J’aime cette région grâce à ma copine Karine (Mariiie Bigoud pour les intimes) qui me l’a fait découvrir il y a une paire d’années, depuis j’ai l’impression d’y avoir laissé un peu de mon âme (ou de mon cœur).
Locronan a été notre première visite car recommandé par plusieurs de nos amis. Dès notre arrivée l’on doit laisser la voiture à l’extérieur du village moyennant une légère obole et l’on peut ensuite tranquillement déambuler dans les petites rues piétonnes de ce village typique, visiter l’église de saint Ronan (13ème siècle), manger de délicieuses galettes dans un cadre typique (mur de pierre et immense cheminée), flâner dans les échoppes et pester parce qu’avec la pluie nous n’avons pas pu faire une des nombreuses ballades pédestres alentour.
La pointe du Raz : comme pour Locronan on commence par payer son stationnement et en sortant de voiture arrive sur une barre de magasins (souvenirs, resto, librairie etc.) ainsi que la maison de la pointe du Raz. Ensuite chaussez vos baskets parce que vous arrivez sur un site naturel de 200 hectares. La pointe de la Torche ou Buddy sors de ce corps… bon je me moque mais au vu du nombre de surfeurs de tous âges et de toutes nationalités je ne suis pas très loin de la réalité lol. Le domaine de la Torche est un site naturel classé sur lequel se trouve une ancienne nécropole mégalithique.
Pour aborder la vie de saint-Ronan, le document essentiel est la « Vie de S. Ronan », contenue dans le manuscrit latin 5275 de la Bibliothèque nationale et publiée dans le « Catalogus codicum hagiographorum latinorum Bibliotheca Nationalis Parisiensis ». L’auteur de cette Vie est un clerc lettré de Cornouaille, qui écrit entre le Xème et le XIIIème siècles. Il est aisé de constater que quelques siècles séparent le biographe de Saint Ronan qui nait et vit au VIè siècle. Ceci pose l’importance de la tradition orale et des traditions populaires qui transmettent mythes, légendes et savoirs ancestraux.
Ronan ou Renan (Reun en dialecte cornouaillais) naquit en Irlande dans la deuxième moitié du Vème siècle, de parents païens convertis au christianisme suite aux prédications de Saint-Patrick. Ronan était un évêque monastique. Or, nous savons qu’en Irlande, au Vème siècle, les monastères d’une certaine importance étaient dirigés par des moines évêques. Les premiers moines irlandais se retiraient facilement « au désert » pour y vivre loin des hommes et y vaquer plus facilement à la vie contemplative. C’est ainsi que Saint Ronan se décida à quitter l’Irlande pour partir dans une auge de pierre vers Armorique, au début du VIè siècle au cours de l’exode déclenché par l’occupation romaine…
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Dans le « Barzaz-Breiz » Hersart de la Villemarqué traduit ainsi le début du sône intitulé Buhez Sant Ronan (légende de saint Ronan) : « Le bienheureux seigneur Ronan reçut le jour de chefs illustres dans l’ile Hibernie, au pays des Saxons, au-delà de la mer bleue. Un jour qu’il était en prières, il vit une clarté et un bel ange vêtu de blanc, qui lui parla ainsi : - « Ronan, Ronan, quitte ce lieu : Dieu t’ordonne, pour sauver ton âme, d’aller habiter dans la terre de Cornouaille.
Après un séjour sur l’île de Molène / Molenez, Saint Ronan débarque à l’Aber-Iltud et poursuit à pied jusqu’à Pont-Reun, au fond de l’estuaire. Là, il s’enfonce à travers bois et broussailles, suit la rivière jusqu’au moulin, aujourd’hui appelé « Le Chaneu ». C’est là, raconte la légende, que, tourné vers la pénitence, le saint creusa une pierre pour en faire son lit et y resta quelque temps pour se reposer et prier. Son passage dans ce pays est marqué par des Loc. « Nous avons d’abord Lokournan-vian (le petit Saint Renan), sur la route de Saint-Renan à Lanildut, où l’on montre encore sur les rochers au bord de l’eau, le lit de Saint Ronan, puis nous avons Saint-Renan (en breton Lokournan, Loc-Ronan) antique cité ducale et royale qui s’est formée autour de la cellule de son Saint Patron » nous raconte l’Abbé Calvez, dans « Les Pères de la Patrie au Bro-Leon », publié en 1922.
L’arrivée de l’ermite fut vite connue et attira de nombreux croyants. Sa paix troublée par tant d’agitation, un ange lui apparut et lui ordonna pour sauver son âme, de pénétrer plus avant dans « le désert » et d’aller habiter en Cornouaille. Selon l’ « Histoire de la maison de Néve » par Jean Baron de Névet, en 1644 « Ronan vint se fixer dans la forêt de Nemet, aujourd’hui Névet qui était alors une épaisse forêt de haute futaie, qui fut plus tard éclaircie en vue de la construction de maisons, de villages et même d’églises ».
Ronan s’installa en ermite non loin du bourg actuel de Locronan / Lokorn, qui a porté le nom de Saint-René-du-Bois (francisation de Saint-Ronan, imposée au XVIIè siècle par les autorités ecclésiastiques) … L’hagiographie raconte qu’un jour, au bois de Névet, près de Locronan / Lokorn, Saint-Ronan vit surgir un loup tenant dans sa gueule un mouton, suivit par un homme en pleurs. Ronan le prit en pitié et pria Dieu de sauver le mouton. Aussitôt le loup lâcha le mouton qui se retrouva aux pieds de Ronan et du paysan. Ensuite, ce dernier alla souvent voir Ronan pour qu’il l’enseigne sur Dieu. Mais, devant la conversion du paysan, sa femme Keben injuria Ronan et l’accusa d’avoir ensorcelé sa famille. Elle lui demanda de ne plus les voir sans quoi elle le châtierait. Puis elle ourdit un plan : elle alla voir le Roi Gradlon.
Elle accusa Ronan d’avoir tué sa fille et de se transformer en loup. Le Roi Gradlon ordonna alors d’enfermer Ronan à Quimper / Kemper. Puis on l’attacha à un arbre et on lâcha sur lui deux chiens sauvages et affamés. Sans s’émouvoir, Ronan fit un signe de croix sur son cœur. Aussitôt les chiens s’enfuirent… Voyant ce miracle, le Roi Gradlon demanda à Ronan ce qu’il voulait étant donné que visiblement Dieu l’accompagnait. Il demanda la grâce pour Keben, sa fille n’était pas morte mais elle l’avait enfermée dans un coffre. On alla voir le coffre et on y trouva le cadavre de l’enfant qui avait fini par succomber. Ronan la ressuscita. Le roi et ses gardes se mirent à genoux et demandèrent pardon à Ronan.
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Pour autant, Keben persista à harceler et importuner Ronan, si bien qu’il préféra quitter son Oratoire de Nevet pour se retirer à Hilion dans les Côtes-du-Nord entre Lambal et Saint-Brieuc / Sant Brieg. Il n’y a aucune raison sérieuse de contester l’existence de Keben / Keban. Le souvenir de cette femme présentée comme une méchante sorcière, existe toujours dans la toponymie bretonne : Kroaz-Keban, Bez-Keban, le village de Kergeban en Kemeneven …
C’est à Hilion que Ronan mourut, au lieu-dit Saint-Ronan francisé en Saint-René car, note Monseigneur Louis Duchesne (1843-1922, historien de l’Église, membre actif de sociétés savantes bretonnes dont l’Association Bretonne, et directeur de l’École française de Rome) : « Il vint un temps, où les pauvres vieux Saints Bretons furent considérés comme étrangers dans leur propre pays : on les évinça des vocables d’église pour mettre à leur place des patrons plus connus des clercs français ».
Il y a, non loin de Merdrignac / Merdigneg un Loc-Renan où il semblerait que Saint Ronan ait passé quelque temps avant de se rendre à Hilion. Pour savoir où l’enterrer, l’on mit son cercueil sur une charrette tirée par deux bœufs, et on les laissa aller. Sur le chemin la charrette rencontra Keben, qui lavait des vêtements, elle en profita pour se moquer du saint. Alors la terre s’ouvrit et aspira Keben dans les flammes et la fumée dans un lieu désormais dénommé « la tombe de Keben ». Peu après les bœufs arrivèrent à un endroit et ne voulurent plus en bouger, c’est là que Ronan fut enterré…
Son culte étant très développé en Bretagne, il a laissé son nom à un certain nombre de lieu : Locronan / Lokorn (Finistère), Saint-Renan / Lokournan au nord de Brest (Finistère) et Laurenan / Lanreunan (Côtes-d’Armor). Saint Ronan sillonna la Bretagne.
Cécile Corbel, née le 28 mars 1980 à Pont-Croix (Finistère, Bretagne), est une harpiste, auteure-compositrice-interprète et chanteuse française d'expression bretonne. Avec sa harpe celtique, elle a commencé par interpréter le répertoire traditionnel celtique, avant de composer ses propres mélodies. Elle est l'auteur de plusieurs albums, dont quatre « Songbook », et signe notamment en 2010 la bande originale du film Arrietty : Le Petit Monde des Chapardeurs du Studio Ghibli, disque d'or au Japon.
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Adolescente, elle apprend la guitare et elle écoute différents styles musicaux, notamment du rock (Led Zeppelin, Deep Purple, Jethro Tull) et du metal (Iron Maiden), « une des musiques les plus inventives sur le plan de l'harmonie ». Elle découvre la harpe celtique à l'âge de quinze ans après avoir découvert la musique d'Alan Stivell. À 18 ans, après avoir obtenu un bac S à Quimper, elle déménage à Paris pour y suivre des études. Elle entre alors à l’École du Louvre et obtient après cinq ans un DEA en archéologie.
En parallèle de ses études scientifiques, elle acquiert une culture artistique. Elle fait ses débuts en jouant dans des pubs ou des rues de la capitale et donne son premier concert en 2002 au Pub Ti Jos, célèbre dans le quartier breton de Paris. Remarquée par la American Harp Society, elle s'est rendue en Louisiane en 2002 et 2003 pour des master class de harpe. En 2005, elle remporte le prix Paris Jeunes Talents Musique et sort un premier EP six titres autoproduit, qui fait se côtoyer l’Orient et l’Occident.
Pour conclure une tournée estivale, elle se produit sur la scène de La Flèche d'or à Paris les 29 et 30 août. Puis, elle signe avec le label indépendant Keltia Musique, avec qui elle sort en 2006 son premier disque, Songbook Vol. 1. Ce premier opus fait figurer des airs bretons, gallois et irlandais, un texte du poète écossais du XVIIIe siècle Robert Burns et des ballades dans plusieurs langues qui oscillent entre la douceur de la harpe et l'énergie pop-rock celtique. Le 16 novembre 2008 sort Songbook vol 2, un album à nouveau produit par le label quimperois Keltia Musique. C'est également un luthier quimpérois, Marin Lhopiteau, qui a fabriqué sa harpe celtique ornée d'une sorte de figure de proue en forme de tête de lion.
Cécile Corbel compose pour la première fois 10 des 12 morceaux que compte l'album. Cécile Corbel participe en 2009 au projet d’opéra rock Anne de Bretagne, dans lequel elle incarne le rôle éponyme. L’auteur compositeur Alan Simon choisit Cécile Corbel après avoir eu des difficultés à trouver quelqu’un pour jouer ce rôle. Dans ce projet, elle incarne le rôle d’Anne de Bretagne, duchesse de Bretagne et reine de France, aux côtés d’autres musiciens comme Tri Yann, ou Fairport Convention.
À l’occasion de la sortie de son album Songbook volume 2, elle envoie un exemplaire de celui-ci au Studio Ghibli pour les remercier de la source d’inspiration qu’ils représentent alors pour elle. Cet exemplaire parvient à Toshio Suzuki, le producteur en chef de Arrietty : Le Petit Monde des Chapardeurs, au moment où son équipe cherche une musique pour ce film, alors en pré-production. Des contacts sont alors pris et une partie de l’équipe japonaise du film, dont le réalisateur Hiromasa Yonebayashi, se déplace à l’un de ses concerts dans une église du Berry.
Le 16 décembre 2009, le Studio Ghibli annonce officiellement que Cécile Corbel cosigne le thème musical de son film Arrietty : Le Petit Monde des Chapardeurs, sorti en 2010 au Japon. La participation qui devait initialement se limiter à une chanson s’est progressivement élargie à plusieurs chansons pour aboutir à la totalité de la musique du film, soit une vingtaine de titres. Les morceaux, d’inspiration bretonnes et orientales sont enregistrés à Paris avec une douzaine de musiciens. La délicatesse de la musique s'adapte aux messages du film et notamment l'amour profond de la nature véhiculé par les instruments tels que le violoncelle, le bodhrán et le duduk. Arrietty's Song s'est vendu au Japon à près de deux cent cinquante mille copies (meilleure vente de bande originale).
En mai 2011, son troisième « Songbook » paraît sous le titre Renaissance ; un album qui sonne comme un retour aux sources, plus acoustique. Elle écrit de nouvelles paroles au thème traditionnel Brian Boru, écrit à la gloire du roi irlandais et harpiste du Xe siècle et qui avait nourri l'album du même nom publié en 1995 par Alan Stivell. Début 2013, elle participe à la « Nuit de la Bretagne » dans les Zéniths de Nantes, Lille et Caen. Son 4e album studio, Roses, sort le 24 juin 2013. Poursuivant ses passerelles avec la world music, les musiques méditerranéennes et médiévales, elle saupoudre d'indices de musiques japonaises ses compositions à l'univers celtique, avec des chansons en français, anglais, breton et même en séfarade (Hija Mia), langue proche de l'espagnol.
Avec Simon Caby, elle travaille à l'écriture de la musique du film Terre des ours, premier documentaire animalier en 3D, dont la BO est sortie le 26 février 2014 chez Polydor. Dès juillet 2014, le single Entendez-vous, accompagné de deux clips, annonce la sortie de l'album La Fiancée le 6 octobre chez Polydor. Les inspirations sont baroques et l'identité visuelle qui accompagne la musique est réalisée par l'artiste Die Frau]. En juillet 2016, le single La Fille sans nom dévoile un duo avec le Sénégalais Faada Freddy autour de l'évocation d’une « migrante ». Le 7 octobre est paru Vagabonde, un album de chanson folk où « il y a bien sûr des complaintes qui font pleurer, mais aussi des chants de travail ou des chansons à danser et à partager ». Les invités enrichissent la musique de sonorités world et celtique : Poppy Seeds, The Moorings, les Écossais Manran, Pomme, Gabriel Yacoub (Malicorne).
La Lanterne Magique est le spectacle parallèle, construit comme un ballet de sons, empruntés notamment à ses nombreuses musiques de films et des tableaux visuels enchanteurs.
Louise Ebrel, née le 27 juillet 1932 à Treffrin dans les Côtes-du-Nord (actuellement Côtes d'Armor) et morte le 30 mars 2020 à Quimper (Finistère), est une chanteuse bretonne, issue de parents eux-mêmes chanteurs, Eugénie Goadec (une des sœurs Goadec) et Job Ebrel. De 1991 à 2006, elle a accompagné le chanteur poète Denez Prigent dans le cadre de concerts en duo mais également dans sa formation de musiciens. À partir de 1996, elle chante régulièrement avec Ifig Flatrès en kan ha diskan en fest-noz et avec le groupe Dremmwell.
Louise Ebrel est née à Treffrin, en pays Fisel, le 27 juillet 1932. Fille d'Eugénie Goadec, dit Tanie (une des trois sœurs Goadec) et de Job Ebrel, lui-même grand chanteur, elle est initiée au chant breton dès l'enfance. Dès son premier jour de classe, à l'école de Trebrivan, elle vit la discrimination française envers la langue bretonne, en ayant droit à « la vache », un bout de bois en symbole de punition, ou en étant enfermée dans un cagibi, âgée de 6 ou 7 ans, après avoir été surprise par l'institutrice à parler en breton avec une copine. À 11 ans, pour le certificat d'études, comme le maître ne savait pas chanter, elle dirige le chant .
Au début des années 1950, en plein milieu d'une vague d'émigration « qui tenait à la fois à de la saignée et du génocide culturel organisé », elle « monte » à Paris mais n'y reste que six mois. Elle connaît des petits métiers comme employée de maison à Paris et travaille pendant vingt ans dans la restauration, où elle chante pour le plaisir des clients, que ce soit en Haute Cornouaille ou en pays Bigouden. Mais Louise Ebrel, mariée à 21 ans, mère de deux filles et veuve à 24 ans, se consacre en priorité à sa famille.
Après un deuxième mariage malheureux et une troisième fille, Louise Ebrel se retrouve à Quimper, sans ses filles. Trop intimidée par la notoriété de sa mère et de ses tantes pour chanter en breton, c'est par Édith Piaf, Marcel Mouloudji ou Luis Mariano qu'elle débute, sollicitée pour animer des mariages et des repas. Jusqu'au jour où elle pousse la porte d'un stage de kan-ha-diskan animé par Yann-Fañch Kemener, qu'elle entend chanter à la radio le répertoire de sa famille.
En 1994, à la demande de sa fille, Eugénie Goadec accepte de se produire à nouveau sur scène à l'occasion de son 85e anniversaire et d'enregistrer un album en sa compagnie (Gwriziou). Louise Ebrel se produit sur scène pour la première fois en 1973, aux Fêtes de Cornouaille, à l'invitation de Jean Coroller, en pleine renaissance culturelle. À partir de là, elle enchaîne les prestations et les rencontres ; en couple avec Hervé Vilieu, puis avec Rolland Péron de Riec-sur-Belon, avant d'entamer une carrière à plus grande échelle avec le léonard Denez Prigent.
Elle rencontre Denez Prigent aux soirées organisées par l'association Emgleo au Guilvinec et chante avec lui une gavotte des sœurs Goadec. Elle décide d'aller le voir un soir chanter à Run-ar-Puñs à Chateaulin et le chanteur lui propose, après un rappel, d'interpréter sur scène avec lui E ti Eliz Iza. Fort de ce succès, on les invitera au théâtre Max-Jacob de Quimper où ils seront pour l'occasion accompagné par le clarinettiste Bernard Subert . Entre 1991 et 1995, ils feront ensuite de nombreux concerts, lors festivals importants comme les Francofolies de La Rochelle, les Eurofolies de Marne La Vallée, La Cave Dîmière à Paris, les Hespérides de Plounéour-Trez, à Lorient, Toulouse, Périgueux, Paris-Bercy, Cachan, dans les îles (Corse, La Réunion, Ré) et à l'étranger (Suisse, Allemagne, Belgique).
Leur duo dure une quinzaine d'années. Lorsqu'il sera entouré de musiciens, Denez continuera à l'inviter sur scène à l'occasion, par exemple lors de ses deux représentations au Théâtre de la Ville à Paris en 2004. En 1994, sur une idée de Jean-Yves Le Corre de Coop Breizh, elle enregistre un disque de kan ha diskan avec sa mère, dont ce sera le dernier enregistrement. Elle enchaîne immédiatement avec un album solo, sous la direction de Denez Prigent, Éric Ollu et Hervé Villeux. Elle a chanté en fest-noz avec Yann-Fañch Kemener, été l'invitée sur scène du groupe Ar Re Yaouank, et animé des ateliers avec des enfants, sensible à la nécessité de transmettre les trésors de l’oralité aux jeunes générations.
Elle chante accompagnée par le sonneur Roland Becker ou la harpe celtique de Dominique Bouchaud et joue avec le groupe Dremmwel, ce qui lui permet d'apprendre à placer sa voix, en studio comme sur scène. En 2004, elle enregistre un nouvel album avec Ifig Flatrès, son compère de kan ha diskan depuis 1996, et les musiciens Pierrick Tardivel et Philippe Gloaguen : Tre Tavrin ha Sant Voran. Elle se produit avec le groupe Dremmwel lors de la tournée de l'album Glazik puis dans un concert intitulé Un tamm amzer, accompagnée d'Ifig Flatrès, un récital proposé jusque fin 2005.
Elle fait du théâtre et chante dans L'Abri du Marin d'Alain Meneust en 2001 au théâtre de Cornouaille à Quimper, un spectacle de lectures présenté lors de veillées jusqu'en 2003. Toujours curieuse, Louise Ebrel participe à plusieurs albums de groupes et musiciens bretons dans les années 2000, dont certains rencontrent le succès comme Sarac'h de Denez Prigent, Naître de Red Cardell et le premier album des Ramoneurs de menhirs. Depuis, elle rejoint régulièrement sur scène les rockeurs de Red Cardell et les punks des « Ramoneurs ».
Amie avec les sonneurs de couple Éric Gorce et Richard Bévillon, elle rencontre le guitariste Loran, un ex des Bérurier noir, en 2006, qui vient de former le groupe, lors d'un bœuf sur une gavotte et un plinn au off du festival interceltique de Lorient. Sur les trois albums qui suivent, elle y chante deux ou trois chansons. Elle intervient sur la tournée Banquet de cristal de Red Cardell, ce qui lui permet de chanter avec Thomas Fersen en 2009. En mai 2009, elle chante sur l'album de Pascal Lamour « Avais-je rêvé » et elle participe à l'enregistrement du concert du 40e anniversaire du bagad Roñsed-Mor le 8 mai 2009, aux côtés de Gilles Servat, Pascal Lamour, Dom Duff, Pat O'May…
En juillet 2009, à l'initiative de Jean-Philippe Mauras, une soirée lui est offerte, à l'occasion de ses 80 ans, sur la grande scène du Festival de Cornouaille avec de nombreux invités. De décembre 2009 à mars 2010, elle réalise l'album Ma Zad Ma Mamm, en invitant des jeunes chanteurs à venir lui donner la réplique. Elle participe à la Nuit de la Saint-Patrick, le 20 mars 2010 à Paris-Bercy avec la création Kejaj (« Rencontre ») du bagad de Locoal-Mendon et le groupe de rock celtique Soldat Louis pour le final, interprétant La Blanche Hermine en duo avec Gilles Servat, puis les 2 et 3 avril 2011 au Musikhall de Rennes.
À l'occasion de la fête de la Bretagne et en hommage à Youenn Gwernig, elle se rend durant une semaine à New York en mai 2010 pour chanter Tap da sac'h breur kozh dans le Queens et animer le cyber fest-noz des Bretons de New York avec Ifig Flatres et des sonneurs du bagad de New York dans un pub de Times Square. En 2012, elle fête ses 80 ans lors d'un tour de chant, de la Taverne du Roi Morvan à Lorient le 13 juillet 2012 jusqu’au grand fest-noz à Châteauneuf-du-Faou le 29 septembre.
Au festival de Cornouaille 2012, elle rejoint Fest-Rock avec le Bagad Kemper et Red Cardell. Après sa participation sur l'album The Celtic Social Club, elle monte sur la grande scène des Vieilles Charrues pour la première fois avec la création 2014 du festival, The Celtic Social Club dirigé par Manu Masko. La captation vidéo donne lieu à la sortie d'un coffret CD-DVD, intégrant notamment son duo avec le rappeur new-yorkais IC Will, suivi d'une tournée en 2015. Elle retrouve IC Will en guest du concert au TFF Rudolstadt le 4 juillet, le plus important festival folk, world et trad. d'Allemagne.
Début 2017, elle participe à l'album Breizh Anok des Ramoneurs de menhirs avec le Bagad Bro Kemperle, et se produit avec l'ensemble l'été. Début 2018, elle enregistre son chant pour le 6e album de Dremmwel, dont une version bilingue corse-breton de Beata funtanella. En mai, elle chante au départ de la Redadeg, course pour le breton, avec les enfants de Diwan Kemper la chanson Tan ha dour (« Feu et eau ») qui a pour thème la transmission de la langue. Louise Ebrel s’est éteinte dans son sommeil, dans la nuit du 30 au 31 mars 2020, à l’âge de 87 ans.
Les hommages sont nombreux en Bretagne, du président de la région aux grands festivals (Interceltique, Cornouaille, Vieilles Charrues, etc.), les artistes (Alan Stivell, Dan Ar Braz, Nolwenn Leroy...) et ses anciens compagnons de route comme les Ramoneurs de menhirs, qui devaient enregistrer de nouveaux titres avec elle, ou Denez Prigent qui aimerait réunir tous ceux qui l’ont accompagné après l'épidémie du coronavirus.
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