Béthune, cité accueillante et festive, est l’ancienne porte d’entrée du bassin minier. Ancienneté, richesse et tradition sont les termes qui caractérisent le mieux l’histoire d’une ville dont les origines sont mal connues. Une histoire qui remonte au temps des seigneurs qui ont octroyé à la cité le droit d’édifier un beffroi dès 1346. Une cité qui allait peu à peu s’émanciper de la tutelle seigneuriale pour prendre son envol.
Béthune, ville de loi, avec charte de 1205, était en 1789 le chef-lieu d’une châtellenie, d’un bailliage ressortissant à la gouvernance d'Arras, d’une subdélégation de l’intendance de Flandre et Artois, ainsi que d’un gouvernement militaire, et avait une coutume locale rédigée en 1507 suivant la coutume d'Artois. C’est pour se défendre que Béthune s’est entourée de fortifications. Des fortifications nécessaires dans un contexte belliqueux. Dans son histoire, Béthune a été régulièrement assiégée. La cité a notamment été prise dans la tourmente de la guerre de cent ans. Dès le XVIe siècle, l’empereur germanique Charles Quint puis Vauban ont achevé de faire de Béthune une véritable forteresse. Des fortifications qui obligèrent la cité à se replier sur elle-même et entraver la modernisation de la ville pendant des siècles.
Tout au long de son histoire, Béthune a grandi grâce à la prospérité d’activités spécifiques. Brasseries, tanneries, fonderies, horlogerie, pesage…des activités qui faisaient partie du paysage économique d’un arrondissement longtemps considéré comme le premier de France. Une prééminence confirmée par le Ministre du commerce Georges Bonnefous lors de l’inauguration en 1929 du bâtiment abritant la Chambre de Commerce. Comment ne pas évoquer l’activité batelière dont l’importance était symbolisée par la présence d’une gare d’eau. La Lawe a joué un rôle important pour la cité qui a eu le statut de premier port fluvial du département. Dans un contexte marqué par le développement minier, Béthune était devenu un centre de batellerie. Une activité qui se concentrait dans le quartier de Catorive. Ce n’est donc pas un hasard si la ville est aujourd’hui le siège des Voies Navigables de France.
La première guerre mondiale marqua profondément la cité. Béthune, ville martyre, fut menacée par les Allemands et bombardée en 1918. 90 % du centre ville était détruit, laissant un spectacle de désolation. Entre 1920 et 1927, Béthune fut reconstruite par un groupe d’architectes dirigé par Jacques Alleman, Léon Guthmann, Paul Dégez et Louis-Marie Cordonnier. A côté de la reconstruction de la Grand Place dans un style art déco, de nombreux édifices ont été reconstruits et inaugurés : ce fut le cas pour le monument aux morts le 11 novembre 1928, l’église Saint-Vaast en 1927 ou encore l’Hôtel de Ville le 7 avril 1929. Des édifices qui marquent encore aujourd’hui le paysage béthunois.
Après 1945, Béthune va connaître un véritable développement, symbolisé par un renouveau industriel et urbain. Au niveau urbain, l’exemple de l’aménagement de la Zone à Urbaniser en Priorité au Mont-Liébaut dès les années 1960 est particulièrement significatif. La ZUP offrait toutes les caractéristiques de l’architecture traditionnelle des grands ensembles des années soixante (barres et tour). L’inauguration le 21 septembre 1961 de l’usine Firestone témoigne du développement économique de la cité. Un développement rendu possible par la mise en place d’un réseau ferroviaire depuis le XIXe siècle. Une frénésie ferroviaire qui a laissé des traces dans le paysage. L’exemple de l’ancienne friche SNCF de la Rotonde à l’architecture imposante reconvertie en centre commercial dans les années 1980 témoigne de ce passé industriel riche.
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Le beffroi se dresse au centre de la Grand’Place, rayonnante, aux façades dansantes Art déco reconstruites après la Grande Guerre. L’ensemble s’illumine le soir venu. La reconstruction de Béthune (1920-1930) donne lieu à de nombreuses réalisations Art déco où s’intègre le style régionaliste. Chaque architecte imprime sa touche personnelle si bien que la Grand’Place offre un style éclectique. On remarque les différentes façades comme celles de l’ancienne graineterie Delepierre (bar le Kerry Yob), la maison du Canon (ancienne armurerie) et la façade la plus étroite à sa gauche avec sa toiture élancée, ou celle de l’hôtelde ville. D’une hauteur de 33 m, le beffroi se dresse en plein centre de la Grand’Place et abrite un carillon de 35 cloches.
L'Hôtel de ville montre sur sa façade la croix de guerre et la Légion d’honneur décernées en 1919 à la ville pour le courage et la résistance des Béthunois lors de la guerre.
Le « centre de production et de diffusion en arts visuels » de Béthune a rouvert ses portes, après 4 ans de travaux, en mai 2016, dans les locaux de l’ancienne Banque de France complètement rénovés. Sur 4 étages sont présentées des expositions temporaires d’art contemporain (2 expositions par an). L’architecte a conservé quelques éléments emblématiques de la fonction première du bâtiment (salle des coffres, portes blindées…)
Dès 1875, on voulait construire une école dans le faubourg de Catorive. En effet, l’architecte de la ville avait réduit de plusieurs milliers de francs, le mémoire financier présenté par l’entrepreneur pour les travaux de construction des écoles de Catorive. Une réduction contestée par l’entrepreneur. Le Préfet est même intervenu en nommant l’architecte du département pour éviter tout conflit. Un architecte qui s’est livré à une étude approfondie pour déterminer le coût exact et réel des travaux. Lors du conseil municipal du 23 mars 1877, les membres de l’assemblée délibérante en ont tiré les conséquences. Ils regrettaient « que les projets et devis ne soient pas plus sérieusement étudiés. C’est le 11 novembre 1902 que le maire Alfred Legillon exposait au conseil que la commission de l’enseignement proposait les dénominations suivantes pour les noms des écoles béthunoises. Ainsi, l’école de garçons rue du marais se nomme école Paul Bert. L’école des filles qui se trouvait rue Louis Blanc prenait le nom en 1902 d’école Sévigné. Les écoles de l’avenue de la gare prenaient le nom de Michelet et les écoles de Catorive se nommaient elles école Pasteur.
De 1962 à 1999 : Population sans doubles comptes.
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Forme Ancienne | Date |
---|---|
Bitunia | VIIIe siècle |
Betuna | 1121 |
Bethuna | 1127 |
Betunia | 1138 |
Bethunia | 1152 |
Bitunes | 1181 |
Bethenes | 1206 |
Biethune | 1217 |
Bethunes | 1257 |
Biéthunne | 1280 |
Bétune | 1288 |
Bethuna | 1300 |
Betthune | 1327 |
Urbs Bethunea | 1674 |
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