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Le FBI a détaillé l'avancée de son enquête sur la tentative d'assassinat de Donald Trump ce mercredi 28 août. L'enquête avance, mais des zones d'ombre subsistent, notamment concernant les motivations et la préparation de l'auteur.

Le déroulement de l'attaque

Le 13 juillet, l'ex-président américain a été blessé à l'oreille par des tirs qui ont fait un mort et deux blessés dans l'assistance d'un meeting de campagne à Butler, en Pennsylvanie (nord-est). L'auteur des tirs, un homme âgé de 20 ans nommé Thomas Matthew Crooks, a été tué par un tireur d'élite des services secrets américains.

L'identité du tireur : Thomas Matthew Crooks

Selon les informations révélées par le FBI, l’homme qui a tenté d’abattre Donald Trump serait Thomas Matthew Crooks, un jeune homme de 20 ans originaire de Pennsylvanie. Bientôt un an après, que sait-on de Thomas Crooks, jeune homme de 20 ans qui a tenté d’assassiner Donald Trump le 13 juillet 2024 lors d’un meeting du milliardaire à Butler en Pennsylvanie ?

À mesure que l'enquête avance, le profil du suspect se précise. En mai dernier, il avait obtenu un diplôme en sciences de l'ingénieur, comme l'a confirmé son université à la chaîne CBS. Il avait également travaillé en tant que conseiller diététique auprès de deux centres.

Parmi ses anciens camarades de lycée, c'est la stupéfaction. La plupart d'entre eux décrivent un garçon gentil, discret et intelligent : "C'était un intello, c'est sûr !", a confié un ancien élève. D'autres témoignages nuancent l'image apparemment lisse du tireur. Selon un autre camarade, Thomas Matthew Crooks aurait été régulièrement victime de moqueries au sujet de son apparence. Souvent solitaire, il portait des tenues de chasse. L'assaillant était toutefois membre d'un club de tir local depuis au moins 1 an.

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L’assaillant, abattu rapidement après sa tentative de meurtre sur Donald Trump, s’était positionné sur le toit d’un bâtiment situé à proximité de l’évènement. Près de son cadavre, les forces de l’ordre ont retrouvé un fusil semi-automatique de type AR-15, arme particulièrement répandue aux États-Unis, indique BFMTV, notamment utilisée dans les tueries de masse tristement symboliques du pays.

S'il était enregistré comme un électeur du parti républicain dans les fichiers électoraux de Pennsylvanie, Thomas Matthew Crooks aurait, en 2021, fait un don de 15 dollars à l’association démocrate Progressive Turnout Project, précise Le Figaro. À tel point qu’aucun signe, au premier abord, ne laisse imaginer la trajectoire sanglante qu’il prendra.

The New York Times évoque ainsi une évolution « graduelle » et « discrète », « d’un modeste étudiant en ingénierie critiquant la polarisation politique à un tueur déterminé qui a essayé de fabriquer des bombes ».

Selon le témoignage de l’un de ces camarades, le jeune homme est davantage intéressé par l’économie et les cryptomonnaies, que par la politique. Ses engagements sont d’ailleurs marginaux et ses positions assez modérées. Lors de l’investiture de Joe Biden en 2021, il fait un don de 15 dollars à un comité soutenant les démocrates.

La mystérieuse évolution du garçon prend un tournant à partir de 2023, période où il commence à acheter des armes sur internet, en utilisant un pseudo. Il s’intéresse de plus en plus à la course à la Maison-Blanche, et multiplie les recherches internet sur les armes à feu, après avoir consulté des sites d’informations ou les archives de l’Administration Trump.

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Santé mentale en déclin

D’un côté, il n’y a pas « d’indications claires de changements dans son comportement ou sa routine » précise Reggie Brown, un des anciens employeurs de Thomas Crooks. Mais de l’autre, son père indique « que sa santé mentale déclinait au cours de l’année précédant la fusillade, et plus particulièrement dans les mois qui ont suivi l’obtention de son diplôme ».

Une semaine avant la fusillade, ses recherches se précisent : il s’inscrit au rassemblement de Donald Trump à Butler, recherche à quelle distance se trouvait Lee Harvey Oswald de J. F. Kennedy (Oswald est le principal suspect de l’assassinat de JFK) ou encore à quel endroit exact Donald Trump prendra la parole.

Le jour J enfin, Thomas Crooks quitte le domicile familial avec sa carabine, en assurant à ses parents qu’il se rend au stand de tir. Quelques heures plus tard, il tire huit balles en direction de Donald Trump, tuant une personne et blessant trois autres dont le président américain, avant d’être abattu par le Secret Service.

Motivations et Enquête du FBI

Le FBI a fait le point sur ses investigations sur la tentative d'assassinat de Donald Trump ce mercredi 28 août, notamment concernant les motivations et la préparation de l'auteur. Les motivations de l'auteur de l'attaque, qui a fait un mort, restent peu claires.

L'agent Kevin Rojek, qui dirige l'enquête sur cette tentative d'assassinat, a expliqué que l'analyse de l'historique des recherches Internet de Thomas Crooks a "fourni des informations précieuses sur son état d'esprit, mais pas de motif définitif" pour son geste, selon des propos publiés par le FBI.

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Entre avril et juillet, il effectue des recherches sur les événements de campagne de Donald Trump, mais aussi sur ceux de son rival démocrate à l'époque, Joe Biden. Au cours des 30 jours précédant l'attaque, Thomas Crooks réalise plus de 60 recherches liées à Joe Biden et à Donald Trump, selon le FBI. Le 5 juillet, il cherche notamment les dates des conventions démocrate et républicaine.

Le 6 juillet, soit une semaine avant les faits, il s'inscrit au meeting de Donald Trump et tape des questions éloquentes sur son moteur de recherche. Par exemple, "quelle était la distance entre Oswald et Kennedy?" (Lee Harvey Oswald est l'homme qui a tué le président américain John Fitzgerald Kennedy le 22 novembre 1963, NDLR), ou "d'où Trump parlera-t-il au Butler Farm Show".

Il se penche également sur l'arme qu'il utilisera pour commettre son attaque. Dès 2019, il s'est intéressé à la manière de fabriquer un engin explosif. Il a finalement opté pour un fusil, dont le FBI a publié des photos mercredi.

Pas de complices identifiés

Selon les éléments récoltés par le FBI, Thomas Crooks semble avoir préparé seul sa tentative d'assassinat. "À l'heure actuelle", le FBI n'a pas identifié "de co-conspirateurs ou d'associés de Crooks ayant eu connaissance de l'attaque", a déclaré Robert Wells, le directeur adjoint exécutif de la Direction de la sécurité nationale du FBI, dans un propos introductif.

"Et je tiens à être clair: nous n'avons vu aucune indication suggérant que Crooks était dirigé par une entité étrangère pour mener l'attaque", a-t-il poursuivi.

Les idées ayant motivé son passage à l'acte restent peu claires. Le FBI lui prête "un mélange d'idéologies", selon des propos de l'agent Kevin Rojek cités par CNN.

Plus le profil d’un tireur de masse que celui d’un assassin politique. Thomas Crooks, l’homme qui a tenté d’éliminer Donald Trump le 13 juillet 2024 lors d’un meeting à Butler, en Pennsylvanie, n’aurait pas eu de motivation politique. En analysant l’activité Internet du suspect entre 2019 et le 13 juillet 2024, le FBI a conclu que Donald Trump n’était pas la seule cible envisagée.

La ville de Butler se trouvant à 40 minutes du domicile de Thomas Crooks, comme le relève CNN , le suspect aurait finalement décidé de s’y rendre moins de huit jours avant le meeting. Le Bureau d’investigation fédéral des États-Unis note également que le suspect s’intéressait, dès 2019, à la fabrication de bombes artisanales.

Tout cela montre, bien que son mobile reste flou, qu’il cherchait plus « une opportunité pour réaliser une attaque spectaculaire qui attirerait une grande attention sur lui, en tuant un plus grand nombre de personnes ou une personnalité célèbre », écrit Glenn Thrush, reporter du New York Times spécialisé notamment dans la violence par armes à feu.

« L’annonce du meeting de Donald Trump à Butler a attiré l’attention du suspect, et il s’est concentré sur cet événement spécifique et l’a considéré comme une cible d’opportunité », a ajouté l’agent du FBI devant les médias. Thomas Crooks n’aurait alors aucune « idéologie politique précise », mais plus « un mélange de gauche et de droite ».

Le FBI a également publié les photos de l’arsenal détenu par le tireur présumé, dont le fusil a été clairement identifié comme la source des huit douilles trouvées sur le toit.

Réactions Internationales

Vague d'indignation dans le monde suite à la tentative d'assassinat. Le président démocrate Joe Biden, qui doit affronter Donald Trump à l'élection de novembre, s'est dit soulagé d'apprendre que le républicain soit apparemment en bonne santé tout en condamnant de "telles violences". Joe Biden a parlé avec Donald Trump, a précisé la Maison Blanche.

Plus globalement, de nombreux dirigeants du monde entier ont montré leur indignation suite à l'attaque :

  • La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen s'est dit "profondément choquée par la fusillade qui s'est déroulée durant un meeting de campagne".
  • Pour le président français Emmanuel Macron, "c'est un drame pour nos démocraties. La France partage le choc et l'indignation du peuple américain".
  • "La Chine suit avec attention la situation relative à la fusillade dont a été victime l'ex-président Donald Trump. Le président Xi Jinping lui a exprimé sa compassion et sa sympathie", a indiqué le ministère chinois des Affaires Etrangères.
  • Quant à la Russie, Moscou a appelé les États-Unis à faire "l'inventaire des politiques d'incitation à la haine contre les opposants politiques, les pays et les peuples".

Deuxième tentative d'assassinat

Deux mois après avoir été la cible d’une tentative d’assassinat lors d’un meeting en Pennsylvanie, Donald Trump aurait de nouveau été la cible de tirs, selon le FBI. L’ancien président se trouvait au Trump International Golf Club, à West Palm Beach, en Floride, quand des coups de feu ont été tirés, dimanche 15 septembre, peu avant 14 heures (20 heures à Paris).

Lors d’une conférence de presse, le shérif du comté de Palm Beach, Ric Bradshaw, a expliqué qu’un homme avait été repéré pointant une arme au travers du grillage par un agent du Secret Service alors que Donald Trump jouait. Le suspect a alors été visé par les agents et a pris la fuite à bord d’un SUV, avant d’être arrêté.

Les médias américains affirment qu’il s’agit de Ryan Wesley Routh, 58 ans, un constructeur indépendant de logements à Hawaï. Selon la chaîne CNN, il affiche un casier judiciaire s’étalant sur plusieurs décennies et publie régulièrement des articles sur la politique et l’actualité, critiquant parfois Donald Trump. Le procureur du comté de Palm Beach a fait savoir que l’homme était resté silencieux au moment de son interpellation.

Toujours selon CNN, Ryan Routh aurait également des attaches en Caroline du Nord, où il s’était enregistré pour voter en 2012. Il aurait voté, dans ce même État, aux primaires démocrates en mars de cette année, d’après le Comité électoral local. Les relevés de financements fédéraux montrent aussi qu’il a donné plus de 100 dollars au parti démocrate via la plateforme de collecte ActBlue.

Volontaire de la guerre en Ukraine ?

Grâce à un travail de recherches sur Internet, les médias américains ont également pu mettre la main sur d’anciennes interviews de Ryan Wesley Routh, dans la presse nationale comme internationale. Interviewé par The New York Times en 2023 pour un article sur les "Américains qui se portent volontaires pour participer à l’effort de guerre en Ukraine" Ryan Wesley Routh, qui n’avait aucune expérience militaire, a déclaré qu’il s’était rendu dans le pays après l’invasion russe et qu’il souhaitait recruter des soldats afghans pour y combattre, rapporte aujourd’hui le quotidien.

Sur les réseaux sociaux, et dans la presse, l’homme a clairement exprimé son soutien à l’Ukraine après l’invasion russe. "JE SUIS PRÊT À PRENDRE L’AVION POUR CRACOVIE ET À ALLER À LA FRONTIÈRE DE L’UKRAINE POUR ME PORTER VOLONTAIRE, COMBATTRE ET MOURIR", a-t-il écrit sur X en 2022, quelques jours après l’invasion russe en Ukraine.

Le Monde, rapporte en outre que fin 2002, un homme portant son nom a été arrêté et condamné dans sa ville d’origine, Greensboro (Caroline du Nord), pour possession d’une "arme de destruction massive", qualificatif retenu pour un fusil automatique.

Face à Donald Trump hier, Ryan Wesley Routh, était armé d’un fusil de type AK-47.

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