Le biathlon est une discipline exigeante qui combine le ski de fond et le tir à la carabine. La rapidité et la précision au tir sont des facteurs cruciaux pour la réussite. Cet article examine les biathlètes les plus rapides au tir, leurs performances exceptionnelles et les stratégies qu'ils utilisent pour exceller dans cette discipline.
Le Norvégien Martin Uldal a réalisé une performance remarquable lors du relais mixte simple de Pokljuka (Slovénie). Il a réussi un 5/5 en 12’’5. De mémoire de suiveur, jamais un biathlète n’avait tiré aussi vite en course, encore moins en réussissant le tir parfait.
Engagé sur le relais mixte simple avec sa compatriote Ingrid Tandrevold, le biathlète de 23 ans a longtemps évolué loin de la tête de course, dimanche 16 mars à Pokljuka (Slovénie). Ce qui lui a permis de se libérer et de déclencher un tir express en 12’’5 lors de son premier tir debout. Une réussite qui a surpris l’intéressé lui-même, auprès de la NRK : « C’est assez dingue, surtout que j’ai réussi le plein. J’ai déjà réussi des tirs rapides dans ma carrière, mais celui-ci l’était encore plus. »
L’entraîneur de tir des Norvégiens, Siegfried Mazet, partage la même impression, aussi à la NRK : « C’est incroyable, mais nous savions Martin capable de le faire. Il est vraiment doué pour tirer vite. La performance a été favorisée par le mauvais début de course de sa coéquipière Ingrid Trandrevold. Celle-ci lui a transmis le relais en 18e position, à 36’’9, après avoir parcouru deux fois l’anneau de pénalité. Lui était alors remonté à la 9e place (à 18’’8). Ce tir impressionnant lui a permis de ressortir à la 3e place (9e à l’arrivée, 7,5 km plus tard).»
Sur les temps de tir, on retrouve la Française Julia Simon en tête de ce classement. Avec une moyenne de 24,4 secondes (moyenne du tir debout 22,1 secondes et tir couché 26,4 secondes), elle devance Lena Haecki-Gross (25,3 secondes) et Karoline Knotten (25,4 secondes). Et cela n’est que peu surprenant, puisque l’on a souvent vu la biathlète originaire d’Albertville très à l’attaque, notamment sur ses tirs debout.
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D'un tir engagé et très rapide, la future double championne du monde de la poursuite faisait tomber toutes les cibles et par la même occasion sa coéquipière, qui ne s'en relèvera pas. « C'est du très bon travail de la part de Julia, jugeait Jean-Paul Giachino, le coach de tir des Françaises. Avant la course, je lui ai dit de ne rien changer, de faire pareil, de garder tout ça sous contrôle mais de ne pas perdre son engagement. C'est ce qu'elle a très bien fait. Et sur le tir debout, elle sait qu'elle a un avantage et les autres aussi le savent. Elle a ce point fort. »
« C'est un peu un mix entre Johannes (Boe) et Martin (Fourcade) » Siegfried Mazet, entraîneur de tir des Norvégiens Très appliquée en début de course, puis supersonique au moment de faire la différence, avant de revenir à un tir plus classique pour transformer l'essai, Simon a montré en une course tout le panel qu'elle possède carabine en main.
« Rien ne la perturbe, souffle sur le pas de tir un Siegfried Mazet bluffé, après un échange musclé avec son staff norvégien suite aux performances au tir compliquées d'Ingrid Tandrevold. Dans la stratégie, si elle jouait aux échecs, elle serait championne du monde aussi. Elle fait exactement ce qu'il faut au bon moment. Franchement, c'est une très grande classe, du très haut niveau. C'est un peu un mix de Johannes (Boe) et de Martin (Fourcade). Martin avait cette capacité à tout avoir sous contrôle, bien qu'il utilisait de temps en temps son instinct. Johannes est un tireur très instinctif. Julia, c'est les deux, elle est capable d'être dans ce contrôle quand il faut, on l'a vu sur les tirs couchés. Et après, elle est capable de laisser faire son instinct, engager sur la première balle et la lâcher avant les adversaires. Elle fait les deux manières. Il n'y a pas de hasard, elle ne compte pas sur la chance pour atteindre les cibles. »
Les progrès dans ce domaine ne sont pas nouveaux. Ils ont même été plutôt constants depuis l'ultra-professionnalisation de la discipline. Chez les hommes comme chez les femmes. Les chiffres le prouvent. Nous avons calculé les moyennes de tous les tirs des cinq athlètes les mieux classés lors de chacune des épreuves individuelles de la saison 2009/2010 de Coupe du monde, et les avons comparées à celles de l'exercice actuel.
Type de Tir | Évolution (Femmes) | Évolution (Hommes) |
---|---|---|
Couché | 10,45% (29,65" en moyenne) | 6,10% |
Debout | 19,32% (26,64") | 15,30% |
Chez les dames, le tir couché a progressé de 10,45% (29,65" en moyenne) et le debout de 19,32% (26,64"). Chez les hommes, la différence est un peu moins marquée mais elle demeure éloquente : elle est de 6,10% sur le coucher et 15,30% sur le debout.
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Comme le dit l’adage, parfois, il ne faut pas confondre vitesse et précipitation. En effet, certaines biathlètes font un choix inverse, qui consiste à prendre légèrement plus de temps sur le pas de tir, mais pour une meilleure efficacité. Et à ce petit jeu-là, c’est Vanessa Voigt qui tire son épingle du jeu. Avec un taux de réussite à 94,8 %, l’Allemande ne visite que très rarement l’anneau de pénalité.
Cependant, le biathlon n’est pas qu’une affaire de tir, mais comme son nom l’indique, d’une combinaison de deux disciplines : le tir et le ski. Et dans cette seconde catégorie, c’est sans surprise que l’ancienne fondeuse Anamarija Lampic qui arrive en tête du classement. Derrière elle, à nouveau une Française qui a fortement brillé pour son retour à la compétition, il s’agit de Justine Braisaz-Bouchet.
Plusieurs facteurs peuvent influencer la performance au tir en biathlon :
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