Le handball est un sport collectif intense où deux équipes de sept joueurs s'affrontent pour marquer des buts. Ce sport exige un ensemble de qualités physiques telles que la force, la puissance, la vitesse et l'endurance. Un match de handball se déroule en deux périodes de trente minutes, durant lesquelles les joueurs alternent entre des attaques, des contre-attaques et des phases défensives.
En 2020, des chercheurs ont quantifié les différences d’effort entre ces différentes phases de jeu. Leurs résultats ont montré que les distances moyennes parcourues par les différents postes étaient similaires : 1388 m +/- 2627 m pour l’attaque et 1305 m +/- 5059 m pour la défense. Cependant, des différences significatives existent entre les phases de défense et d'attaque, notamment en termes d'intensité des courses.
Les joueurs marchent 20% de plus en défense que pendant les phases d’attaques. C’est également en défense qu’ils effectuent le plus de course à haute intensité (+25,2%). Au contraire, les phases de jogging sont 29,6% supérieures lors des phases d’attaques comparativement aux phases de défense. C'est l'équipe en attaque qui dicte les actions des défenseurs, cherchant à créer des zones d'accès au but. Les attaquants effectuent des courses plus longues mais de plus faibles intensité, là où les défenseurs doivent moins se déplacer mais en moins de temps pour venir bloquer l’attaquant adverse.
Les différences ne se limitent pas simplement aux distances à parcourir entre les deux phases de jeu. Dans cette même étude, il a été démontré qu’il existait même des différences dans chacune de ces phases de jeu en fonction du poste. Offensivement, les ailiers réalisent plus de course à haute intensité que les autres postes de jeu. Pour la défense, on peut voir une grande différence entre les n°3 bas (Center Back) qui réalisent le plus de distance à faible intensité contrairement au n°3 haut (Front Center Back) qui couvrent le plus de distance à haute intensité.
En effet, dans leur méta-analyse, Karcher et Buchheit (2014) montrent une différence sur le nombre de tir effectué par match en fonction des postes (Demi-centre 7,4 tirs/match/joueur ; Arrière 9,9 tirs/match/joueur ; Pivot 5,2 tirs/match/joueur ; Ailier 5,5 tirs/match/joueur). Toujours selon cette méta-analyse, un joueur effectue en moyenne 7,13 tirs/match si on ne prend pas en compte son poste de jeu.
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En 2015, Michalsik et Aagaard ont mis en relation le nombre de tir dans un match avec le pourcentage de chance de marquer un but. Ils ont trouvé que 45% des tirs effectués au cours d’un match amènent à un but. Les actions de tirs et leurs chances de réussite influencent grandement le résultat final d’un match de handball.
Lorsqu’une équipe est en défense, elle se regroupe dans sa moitié de terrain. Les attaquants qui ont pour objectif de marquer un but sont contraints de manipuler et de déplacer les défenseurs afin d’accéder à la zone de but entre deux défenseurs, ou bien de tirer par-dessus la ligne défensive. Cela se traduit sur le terrain et dans le jeu par moins d’espace entre les défenseurs et favorise les tirs de plus loin en extension au-dessus de la défense. Plus leur vitesse de tir sera importante, moins le gardien aura le temps de réagir pour stopper le ballon.
Dans cette étude nous allons nous intéresser aux tirs et à leur vitesse. Tout d’abord nous allons analyser biomécaniquement le geste de tir au handball. Cette action peut se décomposer en quatre phases :
En effet c’est la succession des différentes phases du tir qui le rendent efficace, rapide et précis.
Sur le plan musculaire, nous pouvons identifier une activation des muscles abdominaux, lombaires et les différents muscles autour de l’articulation acromio-scapulaire. Pour la phase de tir, la rotation interne de l’humérus est guidée par l’action du grand rond et du trapèze. En même temps, le bras est ramené vers l’avant par le grand pectoral et le deltoïde antérieur. La flexion de l’avant-bras est induite par l’action du biceps brachial, du brachial antérieur et du long supinateur. L’extension de l’avant-bras est quant à elle réalisée par le triceps brachial. Pour ce qui est de la flexion du poignet, elle est induite par l’activation du grand palmaire, des fléchisseurs des doigts et du poignet.
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Maintenant que nous avons étudié la cinématique du tir au handball, nous pouvons nous intéresser à la vitesse du tir et plus précisément à la vitesse de la balle. Celle-ci résulte essentiellement de la force générée par les muscles mis en action dans le mouvement. Afin d’obtenir une vitesse de tir la plus élevée possible, il convient de réaliser une séquence de mouvement suivant une logique proximo-distale.
L’étude de Fradet et collaborateurs (2004) remet en cause cette théorie du recrutement proximo-distale lors du tir au handball. Cette étude a mis en évidence que la vitesse linéaire maximale de l’épaule survient après la vitesse linéaire maximale du coude. La règle du recrutement proximo-distale n’est donc pas toujours observée lors des tirs au handball.
Le tir au handball peut prendre plusieurs formes : il peut être réalisé à l’arrêt, les appuis ancrés dans le sol ou bien lancé. Ortega-Becerra et collaborateurs (2018) ont montré que l’entraînement en force amène à une augmentation de la vitesse de tir au handball. Selon ces auteurs, il est donc important d’intégrer des programmes de force dans l’entraînement des jeunes joueurs de handball. Aloui et coll. (2019) ont mis en place un protocole d’entraînement avec bandes élastiques sur le haut du corps afin d’observer ces effets sur la vitesse de lancer. Leurs résultats ont montré une amélioration plus importante de la puissance pic lors du lancer, de la force sur le 1RM au développé couché ainsi qu’une amélioration de la vitesse de tir que ce soit en mouvement ou en statique.
Pour la première fois, l'EHF a fourni des données détaillées sur la vitesse des tirs effectués lors des demi-finales. 133 km/h pour Melvyn Richardson, 126 pour Valentin Porte. En moyenne, Montpellier a tiré à 94,9 km/h et le Vardar à 101 km/h ! Sommet d'intensité, la première demi-finale entre Nantes et le PSG avait également offert des statistiques renversantes. Romain Lagarde a été flashé à 119 km/h, Nedim Remili à 121 km/h. En moyenne, le H a tiré à 92,7 km/h tandis que les parisiens ont décoché des tirs de 93,3 km/h en moyenne.
Pour progresser, il faut pratiquer. Pour les tirs, il faut essayer, échouer, et réessayer jusqu’à ce qu’on y arrive. Vous pouvez vous entraîner aux tirs avec votre gardien·ne lors de vos entraînements. Vous pouvez lui demander de travailler avec lui·elle sur un tir en extension dans un intervalle extérieur et enchaîner les tirs. Ce sera aussi bien bénéfique pour lui·elle que pour vous. Enchaînez les tirs à angles ouverts et fermés, cela vous permettra de travailler toute votre palette de tirs.
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Si jamais vous n’avez pas de gardien·ne disponible, vous pouvez définir des cibles en utilisant des bouteilles au sol ou des cerceaux dans les lucarnes. La précision est aussi, voire plus, importante que la puissance. Enfin, vous pouvez également vous entraîner en tirant par dessus (tir en extension) ou par dessous (tir à la hanche) un obstacle. Bien sûr, rien ne vaut une situation réelle pour s'entraîner donc, s’il y a un défenseur pour vous gêner, c’est mieux, mais vous pouvez vous débrouiller avec le matériel présent dans les clubs.
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