Envie de participer ?
Bandeau

L'architecture militaire médiévale est riche en termes spécifiques qui décrivent les différentes composantes et stratégies de défense utilisées dans la construction des châteaux forts et autres fortifications. Cet article vise à définir certains de ces termes clés pour une meilleure compréhension de ces structures complexes.

Éléments de Base et Termes Généraux

Alleu : Terre de libre propriété, par opposition au fief, qui est remis par un suzerain à son vassal et ne dépendant d’aucun autre seigneur que celui qui en est le maître.

Appareil : Manière de tailler et de disposer le parement des murailles.

Castral : Adjectif signifiant «relatif au(x) château(x) fort(s)».

Castrum : Petite agglomération fortifiée placée sur une hauteur.

Lire aussi: Initiation Tir Sportif Tours

Chemin de défilement : Voie d’accès au château, constamment sous le contrôle des défenseurs.

Chemin de ronde : Voie aménagée en saillie à l’intérieur d’un rempart, ou au sommet de l’enceinte. Il est destiné à la circulation des sentinelles et généralement protégé par un parapet crénelé.

Enceinte : Ensemble des murailles défensives du château (ou d’une ville, voire d’un cimetière fortifié). Elle est subdivisée en fronts. Elle est formée de tours et de courtines.

Front : Partie supérieure et antérieure d’une muraille, comprise entre deux tours principales ou deux importants angles.

Logis seigneurial : Expression couvrant l’ensemble des habitations dévolues au seigneur.

Lire aussi: Tout savoir sur les airsoft métal

Muraille : Épais mur d’une certaine hauteur.

Poliorcétique : L’art d’assiéger une ville.

Rempart : Muraille entourant une place forte et équipée du chemin de ronde. Son couronnement est constitué par un parapet, crénelé ou non. Voir enceinte.

Ouvrages Défensifs Avancés

Barbacane : Ouvrage défensif avancé du château. Placée à l’extérieur, elle est souvent circulaire et commande l’entrée principale d’une forteresse. Lorsqu’elle est importante et puissamment fortifiée, elle est parfois qualifiée de châtelet.

Braie : Ce mot signifie « culotte » en vieux français. Sorte de rempart bas, véritable ouvrage défensif érigé à l’extérieur du château pour protéger les fondations de la forteresse contre la sape (voir fausse braie*). Elle peut être constituée d’une élévation en terre ou maçonnée.

Lire aussi: Fusil à pompe : votre allié pour la défense

Bretèche : Petite construction de charpente ou de maçonnerie, généralement rectangulaire, posée en encorbellement sur un mur, voire au sommet d’une muraille, permettant de renforcer un front, un saillant ou une porte.

Châtelet : Petit château fort ou fortin.

Chemise : Partie de l’enceinte qui enveloppe et renforce un point faible ou stratégique du château, généralement un donjon (voir aussi manteau et bouclier).

Contrescarpe : Partie du fossé, parfois maçonnée, se situant à l’opposé du rempart, en face de la défense du château, ainsi que de l’escarpe.

Encorbellement : Construction en saillie et en surplomb sur une façade ou à l’angle d’un bâtiment, et reposant sur des corbeaux. L’encorbellement n’est généralement pas relié au sol, mais peut s’étendre sur plusieurs étages. Les oriels et les mâchicoulis sont construits en encorbellement sur la muraille.

Glacis : Terrain dénudé en pente, naturel ou artificiel, situé à l’avant du château, et qui peut facilement être balayé par le feu des défenseurs. Peut remplacer de façon avantageuse le fossé et l’escarpe.

Hourd : Galerie de circulation volante et amovible accrochée en encorbellement au sommet extérieur des tours ou de l’enceinte du château. Il était supporté par des corbeaux, des consoles, ou des solives en bois. Il permet de défendre la base du château. Il peut suppléer à l’absence de mâchicoulis.

Mâchicoulis : Système de défense placé en encorbellement au sommet d’un rempart ou d’une tour. Ces ouverture se prêtent au tir vertical, les objets jetés par les mâchicoulis pouvant rebondir sur l’empattement. Les mâchicoulis sont en quelque sorte des hourds en maçonnerie.

Mur-bouclier : Renforcement en épaisseur d’un rempart en vue de protéger un point faible, en général du côté de l’attaque. Dans certains cas, il est plus important que le donjon et peut même se substituer à lui.

Éléments Spécifiques et Fonctions

Arbalétrière : Meurtrière étroite et haute pratiquée dans l’épaisseur d’une muraille.

Archère (ou archière) : Meurtrière très étroite et haute pratiquée dans l’épaisseur d’une muraille pour le tir à l’arc. Le trait (la flèche) ne peut être décoché que dans un plan vertical. Peut avoir une base horizontale.

Assommoir : Ouverture dans la voûte d’un couloir (le couvrement du passage entre la porte et la herse) ou en encorbellement au-dessus d’une porte fortifiée, permettant le jet vertical (tir fichant) de pierres ou d’autres projectiles pour interdire l’accès aux assaillants.

Basse cour : C’est-à-dire cour basse (située en contrebas du château) par rapport à la cour d’honneur qui est en quelque sorte la haute cour. Il s’agit parfois d’une cour secondaire. Dans les grands châteaux forts, la basse cour est située entre le rempart principal et le rempart extérieur. Elle peut accueillir les dépendances et les communs et même abriter les sujets d’une seigneurie lors des périodes troublées.

Bergfried : Ou beffroi. Etymologiquement, qui protège le château (Burg-Friede). Tour théoriquement capitale dans la défense d’un site.

Blocage : Maçonnerie ou remblai employant des débris de pierres, de moellons, de briques et occupant l’espace entre deux murs (ou parements) afin de les renforcer.

Canonnière : Embrasures de tir pour bouche à feu (arme à feu), le plus souvent rectangulaire, ovoïdale ou circulaire.

Citerne : Cuve ou réservoir de récupération des eaux de ruissellement. Elle peut être creusée dans le roc ou maçonnée et être équipée d’un trop-plein.

Communs : Ensemble de bâtiments (habitations ou locaux de fonction) attribués à la domesticité ou à la garnison.

Corbeau : Pierre (ou poutre, voire morceau de fer) en saillie et soutenant une poutre ou même un autre corbeau. Peut servir de support à une construction. Il était toujours constitué d’une partie distincte formant parpaing dans le mur de manière à faire équilibre avec la partie saillante qui reçoit la charge.

Cour d’honneur : Espace le plus noble du château, devant l’habitation seigneuriale ou au pied du donjon. Elle est destinée à l’accueil des visiteurs de marque.

Créneau : Intervalle ouvert dans le parapet d’une courtine ou du sommet d’une tour.

Donjon : Du latin « Dominionis, la maison du maître (dominus). Le donjon est la tour principale et surélevée du château fort, dernier réduit en cas d’attaque et de rupture des défenses avancées. Il peut être isolé à l’intérieur de la forteresse ou flanquer le rempart de celle-ci. Il peut être habitable en temps de guerre, voire servir d’habitation permanente (tour habitation). Parfois, il s’agit d’un simple beffroi quasiment inhabitable, symbole de la puissance seigneuriale, ultime refuge en cas d’investissement de la forteresse et tour d’observation complémentaire aux autres tours et aux diverses défenses. Dans le monde germanique, on emploie souvent, dans ce cas-là, le terme Bergfried.

Embrasure : Ouverture de tir rectangulaire, ovoïdale ou circulaire pratiquée dans une muraille.

Empattement : Base élargie d’une construction (tour ou rempart). Il peut s’agir d’un renforcement naturel, maçonné ou taillé dans le roc, en vue de rendre la sape plus difficile et d’obtenir le ricochet des projectiles jetés du haut de la muraille.

Escarpe : Talus ou mur intérieur (côté muraille) d’un fossé entourant une forteresse ou une ville.

Évier : Cuve en pierre de taille, parfois avec évacuation dans les fossés ou dans les cours du château. L’évier est destiné à tous les usages aquatiques domestiques.

Fausse braie : Braie de moindre importance ou de possibilité défensive douteuse ou incomplète. Elle a parfois une vocation ornementale.

Fenêtre : Baie pratiquée dans un mur pour éclairer, aérer et ventiler l’intérieur des édifices.

Flanquement : Ouvrage (tour ou bastion) placé contre la muraille, souvent entre deux angles morts, permettant le tir croisé et la défense des fondations des murailles. Il fait partie du système de défense des murailles contre la sape.

Fossé : Excavation ou tranchée longitudinale, continue ou partielle, naturelle ou artificielle, sèche ou remplie d’eau (dans ce cas, voir douve) qui entoure certaines enceintes.

Fruit : Inclinaison donnée au côté extérieur des murs d’une construction, la surface intérieure restant toujours rigoureusement verticale, si bien que le mur s’amincit en montant.

Gorge : Une tour ouverte à la gorge n’est pas fermée sur la partie directement en communication avec l’intérieur du château.

Guette (ou guète) : Tour ou tourelle destinée à la surveillance proche ou lointaine autour du château.

Lésène : Motif décoratif et utilitaire s’intégrant dans l’architecture.

Manteau : Synonyme de chemise.

Marque de tâcheron : Signe lapidaire distinctif apposé sur une pierre par un ouvrier (un tailleur de pierres notamment) ou un groupe d’ouvriers à la fin d’un travail.

tags: #beque #arme #a #feu #définition

Post popolari: