L'histoire des armes à feu est riche et complexe, marquée par des innovations constantes et des adaptations aux besoins militaires et civils. Cet article explore l'évolution des armes à feu anciennes, en se basant sur des recherches et des connaissances approfondies.
PÉTOIRE, subst. fém.
Étymol. et Hist. : 1. 1743 canne-pétoire «branche de sureau évidée servant de sarbacane aux enfants» (Trév.); 1891 pétoire «même sens» (Coulabin, Dict. loc. pop. Rennes); 2. 1903 «vieux et mauvais fusil» (Nouv. Lar. ill.); 1916 «toute arme à feu, en particulier un pistolet» (ds Esn. Poilu, p.408). Dér. de péter*; suff.
Le médiéviste Alain PARBEAU nous fait partager toute une vie de recherches et de connaissances sur le début de l’arme à feu.
Les données balistiques (performances des projectiles de tir) citées dans cet exposé, font suite à des tirs réalisés par l’auteur avec des répliques d’armes et des armes authentiques, avec des chargements soignés et estimés proches de ceux de leur époque d’origine. Ils sont publiés à titre indicatif, pour donner une idée de la puissance des armes anciennes. Il est évident que ces résultats peuvent s’avérer différents si l’on emploie d’autres charges.
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Au VIIème siècle, le feu grégeois était utilisé lors des attaques navales. Il s’agissait d’un mélange visqueux de poix, naphte, soufre, etc. (sa composition exacte reste inconnue) qui, une fois enflammé, était projeté chaud et liquide sur l’ennemi, ses bateaux et ses constructions. Plus léger que l’eau, il flottait et ne pouvait être éteint par elle. Ce mélange est comparable au « Napalm ».
Au VIIIème siècle après Jésus-Christ, les Chinois (et peut-être aussi les Indiens) inventèrent la poudre noire. Il s’agit d’un mélange de salpêtre (nitrate de potassium), soufre et charbon de bois. Le salpêtre agit comme comburant, apportant de l’oxygène et activant la vitesse de combustion du charbon de bois et du soufre.
Ce mélange, lorsqu’il est de qualité et comprimé dans un canon, brûle à la vitesse d’environ 300 à 600 mètres par seconde (suivant sa granulométrie), ce qui constitue une explosion de type « déflagration » (vitesse d’inflammation inférieure au km/seconde).
Vers 1150 - 1200, les Arabes utilisèrent la poudre noire (empruntée aux Chinois) sous la forme d'un canon rudimentaire à main, le « Madfaa », qui propulsait une flèche trapue à courte distance.
Vers 1280, la poudre fut redécouverte en Europe, menant à la création de pots de fer à « traire garrot ». Ce type de canon primitif propulsait une grosse flèche appelée « Garrot », cherchant à concurrencer l’espringale, une grosse arbalète sur roues.
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En Août 1324, une des premières utilisations en France d’une bombarde pour l’attaque de la ville de la Réole (Gironde) est attestée. Elle était montée sur un fût en bois, posée à même le sol, et pointée à l’aide de cales de bois.
Vers 1380, elle deviendra une arme plus efficace lorsqu’on lui adjoindra une culasse mobile (boite à feu) permettant un chargement plus rapide, et la charge à la place du boulet d’une centaine de balles de plomb, la « plommée , en guise de projectiles.
Vers 1370, l’hacquebute (primitive) : Littéralement « canon à croc » du germanique « hakenbüchse », destinée à tirer en crochetant un mur ou une palissade avec son croc de fer situé en dessous de l’arme pour que le mur encaisse le recul à la place du tireur. Elle comporte un long fût de bois (ou parfois de fer), à l’avant duquel est fixé un canon de fer de courte dimension (20 à 25 cm). Son calibre fait généralement de 18 à 28 mm.
Une balle ronde en plomb, de 18 mm de diamètre part à la vitesse de 130 mètres par seconde, avec une charge de 4 grammes (7 grammes au moyen âge) de poudre noire. Allumage au boutefeu à mèche ou par un ringard chauffé au rouge. (Une planche de pin de 3 cm d’épaisseur est traversée à 15 mètres).
Le « Pétard », décrit depuis le 13ème siècle dans le « Liber ignium » de Marcus Graecus. Le 15 Août 1443, Louis XI encore dauphin va avec ses troupes libérer la ville de Dieppe tenue et assiégée par les anglais. Il aurait utilisé des pétards, ancêtre de la dynamite pour faire sauter des portes. Cette « bombe », remplie de poudre noire (souvent de 5 à 50 kg), se fixe discrètement en appui contre une porte, une palissade en bois, ou sous une muraille minée par une galerie souterraine étayée.
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Un soldat met le feu à la mèche courte. En explosant, le pétard pulvérise l’obstacle (porte, palissade ou étais), permettant de s’introduire dans l’enceinte convoitée.
Vers 1460 jusqu’à 1660, l’arquebuse, mot découlant d’hacquebute : C’est une arme à feu, à fût de bois, véritable ancêtre des carabines, mousquets et fusils, que l’on tient sous l’aisselle ou que l’on commence à épauler. La mise à feu est faite par un « serpentin » en fer fixé sur le côté du fût et tenant une mèche.
Vers 1510-15 la platine à « rouet » (peut-être inventée par Léonard de Vinci, ou Johan Kuhfuss) permet un allumage sans mèche, sur le principe d’une roue rainurée (le rouet) entrainée par un ressort, et qui frotte sur une pyrite de fer mordue (tenue) par un « chien » produisant ainsi des étincelles, qui allument la poudre. Ce mécanisme fiable mais couteux et fragile sera principalement réservé aux arquebuses de chasse, et aux pistolets.
L’arquebuse restera le plus souvent à allumage à mèche pour les usages militaires. Son calibre fait environ de 14 à 16 mm, pour une longueur de canon de 60 à 90 centimètres.
En 1520, l’arquebuse à canon rayé (rainuré) hélicoïdalement : Il semble que le germanique Auguste Kotter, remarquant que les « viretons d’arbalète » (traits aux ailerons inclinés qui partaient en tournant sur eux-mêmes) avaient une plus grande précision que les « traits classiques » comme le « carreau ». Il inventa le « rayage (rainurage) hélicoïdal » de l’intérieur des canons d’arquebuses.
Cela apporta une précision nettement plus efficace de l’arme par stabilisation gyroscopique de la balle dans l’espace, et une augmentation de puissance en supprimant les fuites de gaz propulseurs des armes à canon lisse dont la balle était plus petite que l’âme du canon. L’ancêtre de la carabine était né.
L’arquebuse étant assez courte, se prêtait mal au tir de guerre sur plusieurs rangs, l’embouchure du canon se retrouvant au niveau de l’oreille du rang précédant. Il fut donc décidé de rallonger l’arquebuse et d’en augmenter le calibre, donc le poids du projectile et la puissance destructrice. Le mousquet était né.
Pour des raisons de vitesse et de facilité de rechargement, le canon resta lisse, et la balle inférieure d’un à deux mm environ au calibre de ce dernier. Cette balle était enveloppée d’un « canepin », pièce de tissu graissé au suif, pour la caler dans le canon.
Vers 1520 Apparition d’une forme très réduite de l’arquebuse à rouet, le pistolet. Le pistolet, arme tenue à la main, est rendu possible grâce à la platine à rouet, qui permet de le porter dans des fontes fixées à l’avant de la selle du cheval, et prêt à faire feu.
Initiée par Louvois, ministre d’état, et sur le conseil du maréchal de Vauban, Louis XIV généralisa par ordonnance la platine à silex à la française sur les mousquets en allégeant leur poids en 1703.
1728-40 Généralisation en France de la cartouche de guerre en papier, comportant 10 à 12 grammes de poudre noire (suivant la qualité de la poudre) et une balle de 16,3 mm en général. La balle est plus petite d’environ 1,2 mm que le calibre de 17,5 mm, pour qu’elle rentre facilement lors du rechargement, même si le canon est un peu encrassé par le tir précédent.
Les travaux sur les agents chimiques explosant suite à un choc, réalisés par le chimiste français Bertholet, comme le fulminate de mercure et le muriate de potassium, amenèrent le pasteur écossais Alexandre John Forsyth en 1808 à concevoir la première platine à percussion par chien (sans pierre) dite à « flacon de parfum », n’utilisant pas le silex, mais le fulminate de mercure, sur un fusil de chasse.
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Période | Arme / Innovation | Description |
---|---|---|
VIIème siècle | Feu Grégeois | Mélange inflammable projeté sur l'ennemi. |
VIIIème siècle | Poudre Noire | Inventée par les Chinois, mélange de salpêtre, soufre et charbon. |
Vers 1150-1200 | Madfaa | Canon rudimentaire arabe propulsant une flèche. |
Vers 1370 | Hacquebute | Canon à croc, ancêtre des armes à feu portatives. |
Vers 1460-1660 | Arquebuse | Arme à feu avec fût de bois, ancêtre des carabines et fusils. |
Vers 1520 | Arquebuse à Canon Rayé | Amélioration de la précision grâce aux rayures hélicoïdales. |
Vers 1520 | Pistolet | Forme réduite de l'arquebuse, tenue à la main. |
1728-1740 | Cartouche en Papier | Cartouche standardisée pour faciliter le rechargement. |
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