Alec Baldwin est poursuivi au pénal par la justice du Nouveau-Mexique pour homicide involontaire. Il encourt une peine de prison de 18 mois, tout comme l'armurière du film Hannah Gutierrez-Reed. L'acteur de 64 ans était aussi visé par une circonstance aggravante - en raison de l'utilisation d'une arme à feu - qui lui faisait encourir cinq ans derrière les barreaux.
Cette circonstance aggravante avait toutefois été contestée par ses avocats, au motif qu'elle était fondée sur une loi du Nouveau-Mexique qui n'était pas en vigueur au moment du drame. Elle a finalement été abandonnée par les procureurs, «afin d'éviter des pertes de temps», selon eux.
Hannah Gutierrez-Reed avait chargé le revolver avec lequel Alec Baldwin répétait en octobre 2021, lorsque le tournage a viré au drame dans un ranch du Nouveau-Mexique. Sa peine correspond au maximum réclamé par le parquet.
Lors du procès d'Hannah Gutierrez-Reed, l'accusation a fustigé l'amateurisme de l'armurière et son inexpérience. Elle «laissait tout le temps des armes sans surveillance», et ne vérifiait pas que les munitions étaient sans danger, au mépris des règles de sécurité de l'industrie cinématographique. Les balles à blanc utilisées en plateau produisent un cliquetis facilement identifiable par un professionnel lorsqu'il secoue l'arme.
Star et producteur du film, Alec Baldwin est également accusé d'homicide involontaire. Il encourt également 18 mois d'emprisonnement, mais doit être jugé séparément en juillet.
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Alec Baldwin est également visé par une plainte au civil de la part des parents ukrainiens et de la sœur de la victime, a annoncé jeudi dernier l'avocate de la famille.
Ce fait divers rare avait choqué Hollywood et eu un fort retentissement, déclenchant des appels à interdire les armes à feu sur les plateaux, où la présence de munitions réelles est en théorie déjà interdite.
Mais «si Gutierrez-Reed et les producteurs de Rust avaient simplement suivi les directives écrites depuis des décennies pour l'industrie cinématographique, notamment en ce qui concerne l'utilisation des armes à feu et des munitions, cette tragédie n'aurait jamais eu lieu», a rappelé M.
Malgré les poursuites, le tournage de Rust devrait reprendre. Ce 15 février, le nom de la nouvelle directrice de la photographie a été annoncé.
Interrompu par le drame, le tournage de Rust a finalement été achevé dans le Montana (nord-ouest), avec le veuf de Halyna Hutchins, Matthew, en tant que producteur exécutif. Il a abandonné les poursuites engagées au civil contre Alec Baldwin, au terme d'un accord dont le montant n'a pas été divulgué.
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Rust sort enfin en salles. Quatre après la mort accidentelle de la directrice de la photographie Halyna Hutchins sur le plateau, le western avec Alec Baldwin sort ce vendredi 2 mai au cinéma et en VOD aux États-Unis. Il reste inédit en France.
Les premières critiques ont été publiées. Elles sont dans l'essemble assez mitigées. Si Deadline salue "un grand rôle" pour Alec Baldwin, la revue précise qu'il est "difficile de regarder et de critiquer un film marqué par une telle tragédie".
"Est-ce un bon film? Cela dépend de votre définition du mot 'bon'. Il est difficile de porter aux nues un film où l'irréparable a été commis. Et il est impossible de ne pas penser à Halyna Hutchins tant son travail sur l'image est superbe", renchérit The Wrap.
Pour le Hollywood Reporter, Rust est un "western simple, une histoire classique" qui "manque d'inspiration" mais "repose avant tout sur ses beaux paysages". La revue salue aussi la photographie de Hutchins et la chorégraphie des scènes d'action.
Variety se montre un peu plus dur. Si la revue concède que Rust est "meilleur" que The Crow - dont le tournage fut marqué par la mort accidentelle par balle de sa star Brandon Lee -, "Rust n'est pas particulièrement bon non plus".
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| Personne | Rôle | Accusation | Peine encourue |
|---|---|---|---|
| Alec Baldwin | Acteur et producteur | Homicide involontaire | 18 mois de prison |
| Hannah Gutierrez-Reed | Armurière | Responsabilité dans l'homicide involontaire | Peine maximale réclamée par le parquet |
Le psychanalyste anglais Donald Winnicott fait à cet égard une distinction éclairante entre deux types de jeu : le jeu comme game, qui apprend l’obéissance aux règles préétablies ; et le jeu comme play, qui renvoie à sa puissance créative.
Dans son ouvrage Jeu et réalité (Gallimard, 1975 pour la trad. fr.), Winnicott explique que pour les enfants, le jeu n’est pas seulement une activité de loisir mais une expérience vitale structurante qui fait éprouver le sentiment que « la vie vaut la peine d’être vécue ».
Comme le dit encore Winnicott : « Il faut admettre que le jeu est toujours à même de se muer en quelque chose d’effrayant. Et l’on peut tenir les jeux (games) avec ce qu’ils comportent d’organisé, comme une manière de tenir à distance l’aspect effrayant du jeu (playing) ».
Alec Baldwin, qui croyait « jouer » avec un revolver à blanc, a tué la chef-opératrice (et blessé le réalisateur) d’un film dont il était à la fois l’un des acteurs et le producteur exécutif. Quand le jeu rencontre la mort concrète et que la fiction s’abolit, c’est tout le cadre rassurant du ludique qui s’effondre.
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