Il est des dates à jamais gravées dans le marbre. Des jours qui comptent plus que d'autres. Des moments de bonheur partagé indélébiles. Des petites histoires qui font la grande.
Le 3 octobre 2009 restera une date capitale, fondatrice dans la belle histoire du sport agenais. Ce jour-là, près de 5 000 personnes avaient participé à l'inauguration officielle du flambant neuf centre omnisports Jacques-Clouché (COJC), sorti de terre sur le site de Cancelles, à Boé. Cette journée à marquer d'une pierre blanche, rythmée par diverses manifestations sportives, fut une franche réussite.
On retiendra parmi les plus belles et les plus symboliques, le coup de ciseau inaugural du père géniteur, Jacques Clouché, ancien président de la CAA, sous les yeux des maires porteurs du projet, les élus de l'agglo. Depuis de l'eau a coulé sous les ponts, la « grosse » machine s'est mise en route.
Fort de ses trois clubs résidents, qui ont tous vu leur nombre de licenciés exploser, les Patriotes agenais (350), le SUA Pelote basque (120) et l'ASP Tir (120), le COJC a visiblement trouvé sa vitesse de croisière. A ces sportifs de tous poils qui constituent un socle solide, s'ajoutent les clubs occupants de l'Amicale Laïque d'Agen section handball au basket de Boé, en passant par Agen Danse Passion, la GV de Boé, le Taekwondo, le tennis de Boé, l'aérobic agenais, le kung fu du Passage, la gym entretien de Bon-Encontre, le basket de Foulayronnes mais aussi l'ALGEEI, les universités agenaises, le 48eRT, on en passe et des meilleurs… Même les rugbymen du SUA ont goûté aux équipements ultramodernes du COJC.
Au total, ce sont plus de 1 000 licenciés, issus de l'agglomération, qui chaque semaine foulent les différents modules du complexe communautaire. Et ils ne s'en plaignent pas. Les retours sont positifs. Entre l'accueil fait aux associations et le confort de travail proposé, tous louent unanimement l'outil.
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« Ils ont tout à disposition » disent d'une même voix Alain Rouillès et Didier Comby, respectivement chef du service équipement sportif et responsable du site. « Le centre est parfaitement équipé. Trois manifestations peuvent se dérouler en même temps. Ce centre est le compromis idéal entre l'utilisation ponctuelle et l'événementiel. Les gens qui viennent reviennent, ils l'ont adopté. Reste à régler le problème des heures « creuses », le matin et en début d'après-midi qui, à terme, devraient logiquement revenir aux scolaires. ça passe aussi par une vraie volonté et une prise de conscience.
Le centre offre des possibilités comme nulle part ailleurs. C'est aussi l'occasion pour les collégiens et lycéens de l'agglo de découvrir de nouvelles disciplines comme la pelote basque ou le tir. Il existe une ligne de bus (la G) pour s'y rendre. Des navettes pourraient voir le jour, à la rentrée, pour ouvrir le COJC au plus grand nombre. Sa réputation a d'ailleurs largement dépassé les frontières du département.
Jean-Marie Tovo est un homme heureux. Lorsque le président fondateur du club des Archers de Boé regarde dans le rétroviseur, il observe tout le chemin parcouru par ce club qu’il aime tant. « Ce week-end, nous fêtons le 40e anniversaire de l’association Les Archers de Boé sur le site de Cancelles à Boé. Il y aura de la fierté et de l’émotion dans ce moment. D’autant que nous accueillons les manches de division 1 et 2 du championnat de France de tir à l’arc. Ce double niveau est une première pour nous », raconte le président.
Faire venir le plus haut niveau du tir à l’arc français pour ce week-end d’anniversaire, voilà un challenge à la hauteur de l’histoire d’un club qui a su s’imposer sur le plan national. Pourtant, au début des années 80, peu auraient parié un seul franc sur la réussite actuelle. « En 1980, je pratiquais le tir à l’arc. J’étais licencié dans un club Agenais qui s’apparentait aux compagnies d’arc. Un modèle plutôt fermé et peu enclin à ouvrir la pratique de ce sport. J’ai rencontré Guy Saint-Martin, maire de Boé à cette époque, pour lui parler de cette idée de création d’un club de tir à l’arc ouvert à tous », se remémore Jean-Marie Tovo.
Et la réponse de l’édile a été fidèle à sa légendaire franchise : « « Qu’est-ce que tu veux faire du tir à l’arc sur cette terre de rugby et de football ? » Mais il m’a écouté et soutenu. » En jouant des coudes avec les associations existantes en 1982, quelques créneaux horaires sont octroyés dans la salle Chaussard, la structure peut débuter sa vie.
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« Dès 1984, le club marchait bien, nous avons pu recruter une salariée. C’est probablement la première fois qu’un club de tir à l’arc recrutait en France. Puis nous avons profité de toutes les aides et contrats que l’État créait pour développer l’association et la pratique du tir à l’arc, mais avec la volonté de pérenniser chaque poste. »
Le club des Archers se structure, gagne des adhérents, ses bénévoles s’investissent avec enthousiasme, les résultats sportifs tutoient les sommets nationaux, les ambitions s’accroissent. À la fin des années 80, le contexte politique est favorable, Jean-Marie Tovo et son équipe lancent un projet marqué par l’audace : créer un pôle régional consacré uniquement au tir à l’arc.
« Il a fallu convaincre mais nous avons réussi. Au pays du rugby et du football, grâce au soutien de l’État et des collectivités territoriales, nous avons fait construire un pas de tir extérieur et une salle entièrement dédiée à la pratique. »
C’est l’année 1998, à l’heure où Zinédine Zidane marque deux fois en finale de Coupe du monde de football, que le tir à l’arc prend une ampleur inédite en Lot-et-Garonne. « Mais notre projet allait bien au-delà d’une salle ou d’un pas de tir. Nous ne voulions pas d’une coquille vide, notre projet était d’offrir le tir à l’arc à tous, il le restera toujours. »
Adultes, enfants, personnes en situation de handicap, le club des Archers coche toutes les cases et accueille tous les jours sur un site qui va continuer à se développer.
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Dans la famille Ribes, on est archer à Boé et impliqué dans la vie du club. Bon sang ne saurait mentir : il y a un an, lorsque l’idée d’organiser une compétition de tir en campagne a fusé, Manon Ribes, 19 ans, étudiante en BTS à Agen s’est saisie du projet avec enthousiasme et efficacité. Elle pratique le tir à l’arc depuis 10 ans, aime son club et s’impliquer dans ce projet s’est fait tout naturellement.
"Je n’ai pas tout fait toute seule !", tempère Manon avec modestie. "C’est une organisation complexe qui demande beaucoup de travail en amont donc le soutien administratif et logistique du club. Il faut obtenir les autorisations nécessaires pour la mise en place du parcours, inscrire la compétition au calendrier de la Fédération et de la Ligue, préparer le matériel pour installer et baliser le parcours, prévoir une restauration le midi, trouver des sponsors, etc.".
Bon on l’aura compris, encore une fois, les Archers de Boé organisent une manifestation d’envergure. Pour les archers, il faut parfois aller très loin pour participer à un tir en campagne. Ce type d’épreuve est rare à cause entre autres, des contraintes d’organisation. Pourtant ce format de compétition est une pépite pour les participants quelque soit leur niveau ou le type d’arc qu’ils pratiquent.
Un tir en campagne peut avoir lieu sur tous types de terrain, y compris des champs, bois et forêts, et se déroule sur un parcours multi-cibles. Les archers tirent depuis une balise de départ sur des blasons implantés à des distances allant jusqu’à 60 mètres avec parfois des dénivelés et des contraintes météo (vent, pluie).
"Aujourd’hui et demain, les compétiteurs joueront 12 cibles le matin et 12 cibles l’après midi. Ici à Boé, on propose un parcours complet, soit 24 cibles, 12 à distances connues et 12 à distances inconnues. L’usage des jumelles est autorisé mais pas celui du télémètre. Chaque archer tire 3 flèches par cible dans un temps limite de 3 minutes par cible. C’est excellent pour apprendre à évaluer ses distances et prendre confiance en soi quand on débute. Enfin, 4 juges arbitres s’assureront du bon déroulement de la compétition et de la comptabilisation des scores".
Le club Boétien aimerait pérenniser cette compétition qui s’adresse à tous les archers quelque soit leur âge ou leur niveau. Et qui permet au public de vivre en direct les épreuves de ce sport méconnu et peu médiatisé!
"On espère faire découvrir notre sport et profiter de l’occasion pour balayer certains clichés", nous dit Manon. Accueil place de la mairie à Boé village. Début des épreuves à 10h. Des points d’observations sécurisés pour le public sont aménagés le long du parcours. Public, venez découvrir ce sport passionnant.
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