La soirée n'a finalement pas été aussi folle et irrationnelle que celle contre l'Ukraine en novembre 2013, mais elle restera très certainement dans les mémoires des supporters des Bleus présents au Stade de France ou assis devant leur poste de télévision pour ce quart de finale retour de Ligue des nations.
Avant que Dayot Upamecano n'envoie les Bleus en demi-finales en réussissant le septième tir au but français, ses coéquipiers ont poussé durant 120 minutes pour renverser un scenario mal embarqué après leur non-match à Split.
Pour cette deuxième manche, Didier Deschamps avait choisi de jouer la carte de l'offensive en titularisant Michael Olise, Ousmane Dembélé, Kylian Mbappé et Bradley Barcola, soutenus par deux milieux, Aurélien Tchouaméni et Manu Koné dans un 4-2-3-1 ambitieux.
Face à une équipe Croate qui avait évidemment décidé d'attendre et de laisser le ballon aux Français, forte de ses deux buts d'avance, la formule a mis du temps à fonctionner.
Car en première période, les Bleus ont tout bien fait... sauf marquer. Et pourtant Mbappé et ses coéquipiers se sont procuré les occasions de le faire.
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La plus belle sans doute par Barcola, mis en orbite par Olise, mais le Parisien a perdu son duel avec Dominik Livakovic, le gardien croate (38e). Avant la tentative manquée de Barcola, le tir de Manu Koné avait été contré (3e), la tête de William Saliba sur un centre d'Ousmane Dembélé n'avait pas été cadrée (3e), tout comme la frappe en pivot de Mbappé (14e) ou la tête d'Aurélien Tchouaméni sur un corner d'Olise (16e).
Mbappé avait aussi été trop court pour couper une belle ouverture de Dembélé (24e) puis le Madrilène n'avait pas pu reprendre non plus correctement un nouveau centre de son ancien coéquipier au PSG (27e) avant une nouvelle tête non cadrée de Koné (36e).
Les trois cartons jaunes reçus par les Croates (Stanisic, 35e, Kovacic, 45e, Gvardiol, 45e+3) prouvaient leurs difficultés à enrayer les attaques françaises, mais les Bleus ont bel et bien rejoint le vestiaire à la pause avec leurs deux buts de retard après une nouvelle tête de Tchouaméni hors du cadre (39e), un coup franc d'Olise qui n'a touché personne (45e+3) et cette statistique édifiante de 12 tirs pour un seul cadré.
Dans les tribunes après avoir reçu un vibrant hommage pour sa longue carrière en équipe de France (137 sélections, 57 buts), Olivier Giroud devait trépigner sur son banc et avoir envie de descendre sur la pelouse filer un coup de pouce à ses anciens coéquipiers.
Les Français se montraient plus efficaces en tout début de seconde période grâce à un excellent coup franc obtenu par Mbappé fauché par Duje Caleta-Car à l'entrée de la surface de réparation (51e).
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Le milieu offensif du Bayern Munich posait son ballon à une vingtaine de mètres du but de Livakovic avant de le propulser par-dessus le mur croate et de tromper le portier qui n'a pu esquisser aucun mouvement (52e, 1-0).
Les Bleus sont ensuite repartis à l'assaut du but croate sur le même schéma qu'en première période. Dembélé n'a pas cadré (54e), Tchouaméni non plus (61e), Sutalo n'est pas passé loin de tromper son gardien sur un coup franc d'Olise (70e), Saliba a tiré à côté (73e) tout comme Mbappé sur l'excellent centre de Dembélé (75e).
L'attaquant du PSG a fini par marquer sur un centre en retrait de l'inévitable Olise, bien trouvé par Mbappé (80e), et par offrir aux Bleus une prolongation méritée.
Durant la demi-heure supplémentaire, les Français, toujours dominateurs, se sont procuré d'autres opportunités par Mbappé (95e, 108e, 117e, 120e) et Doué (96e, 97e) mais ne sont pas parvenus à inscrire ce troisième but.
C'est finalement la séance des tirs au but qui a départagé les deux formations.
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Très peu sollicité durant la rencontre, Mike Maignan, spécialiste des penalties, a fait le boulot en arrêtant les tentatives de Baturina, le premier tireur, et Stanisic, le sixième. Côté français, Koundé et Hernandez ont manqué leur tentative, mais la délivrance est donc finalement venue d'Upamecano qui a propulsé la France dans le dernier carré où elle retrouvera l'Espagne, tombeuse des Pays-Bas également aux tirs au but, pour la revanche de la demi-finale du dernier Euro (défaite 1-2).
Michael Olise se rappellera très longtemps de sa sixième sélection. Après quelques matches hésitants chez les A, Olise a donné raison à Didier Deschamps d'avoir insisté.
Remplaçant au premier match, à Split, il était titulaire ce dimanche soir au Stade de France et s'est montré très inspiré dans le jeu, en jouant simplement, mais toujours juste, et aussi sur coups de pied arrêtés.
Ses corners et ses coups francs ont été bien tirés et c'est d'ailleurs sur un coup franc direct qu'il a ouvert le score pour les Bleus en début de seconde période (52e).
Il est devenu le premier joueur de l'équipe de France à marquer sur coup franc direct depuis Paul Pogba en mars 2018 contre la Russie (3-1), et le premier à le faire lors d'un match compétitif depuis Jérôme Rothen contre les Îles Féroé (6-0) en octobre 2007 lors d'un match de qualifications pour l'Euro 2008.
Le gaucher a ensuite été passeur décisif pour Ousmane Dembélé pour le but qui offre la prolongation à l'équipe de France (80e). Il n'est pas allé au bout de la prolongation, cédant sa place à Eduardo Camavinga à la pause.
Mike Maignan s’est fait une spécialité des penalties et en a désormais arrêté 50 % en équipe de France. Le dernier contre la Croatie, jeudi 20 mars, en quart de finale aller de Ligue des nations. Après plus de deux minutes d’attente en raison d’un laser venu des tribunes, le portier des Bleus a sauvé les siens, en s’étendant de tout son long face à Andrej Kramaric.
Mike Maignan a encore réalisé une grosse performance ce dimanche lors de la qualification de l’équipe de France pour le Final Four de la Ligue des nations. Sur la double confrontation face à la Croatie, le gardien des Bleus a encore brillé dans l’exercice des pénaltys. Un domaine où il excelle depuis le début de sa carrière en club comme en sélection.
Après avoir arrêté un pénalty trop mollasson d’Andrej Kramaric dans le jeu à l’aller, Mike Maignan a sorti une séance de tirs au but majuscule ce dimanche lors du quart de finale retour de Ligue des nations entre la France et la Croatie.
Grand artisan de la qualification des Bleus, le gardien de 29 ans a ainsi stoppé les tirs de Martin Baturina et Josip Stanisic et a poussé Franjo Ivanovic à rater le cadre pour envoyer la sélection tricolore au Final Four (2-0, 5 tab à 4).
La confirmation d’une réussite étincelante sur les "pénos" (dans le jeu et pendant les tirs au but) qui lui a permis de devenir le premier gardien français à remporter deux séances de tirs au but. Un exercice que celui qui mérite bien son surnom de "Magic Mike" dans ce domaine a volontairement ciblé.
"Comme je dis souvent, c’est un duel psychologique. Là on arrive à la fin d’un match où les joueurs ont beaucoup couru, ont beaucoup donné et la lucidité n’est pas trop là", a confié Mike Maignan au micro de TF1 après la victoire. "Donc l’important dans ces moments-là c’est de rester lucide, de prendre beaucoup de place dans le but et d’essayer de dominer. (…) C’est vraiment dans la tête, dans les yeux, c’est un duel en un contre un."
Avant de mettre en échec les tireurs croates en Ligue des nations, Mike Maignan avait aussi poussé Joao Felix à la faute lors du dernier Euro pour envoyer les Bleus dans le dernier carré.
Mais c’est dans le jeu que la maestria du gardien se fait le plus sentir. De sa première apparition en octobre 2020 face à l’Ukraine (7-1) jusqu’à la 28e ce dimanche contre la Croatie, Mike Maignan a dû négocier six pénaltys contre lui.
Et si les deux premiers ont fini au fond de ses filets, dont celui de Kramaric (déjà), le gardien de l’équipe de France a fait parler sa maîtrise de l’exercice contre Memphis Depay en mars 2023.
Depuis, Mike Maignan est passé tout près de la perfection avec le raté du Belge Youri Tielemans face à lui et son récent arrêt contre Andrej Kramaric.
Sur les quatre derniers pénaltys dans le jeu contre lui chez les Bleus, "Magic Mike" ne s’est incliné que devant Robert Lewandowski pendant l’Euro 2024. Et encore, malgré sa course d’élan atypique, le buteur polonais avait dû s’y reprendre à deux fois pour marquer, le taulier tricolore partant légèrement avant le départ du ballon sur la première tentative (arrêtée) de son rival.
Logiquement, l’efficacité de Mike Maignan dans l’exercice des pénaltys chute quand il s’agit de ses performances en club. Mais là encore, le gardien de 29 ans n’a rien à envier aux meilleurs mondiaux.
Sur les 54 pénos qu’il a eu à gérer pendant sa carrière, l'ancien portier du Losc est sorti vainqueur de son duel avec les attaquants à 15 reprises (11 arrêts et 4 hors-cadre) soit un pourcentage de réussite de 27,8% sur les pénaltys dans le jeu avec Lille et l’AC Milan.
Évidemment, c’est en dessous de son pourcentage chez les Bleus mais ça reste un des meilleurs en Europe si l’on compare à plusieurs gardiens réputés solides dans ce domaine.
Face à la Croatie, ce vendredi, Neymar n'a pas tiré lors de la séance de tirs au but ayant éliminé le Brésil en quart de finale. Non pas que la star n'ait pas voulu tirer, simplement, elle n'a pas eu le temps. La raison ? Sa position sur la liste brésilienne, comme l'a confirmé Tite en conférence de presse. "Il était le cinquième tireur, a-t-il révélé. Le cinquième tir au but est le plus décisif, le plus dur à tirer. Celui qui le tire a la plus grosse pression".
Opta expliquait avant les 8es que la quatrième tentative d'une équipe était celle qui présentait le taux de conversion le plus faible des cinq tentatives initiales (64%).
Au Brésil, de nombreux médias se sont interrogés sur la pertinence de désigner Neymar comme dernier tireur. Ils ne sont pas les seuls.
Ces dernières années, les cas sont légion de joueurs phares ayant choisi la 5e position sur les listes de tireur mais qui n'ont jamais vu leur heure arriver. Mohamed Salah, cinquième tireur égyptien, n'avait pas eu loisir de frapper non plus en finale de la CAN face au Sénégal (0-0, 4-2 aux t.a.b).
En 2012, la décision du staff portugais avait fait parler. Et Opta avait alors sorti la calculette : dans cette position de cinquième tireur, CR7 n'avait que 58% de chances de réellement frapper son tir au but, selon des décomptes faits en Ligue des champions, en Coupe du monde et à l'Euro. Autrement dit, il avait alors 42% de chances de ne pas participer à cette épreuve fatidique.
Ce vendredi, Luka Modric et Lionel Messi ont offert deux autres stratégies, visiblement plus utiles pour leur équipe. Le Croate a frappé en troisième (réussite) pendant que la "Pulga" a frappé en tout premier (réussite) pour mettre l'Argentine sur les rails.
« Avec Mike, on part avec un avantage aux tirs au but. ». C’était même réglé bien avant cette histoire, puisque le Milanais était rentré dans la tête des tireurs croates dès le match aller. Un penalty arrêté passé un peu inaperçu vu le match cata des Bleus, mais un penalty qui a posé les bases de cette séance maousse, avec deux plongeons de chat angora sur sa gauche pour dégoûter Baturina et Stanisic, respectivement premiers et sixièmes tireurs.
« C’est un duel psychologique, précisait humblement le héros du soir. On arrive à la fin d’un match où les joueurs ont beaucoup couru, la lucidité n’est pas trop là. C’est important de prendre beaucoup de place dans le but et d’essayer de dominer. Les tireurs ont un but grand. Nous, on doit prendre tous les outils qu’on a ». »
Au-delà de sa réussite personnelle, par nature mouvante même si les stats parlent pour lui (sur 17 penaltys ou tirs au but avec Maignan dans les cages, sept ont été arrêtés ou stoppés), c’est toute l’équipe qui redresse les épaules avant de s’y coller, rassurée par le duplex occupé par leur gardien dans les têtes adverses.
« C’est sûr qu’en ce moment, on est de plus en plus en confiance, détaille Tchouaméni. On sort de deux séances de tirs au but qu’on gagne, on a un super gardien qui nous aide à être en confiance, il dégage quelque chose qui fait que c’est encore plus difficile pour le tireur ».
En parlant de tir trop croisé, c’est un autre effet positif de la prise de pouvoir de l’ancien lillois : ses coéquipiers ne s’avancent plus vers le point de pénalty comme s’ils allaient à leur exécution, à l’image du milieu madrilène qui n’avait plus pris un seul péno depuis son raté en finale du Mondial 2022 contre les Argentins : « J’allais pas ne plus tirer de tirs au but jusqu’à la fin de ma vie (sourire). Je savais qu’un jour, j’aurais une nouvelle opportunité de tirer. Depuis la finale de 2022, je travaille encore plus les penalties. Chacun prend ses responsabilités, tout le monde en a déjà raté. »
Avec cette victoire arrachée aux Croates, la France a désormais remporté autant de séries de tirs au but qu’elle n’en a perdues dans son histoire. Le genre de (bonne) nouvelle à redonner vie au plus grand what if du foot français des dernières années.
Compétition | Adversaire | Date | Résultat | Arrêts de Maignan |
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Ligue des Nations | Croatie | 20 mars 2025 | Victoire (5-4 tab) | Baturina, Stanisic |
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