Le groupe de rock Calibre 12, bien que n'étant pas mort, renaît de ses cendres pour écrire de nouvelles pages de son histoire. Le guitariste John, également chroniqueur pour RTJ, nous éclaire sur cette renaissance.
L'idée de reformer Calibre 12 vient de Jean Marie, l'autre guitariste du groupe, qui souhaitait reprendre l'aventure depuis un certain temps. Laurent, le bassiste, s'étant manifesté, l'idée a rapidement pris forme.
Cette reformation est d'autant plus agréable que les membres du groupe sont avant tout là pour le plaisir de jouer ensemble, et non pour des raisons financières.
Calibre 12 a déjà une dizaine de dates confirmées, notamment au Salon de la Moto et du Tattoo à Tours le 19 mars, et au Festirock à Ancerville le 2 avril. John remercie Olivier Ragot pour sa confiance, conscient des difficultés rencontrées par les organisateurs pour satisfaire le public du Southern Rock en France.
D'autres dates incluent le 17 juin au Bar "La Grappe d'Or" à Huismes (37), le 16 septembre au "Ben Blues bar" à Blois (41), le 1er octobre au "Mac Callarys" à St Savine près de Troyes (10), et le 26 novembre chez les "Old Chaps" (91).
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La philosophie de Calibre 12 est de ne pas jouer régulièrement chaque week-end, car la disponibilité des membres ne le permettrait pas. Le groupe préfère prendre du plaisir en jouant de manière espacée plutôt que de s'obliger à une quantité de concerts qui ne lui correspondrait pas.
Avant l'arrêt du groupe en 2006, Calibre 12 avait l'habitude de se réunir dans une cave, un lieu important dans la vie du groupe. C'est là que Jean Marie et John ont lancé les tout premiers accords qui ont servi à la création du groupe. C'est aussi un endroit où ils aiment retrouver leurs amis et leurs proches pour faire la fête. Laurent, leur bassiste, a d'ailleurs été rencontré dans cette cave en 1992.
Calibre 12 a réalisé 4 albums, qui ont reçus de très bonne critiques dans la presse spécialisé comme Crossroads ( devenu Xroads ) Hard Rock Mag, Freeway mag, etc dépassant même les frontières avec des articles chez nos voisins Allemands comme Home of Rock !
Septembre 2022, les Calibre 12 sortent leur 5ème album studio du nom de It is What it is (C’est comme ça), avec un jeune tourangeau chanteur et guitariste Christophe Finck. Les titres Here They Come et Running My Life Insane avec leurs parties de clavier nous embarquent dans un vieux honky-tonk. Avec ce nouvel opus digne des plus grands, les Calibre ont mis la barre très haute. It is What it is est désormais leur album référence. Si vous aimez Blackbery Smoke, Gov’t Mule ou bien les Allman Brothers Band, It is What it is est à posséder absolument. Walk That Walk-You Good.
Calibre 12 puise son inspiration dans le Southern Rock, un genre musical riche en émotions et en groove. Les stars du genre, comme Lynyrd Skynyrd, Allman Brothers et ZZ TOP, ont influencé le son du groupe. Avec Calibre 12, on retrouve trois, voire quatre guitaristes et autant de soli dans des morceaux gorgés de groove et d’émotions.
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Le Southern Rock est né dans le Sud des Etats-Unis, là où effectivement l’image de l’Amérique est quasi sacro-sainte avec ses certitudes et ses exagérations. Ce que je retiens de cet aspect des USA dans les textes est surtout du domaine des routes poussiéreuses et du sentiment de liberté intense, réelle ou imaginaire. Le volant d’un pick-up entre les mains, du Rock Sudiste à fond dans les oreilles et on fait des milliers de kilomètres sans s’en rendre compte avec le sourire aux lèvres. C’est mon image de l’Amérique, rassurante et sans aucun doute idéalisée.
Les Amérindiens ont régulièrement été évoqués dans les textes de Southern Rock, mais plutôt de manière mythologique ou poétique, souvent loin de la réalité. Toutefois des groupes comme Blackfoot ont carrément intégré dans leur chanson leur héritage, musicalement évidemment, mais aussi dans leurs traditions, ne serait-ce qu’en rappelant leur rapport à la Terre. C’est ce qui m’a frappé dans la découverte de cette culture. Elle inspire nombre de mes textes. La sagesse des lettres de Sitting Bull m’a littéralement ouvert les yeux sur ces peuples. La capacité à respecter la nature et ce qu’elle offre. La résistance de la grandeur du cœur devant les horreurs comme le massacre des familles Cheyennes à Sand Creek en 1864.
L'album "Whiskey Sans Glace" est un condensé de l'esprit Calibre 12, avec des morceaux aux influences variées et des textes travaillés. Voici un aperçu de quelques titres phares :
Tout en revendiquant des références américaines, le groupe a également su trouver ses marques pour devenir une valeur sûre de la scène française. Entretien avec le principal compositeur d’une formation fraîche et pêchue.
Le retour de DIESEL DUST puise son fondement dans le confinement dû au Covid et les épreuves qui lui ont été liées. Isolement, enfermement, décès, etc… Pendant cette période difficile, j’ai écrit et composé quelques morceaux pour dire les choses et évacuer les idées noires, particulièrement le décès de mon père. Ce sont ces premiers morceaux qui m’ont fait décrocher le téléphone et demander à Nico (l’harmoniciste - NDR) si ça lui disait de reprendre le groupe. Sa réponse a été immédiate et positive. Ainsi, l’écriture a continué avec cette envie viscérale d’entendre à nouveau le groupe déverser son Rock. Bon, nous faisons du Rock en France, qui plus est du Southern Rock, alors les obstacles sont nombreux. Mais l’envie est à son maximum !
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DIESEL DUST a aussi la particularité de compter dans ses rangs un harmoniciste, Nico, et pas de manière anecdotique. C’est suffisamment rare pour être souligné. Il intervient d’ailleurs un peu en électron libre. C’est un instrument que l’on entend assez peu souvent dans le Southern Rock et il forge aussi votre identité. Il est clair que Nico apporte une identité bluesy marquée et nécessaire dans notre style. Il ne pallie pas l’absence de claviers, il est un instrument libre à part entière, qui répond tantôt au chant, tantôt joue en solo ou crée des nappes de soutien. Il apporte de la richesse à notre palette sonore. Cela fait 20 ans que nous partageons la scène et la joie de jouer ensemble est intacte.
« Just Another Day… » dispose d’une très bonne production dans un ensemble équilibré et des arrangements très soignés. Et puis, il a été masterisé aux studios Abbey Road. C’était important pour la touche finale d’apporter un certain éclat ? C’est un choix dès le départ que de soigner l’ensemble de la production de l’album. C’est un investissement lourd, mais notre souhait était d’offrir un joyau, tant au niveau sonore qu’au niveau design. Les arrangements sont très importants pour nous, parce qu’ils permettent de mettre un écrin autour de la composition. Le design de la cover a été concocté par Pegpixel, un jeune créateur talentueux qui s’est appliqué à marier le texte de « Just Another Day… » à l’imagerie de DIESEL DUST et c’est une parfaite réussite. Le choix d’Abbey Road, pour la seconde fois déjà, réside dans le fait que ce studio représente pour moi en particulier, mais pour nous tous, la légende du son Rock, dans lequel j’ai été bercé et aussi une certaine fierté, reconnaissons-le. (Sourires) Mais aussi et surtout, la qualité de travail hors normes qui est la leur, a mis en valeur ce que le studio de la Soierie, où nous avons enregistré et mixé, a magistralement mis en boite. Abbey Road a fabriqué les laques pour presser le double vinyle, ce qui lui confère une qualité sonore irréprochable. Le CD et les pistes pour les plateformes numériques ont aussi été édités par eux.
Il y a tant à dire sur la France et le Rock. Trouver des dates et des débouchés dans notre pays quand on officie dans le Rock est un parcours semé d’embuches, et dans le Southern Rock, une voie presque sans issue. Ce n’est pas dans la culture de notre pays que de mettre le Rock en avant, même si on voudrait tous que cela change. Il est certain que nous avons envie d’ailleurs, de ces pays comme l’Allemagne, la Belgique ou l’Espagne pour ne citer qu’eux en Europe, qui ont un véritable amour du Rock et de tous ses styles. ‘Ailleurs’ nous apparait plus ensoleillé, c’est certain.
Pourtant le Southern Rock en France possède des groupes tels que Natchez, Calibre 12, Bootleggers pour parler des plus connus, mais aussi The Owl Band, The Redneck Roots Band, Mainstreet, Gunsmoke Brothers Band et bien d’autres. C’est la confidentialité de la diffusion du genre, qui donne l’impression que ce style est peu représenté dans l’hexagone. Il faudrait que les festivals se dérident un peu dans leur programmation en arrêtant de tous programmer les mêmes choses et, pourquoi pas, que nous puissions avoir en France un véritable festival de Southern Rock.
Aujourd’hui, nous regrettons la perte d’un fervent défenseur de la musique blues, Jean-Louis Poirier, qui est parti rejoindre le paradis des bluesmen ce samedi 20 Juillet 2024.
Membre | Instrument |
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Jean Marie Coron | Guitare |
John Molet | Guitare |
Patrice Leblanc (Pat Freeman) | Chant |
Laurent Montéro | Basse |
Jean-Luc Gauthier | Batterie |
Christophe Finck | Chant, Guitare |
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