Au lendemain de la Première Guerre mondiale, la direction des thermes manifeste la volonté d’agrandir l’établissement thermal avec l’ambition d’en faire le plus luxueux d’Europe afin de relancer l’activité. Les travaux d’extension menés par l’architecte départemental Roger Pétriaux et achevés en 1933 se caractérisent ainsi par leur ampleur, par la modernisation des locaux et par le luxe qui y est déployé.

Les travaux engagés sur les thermes entraînent à leur suite le réaménagement complet du parc thermal. Tandis que son remaniement est confié à l’architecte paysagiste parisien Bouhana, différents équipements tels qu’un promenoir des sources, des pergolas et des kiosques sont réalisés par Roger Pétriaux.

A côté de l’établissement thermal national, Aix-les-Bains a vu la création et le développement d’une seconde structure thermale, les thermes de Marlioz. Issu d’une initiative privée revenant à un négociant de Madrid, Barthélémy Billet, cet équipement inauguré en 1861 s’installe sur l’ancien domaine du château de Marlioz situé au sud-est de la ville.

Alors que l’établissement national est spécialisé dans le traitement des rhumatismes, les thermes de Marlioz se consacrent aux soins des maladies oto-rhino-laryngologiques. A la fin du XIXe siècle et au début du XXe, le secteur de Marlioz devient progressivement le lieu d’élection des infrastructures sportives.

Au cours des XIXe et XXe siècles, l’activité thermale suscite la création d’autres établissements médicaux prodiguant des soins présentés comme complémentaires de la cure thermale.

Le Tir aux Pigeons à Aix-les-Bains : Un Divertissement Populaire

Outre l’hébergement, Aix-les-Bains doit s’équiper d’infrastructures de loisir, au gré des modes, au même titre que ses stations rivales. Ainsi, en 1882, un tir aux pigeons ouvre sous l’impulsion d’Adolphe Blondin, directeur notamment du stand de Monaco.

Dès 1893, la station s’équipe d’un tir aux pigeons, installé à proximité de la gare de chemin de fer. Il est créé et dirigé par M. Bertrand, fondateur d’un établissement similaire à Cannes, qui organise annuellement un grand concours international baptisé le « Prix du Revard ».

Annexe : Propriétaires et Directeurs du Tir aux Pigeons

Période Propriétaires Gérants, Directeurs, Associations et Présidents
Avant 1879 François Charles, rentier
Avant 1900 François Victor, fils de Charles
1900 Brisac Moïse, à Baccarat (Meurthe-et-Moselle)
1904 Massonnat Louis, fils de Charles
1909 Société du Grand Cercle, puis Société des Casinos (Tir aux Pigeons) E. Grisoul, directeur ; Comité de patronage ; Eugène Blanc, gardien
1926-1933 P. Bérouard, directeur du tir d'Aix-les-Bains
1933-[1937] Ville d'Aix-les-Bains G. Callens, directeur ; Comité technique ; Eugène Blanc, gardien
1946-1949 Société du Cercle (débit de boissons) ; Eugène Blanc, gardien
1950-1956 Arrêt d'exploitation ; logement du gardien loué
1958 Amicale des chasseurs d'Aix-les-Bains (Exertier, président)
1959-1960 Société de Tir aux Pigeons d'Aix-les-Bains (Jean Picchiottino, président ; André Garçin, armurier et gestionnaire) ; Baptiste Orsola, gardien
1961-1962 Société de Tir aux Pigeons d'Aix-les-Bains (Dr Pierre Faidherbe, président ; André Garçin, armurier et gestionnaire) ; Baptiste Orsola, gardien
1963 Felix-Paul Devaux, directeur du tir aux vivants d'Aix-les-Bains ; Société de Tir aux Pigeons d'Aix-les-Bains (Dr Pierre Faidherbe, président ; André Garçin, armurier) ; Baptiste Orsola, gardien
1964-1965 Société de Tir aux Pigeons, dit aussi Société du Tir au Vol (Dr Pierre Faidherbe, président ; Perrier, gérant) ; M.

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