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Sony vient de dévoiler quatre nouveaux reflex, dont deux assez innovants, les Alpha 33 et 55, qui reçoivent un viseur électronique. Cette année se caractérise par une avalanche de produits répondant à des conceptions différentes et qui rendent la classification des appareils désormais bien compliquée : fini le temps des braves reflex à viseur optique et objectif interchangeable ! Voyons tout cela avec méthode...

Alpha 560 et 580

Chez Sony, après les Nex qui peuvent se caractériser comme compacts à capteurs APS-C et objectifs interchangeables, Sony présente d'abord deux nouvelles évolutions de ses reflex (presque) conventionnels : les Alpha 560 (14 Mpix) et 580 (16 Mpix) font appel au nouveaux capteurs Exmor HD qui leur apporte enfin la vidéo haute définition 1080i avec les avantages liés aux grands capteurs : faible profondeur de champ et excellent rendu en haute sensibilité. Une touche est dédiée à l'enregistrement.

Malheureusement, il n'y a pas d'AF pendant le tournage des séquences, caractéristique qui commence à se répandre (voir les nouveaux Nikon) même si elle demeure un peu théorique faute de motorisation silencieuse.

La sensibilité s'étend désormais de 100 à 12.800 ISO (avec des résultats de premier plan (pas de grain en A3 à 1.600 ISO au vu des résultats fournis par les prototypes).

Le nouveau module AF 11 collimateurs (dont 3 en croix, plus 4 points d'assistance) offre une réactivité en très grand progrès.

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La visée conserve le principe du capteur secondaire qui conduit à un oculaire "trou de souris" depuis les premiers 300. Il y a toutefois un net progrès avec ce modèle un peu plus lumineux et offrant une couverture de 95 %. L'avantage du système est de permettre le fonctionnement de l'AF principal (capteur à détection de phase).

L'écran, orientable haut/bas, est de type TruBlack 921.000 points.

Ces deux appareils offrent par ailleurs les fonctions Auto HDR, Panorama automatique et Photos 3D.

Les deux différences essentielles entre le 560 et le 580 sont la définition du capteur et la cadence : 5 i/s contre 7 i/s. Ces simples chiffres montrent que, par rapport à l'ancienne gamme lymphatique et dotée de capteurs CCD bruités et franchement dépassés, on change très largement de catégorie avec la nouvelle gamme.

Curieusement, Sony France hésite sur la date de commercialisation du 560 qui est très fortement retardée (probablement janvier 2011, aux dernières nouvelles). La cause en est très vraisemblablement une production insuffisante du capteur 14 Mpix. Insuffisante au vu des ambitions de Sony pour la grande nouveauté de la Photokina, les Alpha 560 et 33 (voir ci-après), mais aussi des accords qui lient traditionnellement Sony à Nikon... le successeur du D3000, le D3100 ne déroge pas à la règle en adoptant le nouvel Exmor HD 14 Mpix, et comme Nikon nourrit de grandes ambitions pour ce modèle, le "fondeur" de capteur devra suivre !

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Alpha 33 et 55 : L'innovation du viseur électronique

Voici la grande nouveauté de la rentrée pour Sony, qui préfigure certainement l'une des voies que l'électronicien, tout comme ses confrères (Panasonic, Samsung) va désormais suivre préférentiellement. Les Alpha 33 et 55 sont de "vrais-faux" reflex à capteur APS-C Exmor HD 14 et 16 Mpix, objectifs interchangeables par monture Alpha classique, AF ultra-rapide à détection de phase mais... viseur électronique !

Translucent Mirror Technology

Le point clé des nouveaux Alpha réside dans ce miroir fixe semi-transparent qui renvoie une (petite) partie du faisceau issu de l'objectif vers le... capteur AF à corrélation de phase, situé là où se trouve ordinairement le prisme des "vrais" reflex à miroir éclair.

La visée est assurée en Live-View grâce à un micro-afficheur issu de la technologie vidéo. Il s'agit d'un dispositif quasi-identique à celui des Panasonic (affichage de trois images successives RVB en tirant parti de la persistance rétinienne pour reconstituer les couleurs), mais avec, peut-être, une gestion légèrement améliorée des hautes lumières. La définition est très correcte (afficheur 1,44 millions de points), le dégagement oculaire très confortable, le grossissement très élevé (qui permet une appréciation honnête de la profondeur de champ) et la vision du sujet évidemment excellente en basse lumière, en raison de l'amplification vidéo. Tout cela se paye par un contraste excessif très pénalisant avec des sujets présentant des zones étendues de heures lumières qui apparaissent "décolorées" et trompeuses, car l'image finale est excellente.

Un autre avantage du système est de permettre de combiner la visée Live View avec image 100 % procurée par le capteur APS-C (au viseur ou sur l'immense et excellentissime écran 920.000 points orientable en tous sens via un axe central, façon Nikon 5000 : le meilleur système à notre goût), avec un AF par détection de phase particulièrement performant et réactif, basé sur le nouveau module 11 collimateurs développé par Sony.

Le miroir fixe semi-transparent évite tout obscurcissement du capteur AF pendant les rafales, ce qui permet un bien meilleur suivi, le calculateur disposant désormais de données débitées en continu et non plus hachées.

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Enfin, l'AF est également actif en vidéo : c'est la première fois que l'on dispose d'un AF continu par détection de phase (ultra-rapide, très sensible et excellent en suivi 3D) en cours de tournage de séquence vidéo. Malheureusement, pas plus que Nikon, Sony ne dispose d'un zoom grande amplitude à moteur AF silencieux (façon 14-140 mm Panasonic) dans sa gamme : une lacune d'importance !

La vidéo est bien entendu Full HD 1080i avec son stéréo et prise micro supplémentaire.

L'utilisation est très simple et conviviale grâce à la molette de modes et aux touches dédiées, ainsi qu'au menu rapide Fn. Mode d'emploi peu utile...

Fonctionnalités innovantes

Des fonctionnalités innovantes complètes ces nouveaux Alpha :

  • Mode Nuit main levée par addition de 6 images (façon astro)
  • Stabilisation par déplacement du capteur (gain : 4 IL maxi)
  • Nouveau processeur Bionz
  • Excellente étanchéité aux poussières (miroir fixe, mais relevable pour nettoyage)
  • Silence et douceur de fonctionnement
  • Modes Expert classiques et modes Scène avec mode "tout auto" choisissant lui-même le bon programme (façon iA Panasonic)
  • Mode Panorama
  • Mode "Relief" 3D
  • GPS intégré (A 55)

Viseur électronique contre viseur optique

Actuellement, 2 types de viseurs se partagent l’essentiel du marché de la photo : les viseurs optiques qui se trouvent sur les appareils photo numériques (APN) reflex et les viseurs électroniques (EVF en anglais pour Electronic ViewFinder) qui équipent la plupart des APN hybrides (sachant que certains n’ont pas de viseurs).

Si l’on exclut la visée télémétrique utilisée chez Leica (voir plus bas l’encadré en bleu), il existe actuellement 2 grandes technologies de visée : la visée optique propre aux reflex et la visée électronique apparue, il y a maintenant quelques années, avec les appareils photo hybrides.

  • Avec une visée optique, la scène photographiée passe par l’objectif, est reflétée par un miroir puis redressée par un prisme (pentaprisme ou un pentamiroir, pour les appareils d’entrée de gamme) jusqu’au viseur.
  • Avec une visée électronique, l’image vue dans le viseur est le reflet de l’image qui se crée directement sur le capteur photosensible. Cette image est affichée sur un mini-écran placé derrière un œilleton.

La visée télémétrique (toujours utilisée par le constructeur allemand Leica) : Avec une visée télémétrique, la distance de mise au point au sujet est ajustée par triangulation entre deux fenêtres. Les images issues de ces 2 fenêtres sont réunies au niveau du viseur par un jeu de miroirs. La mise au point (effectuée manuellement) est réalisée lorsque les 2 images se superposent parfaitement. Le champ de vision dans le viseur ne change pas en fonction de la focale de l’objectif monté sur l’appareil : selon les focales utilisées, des cadres indiqueront simplement la partie de la scène qui constituera l’image finale. Plus votre focale sera élevée et plus le cadre sera petit dans le viseur. Avec ce système, comparé à un reflex, l’absence de miroir amovible et d’un pentaprisme permet la construction de boîtiers moins épais (le tirage est réduit entre l’objectif et le capteur). En revanche, par exemple pour les appareils Leica de la série M, pas de très longue focale (maximum 135mm) ni de vrais zooms (hormis un objectif à triples focales). D’autre part, la mise au point est quasiment toujours manuelle (à noter une exception chez Contax qui a sorti un télémétrique avec autofocus) et la distance minimale de mise au point assez élevée (minimum 70 cm pour les objectifs Leica à monture M).

Avantages et inconvénients des viseurs électroniques

Avantages

  • Avec un viseur électronique, lorsque l’on déplace rapidement son cadrage avec l’œil dans le viseur, l’image devient saccadée et floue.
  • Avant même de prendre la photo, l’image affichée dans le viseur électronique tient compte des différents réglages du boîtier : l’exposition, l’effet de l’ouverture sur la zone de netteté (cf. point suivant), balance des blancs, le style d’image, les réglages de netteté, contraste… Vous avez sous les yeux un aperçu plutôt fidèle de la photo avant même qu’elle soit prise.
  • Oui, avec un viseur électronique, l’impact du choix de l’ouverture est visible sans réduction de la luminosité.
  • Contrairement à la visée reflex, même dans le cas d’une stabilisation au niveau du capteur (ce qui permet de bénéficier de cet avantage même pour des optiques non stabilisées), la visée électronique sera stabilisée (puisque c’est l’image formée au niveau du capteur, lui-même stabilisé, qui est ramenée derrière l’œilleton).
  • L’affichage d’informations se fait directement sur un écran électronique de haute définition : il n’y a donc aucune limite technique concernant le nombre, la position et la complexité d’affichage des informations. Finalement avec un viseur électronique, le risque est sans doute de vouloir trop en mettre et de noyer le photographe dans une profusion de données plus ou moins pertinentes.
  • Oui, il est tout à fait possible d’afficher l’histogramme et/ou l’alerte de sur ou sous-exposition directement dans le viseur électronique. Avant même de déclencher, vous pouvez donc savoir si votre photo sera parfaitement exposée ou non.
  • Là encore, l’affichage d’un horizon virtuel précis et bien lisible ne pose aucun problème sur un viseur électronique.
  • Oui la quasi-totalité des réglages pourront se faire sans quitter l’œil du viseur électronique.
  • Avec une visée électronique, l’absence de miroir évite les inconvénients cités dans le point précédent (bruit et vibrations).
  • Sur les hybrides (visée électronique), l’absence de miroir permet d’avoir des tirages mécaniques bien plus faibles que sur les reflex (autour de 20mm pour la majorité des hybrides).

Inconvénients

  • L’image observée au travers d’un viseur optique est tout à fait comparable à ce que l’on voit à l’œil nu (l’aspect est « naturel ») : il s’agit d’une transmission directe de l’image par un jeu de miroir (les couleurs et les contrastes sont respectés). Dans un viseur électronique, l’aspect sera moins naturel car la réalité est reconstituée sur écran (l’image est « calculée » à partir des informations du capteur et des réglages de l’APN). La dynamique de l’écran sera plus limitée que celle de l’œil humain : des détails visibles à l’œil nu ne seront pas visibles sur écran. En particulier, lors de la visée d’une scène fortement contrastée, les détails dans les parties très sombres et très claires risquent de ne pas être visibles (présence d’aplats de noirs ou blancs sans nuances fines). Malgré de grands progrès dans ce domaine, les viseurs électroniques peuvent donc paraitre encore trop contrastés (en particulier par forte lumière). Dans certaines conditions, l’affichage peut également être sensible au moiré et présenter des trames et scintillements.
  • Avec un viseur électronique, le capteur est en permanence sollicité. En théorie, le risque de chauffe existe donc, contrairement à la visée optique.
  • Un viseur électronique sera bien plus énergivore qu’un viseur optique.

Le Sony RX100 VII : Un exemple de compact expert avec viseur électronique

Le Sony RX100 VII est un compact expert sorti en août 2019 au tarif de 1300€. Il vient prendre la suite du RX100 VI dans la gamme RX100. Le RX100 VII est un appareil ultra-compact qui loge un capteur 1 pouce de 20 mégapixels, un zoom 24-200mm f/2.8-4.5, un écran orientable et un viseur rétractable dans un boîtier de poche au look sobre et élégant.

Ergonomie et design

Le Sony RX100 VII reprend le design compact de son prédécesseur, le RX100 VI. Avec ses dimensions de seulement 102 x 58 x 43 mm pour un poids de 302g (batterie et carte incluses), c’est un appareil ultra-portable qui se glisse facilement dans une poche de chemise (et pas une poche de veste ou un tote-bag, comme c’est le cas d’un Fujifilm X100VI). La finition est très soignée avec une coque en aluminium qui inspire confiance et un assemblage sans faille.

Le fameux viseur électronique se déploie à l’aide d’un petit levier. Sa définition de 2,36 millions de points offre un beau confort visuel même s’il est un peu miniaturisé. L’œilleton en caoutchouc apporte un bon confort.

Réactivité et performances

La réactivité est l’un des points forts du Sony RX100 VII. Cet arsenal technologique (ou débauche technoloogique !) est directement hérité du très haut de gamme Sony A9. Le capteur empilé avec mémoire tampon intégrée permet une lecture ultra-rapide des données et réduit les temps de latence.

L’autofocus est l’un des plus rapides et des plus fiables du marché. Il combine 357 points à détection de phase et 425 points à détection de contraste pour une couverture quasi intégrale du champ. Sur le terrain, cette rapidité AF est bien au rendez-vous dans la plupart des situations, même en basse lumière ou sur des sujets peu contrastés. Le suivi des yeux et des visages en temps réel, très apprécié sur les hybrides Sony, fait des merveilles pour garder le focus sur les sujets mobiles.

Qualité d'image

Grâce à son capteur 1 pouce BSI CMOS de 20 Mpx et à son optique Zeiss, il délivre d’excellents résultats pour un compact. Le capteur 1 pouce offre une belle latitude en hautes sensibilités. La plage ISO native 100-12800 (extensible à 64-25600 ISO) donne de la marge en conditions de faible éclairage. Jusqu’à 1600 ISO, le niveau de détail est très bien préservé et le bruit numérique contenu.

Fonctionnalités vidéo

Le RX100 VII n’est pas en reste côté vidéo avec des prestations dignes d’un appareil expert. Il permet de filmer en 4K UHD (3840 x 2160 px) jusqu’à 30 i/s et en Full HD jusqu’à 120 i/s. En 4K, le champ est très légèrement recadré mais reste plus large qu’en Full HD. On bénéfice d’une très belle définition avec un bon piqué. La stabilisation fonctionne bien, surtout avec le mode Active.

Tableau comparatif : Viseur électronique vs Viseur optique

Caractéristique Viseur électronique Viseur optique
Affichage des réglages en temps réel Oui Non
Simulation de l'ouverture Oui Non
Stabilisation de l'image Oui (même avec stabilisation capteur) Nécessite stabilisation optique
Affichage d'informations Illimité Limité
Histogramme en direct Oui Non
Horizon virtuel Oui Rare
Réglages sans quitter le viseur Oui Partiel
Bruit et vibrations Aucun Présents
Consommation d'énergie Élevée Faible

En conclusion, le viseur électronique représente l'avenir de la visée en photographie, offrant de nombreux avantages en termes de personnalisation, d'informations et de performances. Bien que certains inconvénients subsistent, les progrès technologiques constants promettent d'améliorer encore cette technologie.

tags: #viseur #electronique #sony #fonctionnement

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