Se faire plaisir en tirant avec une arme ancienne, c’est compréhensible, mais provoquer des accidents, c’est inacceptable. Aussi, il est des règles à respecter en ce qui concerne la sécurité si simples qu’elles se résument en quelques lignes : Ne jamais viser quelqu’un avec une arme même avec la certitude qu’elle est vide...
Un ami de la région nantaise vendait un fusil japonais Arisaka rechambré dans un calibre civil. L’arme était superbe, extérieurement pas un poinçon ne manquait, le bronzage parfait, même le calibre était indiqué c’est dire !
Vite une boite de cartouche et hop, sans perdre un instant au stand. La cible installée, la munition introduite, vite feu... Un grand bruit, des éclats de bois et quelques doigts en moins après, on s’aperçoit que le beau japonais avait eu un trou de percé en dessous du tonnerre.
Un ami, tireur et collectionneur confirmé, essaye au pas de tir un pistolet 1777 à silex. Tout se passe bien quand tout à coup rien ! Le bassinet s’ouvre normalement, de belles étincelles jaillissent, mais le coup ne part pas !
Sagement après avoir attendu quelques secondes l’arme dirigée vers la cible, notre ami décide de remettre à plus tard l’utilisation du pistolet, et d’attendre le retour à la maison pour examiner plus sereinement la cause de ce raté. De retour à son domicile, après avoir rangé son barda, il se rend dans sa salle de séjour bien décidé à élucider l’incident.
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J’arme le chien, je baisse la batterie sur le bassinet vide, la mécanique est bonne, le ressort bien trempé... Je saisis le chien en appuyant sur la détente pour le mettre au repos... Zut ! Il m’échappe des mains et allume la charge sans doute grâce aux quelques grains de poudre échappés de celle-ci, le coup part dans le superbe buffet louis XV...
Ce satané fusil 22 LR les munitions, vieilles sans doute, occasionnent l’incident de tir. La balle est restée coincée dans le canon. L’arme qui n’a pas de baguette est devenue inutilisable !
Heureusement se présente un "expert" qui va dépanner l’engin ! Je me suis dis : " chez moi des cartouches pour clouteuses à béton, avec çà pas de problème." L’arme chargée de cette cartouche est prête à faire feu... Epaulée le tireur réfléchit et décide de tirer à la hanche (comme quoi il y a un bon Dieu pour les abrutis) l’arme dans une détonation d’une violence inouïe éjecte la balle...
Le fusil Chassepot est un fusil merveilleux, il a fait ses preuves n’est ce pas ? Oui mais un tireur de chassepot connaît il la mésaventure arrivée à un de ses collègue il y a quelques années ?
Que s’était il donc passé ? Rien ou presque si ce n’est qu’une rupture au niveau du porte aiguille, celui-ci n’étant plus retenu, fusa avec son marteau dans la face du compétiteur... Il n’y a que la pratique et la fréquentation de tireurs qui vous raconte ce type d’anecdote, aujourd’hui les connaisseurs après avoir fileté l’arrière du porte aiguille mettent un écrou qui en cas de rupture bloquera l’ensemble.
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Il faut pour cela fileter la partie antérieure du porte aiguille sur environ 1cm à partir de la mortaise ou s’encastre la partie mâle portant l’aiguille. Un écrou au diamètre et au pas du filetage réalisé sera vissé et bloqué au frein filet (loctite) pub gratuite, avant montage de l’aiguille.
A noter que cette opération est très délicate et devra être réalisée par un armurier professionnel ou un ouvrier mécanicien compétent. L’opération exige une filière en acier spécial et bien coupante en raison de l’acier particulièrement dur de l’axe.
Il y a quelques années une série d’articles évoquaient toujours dans cibles le danger qu’il y avait à utiliser des munitions d’époque pour les raisons suivantes :
Les habitués de ce blog auront depuis longtemps compris vers où vont les pôles d'intérêt de l'auteur, mais attention, qui dit fusil de chasse ancien ou de collection passe par certaines précautions d'emploi, et vigilance à l'achat, particulièrement entre particuliers. Donc, avant même d'envisager essayer la pétoire, un examen soigneux s'impose non seulement de l'ensemble ou des bois, mais en premier lieu du verrouillage.
Pas seulement arme montée, mais surtout en ayant auparavant ôté la longuesse (ou devant) qui participe nécessairement de la solidité de l'ensemble. Ce, en forçant latéralement et longitudinalement canons et crosse encore solidaires. Un oeil attentif remarquera aussi un certain « jour » aux portées de recul, signe que le basculage a déjà été repris, ce qui n'est pas rédhibitoire sur des armes anciennes qui ont déjà « de la bouteille » (1).
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Dans les fusils à deux coups il ne faut jamais oublier que les deux tubes des canons, leur crochet sur la broche de bascule, et la bande constituent un ensemble de pièces qui, réunies, doivent se comporter comme une seule. Le banc d'épreuve offre un gage de sécurité toujours bien présent de nos jours, et qui se généralisa avant guerre pour des cartouches de 12 chargées à 5,25 gr. de poudre forte N°2, poussant 34 grammes de plombs de 6 générant autour de 510 bars quand le banc d'épreuve en exigeait de 900 à 1300 pour qu'une arme puisse être commercialisée.
Actuellement, les armes ordinaires (soit celles chambrées à 70, donc la majorité) sont éprouvées au minimum à 930 bars, et les « aciers » arborant la fameuse fleur de lys, à 1320 bars pour les « magnum » (chambrées à 76) ou « super-magnum » (surtout des semi-autos) à 89. Rien de bien neuf donc hormis les cartouches qui, elles, ont beaucoup évolué en 70 ans. De 350 mètres/seconde, la généralité avant-guerre avec les bourres grasses, nous sommes passés désormais à une moyenne de 430 m/s. sous l'influence, entre autres du sporting (ball-trap, fosse, parcours de chasse, etc.) avec aussi des pressions plus fortes : 740 bars pour les « ordinaires », voire beaucoup plus pour les fortes cartouches liées aux chasses spécifiques comme le gibier d'eau.
Il s'agit donc pour leur propriétaire de raisonner dans l'esprit d'une époque où elles étaient majoritairement employées en plaine, au lapin, au faisan, à la perdrix guère au dessus du plomb de 6 convenant à peu près à tout. Par chance, tous les catalogues des grandes marques proposent désormais de ces cartouches « tradition » ou « héritage », douces à l'épaule comme au fusil et qu'il convient donc de consulter pour trouver chaussure à son pied.
Il en existe même pour l'acier (étain, cuivre doux), et certaines balles modernes (sous calibrées comme la Rubin Sabot par exemple) peuvent aussi faire l'affaire dans le tube le moins choké et permettre de joindre l'utile d'un fusil polyvalent même ancien, à l'agréable de disposer d' un fleuron de l'armurerie.
L'état du quadrillage, maté ou quasiment disparu à force de maniement est le signe d'une arme qui a déjà beaucoup de vécu, même elle est, pour le reste en bon état apparent. Ce qui est nullement incompatible avec son fonctionnement.
Soyons clair, ce fusil n’est pas le plus adapté pour les nouvelles munitions. Au niveau acier, il vous faudra tirer des cartouches « ordinaires » (pression < 740 bars), 12/67.5 maximum bien sur et des grains de maximum numéro 4 (3.25mm). Le best pour ce type de fusil : une bismuth en 12/67.5, avec 32g de charge. Distance de tir : IDEM a vos distances de tir avec le plomb, et le bismuth étant aussi voir légèrement plus malléable que le plomb, les vieux canons du grand père ne s’en porte que mieux.
J’ai un 12/70 (superposé, juxta, auto, canardouze, etc…), éprouvé à 1200 bars (épreuve supérieure, dite parfois « épreuve magnum »). Il vous faudra tirer des cartouches « ordinaires » ici aussi, sauf que vous pouvez utilisez les autres munitions de substitution sans trop de risque, car votre canonnerie est supposée plus costaud que la petoire a grand père (ensuite a vous de voir…) .
J’ai un 12/76 (superposé, juxta, canardouze, automatique, ect…), en 1200 bars. Idem ci-dessus (cartouche acier « ordinaire »), mais accepte aussi tous les autres substituts, dont le très dur Hevi Shot.
Élément le plus important du fusil, c'est le canon qui conditionne ses performances. De la qualité de la fabrication du canon dépendra la qualité du tir. Les vertus primordiales pour un canon sont la force, la légèreté relative, l'élasticité, le bon équilibre et la puissance de tir.
La méthode artisanale est réservée aux armes de haute qualité et nécessite un savoir-faire et une main-d’œuvre hautement qualifiée. (C’est pourquoi faire reforer un canon qui n’est pas prévu à l’origine pour recevoir des chokes est une hérésie et une hérésie dangereuse, car il y a risque d’explosion de l’embout du canon et non du choke, l’épaisseur de la bouche du canon n’étant pas prévue à l’origine.
Dans les fabrications en grande série, on utilise des barreaux qui sont percés, reforés et alésés sur des machines à commande numérique. Une technique nécessitant des machines à forger complexes et coûteuses est utilisée pour les fabrications en très grande série.
La fabrication des tubes est effectuée par étirage en passes successives et le résultat est obtenu par déformation de la matière, sans perçage, afin d'éviter de mélanger des adjuvants à l'acier.
Lefaucheux déposa un brevet d'invention en 1833 décrivant son célebre fusil à brisure. Grâce à cette invention il démocratisa ainsi le chargement par la culasse. Le fusil présenté ici n'a pas été fabriqué par Lefaucheux lui même, mais par un fabricant ayant eu l'autorisation de fabriquer ces fusils.
En effet, pour "diffuser" son invention et rentabiliser l'affaire Lefaucheux compris vite qu'il avait besoin de fabricants d'armes et différents contrats de cession d'exploitation furent signés.
Pour identifier un Lefaucheux, il faut regarder les ponçons, ici "invention C.Lefaucheux à Paris" (normalement il n'y a pas le "C"): poinçon apposé sur les armes de fabrique de 1833 à 1843 après le brevet tombe dans le domaine public. Ici, il manque un autre poinçon: le numéro d'ordre qui devait être également apposé.
Dans le contexte de l'époque, c'était une petite révolution, ce fusil côtoyait encore les fusils à percussion. Je vous laisse imaginer les joutes verbales entre ceux qui n'y voyaient que des avantages et les autres que des inconvénients. A ces dates, on reste dans le domaine du prototype, rien est standard, ce qui rend intéressant l'étude.
Comme vous l'avez dit ,les fusils à broche ont été utilisés relativement longtemps: naissance dans les années 1830 et encore en vente après 1900 . Ils ont côtoyé les fusils a percussion et la percussion centrale. La cartouche à broche est une grande invention: c'est la première fois que l'on réunit en une entité une amorce, de la poudre, bourre et plomb; permettant la démocratisation du chargement par la culasse.
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