Le tir au Maroilles est bien plus qu'une simple compétition de tir à l'arc. C'est une tradition ancrée dans le terroir Thiérachien, un événement festif et convivial qui rassemble les archers autour d'un produit emblématique de la région : le Maroilles. Organisé par les Archers de Saint-Quentin, cet événement annuel est un rendez-vous incontournable pour les amateurs de tir à l'arc et de ce fromage savoureux.
L'histoire du tir au Maroilles à Saint-Quentin est intimement liée à la tradition archère locale et à la valorisation des produits du terroir. Bien que les origines exactes de cette tradition soient difficiles à dater précisément, elle s'inscrit dans un contexte plus large de compétitions de tir à l'arc récompensées par des produits locaux.
Le tir au Maroilles de Saint-Quentin a su se démarquer par son ambiance unique et son attachement à la convivialité. Au fil des ans, il est devenu un événement majeur dans le calendrier archer, attirant des participants de toute la région et même au-delà.
Chaque année, les Archers de Saint-Quentin organisent le tir au Maroilles, généralement au mois de novembre. L'édition du week-end du 19 et 20 novembre dernier, la 20ème, a été un véritable succès, attirant plus de 300 archers inscrits.
Dès le vendredi soir, une activité fébrile règne au sein du club. Des odeurs alléchantes embaument l'air, annonçant la préparation des tartes au Maroilles. Le samedi matin, l'équipe organisatrice est sur le pied de guerre dès 7h30 pour les derniers préparatifs. La vision dans la salle d'honneur devient floue, la fumée des fours en pleine action emplissant l'espace. À 13h00, les choses sérieuses commencent : enregistrement des participants, montage des arcs, repérage des postes de tir.
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Le dimanche, tout le monde est de nouveau sur le pont dès 7h30. L'ambiance est à la fois détendue et concentrée, les archers rivalisant d'adresse pour remporter les précieux Maroilles.
Le tir au Maroilles se déroule selon des règles spécifiques, adaptées à l'esprit festif de l'événement. Les archers tirent sur des cibles spéciales, souvent décorées aux couleurs locales et représentant des motifs liés au Maroilles.
Chaque participant a droit à un certain nombre de flèches, et les points sont attribués en fonction de la zone touchée sur la cible. Les meilleurs archers sont récompensés par des Maroilles, dont le poids total peut atteindre plusieurs kilos.
Ce qui distingue le tir au Maroilles de Saint-Quentin, c'est avant tout son ambiance chaleureuse et conviviale. Des tartes au Maroilles sont offertes pour donner du courage aux archers pendant les tirs. Des boissons et des collations sont également disponibles tout au long du week-end.
Le soir, une atmosphère détendue règne dans la salle, où les archers échangent leurs impressions sur la journée et partagent des moments de convivialité.
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L'organisation d'un tel événement demande un travail important de la part des bénévoles de la compagnie d'arc. Ils sont sur le pont tout le week-end, assurant l'accueil des participants, la préparation des repas, la gestion des tirs et la remise des prix.
Malgré quelques petits soucis techniques, comme un micro-onde qui lâche ou une pompe à bière capricieuse, l'équipe organisatrice fait preuve d'une grande réactivité et parvient toujours à trouver des solutions.
Après deux jours intenses de compétition et de festivités, la salle retrouve son calme. Le bilan est unanimement positif : le tir au Maroilles de Saint-Quentin est un succès, tant sur le plan sportif que sur le plan de la convivialité. Et la question qui revient sur toutes les lèvres est : "On remet ça l'année prochaine ?"
La compagnie d'arc de Saint-Quentin ne se limite pas à l'organisation du tir au Maroilles. Elle participe également à d'autres événements locaux, comme la cérémonie commémorative de l'armistice du 11 novembre.
La compagnie joue un rôle important dans la vie de la communauté, en promouvant le tir à l'arc et en contribuant à l'animation locale.
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Parallèlement aux événements festifs, il est important de se souvenir des moments sombres de l'histoire et de rendre hommage à ceux qui ont donné leur vie pour la France. La présence de la compagnie d'arc à la cérémonie commémorative de l'armistice du 11 novembre témoigne de cet engagement.
Les monuments aux morts, comme celui de Floursies, sont des lieux de mémoire importants, qui rappellent le sacrifice des soldats et des victimes civiles des guerres. Il est essentiel de faire le tour de ces monuments pour comprendre leur histoire et ne pas oublier le passé.
Le monument aux morts de Floursies, inauguré le 24 juillet 1921, avait coûté 2 000 francs. Il faut faire tout le tour du monument aux morts, situé près de la place, pour en comprendre l’histoire. Tous les jours, les habitants passent devant le monument aux morts de Floursies, sans forcément savoir ce qu’il raconte.
Or, sur l’un des côtés, figurent les noms de trois soldats : Jules Henri Waultier, né le 16 décembre 1986 à Floursies et mort à Beauséjour en Champagne, village à l’est de Reims, près du champ de tir de Suippes. Alfred Pinchart, lui, est né le 29 juin 1880 à Dourlers, et est mort de ses blessures par un éclat d’obus à Biaches dans la somme le 16 juillet 1916. Enfin, il y a Leon Ambroise. Né le 26 juin 1890 à Floursies, ce meunier est décédé le 1er décembre 1918 à Salonique en Grèce. Une armée française d’Orient avait été créée pour essayer d’aider les Serbes.
Une autre face du monument est dédiée aux victimes civiles. On y apprend ainsi que Jean Ansieau, né le 6 janvier 1914, a été tué le 6 octobre 1919 par l’explosion d’un détonateur ou d’une grenade devant chez lui. C’était près d’un an après la fin de la guerre. Non loin de là, il y a Afred Virlet. Né le 27 octobre 1859 à Ragnies en Belgique, il est mort 3 jours avant l’armistice le 8 novembre 1918 lors des combats entre les Britanniques et les Allemands qui se repliaient. Il aurait, en réalité, été tué par les soldats britanniques qui l’auraient pris pour un Allemand, alors qu’il s’était réfugié dans sa cave.
Quant à Constant Poivre, né en 1899, il était en vacances chez sa grand-mère à Floursies. Emmené par les Allemands, il mourut à l’âge de 19 ans de la grippe espagnole. Cette année-là, en 1918, il y en eut 8 au village. Beaucoup plus tard, sera ajouté au monument le nom d’Abel Bartholomé, un enfant du village mort à Saint-Quentin lors de l’évacuation des 16 et 17 mai 1940.
Dans le même esprit de devoir de mémoire, il est essentiel de se souvenir des victimes de la déportation, et plus particulièrement de ceux qui ont péri dans le camp de concentration de Buchenwald.
De nombreux Français ont été déportés à Buchenwald pendant la Seconde Guerre mondiale, et beaucoup y ont trouvé la mort.
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