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Le champ de tir de la Direction Générale de l'Armement - Essais de Missiles de Biscarrosse (40) est un site clé pour les campagnes de tir air-sol des forces aériennes françaises. Les zones maritimes de ce champ de tir accueillent les tirs des armements ayant des portées plus étendues comme les GBU-22, GBU-24 et AASM.

La Base Aérienne 120 de Cazaux: un site historique pour le tir

La base aérienne 120 « Commandant Marzac », située sur la commune de La Teste-de-Buch (33), a été inaugurée le 1er septembre 1915 en tant qu’École de tir aérien de Cazaux. Elle a été commandée par le Capitaine Marzac et avait pour mission principale de former les premiers pilotes de l'aviation au tir depuis les avions.

En mai 1940, la base est devenue l'École de perfectionnement au tir et au bombardement. Pendant l'occupation allemande, elle a servi de base d'entraînement pour les unités de la Luftwaffe. Après la guerre, le centre d'essais en vol de Brétigny a établi une antenne à Cazaux pour effectuer des essais de tir. La base a ensuite accueilli les essais de différents types d'armements de l'époque : canons, roquettes et bombes.

À partir de 1962, la base est officiellement devenue la base aérienne 120. En plus de la formation au tir des personnels navigants et du centre d'essais en vol, elle a accueilli des escadrons participant à la dissuasion nucléaire sur Mirage IVA. Les différents escadrons de l'Armée de l'Air ont commencé à utiliser la base pour des campagnes annuelles de tir air-sol sur les différents champs de tir situés à proximité.

Aujourd'hui, la base est toujours le principal centre de tir de l'Armée de l'Air. Elle accueille chaque année les différents escadrons pour des campagnes de tir air-sol et héberge de nombreuses entités aériennes militaires et civiles dédiées, telles que l'École de Transition Opérationnelle (ETO), qui continue d'enseigner le tir et le bombardement aux personnels navigants, la Direction Générale de l'Armement - Essais en Vol (DGA EV) et une antenne du Centre d'Expertises Aériennes Militaires (CEAM).

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La BA 120 dispose d'infrastructures importantes pour le stockage et la préparation de munitions réelles.

Campagnes de tir air-sol des Rafale

Avion omnirôle, le Rafale permet aujourd'hui aux escadrons qui en sont équipés de mener un spectre de missions variées : défense aérienne, reconnaissance, appui-feu, interdiction aérienne, ainsi que la dissuasion nucléaire pour les escadrons des FAS. Les pilotes sont ainsi amenés à devoir maitriser les différents équipements, procédures et techniques de ces missions précédemment dévolues à différents types d'appareils aujourd'hui retirés du service ou en passe de l'être (Jaguar, Mirage F1CR et Mirage 2000N à partir de juin 2018).

Dans le cadre de leur progression, les pilotes s'entraînent toute l'année à réaliser l'ensemble de ces missions. Cependant, les campagnes de tir annuelles permettent à la plupart des pilotes des escadrons (hormis bien sûr ceux en OPEX) de pratiquer spécifiquement pendant une durée de quinze jours les procédures du tir de munitions air-sol de type bombes guidées laser, armements air-sol modulaires et canon.

Cela permet notamment aux jeunes pilotes de pouvoir délivrer pour la première fois de l'armement bon de guerre avant d'être déployés en opération extérieure, et aux pilotes expérimentés de maintenir leurs compétences et de se remettre dans des conditions proches du réel avant un nouveau déploiement à l'étranger.

Les campagnes de tir visent également à exercer les mécaniciens armuriers de l'ESTA qui ont en charge la manutention, la préparation et le montage et le démontage des munitions sur les avions. Ainsi, une quarantaine de mécaniciens, encadrés par trois officiers mécaniciens, participaient à la campagne de tir afin de pouvoir se réentrainer ou d'être qualifié sur les différents types de munitions.

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Outre les bombes air-sol, le Rafale dispose du canon Nexter (GIAT) 30M-791 tirant des obus de 30 mm OSPEI (semi-performant explosif incendiaire) ou OMEI (mine explosif incendiaire).

Déroulement d'une mission type de tir

La base de Cazaux est située à proximité de trois champs de tir : celui de Calamar qui est attenant à la base elle-même, le champ de tir et polygone d'essais (CTPE) de Captieux (33) et celui de la Direction Générale de l'Armement - Essais de Missiles de Biscarrosse (40).

Seuls les deux derniers, situés à quatre minutes de vol de la base, ont été utilisés par les Rafale lors des missions de tir. Le champ de tir de Captieux a vu le déroulement des tirs canon, des bombes d'entrainement LGTR, des bombes inertes et des GBU-12 BDG. Les zones maritimes du champ de tir de la DGA-EM de Biscarrosse ont accueilli les tirs des armements ayant des portées plus étendues comme les GBU-22, GBU-24 et AASM.

En complément de ces deux champs de tir, les Rafale ont également été amenés à délivrer de l'armement sur le champ de tir de la Direction Générale de l'Armement - Essais de Missiles de l'Ile du Levant (83) lorsque les conditions météorologiques n'étaient pas optimales dans le sud-ouest.

Lors des missions de tirs, les avions étaient en configuration lourde avec deux réservoirs externes de 2 200 litres et la nacelle de désignation laser DAMOCLES. Les emports variaient ensuite selon le type d'armements délivré de manière à avoir une configuration symétrique lors des décollages et afin de faciliter un retour en sécurité au terrain en cas de panne au décollage. Les profils sont multiples avec par exemple 2 LGTR ; 1 GBU-12 BDG et 3 GBU-12 inertes ; 1 AASM BDG et 3 AASM inertes ; 1 GBU-22 BDG et 3 GBU-22 inertes ou 1 GBU-24.

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Les vols vers les champs de tir se déroulaient avec des réserves de carburant limitées, dont les réservoirs largables vides, et en basse altitude selon des itinéraires dédiés pour limiter le survol des zones habitées avec des armements BDG… Seules les missions vers l'Ile du Levant se déroulaient avec le plein complet de carburant et à haute altitude pour que le pilote puisse diriger l'avion vers une zone inhabitée en cas de problème technique qui nécessite l'éjection de l'équipage.

Par ailleurs, cette campagne a été la première occasion de tir par une unité opérationnelle suite à une nouvelle mise à jour du système de guidage des AASM. Cette modernisation permet maintenant à l'avion-tireur de tirer sa bombe depuis la « wheel d'observation ». Il n'a donc plus à effectuer un « run » pour s'éloigner de la cible et ainsi mettre la séparation qui était auparavant nécessaire entre l'avion et la cible avant de délivrer l'armement. Au « Normandie-Niémen », on nous explique que cette nouvelle fonction est considérée comme une « petite révolution ».

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