Tout vétérinaire praticien peut être confronté à la capture d’un animal. La téléanesthésie, qui permet de neutraliser à distance un animal au moyen d’une fléchette (seringue auto-injectable) contenant un tranquillisant ou un anesthésique, est parfois requise. Cet acte doit être réfléchi et raisonné, sous la responsabilité du vétérinaire. La téléanesthésie est conseillée pour des espèces de poids supérieur à 50 kg.
La téléanesthésie est utilisée dans divers contextes:
Elle est aussi valable pour les espèces sauvages apprivoisées (cervidés, bisons), qui restent des animaux imprévisibles et surtout s’ils sont habitués au contact humain.
La téléanesthésie requiert trois compétences : médicale (acte d’anesthésie), officinale (détention des produits) et légale (port d’armes). L’anesthésie à distance requiert des connaissances sur le comportement de l’animal à capturer, sur les modalités d’action des anesthésiques (temps d’induction, durée, réveil, toxicité des produits, diffusion par la voie intramusculaire, autorisation de mise sur le marché ou non, marge de sécurité des anesthésiques, temps d’attente pour les animaux de rente, etc.) et sur les conditions d’emploi des projecteurs hypodermiques.
Le choix de l’anesthésique doit être effectué en fonction de l’espèce animale, des données scientifiques disponibles et des conditions d’intervention.
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Plusieurs codes et décrets encadrent la pratique de la téléanesthésie :
Il existe différents types de projecteurs hypodermiques adaptés à diverses situations :
Dans tous les cas, en raison du faible volume injectable autorisé (au maximum 15 ml), une hyperconcentration des anesthésiques est souvent indispensable.
Le pistolet hypodermique fonctionnant à l'air comprimé, tel que le PL4, est un outil précieux pour les interventions où une sarbacane ne suffit plus, avec une portée allant jusqu'à 30 mètres. Fabriqué en aluminium, le PL4 allie solidité et légèreté. Le chargement de la seringue hypodermique se fait à l'arrière via une molette. Ce pistolet est équipé d'une chambre de pression qui se clipse par un raccord rapide. Il fonctionne avec des cartouches CO2 de 16 grammes (référence Co2 C3).
La zone de tir doit être la plus calme possible avec un minimum d’intervenants et l’acte est effectué de préférence le matin. Il convient de surveiller l’animal en permanence, sans le courser. La distance de tir doit être évaluée correctement, par rapport à une cible immobile et de profil, en tenant compte des conditions météorologiques (vent, pluie).
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Le tir doit être effectué en présence du vétérinaire, seule personne compétente pour anticiper les réactions possibles de l’animal. La zone d’impact doit être choisie afin de préserver la vie de celui-ci tout en permettant un tir efficace dans des zones très vascularisées (masses musculaires des membres). Les temps d’induction de l’anesthésique par voie intramusculaire (entre 5 et 25 minutes selon l’espèce et les produits) doivent être respectés avant la capture physique de l’animal.
L’immobilisation chimique ou téléanesthésie doit donc être considérée comme une spécialisation de l’anesthésie vétérinaire, exécutée dans des circonstances souvent des plus difficiles : sans examen clinique préalable de l’animal, à distance et dans l’urgence. Ce n’est donc pas un acte anodin, tant les conséquences humaines et animales peuvent être graves.
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