Bernard Bruel fait partie de ces experts qui font référence en France en matière d'armes anciennes. Depuis 20 ans, il expertise gracieusement les armes de la bourse qui se tient à Saint-Juéry. Il fait partie de ces experts qui font référence en matière d'armes anciennes.
Lorsqu'on pénètre dans son antre, rue Saint-Julien, à deux pas du marché couvert, l'histoire se rappelle aux bons souvenirs des visiteurs à travers ses armes anciennes. Mais aussi des faïences (son épouse s'occupe de faïences patronymiques) et des livres (son fils est expert en livres), soigneusement entreposés dans son cabinet d'expertise. Bernard Bruel, quincaillier de son état, a posé son tablier il y a 8 ans environ pour se consacrer entièrement à sa passion qu'il a toujours menée en parallèle avec son métier.
« Parce que, confie-t-il, on est toujours dans l'histoire et l'histoire, c'est ma passion ! » Il la met, d'ailleurs, depuis 20 ans au service d'autres passionnés, ceux de l'association des anciens de la police.
Dimanche, ils seront tous à la salle de l'Albaret, à Saint-Juéry, pour la vingtième bourse aux armes. « Il est capable de déterminer le nom, le modèle, la série, le lieu de fabrication, la période et le nombre d'exemplaires d'une arme à feu ou arme blanche. Il est aussi capable de donner un prix d'achat moyen correspondant au marché actuel. Il est de très bon conseil », assure Frédéric Taillade de l'association.
C'est, sans doute, ce qui se dit, depuis 19 881, du côté de la cour d'appel de Toulouse et de la commission de conciliation et d'expertise douanière où il exerce ses fonctions d'expert. « Il faut savoir, tient-il à préciser que lorsque je vends des armes, c'est sur commission d'expertise, je ne suis pas un marchand. Je n'achète pas pour vendre. » Rendons à l'expert ce qui appartient à l'expert, passionné du 1er Empire et de l'époque de Louis XIV.
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La vingtième bourse aux armes ouvrira ses portes dimanche de 9 heures à 17 heures, à la salle de l'Albaret à Saint-Juéry. 80 exposants de toute la France seront présents pour tenir plus de 300 mètres linéaires de stands. Les visiteurs pourront découvrir des armes à feu et armes blanches anciennes et modernes, des uniformes, des décorations, insignes, livres, pièces d'armes. Une expertise gratuite sera proposée sur place. Et pour fêter les 20 ans de la bourse aux armes, une cuvée spéciale de gaillac avec étiquette commémorative, sera vendue aux visiteurs.
Dans le Grand Sud, et au-delà désormais, le Salon proposé à Castres par l'Académie des armes anciennes est de plus en plus prisé. Par les collectionneurs et professionnels français, certes, mais depuis quelque temps par de nombreux acheteurs étrangers : « Des Anglais de Newcastle, présents l'an passé, ont annoncé leur retour ce dimanche. Ils avaient apprécié une auberge dans les Monts de Lacaune, confie dans un sourire le président Daniel Casanova. Des Barcelonais sont aussi arrivés hier, ils sont venus tout exprès pour acheter, sur les conseils d'un armurier de Madrid, qui a vanté le salon. »
Le salon ouvre ses portes ce matin, dans le hall 2000 du Parc des expositions, jusqu'à 16 h 30. Il abrite 80 exposants, dont un très castrais, celui du 8e RPIMa : « Aucune arme n'est présentée sur ce stand, précise le président Casanova, mais du matériel et des accessoires militaires. Les fonds recueillis par cette vente sont reversés aux œuvres du régiment. »
Quelques nouveaux exposants ont rejoint les fidèles de la première heure, comme Bernard Ferrari, de Nevers : « J'étais collectionneur, je me retrouve aujourd'hui professionnel de l'arme. J'achète et je vends ; de temps en temps, il m'arrive d'avoir un coup de cœur, alors je garde, pour ma retraite. » Bernard Ferrari se qualifie volontiers de « chasseur de pièces militaires, comme d'autres vont courir les femmes ! Le professionnel nivernais propose notamment des cuivreries et sabres des Premier et Second Empires. Sa présence à Castres n'est pas sans intérêt : « Ce salon fait encore partie des bourses sérieuses, là où l'on rencontre des passionnés, des érudits, des purs collectionneurs. Là où l'on est capable de trouver un bel objet, pas l'objet tendancieux (illégal à la vente) ou pernicieux, de ces objets qui rappellent des choses vilaines, qui ne sont pas dignes d'une collection. L'époque héroïque, on l'a dans le dos, les objets qui ont une valeur historique sont de plus en plus rares. »
Ce qui explique peut-être pourquoi la manifestation castraise connaît un succès grandissant, du côté des visiteurs comme de celui des exposants. Rendez-vous des collectionneurs et professionnels, le Salon des armes anciennes séduit aussi le grand public. Depuis quelques éditions, l'Académie des armes anciennes propose une exposition dans le cadre du salon castrais. Cette fois, ses représentants ont décidé d'évoquer une période de l'histoire que personne ne semble connaître, celle des Bataillons scolaires, sous la IIIe République.
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Cheville ouvrière et fondateur de l'association, Jean-Pierre Bastié indique : « On oublie que dans notre propre Histoire il s'est passé un phénomène similaire à ceux que l'on connaît dans certains pays aujourd'hui : des enfants soldats. Au lendemain de la guerre de 1870, le gouvernement a décidé qu'il fallait développer l'instruction militaire à l'école, auprès des 8-9 ans ; les enfants étaient intégrés à ces bataillons scolaires à partir de 11 ans. Ils existaient à Toulouse, jusqu'à 600 écoliers, à Albi ou Castres, parfois 10 enfants dans les écoles communales.
La catégorie A est interdite sauf dérogation. La catégorie B est soumise à autorisation. La catégorie C est soumise à déclaration. La catégorie D peut être achetée et détenue librement. Les armes historiques et de collection sont en catégorie D. Les armes utilisées pour chasser sont de catégorie C. Pour acheter une arme de cette catégorie, vous devez faire une déclaration.
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