Envie de participer ?
Bandeau

Le 30 mars 1981, une tentative d'assassinat a été commise à Washington contre le président Ronald Reagan, le 40e président des États-Unis d’Amérique. Cet événement a marqué l'histoire américaine et a failli coûter la vie au président. Retour sur les détails de cette journée et ses conséquences.

Le contexte de l'attentat

Ce jour-là, le président Reagan sortait d’un déjeuner à l’hôtel Hilton de Washington, où il avait présenté sa politique économique. Souriant, il saluait la foule en se dirigeant vers sa limousine présidentielle. Il était suivi de près par l’agent du Secret Service, Jerry Parr. À sa gauche, se trouvait James Brady, le porte-parole du président, ainsi que Timothy McCarthy, un autre agent du Secret Service, et Thomas K. Delahanty, un agent de police.

Alors que le président se dirigeait vers sa limousine, John Warnock Hinckley Jr., un jeune homme de 25 ans, s'est précipité vers lui, un pistolet à la main, et a tiré six fois en moins de deux secondes.

Le déroulement de l'attentat

Les six balles tirées par Hinckley n'ont pas atteint directement le président, mais l'une d'elles a ricoché contre la porte de la limousine et a percuté Reagan entre les côtes. Trois autres personnes ont été touchées dans la fusillade : James Brady, Timothy McCarthy et Thomas Delahanty.

Ronald Reagan a été atteint au flanc gauche, subissant une perforation du poumon et des hémorragies internes. Il a été transporté d'urgence à l'hôpital George Washington, où il a subi une intervention chirurgicale de 105 minutes. Avant son opération, il blague avec les médecins et les infirmiers : « J’espère que vous êtes tous républicains. » Le médecin, un démocrate, répond : « Aujourd’hui, monsieur le Président, nous sommes tous républicains. »

James Brady, secrétaire de presse de la Maison-Blanche, a été grièvement touché à la tête. Un policier de la capitale fédérale ainsi qu'un membre des services de sécurité présidentiels ont également été blessés. Personne n’est tué ce jour-là et le président s’en sortira finalement sans séquelles. Mais James Brady, lui, restera paralysé et décédera le 4 août 2014.

L'auteur de l'attentat

Interpellé dans les secondes suivant la fusillade, John Warnock Hinckley Jr., 25 ans, est identifié comme l’unique tireur. L’enquête policière révèle que le jeune homme, issu d’une famille aisée, est atteint de troubles mentaux. Il a déclaré lors de son procès avoir simplement voulu impressionner l’actrice Jodie Foster dont il était tombé éperdument amoureux après l’avoir vue dans le film « Taxi Driver ».

Obsédé par l’actrice Jodie Foster, le jeune homme avait voulu l’impressionner en assassinant le 40e président des États-Unis. Musicien raté avec peu à faire, John Hinckley Jr passe le plus clair de son temps à regarder des films. Il cultive une passion particulière pour Taxi Driver de Martin Scorsese. Captivé par Jodie Foster dans le rôle d’une jeune prostituée de 12 ans, il décide de déménager dans le Connecticut pour prendre un cours d’écriture dans la même université que l’actrice. Il lui écrit des mots qu’il glisse sous sa porte et lui téléphone plusieurs fois. Sans succès, bizarrement… L’homme se convainc alors que pour attirer l’attention de la jeune actrice, le meilleur moyen est de commettre un acte historique, comme de détourner un avion ou de tuer le « leader du monde libre »…

Déclaré à l’époque non-coupable car pénalement irresponsable, John Hinckley a finalement été libéré en 2016, après avoir passé 35 ans dans un hôpital psychiatrique de Washington. John Hinckley, l'homme qui avait tenté d'assassiner Ronald Reagan en 1981, va retrouver sa pleine liberté, sans condition.

Les conséquences de l'attentat

Ronald Reagan, une fois la balle extraite, est considéré comme étant dans un « excellent état physique » par le chirurgien qui l'a opéré. Son séjour à l'hôpital ne durera que douze jours. Pourtant l'inquiétude a été vive pour cet homme de soixante-dix ans : la Constitution qui détermine la succession en cas de décès ou d'invalidité du président ne prévoit rien pour l'empêchement causé par un accident ou un attentat.

Cette lacune provoque un incident politique : alors que le vice-président George Bush qui se trouvait au Texas regagne Washington en avion, le général Alexander Haig, secrétaire d'État, se déclare, une heure et demie après l'attentat, « en charge » des affaires du pays, alors qu'il n'est que le cinquième sur la liste de succession. Certains reprochent au secrétaire d'État de s'être mis en avant et rappellent les rumeurs de démission du général qui avaient suivi la nomination, le 24, de George Bush pour diriger un éventuel « état-major de crise » : Alexander Haig, qui aurait désiré jouer un rôle de Premier ministre officieux, aurait estimé que cette fonction lui revenait de droit.

L'impact sur la présidence de Reagan

Cette tentative d’assassinat a failli lui coûter la vie, elle va lui offrir un regain de popularité hors-norme et sauver son premier mandat. Ronald Reagan, jusqu'alors considéré comme un président gaffeur, feignant et impulsif, va désormais incarner jusqu’à la fin de son mandat, le statut de héros intouchable : celui de « Commander in Chief ».

Dans son lit d’hôpital, Ronald Reagan signe une loi qui doit entrer en application le lendemain. Deux jours après la fusillade, il se met debout et marche. Le président est sain et sauf.

Les victimes de l'attentat

Outre Ronald Reagan, trois autres personnes ont été blessées lors de l'attentat :

  • James Brady : Secrétaire de presse de la Maison-Blanche, il a été grièvement blessé à la tête et a subi des lésions cérébrales permanentes. Il est décédé en 2014 des suites de ses blessures.
  • Timothy McCarthy : Agent du Secret Service, il a été touché à l'abdomen en protégeant le président.
  • Thomas Delahanty : Agent de police de Washington, il a été touché au cou.

Jerry Parr, l'agent du Secret Service qui a sauvé la vie de Reagan

Jerry Parr, qui était à l'époque membre du Service Secret, l'agence chargée de la protection des présidents américains, avait poussé Reagan dans sa limousine après les six coups de feu tirés par John Hinckley.

Une bande-son publiée en 2011 avait révélé la présence d'esprit de Jerry Parr quand ce dernier avait réalisé que le président était blessé. Monté dans la voiture présidentiel, l'agent Parr avait d'abord dit que le président était «OK» et qu'il revenait à la Maison Blanche. Puis il s'était rendu compte que le président été blessé et avait ordonné de le conduire à l'hôpital.

Ronald Reagan n'a pas été touché directement par les balles de John Hinckley mais l'une d'elle a ricoché sur la limousine présidentielle blindée et l'a touché à la poitrine.

tags: #attentat #reagan #détails

Post popolari: