La sécurité au tir et avec les manipulations d'armes à feu est primordiale, surtout pour les tireurs sportifs, les chasseurs et les professionnels des forces de l'ordre. Une arme à feu (moderne) n'est PAS dangereuse, c'est un objet inanimé qui n'a pas de volonté propre. Une arme à feu ne tire pas toute seule. Le danger reste le tireur parce que c'est un humain. Et un humain n'est pas un robot, il fait des erreurs. C'est encore plus vrai sous stress intense, comme lors d'un affrontement armé.
Voici les quatre règles fondamentales de sécurité pour la manipulation des armes à feu, souvent enseignées dans les cours de sécurité et promues par des experts en armement comme le Colonel Jeff Cooper :
L'application PERMANENTE de ces quatre règles de sécurité permet de réduire considérablement le risque d'accident dramatique et ainsi d'éviter de faire parler la loi de Murphy. Ces 4 règles sont utilisées un peu partout dans le monde par les forces armées et de police ainsi que les tireurs sportifs (IPSC/TSV, etc.). Et notamment dans l'armée française via l'ISTC (Instruction Sur le Tir de Combat). L'origine de ces quatre règles de sécurité fondamentales remonte à la fin des années soixante-dix via le Col US Jeff Cooper (1920 -2006).
NB1 : ces règles de sécurité sont également utilisées par certaines équipes airsoft MilSim avec leurs répliques.
NB2 : les 4 règles différent quelque peu selon les écoles et organismes, mais les principes de bases restent identiques. Il y a également de petits changements sémantiques régulièrement (voir la partie commentaire en bas de l'article).
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Ces règles sont conçues pour être simples, mais efficaces afin de réduire les risques d'accidents liés aux armes à feu, améliorant ainsi la sécurité pour l'utilisateur et pour les autres autour.
Il n’existe pas d’exception. Par conséquent, il faut agir en restant totalement sérieux à ce sujet. Pourquoi ? Parce que, c'est bien connu : Les accidents arrivent souvent avec des armes « vides ».
L’inobservation de cette règle est la plus grande cause d’accidents de tir. C'est-à-dire de blessés, voire de morts. Si quelqu’un enfreint cette règle et qu’on attire son attention dessus, la réponse habituelle est « mon arme n’était pas chargée ! ». Mais nous avons vu avec la règle N°1 que toutes les armes sont toujours considérées comme chargées. Imaginez qu'il y a un "lazer de la mort" au bout du canon de l'arme à feu (pistolet, revolver, fusil, carabine, Pistolet Mitrailleur, etc.) et que ce lazer ne doit jamais rencontrer un individu.
Un des réflexes innés de l’être humain est de crisper ses mains dans les situations de stress intense (engagement armé, effondrement, situation de crise). À ce titre, la force exercée par une personne qui sursaute peut atteindre 20 kg. Par conséquent, si l’index se trouve sur la queue de détente (poids de détente 2,0 kg en moyenne), un départ du coup involontaire peut en résulter.
En outre, le temps nécessaire pour placer l’index sur la queue de détente est dans tous les cas plus courts que celui nécessaire pour aligner le dispositif de visée. Le tireur ne perd donc pas de temps et gagne en sécurité. C'est souvent cette règle qui va "vous sauver la mise" en cas de course ou de chute.
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Identifier le but avant de tirer, prendre garde aux conséquences en cas de ricochet, de manqué ou de perforation du but. Le tireur est responsable de chaque coup qu’il tire. Par exemple, une cloison en placo-platre n'est pas pare-balle et un tir sur du béton peut occasionner des ricochets.
Ou encore, dans le cadre pro ou de légitime défense, un individu n'est toujours pas par balle (l'histoire trop classique du bag guy traversé par une balle qui va aller traverser à son tour plusieurs cloisons de la maison avant de blesser mortellement un membre de la famille dans une autre chambre).
À l'entrainement à sec (à vide), travaillez face à une zone neutre sans danger. Idem, lors du déchargement de l'arme et retrait des cartouches : toujours une zone neutre pare-balle.
La sécurité concerne toutes les personnes se trouvant dans le périmètre de pratique d’un stand de tir, tireurs, moniteurs, arbitres, dirigeants et spectateurs. Nous devons la respecter et en appliquer les règles en tenant compte des règlements édictés par la FFTir, des règlements spécifiques à chaque discipline et des règlements propres à chaque club.
Entre le domicile et le stand et lors de tout déplacement : La législation française est restrictive en matière de transport des armes sans motif légitime. Cependant, la licence en cours de validité, délivrée par la FFTir, vaut titre de transport légitime pour les tireurs sportifs.
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L’arme doit être désapprovisionnée et elle est soit démontée, soit équipée d’un dispositif rendant son utilisation immédiate impossible (verrou de pontet par exemple). L’arme doit être transportée dans une mallette ou une housse, les munitions étant rangées à part.
Lorsque vous vous déplacez avec des armes, vous devez être toujours en possession d’un certain nombre de documents : obligatoirement la licence FFTir à jour qui vaut titre légitime de transport, le carnet de tir dans le cas de transport d’armes de catégories B.
Il est conseillé, mais non obligatoire, d’être en possession de : L’autorisation de détention, Éventuellement la facture correspondant à chaque arme.
Il ne faut jamais faire confiance aux seules sécurités mécaniques des armes.
Gabriel Suarez est un instructeur de tir de combat Américain. Il est dans la lignée de Jeff Cooper et de Chuck Taylor (RIP). La méthode de ce dernier fut à l'origine du NTTC/IT Suisse puis l'ISTC de l'armée française (bien affinée et modernisée depuis). Gabriel Suarez n'a pas sa langue dans sa poche et n'est pas "tendance".
Au début d'un cours, je dégaine mon arme et je la tiens devant la classe (de la manière la plus sûre possible avec une vraie arme chargée) et je leur demande à quoi cela sert. Habituellement, je reçois une pléthore de réponses fades. Parfois, un élève répond correctement. "C'est pour tuer". Les armes à feu sont des armes conçues pour tuer ceux qui essaieraient de nous tuer, et les armes sont dangereuses. Si elles ne l'étaient pas, elles ne serviraient à rien !
Les armes ne sont en réalité que des outils, inoffensifs et inertes jusqu'à ce qu'ils soient touchés par la main de l'homme. La sécurité avec les armes à feu signifie que seul l'adversaire (ou la cible sur le champ de tir) risque d'être abattu. Absolument personne et rien d'autre n'est en danger. Cela doit cependant être conservé dans un contexte et une perspective appropriés. Nous nous entraînons pour le combat et cela en soi est intrinsèquement dangereux.
Les "accidents" avec des armes à feu ne peuvent être résolus par des lois, des fusils ou des armes trop sûres pour avoir une quelconque valeur tactique. Une manipulation stupide et négligente par des personnes qui n'ont pas l'état d'esprit approprié provoque des accidents avec une arme à feu. Les armes à feu ne "tirent" pas d'elles-mêmes - quelqu'un les fait "tirer".
Les stands de tir, bien que conçus pour offrir un environnement contrôlé pour la pratique du tir sportif, ne sont pas exempts de risques. Comprendre les causes potentielles des incidents et adopter des mesures de sécurité rigoureuses est essentiel pour minimiser les accidents.
Il est crucial d'observer attentivement son arme après chaque tir pour détecter tout problème mécanique potentiel. Cela inclut vérifier si la glissière est maintenue vers l'arrière lorsque le chargeur est vide, si elle n'est pas complètement revenue vers l'avant, ou si une douille est coincée dans la fenêtre d'éjection.
En cas d'enrayage, la procédure à suivre est la suivante :
Un long feu se produit lorsque le tireur ressent la réaction mécanique de l'arme (le chien frappe le percuteur), mais le coup ne part pas immédiatement. Cet incident peut être causé par une munition défectueuse, une rupture du percuteur, un raté d'alimentation ou une autre cause mécanique.
La procédure à suivre en cas de long feu est la suivante :
Si l'amorce a été percutée, la munition est défectueuse et doit être déposée dans une boîte spéciale ou remise au responsable du stand. Ne jamais la reprendre, car elle est devenue "instable". S'il n'y a pas de trace de percussion, il s'agit d'un problème mécanique, et il peut être utile de consulter un armurier. Signaler que l'incident est réglé et attendre l'autorisation de reprendre le tir.
Un coup faible se manifeste par une détonation d'intensité très affaiblie par rapport aux autres tirs. Cela indique un dysfonctionnement de la munition, où la poudre n'a pas brûlé complètement ou était absente.
La réaction à un coup faible est similaire à celle d'un long feu :
Il est très dangereux de tirer le coup suivant si le projectile est toujours dans le canon.
Il est interdit :
Il est recommandé :
Il est impératif :
Les incidents impliquant l'explosion de canons de fusil sont rares, mais ils peuvent avoir des conséquences graves.
Les armes à feu nécessitent un entretien régulier et méticuleux pour garantir leur bon fonctionnement et éviter les accidents potentiels. Voici quelques mesures de sécurité essentielles :
Pour mieux comprendre les risques associés aux armes à feu, il est utile de connaître leur évolution historique.
L’accident survenu à Deville rappelle douloureusement que la négligence des règles de sécurité peut avoir des conséquences graves.
Un outil qui permet d’éviter de faire une grosse bêtise existe : le témoin de chambre vide. Les premiers sont apparus sur les K98 de la seconde guerre mondiale et ils existent pour les armes militaires et de tir. Un modèle adapté aux armes de chasse (fusils et carabines) vient d’être créé : le stop tir. Il garantit le non chargement de l’arme, bloque le verrouillage et se voit de loin. Un système simple, appelé aussi « drapeau de sécurité » à insérer dans la culasse et la chambre de l’arme.
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