Le bouchon de tir à blanc (BTB) est un dispositif essentiel pour l'utilisation de cartouches à blanc dans les armes à feu. Il permet de compresser les gaz produits par la combustion de la poudre, assurant ainsi le fonctionnement du mécanisme de l'arme en mode automatique.
Pour les dispositifs de tir à blanc, le 24-29 en a connu plusieurs, au fil de son long service. Quand les cartouches à blanc étaient du type "à balle en bois" sur étui laiton (et là un étui (ou douille) était à éjecter), on plaçait un "bouchon de tir à blanc" (BTB) à la place du cache-flamme, et on replaçait celui-ci sur le filetage extérieur du BTB.
Ce BTB était conçu pour l'emploi de ces cartouches, et le trou axial était au diamètre de 4,3 mm. La pointe de cette balle était plus épaisse que la paroi de son corps, et le temps qu'elle mettait pour passer dans le trou tout en étant réduite à 4,3 mm, suivie des débris du corps, suffisait à retenir assez de pression pour renvoyer la culasse à l'arrière.
Après le déclassement des cartouches à balle bois, un autre BTB, semblable à celui-ci, fut mis en service. Il est réservé au tir avec les cartouches en plastique, dont le premier type fut mis en service en 1958. Le diamètre du trou fut adapté pour laisser échapper les gaz en les ralentissant, sur l'exemplaire que je possède, il est de 3,8 mm.
Les anciens BTB ne furent pas jetés pour autant, je possède un exemplaire qui a été modifié : on a foré et fileté l'intérieur pour y placer une vis creuse à tête "Allen", maintenue à demeure par un méchant coup de soudure à l'arc à l'extrémité du filetage externe. Le marquage de l'ancien diamètre a été meulé, et le nouveau frappé sur le méplat obtenu.
Lire aussi: HK416 : Comprendre le Bouchon de Tir à Blanc
Il est à noter que la peinture noire sur le bouchon n'est pas réglementaire car l'aspect métal blanc est fait pour éviter les tirs accidentels avec des cartouches à balle, peut être une mise en couleur pour le cinéma.
La différence entre les bouchons est aussi dans le diamètre de l'orifice de sortie, il est de 4,3mm pour les cartouches à blanc avec balle en bois et de 3,8mm pour les cartouches à blanc en plastique.
| Type de cartouche | Matériau de la balle | Diamètre de l'orifice (mm) |
|---|---|---|
| Anciennes | Bois | 4,3 |
| Modernes | Plastique | 3,8 |
En effet, pour tirer à blanc, notamment en mode automatique, il est nécessaire de fixer sur l’arme un BTB pour obstruer le canon, ce qui permet de compresser les gaz qui se dégagent quand la poudre contenue dans les cartouches à blanc se consume.
Sans bouchon, c'est comme avec un 49-56 : la culasse reste à l'avant, et il faut extraire la cartouche tirée (qui n'est pas une douille) à la main. Donc si le gars tire des cartouches à blanc genre translucide de 7,5 dans un 24-29 sans bouchon à blanc, l'extraction de la douille ne se fera pas toute seule ...
Normalement, un fusil préparé pour tirer à blanc ne peut tirer des balles réelles. «Pour tirer à blanc, le Famas doit être équipé d’un bouchon de tir à blanc, selon Jean-Vincent Brisset, ancien général de Brigade aérienne et directeur de recherche à l’IRIS. Si l’arme est bien conçue, on ne peut pas tirer une balle réelle avec un bouchon de tir à blanc. Si on tire à blanc avec une balle réelle, le balle se coince dans le bouchon. Du coup le canon gonfle, et l’arme s’autodétruit. C’est prévu ainsi. L’arme était peut-être mal conçue… En revanche, on peut enlever soi-même le bouchon de tir à blanc.»
Lire aussi: Le BTB du FAMAS expliqué
S'il n'y a qu'un seul type de chargeur, capable de recevoir à la fois des munitions réelles ou d'exercice, les cartouches sont en revanche d'aspect différent. Les munitions réelles comportent un étui chargé de la poudre qui propulse la balle proprement dite. L'étui est de couleur kaki et la balle présente un aspect cuivré. Ces munitions sont également beaucoup plus lourdes que les cartouches d'exercice qui ne comportent pas de balle et dont l'étui présente une surface couleur «aluminium». Les deux types de balles sont rangés à des endroits différents pour éviter toute méprise.
Pour Jean-Vincent Brisset, ce n'est pas si simple: «On ne voit pas à l’intérieur du chargeur. Les munitions à blanc ne doivent pas être rangées avec les balles réelles. Cela relève d’une grosse erreur ou d’une malversation. Quelqu’un pourrait avoir fait exprès de charger l’arme avec une balle réelle.
- Par ailleurs, en chargeant son arme, le tireur aurait dû s'apercevoir que l'un de ses chargeurs était approvisionné de balles réelles.
- Des balles réelles ne peuvent être perçues par les militaires que dans trois cas très précis: exercice sur un champ de tir ou dans un stand de tir, gardes autour de points sensibles ou patrouilles "Vigipirate".
Le "munitionnaire" qui comme son nom l'indique est chargé de délivrer les munitions, est aussi chargé de récupérer les "déchets de tirs" (douilles, barettes, balles...) après usage. Là aussi, il s'agit de contrôler que tout a bien été tiré ou que les munitions non utilisées ont bien été restituées.
Lire aussi: Fonctionnement et Sécurité
- A titre d'exemple, l'article 145.4 du TTA 207 prévoit qu'en fin de tir, "les munitions non consommées sont restituées au responsable munitions". Ce même règlement compte une "Fiche de sécurité" pour chaque arme dont sont dotées les armées.
- "On ne pointe jamais inutilement un canon dans la direction d'un être humain", souligne-t-on aussi.
- Les opérations portes ouvertes des armées sont soumises comme les spectacles, rassemblements importants ou manifestations sportives, à autorisation préfectorale.
tags: #bouchon #tir #a #blanc #fonctionnement
Chargement des visites
