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Jacques Vernhet, un armurier stéphanois de 54 ans, a marqué son parcours professionnel par huit années passées chez Georges Granger, l'un des derniers fabricants de fusils à platines. Par la suite, il a travaillé chez Rivolier pendant dix-sept ans avant de finalement se lancer à son compte en 1999. Son histoire est intimement liée à l'évolution du métier d'armurier à Saint-Étienne.

Le Contexte de l'Armurerie Stéphanoise

À Saint-Étienne, le secteur de l'armurerie a connu des transformations significatives au fil des années. Autrefois florissant, il fait aujourd'hui face à de nombreux défis. Le trio de la rue des Armuriers, composé de Christian Chevaly, Richard Chavot et Jacques Vernhet, est unanime quant au déclin du métier : « Avant, on effectuait plus d’une centaine de réparations par mois. Actuellement, nous en sommes à la moitié. Quant à la fabrication, quand on a quatre commandes par an, c’est bien le bout du monde. Et une arme, cela représente en moyenne une centaine d’heures, sans compter la gravure, réalisée ensuite par un autre artisan. »

Les Causes du Déclin

Plusieurs facteurs expliquent cette situation difficile :

  • Diminution du nombre de chasseurs et de gibier: « De moins en moins de chasseurs, de gibier et de tireurs. En 2010, il y a eu plus de 600 permis en moins dans la Loire. »
  • Coût élevé de la chasse: « Il ne faut pas oublier qu’une saison de chasse coûte cher, environ 1 000 euros avec le permis, l’entretien du chien et les assurances. »
  • Image négative des chasseurs: « L’arme est devenue taboue et les chasseurs sont diabolisés. »
  • Réglementation stricte des armes: « Il est de plus en plus difficile de détenir plusieurs armes, y compris pour les collectionneurs. Chaque année apporte son lot de nouvelles obligations et paperasses à n’en plus finir. »

L'Esprit de Collaboration Entre Armuriers

Malgré les difficultés, les armuriers de la rue des Armuriers ont su tisser des liens amicaux. Chacun ayant sa propre spécificité, ils se considèrent comme complémentaires plutôt que concurrents : « Il y a eu une période très critique voilà une dizaine d’années, avec des anciens qui ne raccrochaient pas vraiment et continuaient à bricoler dans leurs garages. Mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. »

Le Salon d'Armeville: Un Point de Discorde

Le salon d'Armeville divise les opinions. Christian Chevaly est le seul à y participer, estimant qu'il est important de montrer que l'armurerie stéphanoise existe encore, même si cela lui coûte plus qu'il ne lui rapporte. Richard Chavot et Jacques Vernhet, quant à eux, critiquent le coût élevé du stand, qui représente une charge importante pour les petits artisans.

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En effet, Richard Chavot et Jacques Vernhet ont un tout autre discours : « 1 500 euros le stand, vous vous rendez compte de ce que cela coûte à un petit artisan ? Sans parler de gratuité, il pourrait y avoir un geste pour les petits artisans. Ce n’est pas le cas. »

Les Armuriers Actuels

Aujourd'hui, la rue des Armuriers est un symbole de la résistance d'un métier en voie de disparition. Christian Chevaly, Richard Chavot et Jacques Vernhet, chacun à leur manière, perpétuent un savoir-faire ancestral et contribuent à maintenir en vie la tradition armurière stéphanoise.

Les trois armuriers, situés aux numéros 17, 23 et 25 de la rue des Armuriers, partagent un constat alarmant sur l'état de leur profession : « On était 175 dans le quartier au temps des belles heures de l’armurerie stéphanoise. Il fallait voir ces blouses vertes qui couraient dans tous les sens. » Ils ne sont plus que quatre aujourd’hui, dont trois, issus de l’école stéphanoise, dans la rue des Armuriers. Ils y font un peu figure de derniers des Mohicans.

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tags: #armurier #Vernhet #Jacques #histoire

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