Le terme "carabin" possède une histoire riche et une signification particulière dans le contexte des études médicales en France. Cet article explore la définition du mot "carabin", son origine étymologique, et son évolution à travers le temps, ainsi que la perception de l'esprit "carabin" par les étudiants en médecine contemporains.
Définition ancienne : Autrefois, un "carabin" désignait un "carabin de Saint-Côme", Saint-Côme étant l'école de chirurgie à Paris. Il était également appelé "frater" ou "garçon chirurgien".
Définition actuelle : Aujourd'hui, le terme "carabin" est utilisé familièrement et parfois de manière dénigrante pour désigner un étudiant en médecine.
Bien que le terme "carabin" puisse sembler lié au "carabin", un soldat de cavalerie légère, il est important de noter l'existence du mot "escarrabi". À l'époque des pestes qui ont sévi à Montélimart en 1543 et en 1583, les délibérations du conseil municipal et les actes de notaires mentionnent fréquemment "escarrabi" ou "escarrabine" pour désigner un infirmier ou une infirmière. Certains documents indiquent également que les "escarrabis" étaient chargés d'ensevelir les morts.
L'esprit "carabin" est une particularité folklorique des études médicales françaises. Son langage tourne autour du sexe et du grivois, avec un rapport particulier au corps et à la mort. Il imprègne les chansons paillardes et l'Internat à travers la tradition des fresques et des « tonus », fêtes entre internes parfois sources de scandale.
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Une étude menée à Rennes en 2016 a cherché à décrire les éléments de l'esprit carabin et du folklore de l'Internat toujours présents, ainsi que la façon dont les internes rennais le perçoivent. 13 entretiens semi-dirigés approfondis ont été conduits auprès d'internes : 6 femmes, 7 hommes, parmi lesquels 4 étaient internes de spécialité. Ils ont exprimé leur ressenti sur l'esprit carabin, l'Internat, les fresques et les tonus. Une enquête photographique a complété la description des fresques, toujours présentes à Rennes.
L'esprit carabin est perçu comme un héritage historique masculin, et une forme d'humour cathartique permettant de dépasser le vécu du quotidien. Les tonus sont vécus comme un moyen de décompresser au sein d'un entre-soi, tandis que l'internat offre un espace de socialisation solidaire festif et thérapeutique. Les fresques sont une tradition que les internes rejettent ou souhaitent conserver selon leur adhésion à l'esprit carabin et au folklore. L'évolution des mœurs, la féminisation des études médicales et la création de l'internat de médecine générale contribuent à modifier ce folklore, relativisant les dimensions transgressives, secrètes et sexistes de ses pratiques.
L'esprit carabin permet une forme de coping fluctuant selon les besoins de l'étudiant, qui a aujourd'hui le choix d'y adhérer ou non. L'internat est un espace festif et thérapeutique assurant un travail émotionnel protecteur.
En conclusion, l'esprit "carabin" et le folklore médical associé sont en constante évolution, influencés par les changements sociaux et les perceptions individuelles des étudiants en médecine.
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