Au rugby, le jeu au pied est un élément essentiel, tant en attaque qu'en défense. Cet article explore les différentes techniques de tir au pied, en s'appuyant sur les conseils d'experts et les fondamentaux du jeu.
Le jeu de rugby se compose de coups de pied très divers : en mouvement, immobile, depuis un tee, avec des adversaires défendant sur vous, chandelle, recherchant de la distance ou une position sur le terrain. Il existe des bases communes très importantes.
Pour donner un coup de pied, il s’agit de mettre de la puissance sur la bonne zone du ballon et dans le sens de la trajectoire voulue pour la balle. Peu importe le type de tir et ce qu’il se passe autour de vous, vous devez vous sentir en total contrôle indépendamment de la réussite ou de l’échec.
Le “J-shape swing” permet de dominer totalement l’aspect tri-dimensionnel du tir - vous serez en contrôle de la hauteur (du tir), de la distance et de la direction. Le “J-shape swing” vous permet aussi d’utiliser l’entièreté de votre corps pour créer de la puissance et de la force, donc de libérer une énergie explosive sans effort.
Cela s’appelle le “J-shape swing” parce-que la partie initiale du swing, quand la jambe s’arme vers l’arrière, représente la partie arrondie du “J”. La ligne droite est importante car elle permet, quand votre pied touche la balle, de rester connecté à elle pour un long moment, toujours dans la direction de la trajectoire voulue.
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L’autre type de swing que vous voyez réalisé est le “C-shape”. C’est celui que nous essayons d’éviter. Dans ce swing, le pied rencontre la balle dans la partie arrondie du “C” en continuant son mouvement incurvé. Avec cette façon de faire, le pied reste en contact pour une période très (trop) courte. Votre jambe ne transférera pas de puissance à travers la balle dans la direction où elle doit aller. A la place, votre puissance sera dirigée dans la mauvaise direction.
Un autre facteur dans le “J-shape swing” est le changement de poids (transfert de poids). C’est pour cela que nous parlons du pied d’appui (celui qui ne frappe pas) se déplaçant vers la cible. En effet, le pied d’appui est fermement posé au sol pour votre équilibre quand vous contactez la balle. Donc pour le tir au but nous parlons d’une avancée depuis tee au moment de la frappe, vers les poteaux. Ce sont les mêmes principes avec le coup de pied de volée et le drop. Pour ces tirs, nous parlons de finir sur les orteils et non sur les talons.
Une posture forte c’est un corps droit, être fort (gainé) au niveau des hanches et du centre de gravité, sans pencher d’un côté ou de l’autre, tout en étant capable de maintenir une base solide pour que la jambe “swing” en avant et contacte la balle.
Visualisez votre cible en visant un point noir spécifique. En rugby, l’équivalent est de viser un point noir sur un seul poteau ou un numéro de siège en tribune. Si vous pouvez viser un point spécifique et l’atteindre, c’est fantastique !
Au rugby, il existe différents coups de pied en jeu courant. Nous avons distingué quatre coups de pieds en jeu courant qui peuvent se dérouler au cours d’un match de rugby :
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“Pour sortir de la pression de l’adversaire, le jeu au pied est souvent utilisé notamment en sortie de ruck pour gagner du terrain. Le demi de mêlée extrait le ballon et le transmet à l’ouvreur.”
“C’est un choix offensif pour mettre la pression sur l’adversaire. L’objectif est de récupérer le ballon en l’air pour gagner du terrain.”
“C’est une arme redoutable pour éviter le rideau défensif. L’objectif est de réaliser généralement une diagonale au pied pour atteindre son ennemi."
“C’est aussi un coup de pied offensif. On se sert de l’absence du second rideau défensif pour placer le ballon derrière la ligne adverse. Le rebond du ballon permet souvent de le récupérer.”
Passer le ballon entre les poteaux est un geste technique complexe car il implique un savant dosage entre puissance et précision. Suivant les conditions météorologiques et l'endroit du terrain, le buteur doit sans cesse faire un compromis entre ces deux paramètres.
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La première étape est la pose du ballon. Le buteur utilise un tee, socle en plastique surélevant le ballon pour augmenter la zone de frappe du ballon. La pointe du ballon peut être inclinée selon deux façons:
Lors de la pose, il est préférable de placer la couture face aux poteaux.Vient ensuite la prise d’élan. Pour que chaque coup de pied soit régulier, cette distance doit absolument être la même à chaque tentative. Un buteur droitier va placer son pied gauche à coté du ballon et son pied droit derrière le ballon. Après avoir regardé la cible (les poteaux) et s’être placé dans son axe, il fait quelques pas en arrière, avant de se décaler sur son côté gauche pour déterminer l’angle du pied de frappe. Le nombre de pas varie selon les individus, allant généralement de 2 à 4 en reculant, et de 1 à 3 en se décalant.
La distance de cette course d’élan détermine la vitesse à laquelle veut arriver le buteur. Il peut varier cette vitesse en réglant l’intensité de son déplacement. La difficulté ici va être de coordonner ses mouvements car la distance d’élan elle, ne varie pas. Autrement dit, qu’il accélère ou qu’il ralentisse le joueur ne doit pas varier son amplitude des foulées afin d’être correctement placé au moment de la frappe.
La zone d’impact du pied se situe au niveau des lacets, du côté intérieur du pied, à mi-distance entre les orteils et la cheville. Coté ballon, la zone d’impact à privilégier se situe entre le petit axe (largeur), et la pointe du bas du ballon.
Le buteur doit suivre une gestuelle bien précise. Avant la frappe, la jambe d’appui est légèrement fléchie. L’épaule de la jambe d’appui est orientée vers les poteaux. La jambe du pied de frappe elle, est fléchie vers l’arrière pour que le pied prenne de la vitesse. Le bassin est en rétro-version (dirigé vers le bas) face au ballon. Le buste est légèrement en arrière (poitrine qui sort) et le bras du côté de la jambe d’appui est allongé à l’horizontale pour garder l’équilibre. Le regard est sur le ballon.
Au moment de la frappe (traversée du ballon), les jambes se tendent. Le bassin et les épaules sont face à la cible.
Une fois le ballon propulsé, le buteur ne coupe pas son mouvement car cela peut altérer la puissance et la précision du coup de pied. Le pied de frappe doit continuer son mouvement vers l’avant et monter assez haut. Le geste se termine par un sursaut du joueur, montrant qu’il a bien traversé le ballon lors de la frappe.
Être un grand buteur, c’est aussi être costaud mentalement. Dès la prise de marque, il doit faire abstraction de l'environnement extérieur pour se concentrer uniquement sur son mouvement à exécuter. Se concentrer pour visualiser la trajectoire et les gestes à suivre, mais également pour se relâcher au maximum.
Pour chaque type de jeu au pied, n’effectuez pas mécaniquement des répétitions incessantes. Essayez de vous concentrer sur des petits défis. Si vous tirez toujours de la même façon, vous vous retrouverez avec des bons tirs, des mauvais, un bon, un horrible, trois corrects, trois bons et un mauvais. Ainsi vous perdrez le fil sur le facteur qui rend vos tirs bons ou moins bons. Et ceci n’est pas aidant !
Il est aussi important de les mélanger, de varier les tirs. Varier les tirs permet de simuler les conditions de match. Cependant cela ne signifie pas qu’il n’est pas judicieux de s’accorder un temps spécifique pour les tirs au but !
Plus je me rapproche du match, plus je varie mes coups de pied pour m’assurer d’être performant sur un large panel technique que je peux être amené à faire lors de la rencontre. Dans la pression des matchs, il est très compliqué de taper la balle parfaitement.
C’est une bonne idée d’avoir un ou deux indices (points de repère) vous permettant de faire ceci. Pour moi (Dave Alred), je pense à me concentrer sur le milieu du ballon et j’essaye d’y connecter les os de mon cou-de-pied. Un autre point de repère est de vouloir tirer en direction de la cible quand vous contactez la balle, en étant sûr de finir sur les orteils.
Dans le rugby moderne, le jeu au pied est en perpétuelle évolution, en témoigne les dernières règles mises en vigueur. Ce que j’aime avec ces nouvelles règles comme le 50-22, c’est que ça ne se limite pas au poste, un trois-quarts doit savoir utiliser le pied quel que soit son poste. L'importance du jeu au pied des postes charnières (9 et 10) a pris une importance considérable. Le drop d'en-but demande aussi de nouvelles compétences et il est aussi devenu primordial de le réussir. Pour moi, ces nouvelles règles sont géniales, mais on les subit encore trop, selon moi.
Avec l'émergence des nouvelles technologies, du professionnalisme et tout ce qu'il s'ensuit, les Data ont pris une place à part entière dans chacune des équipes professionnelles. Ce que j’aime dans les Data, c'est que c’est factuel, pas seulement pour le staff, mais aussi pour que le joueur s’auto-corrige, qu’il voit les axes de progrès et ses gros points forts, qui sont aussi importants que les moins bons. Dans la Data, je mets toutes les localisations de tes frappes, quand tu as frappé, ton niveau de fatigue, pour travailler avec précision. Les Data peuvent aussi permettre à tous les membres d’un staff de s’accorder sur un joueur et son état de forme.
Au rugby, un bon coup de pied bien ajusté peut vous permettre de gagner plusieurs dizaines de mètres sans prendre aucun risque. Avoir un maître artilleur dans une équipe de rugby, ça permet d’économiser des litres de sueur pour conquérir quelques pauvres mètres de terrain avec des fantassins (au risque de commettre un en-avant ou de se faire pénaliser). Et c’est sans parler de l’aspect psychologique du coup de pied tactique: un dix qui te trouve des touches de ses 22 jusqu’aux 22 adverses, ça débarrasse, et ça rassure toute une équipe pendant que ça met la pression sur l’autre.
Pour s’entraîner à buter, il y a d’abord deux erreurs communes à éviter. Premièrement, il faut éviter de s’entraîner à taper durant les entraînements collectifs. L’entraînement du buteur est un exercice individuel, ou à effectif ultra-réduit, et se fait pendant les heures sup, en solitaire, pas quand il y a cinquante gonzes sur le pré. Deuxièmement, il ne faut pas s’entraîner avec plusieurs ballons, de marque et de pressions différentes. L’idéal étant d’avoir votre propre ballon de rugby pour vous entrainer, et de toujours utiliser la même pression (la pression règlementaire d’un ballon de rugby officiel est comprise entre 65.71 à 68.75 kilopascals).
Cet article sur la progression du buteur en rugby s’inspire directement d’une partie du dossier « Coup de pied posé » du site Rugby Pro Training ! L’auteur de ce dossier propose de structurer la progression du buteur en plusieurs étapes distinctes. La première étape est fondamentale. L’auteur du dossier « Coup de pied posé » pose dans cette sous-partie des questions intéressantes. Ce sont des tests variés avec différents tees et des questions qui doivent vous guider dans ce choix. Pour les jeunes buteurs (cadets, juniors), il est préférable d’utiliser un tee avec une certaine hauteur comme les télescopiques.
Parmi ces différentes positions, l’inclinaison du ballon doit être régulière entre les différentes tentatives de tir au but. Légèrement penché vers l’avant pour M. Steyn. Owen Farrell utilise un ballon très incliné vers les poteaux ! Cette position est à éviter ! Cette position de balle inclinée vers l’arrière est souvent retrouvée chez les buteurs amateurs et les plus jeunes. A tord, ils pensent que cette inclinaison procure plus de puissance à leur coup de pied et plus de hauteur à la trajectoire… Il n’en est rien ! Aucun buteurs professionnels n’utilise cette position de balle. Chaque buteur ayant positionné son ballon sur le tee prend des pas de recul.
Le pied d’appui, celui qui ne frappe pas le ballon, doit venir se positionner à côté du tee. La distance entre le tee et le pied d’appui correspond généralement à la largeur de votre bassin.
Taper plusieurs séries de balles à 22 mètres en face des poteaux. Le buteur ne risque pas de désorganiser sa technique du fait de la distance. Les bases sont acquises, la technique est durablement installée. Il est maintenant temps de s’intéresser de plus près à la précision du coup de pied.
Débutant : Votre balle ne doit pas dévier de plus de trois mètres d’un côté ou de l’autre des poteaux. La largeur des poteaux de rugby est de 5,6 mètres.
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