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Louis XIII, loin de l'image austère du monarque, était un homme aux curiosités insatiables et aux talents multiples. Il aimait s'immerger dans le monde des métiers manuels, apprenant et pratiquant avec une passion dévorante. Il avait, peut-on dire, toutes les curiosités : voyait-il un ouvrier besogner, il était tenté de lui prendre l’outil des mains ; c’est ainsi qu’il voulut se rendre compte comment s’imprimait un livre ; par quel mécanisme l’eau montait dans les tuyaux.

Un roi touche-à-tout

On le voit tour à tour fondeur, menuisier, maçon, mécanicien, armurier, tourneur, verrier, imprimeur, artificier. Comme Tallemant des Réaux, nous n’avons qu’une crainte : c’est d’oublier quelqu’un de ses métiers. Il savait mille choses, confirme Mme de Motteville, « comme tous les arts mécaniques, pour lesquels il avait une grande adresse et un talent particulier ».

N’alla-t-il pas jusqu’à faire installer une imprimerie dans les combles du Louvre ! De l’hydraulicien Francine, il essaya d’apprendre le secret de « faire des hydrauliques pour des fontaines » ; et ses artificiers ordinaires lui montraient comment on fabrique des pièces d’artifice, des fusées, des « engins à feu ».

Se trouvait-il arrêté en chemin, par suite d’une roue cassée de son carrosse, il allait, dans un bois voisin, couper avec une hache le bois qui lui était nécessaire, l’accommodait, le réunissait dans le fer, le serrait comme un ouvrier de métier. Jamais il ne se montre embarrassé : retenu à Saint-Germain par une pluie qui tombait sans discontinuer, il s’emploie à construire un fourneau de forge, de briques et de mortier.

Il aime poser la première pierre des monuments, afin d’avoir une occasion publique de manier la truelle. Entre temps, il s’essaie à limer des clés, à tourner l’ivoire, et il arrive, grâce aux leçons d’un Allemand, qui le guide dans ses essais, à modeler de menus objets. Il fabrique des lacets, des filets, voire de la monnaie ; et, à ce propos, M. d’Angoulême lui disait plaisamment : « Sire, vous portez votre abolition avec vous ! » Tantôt il souffle le verre, tantôt il fait des châssis. Alors qu’on le croit fort occupé des affaires de l’État avec M. de Luynes, il s’enferme des heures entières pour faire des châssis.

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Il est aussi bon jardinier que, bon confiturier. Louis XIII avait plus de goût que son père pour tout ce qui touchait à ce que Montaigne a baptisé la « science de gueule ».

La passion de Louis XIII pour les armes

Parmi ses nombreuses passions, celle pour les armes occupait une place de choix. Un ouvrier de Limoges, qu’il avait fait venir dans ce but, lui servait de professeur ; sous ses yeux et avec son aide, il démontait, remontait ou réparait lui-même ses armures. On avait installé au Louvre, dans les étages supérieurs du pavillon du roi, une petite forge, et une autre au château de Saint-Germain, réservées au royal amateur.

Arquebuses et mousquets, épées damasquinées ou non, il en avait toute une collection, dans un cabinet dont un « artillier » avait la clé, et qu’il entretenait avec soin.

Cuisine Royale

Le 13 octobre 1614, conte Héroard, l’enfant-roi est allé collationner dans une maison particulière. Après avoir mangé, « il entre en la cuisine, met M. le comte de La Roche-Guyon à la porte pour huissier, et lui se fait porter des œufs, ayant été auparavant au poulailler pour en prendre.

Louis XIII se flattait d’être un cuisinier émérite ; mais, comme nous l’avons dit, il excellait particulièrement à manier la lardoire. Il lardait merveilleusement les longes de veau et se servait, à cet effet, d’une lardoire en vermeil.

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Puisque le nom de cet instrument vient sous notre plume, consignons, en passant, ce détail que l’honneur de sa découverte ne revient pas au cuisinier de Léon X, comme longtemps on l’a propagé ; l’invention doit en être reculée de cent ans au moins, et il faut la reporter au temps du Concile de Bâle : c’est le cuisinier d’Amédée de Savoie (élu pape à Bâle en 1440, et qui prit le nom de Félix V) qui en gratifia l’humanité.

Pour en revenir à Louis XIII, il avait toutes sortes de talents culinaires ; il réussissait surtout à la perfection les gâteaux au beurre et les omelettes. Il n’était pas rare qu’en campagne il fût réduit à préparer lui-même ses aliments, quand ses vivandiers avaient été retardés sur les chemins, soit que leurs voitures se fussent enlisées dans la boue, soit que l’orage les eût surpris en route. Il ne se plaignait jamais et se résignait presque gaiement à son sort.

Louis XIII se plaisait à faire son marché lui-même ; dans un voyage à Calais, se trouvant près de Boulogne, il alla « sur la rive de la mer, attendant les bateaux qui revenaient de la pêche, et acheta deux plies et deux soles, donnant pour payer une pistole », rapporte Batifol dans Le roi Louis XIII à vingt ans. A Saint-Germain, il lui arriva souvent de faire cuire son poisson.

A côté de son rendez-vous de chasse de Versailles, Louis XIII faisait cultiver un potager, sur l’emplacement qu’occupa plus tard le bâtiment de la bibliothèque de la ville, après avoir été le bâtiment des archives des Affaires Etrangères.

Mlle de Montpensier a relaté, dans ses Mémoires, à la date de 1638, que le roi était parfois de « si galante humeur » qu’aux collations qu’ il donnait à la reine et aux dames de la Cour, il ne se mettait point à table, tenant à les servir lui-même.

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Le roi menuisier

Certain jour, on put voir le roi menuisier. Le 15 octobre 1614, le jeune Louis XIII s’amuse à travailler, avec le menuisier, à dresser le jeu de billard. Il avait un établi et maniait habilement le rabot.

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