Les Grands Jeux de la Montagne Bourbonnaise sont une animation festive de l’été, qui attire chaque année de 2000 à 3000 personnes. Ils débutent toujours, en début d’après-midi, par un défilé des joueurs accompagné par une animation musicale. A la suite, les jeux débutent pour ne se terminer qu’en fin d’après-midi. L’ordre des jeux est assez immuable.
Ils débutent par le tir à la corde, avec les éliminatoires ; ils sont suivis d’un jeu inventé, puis des quarts de finale de tir à la corde. Un entracte permet à chacun de se reposer. Ils reprennent avec les demi-finales de tir à la corde, suivis du deuxième jeu inventé, et de la finale du tir à la corde. Suit le jeu des bûcherons.
Les Grands Jeux de la Montagne Bourbonnaise ont été créés en 1966 par un groupe d’habitants du Mayet-de-Montagne, l’une des communes de la Montagne Bourbonnaise. Deux ans auparavant, le jeu télévisé « Intervilles » avait été organisé à Arfeuilles, commune toute proche. La confrontation opposait alors Arfeuilles et le Mayet-de-Montagne. A leurs débuts, les Grands Jeux rassemblaient seulement 7 communes de la Montagne Bourbonnaise.
Le tir à la corde est également une épreuve de force : de part et d’autre d’une ligne et d’un fanion sur la corde, deux équipes, de cinq joueurs et un entraîneur chacune, s’affrontent ; le premier joueur de l’équipe est à un mètre minimum du milieu de la corde. Au coup de sifflet, chaque équipe doit tirer la corde à elle afin de faire passer la ligne à l’équipe adverse, d’au moins 5 mètres du milieu du jeu.
La règle contraint les tireurs à jouer pieds nus ; il est interdit d’enrouler son bras autour de la corde, ou du corps, ou encore de faire des nœuds avec la corde. Cette épreuve se joue à l’élimination, avec des huitièmes de finale, des quarts de finale, des demi-finales et une finale qui désigne l’équipe gagnante.
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La corde mesure trente mètres de long et dix centimètres de diamètre.
Le jeu des bûcherons, pour sa part, est essentiellement une épreuve de force ; il comporte trois étapes : un seul bûcheron doit faire tomber un tronc piqué droit dans le sol, au niveau de la marque rouge au bas du tronc (à environ 30 cm du pied), à la hache ; une deuxième personne doit ensuite, une fois l’arbre à terre, le couper en deux en son milieu à la hache ; deux autres personnes sont ensuite chargés de le débiter, au niveau des marques bleues prédéfinies, à la scie passe-partout, les deux premières personnes pouvant aider à maintenir le tronc.
Les morceaux débités, à ce stade, sont transportés dans un carré portant la pancarte de leur commune, soit un par un soit tous à la fin de la coupe.
Le jeu de quilles consiste à faire tomber un maximum des 9 quilles en bois disposées au sol, avec une grosse boule en bois ; les quilles doivent être disposées en carré, espacées d’environ 1 mètre l’une de l’autre. Les équipes sont constituées de quatre joueurs, qui doivent, chacun leur tour, tirer les quilles de quatre plots différents, situés à 1, 2 ,3 et 4 mètres du jeu.
L’insertion de jeux inventés dans les Grands jeux de la Montagne Bourbonnaise vise à faire venir les plus jeunes à cet événement festif. Par exemple, le jeu “sans les yeux” pour les enfants consistait en une course de deux enfants attachés ensemble par une jambe, l’un les yeux bandés, l’autre non. Celui aux yeux bandés devait attraper des anneaux pendus à un portique, les tendre à son équipier ; les deux devaient ensuite courir et être les premiers à poser les anneaux dans un bac.
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Le jeu du dragon consistait pour une équipe de deux joueurs, l’un ayant les yeux bandés, à percer un minimum de 4 ballons emplis d’eau ou de farine à l’aide d’une épée, sur un parcours semé d’embûches.
A Châtel-Montagne, en 2011, les jeux des “bâtisseurs” et des “armoiries” étaient en lien avec la construction de l’église romane ; en 2010, à Laprugne, les “jeunes mineurs” et “la bouna font des anciens” (la bonne fontaine) faisaient référence respectivement aux mines d’uranium et à la source d’eau “Charrier” exploitées un demi-siècle auparavant ; en 2009, à La Guillermie, ces jeux “libres” étaient “sans les mains” et “sans les yeux”.
Innovation, en 2012, à Le Vernet, un jeu fil rouge a été introduit, hors classement : la commune organisatrice jugeant que les femmes ne trouvaient que peu de place dans les épreuves, a suggéré et obtenu l’organisation d’une épreuve pour elles.
Les Grands Jeux permettent de développer l’esprit de cohésion au sein d’une commune, car l’organisation de chaque édition nécessite au minimum une centaine de personnes bénévoles assurant la buvette, le buffet, les décomptes de points, les arbitrages, la gestion de matériel, l’entrée, etc.
Ils présentent également un intérêt financier pour chacune des communes, ce qui les incite à participer aux Grands Jeux. En effet, chaque personne venant assister aux Grands Jeux paye une entrée à 3,50 Euros, et consomme généralement à la buvette ou au buffet. La somme recueillie représente une entrée financière partagée pour toutes les communes participantes. 15% de la somme est consacrée à un autofinancement du matériel et de l’administratif ; le reste de la somme est en moitié attribuée à la commune organisatrice, l’autre moitié divisée entre les autres communes participantes.
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Chaque année, un classement des vainqueurs est établi ; c’est la première équipe de ce classement n’ayant pas encore organisé les Grands Jeux qui les prend en charge pour la prochaine édition. Ils s’organisent tout au long de l’année.
L’Office du Tourisme assure les tâches administratives et de secrétariat et joue un rôle fédérateur auprès des communes : elle organise cinq réunions dans l’année, pour faire une sorte de bilan des Grands Jeux de l’édition précédente et préparer l’édition à venir.
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