Tombeur du Stade Rennais au tour précédent, le Shakhtar Donetsk a été éliminé de la Ligue Europa ce jeudi, prenant une valise lors de son huitième retour. En déplacement sur la pelouse du Feyenoord Rotterdam, le club ukrainien s'est incliné sur le score de 7 à 1. Le suspense était pourtant de mise au coup d'envoi après le nul (1-1) entre les deux équipes jeudi dernier, dans un match disputé en Pologne en raison de l'invasion russe en Ukraine.
Absent la semaine dernière, l'attaquant Santiago Gimenez a lancé les Néerlandais à la 9e minute. Après un gros travail d'Alireza Jahanbakhsh, le Mexicain de 21 ans a crocheté dans la surface avant de trouver la faille. Du pied droit à l'extérieur de la surface, le milieu Orkun Kökçü a doublé la mise (24e). Le capitaine s'est ensuite chargé de transformer un penalty (38e) pour une faute de main. Au retour des vestiaires, l'équipe d'Arne Slot n'a pas mis longtemps pour marquer avec un quatrième but signé Oussama Idrissi (49e). Le joueur prêté par le FC Séville a magnifiquement enroulé sa frappe, aux abords de la surface.
En confiance, le Marocain a récidivé (60e) avec une action assez semblable sauf que cette fois le ballon est venu se loger sous la barre. Jahanbakhsh a participé au festival (64e) d'une frappe lointaine. Le Brésilien Danilo a parachevé la victoire d'un septième but (66e). Pour l'honneur, Kevin Kelsy a marqué en fin de partie (87e) pour le Shakhtar.
Il y a bientôt deux semaines, le jeudi 23 février au bout de la nuit, le Stade Rennais perdait aux tirs aux buts son barrage pour les huitièmes de finale de Ligue Europa. C’est un mauvais souvenir qui va longtemps hanter les supporters du Stade rennais.
La polémique a notamment grandi suite à la publication par le Shakhtar Donetsk d’une photo de la bouteille d’eau du gardien Anatoliï Trubin, où l’on pouvait y lire les zones préférentielles des tireurs rennais, induisant donc que la séance avait été travaillée. Interrogé par 20Minutes pour un article détaillé sur le sujet, l’entraîneur des gardiens du Shakhtar Donetsk, Curro Galan, a expliqué avoir préparé cette bouteille durant les prolongations. « Sur cinq tentatives dans les sélections de jeunes de la Belgique, Doku avait frappé à quatre reprises sur le côté droit du gardien. Pareil pour Meling qui en avait tiré plusieurs de ce côté aussi en Norvège. » Même chose pour Lesley Ugochukwu, ultime tireur du SRFC.
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Ces explications devraient une nouvelle fois animer le débat public autour de l’importance de la préparation des tirs au but en France, sujet principal de ce début de semaine.
Le terme de loterie revient, en effet, souvent dans la bouche des entraîneurs au moment d’analyser une défaite aux tirs au but. C’était notamment le cas de Bruno Genesio, en février 2023, après l’élimination du Stade Rennais en barrages de Ligue Europa face au Shakhtar Donetsk. « Un penalty a plus à voir avec la chance que le match en lui-même, reconnaît Geir Jordet, professeur à l’École norvégienne des sciences du sport et auteur de “Pressure : Lessons from the psychology of the penalty shootout”. Mais avoir ce récit est irréfléchi. Les tirs au but sont un geste technique. »
En mars dernier, dans une tirade de plus de sept minutes sur le sujet, Didier Deschamps avait estimé qu’il était « impossible de recréer la même situation sur un plan psychologique et sur la condition athlétique dans une séance d’entraînement ».« C’est vrai, lui répond Geir Jordet. Il est impossible de reproduire ça à 100 %. Mais ce n’est pas nécessaire. Il y a eu beaucoup de recherches en psychologie qui ont montré que s’entraîner avec un peu de stress était efficace pour te préparer à performer avec une anxiété élevée.
Luis Enrique, sélectionneur de l’Espagne lors de la Coupe du monde 2022, avait déclaré que ses joueurs devaient arriver au Qatar « avec au moins 1 000 penalties tirés dans leur club ».
Mais, du coup, comment rendre efficace l’entraînement de ces tirs au but ? Les deux spécialistes se rejoignent sur une idée : des séances doivent être organisées, à la fin des entraînements, lorsque les joueurs sont fatigués. « Vous faites deux équipes. Elles vont dans le rond central et les joueurs marchent jusqu’au point de penalty avant de tirer », détaille Geir Jordet, qui juge cet exercice « plus psychologique que physique ».
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« Ce sont des compétiteurs, poursuit Ben Lyttleton. Vous pouvez ajouter des défis : l’équipe qui perd nettoie les chaussures ou paye le restaurant. » Dans son livre, le Britannique cite l’exemple de Valeri Lobanovski, entraîneur du Dynamo Kiev et de l’URSS notamment.
Geir Jordet insiste également sur le côté psychologique de l’exercice et encourage les joueurs à prendre leur temps avant leur tentative. « Beaucoup ne sont pas dans le contrôle. La meilleure façon de le voir, c’est la vitesse à laquelle ils frappent. C’est mieux d’attendre deux ou trois secondes, souffler un coup, garder le contrôle avant de frapper. »
Lors de son échec face à la Suisse, à l’Euro 2021, Kylian Mbappé avait, par exemple, eu un temps de réaction de 0,2 seconde après le coup de sifflet de l’arbitre. Le capitaine des Bleus s’est parfaitement repris : en finale de Coupe du monde, il avait transformé ses deux penalties avant de marquer également son tir au but.
L’équipe de France, qui s’est inclinée aux tirs au but en finale de la Coupe du monde 2022 (3-3, 4-2 tab), a perdu ses trois dernières séances dans cet exercice.
« C’est le foot et ça se joue sur un lancer de dés… », pestait Raphaël Varane, en finale de la Coupe du monde 2022. Les Bleus venaient alors de s’incliner face à l’Argentine, au terme d’une cruelle séance de tirs au but (3-3, 4-2 tab). Une fâcheuse habitude pour l’équipe de France qui avait déjà chuté dans cet exercice en finale de la Coupe du monde 2006, face à l’Italie, et en huitièmes de l’Euro 2021, contre la Suisse.
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On a eu la chance de revenir dans la séance car ils en ont raté deux. Après c’est pile ou face, ça tombe d’un côté ou de l’autre. Comment s’est opéré le choix des tireurs ? Les 5 se sont désignés très vite. Justement pour moi c’est un exercice mental, et ceux qui ne se sentent pas de tirer un tir au but, c’est compliqué.
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