L’équipe de France reste sur trois défaites aux tirs au but, auxquelles on peut ajouter les ratés en 2023 des Bleues à la Coupe du monde féminine ou des U17 en finale de leur catégorie. Gary Lineker disait « le football est un sport simple : 22 hommes courent après un ballon pendant 90 minutes et à la fin les Allemands gagnent ».
Pourtant, la France a tout de même un taux de réussite de 37,5% lors de séances de tirs au but en compétition (trois victoires en 1986, 1996 et 1998 pour cinq défaites en 1982, 1996, 2006, 2021 et 2022). A l’inverse l’Allemagne (85%, 6 victoires sur 7) ou la Croatie (80%, 4 victoires sur 5) collectionnent les succès dans cet exercice. Les Italiens, qui ont perdu leurs quatre premières séances de tirs au but (1980, 1990, 1994, 1998), font un peu mieux que les Français (45%, 5 victoires sur 11).
Cinq gardiens français ont participé à une séance de tirs au but, dont trois l’ont vécu à deux occasions. Seuls quatre d’entre eux ont réussi à repousser une tentative adverse : Jean-Luc Ettori en 1982, Joël Bats en 1986, Bernard Lama en 1996 et Fabien Barthez en 1998. Bats en 1986 et Barthez en 1998 ont aussi bénéficié d’un tir sur leurs montants. Sur 41 tirs subis, les portiers français n’en ont donc stoppé que quatre (10%), bénéficié de deux montants (5%) pour 35 tirs encaissés (85%).
Côté tireurs, les chiffres sont encore plus cruels. Sur quarante tentatives, les Bleus n’en ont réussi que 31 (77%), pour deux tirs hors cadre (Michel Platini en 1986 et Aurélien Tchouaméni en 2022), un sur la barre (David Trezeguet en 2006) et six arrêts des gardiens adverses (Didier Six et Maxime Bossis en 1982, Reynald Pedros en 1996, Bixente Lizarazu en 1998, Kylian Mbappé en 2021 et Kingsley Coman en 2022). Et encore, on pourrait ajouter le tir sur le poteau de Bruno Bellone en 1986, qui a eu la chance de ne pas prendre le gardien brésilien Carlos à contre-pied, puisque le ballon a ensuite rebondi sur son dos avant d’entrer dans les buts.
Type de Tir | Nombre | Pourcentage |
---|---|---|
Tirs réussis | 31 | 77% |
Tirs hors cadre | 2 | 5% |
Tirs sur la barre | 1 | 2.5% |
Arrêts des gardiens | 6 | 15% |
A la vue de ces chiffres, on est en droit de se demander si les Français ne devrait pas plus travailler cet exercice. En 2006, Raymond Domenech disait ne pas l’avoir spécialement préparé. Seize ans plus tard, Didier Deschamps évoque à demi-mots une loterie avant de mettre en avant les circonstances du match pour expliquer l’échec de son équipe. « Je ne vais pas sortir le terme, comme d’habitude, de loterie. Évidemment que les cinq qui tirent les penalties ne sont pas les cinq prévus au départ. Mais avec les sept changements que j’ai dû faire… On me demande pourquoi ce ne sont pas les joueurs expérimentés qui ont tiré les penalties.
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La FFF a donc décidé d’essayer de faire changer les choses. Début février 2024, le Directeur Technique National Hubert Fournier a expliqué le plan mis en place pour les instances dirigeantes du football français. A ses yeux, l’entraîneur est le responsable. Le DTN insiste aussi sur le fait que tous les joueurs doivent être concernés et pas uniquement les cinq premiers tireurs et le gardien. L’ordre des tireurs doit être également bien pensé. « L’autre chose aussi c’est de choisir les joueurs qui vont tirer en premier, deuxième, troisième, quatrième. On s’aperçoit que certains veulent un peu être les sauveurs de la patrie en tirant en cinquième mais 20% des séances de tirs au but finissent avant.
D’un point de vue un peu plus pratique, trois éléments entrent en compte au moment de tirer dans une séance de tirs au but. Il y a l’aspect technique en lui-même : le ballon posé à 11 mètres du but et un face-à-face à remporter face au gardien. C’est le point que tous les joueurs devraient maîtriser. Pourtant, en 1982, Maxime Bossis reconnaissait qu’il ne savait pas comment il allait tirer. « Je me disais : Qu’est-ce que je fais ? Je place le ballon où ? Je tire en force ? Est-ce que je le mets sur le côté droit, sur le gauche ?
Le deuxième point est l’état physique des joueurs après deux heures de jeu, voire plus, pour certains. Les crampes et les coups pris au cours du match peuvent influencer sur la réussite des joueurs. Enfin, le troisième point, sans doute le plus important, est la gestion de l’événement. Tirer un penalty à l’entraînement n’a absolument rien à voir, dans l’état d’esprit, avec un tir au but décisif dans un match à élimination directe. Cependant, si les joueurs sont suffisamment en maîtrise du geste en lui-même, ils peuvent parcourir la distance les séparant du point de penalty sans avoir à se poser trop de questions sur leur façon de frapper.
Enfin, que les gardiens soient spécialistes ou non des penalties, leur état d’esprit est important. Il faut reconnaître que l’équipe de France n’a jamais bénéficié de gardiens réellement spécialistes des coups de pieds arrêtés, en dehors peut-être de Mickaël Landreau. Ce dernier était présent à Berlin en 2006, mais Raymond Domenech avait déjà procédé à trois changements et ne pouvait le faire entrer. Cependant, l’arrivée de Mike Maignan et de Brice Samba changent les choses. Les deux hommes se sont déjà illustrés dans cet exercice. On se souvient du Milanais repoussant la tentative de Memphis Depay en mars 2023. S’il n’a jamais été confronté à un penalty avec les Bleus, Brice Samba en a récemment arrêté trois de suite (tous cadrés) lors d’une séance de tirs au but avec Lens en Coupe de France. Son état d’esprit provocateur et déterminé face aux tireurs monégasques était bien loin de celui d’Hugo Lloris lors de la finale face à l’Argentine.
Côté tireurs, les choses évoluent aussi. Après son échec en 1982, Maxime Bossis n’a plus jamais voulu tirer de penalty. Mais en 2001, Bixente Lizarazu, tireur malheureux avec les Bleus en 1998, en a transformé un en finale de la Ligue des Champions et utilisant son échec pour renforcer sa détermination. Les joueurs de la génération actuelle expliquent qu’ils apprennent de leurs erreurs.
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La génération actuelle reste sur deux échecs aux tirs au but. Cependant, la présence d’un gardien titulaire et d’un remplaçant plutôt à l’aise sur pénalties, conjugué à une génération de joueurs qui se servent de leurs échecs pour progresser laisse entendre qu’un succès est possible.
En Australie, on l'appelle "Grey Wiggle" (ndlr : le "Wiggle gris"). Andrew Redmayne a une carrière tout à fait modeste dans le championnat australien et ne compte que quatre sélections, mais il est pourtant devenu un héros national le 13 juin 2022 au cours des barrages qui enverront l'Australie à la Coupe du monde au détriment du Pérou. Entré en jeu quelques secondes seulement avant la séance de tirs au but, il gesticule grossièrement sur sa ligne de but, reproduisant les mouvements d'une danse du groupe australien "The Wiggles" et gagne, au passage, un surnom pour la postérité.
Plus fourbe encore, il s'empare de la gourde du gardien péruvien où figure quelques indications sur les tireurs australiens et l'envoie balader dans les tribunes. Le but est clair : déstabiliser l'adversaire. Plus original encore, Redmayne a accompagné tous les tireurs australiens jusqu'au point de penalty les protégeant des manipulations mentales adverses. Le Pérou ratera deux tentatives et regardera la Coupe du monde depuis son canapé. Mission accomplie. Redmayne s'expliquera après le match : "C'était une question de vie ou de mort alors, même si cela va à l'encontre de tous mes principes moraux d'être ce genre de personne…"
La séance de tirs au but est une guerre psychologique et Redmayne est tout sauf un fou. Une étude, citée par The Telegraph et portant sur toutes les séances de tirs au but des Coupes du monde et des Championnats d'Europe de 1984 à 2012, a révélé qu'un gardien qui tente de déconcentrer le tireur de penalty réduit de 10% le nombre de buts marqués. Tous les moyens sont bons comme ceux utilisés par the "Grey Wiggle" ce jour-là. Le gardien est à la fois un agent du chaos, même si une modification du règlement réduit sa marge de manœuvre aujourd’hui, et un statisticien capable de connaître sur le bout des doigts les préférences de ceux qui se présentent face à lui.
"Les tirs au but, ce n'est pas une loterie, nous renseigne Christophe Revel, ancien entraîneur des gardiens du Maroc, de l'OL, de Rennes et de Brest aujourd'hui. C'est un exercice qui se prépare techniquement et mentalement à l'aide de répétitions de gestes, de situations, se rapprochant tant bien que l'on peut de la réalité. Le plus important étant de rendre le gardien de but acteur de ce moment, de le mettre à l'aise et de lui enlever toute pression pour optimiser ses chances de réussite."
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"Je ne vois pas ça comme une loterie mais comme une opportunité pour le gardien, nous confie de son côté Cédric Carrasso, deuxième gardien à avoir arrêté le plus de penalties en L1 depuis 2006. Il y a bien sûr une bonne part d'intuition et d'observation. On donne des renseignements au gardien, c'est une aide mais pas une science exacte. Après, moi, à partir du moment où j'entrais sur le terrain, j'observais tout. L'échauffement des adversaires, leur tendance pendant le match, est-ce qu'untel tire croisé ou pas ? A partie de tout ça, je prenais ma décision."
Le football français a-t-il oublié que les tirs au but n'étaient pas un jeu de hasard ? En un an, les Bleus ont perdu une finale de Coupe du monde, deux finales d'Euro et de Mondial U17 et un quart de finale de Coupe du monde féminine au terme d'une séance de tirs au but. Depuis la Coupe du monde 1998, les sélections ou clubs français ont disputé 16 séances de tirs au but dans des compétitions internationales et en ont remportées… trois (les Bleues face à l'Angleterre au Mondial 2011, Lyon face au Besiktas en Ligue Europa 2017 et les U17 en quart de finale du Mondial contre le Sénégal le mois dernier).
Le problème peut venir des gardiens comme Fabien Barthez et Hugo Lloris qui n'ont stoppé aucune des 14 dernières tentatives subies dans le but des Bleus. Le week-end dernier, ce sont les tireurs des U17 qui ont failli en finale face aux Allemands quand leur portier sortait le grand jeu.
La semaine dernière, sur les antennes de BeIn Sport, alors même que les Bleus ont été sortis des deux dernières grandes compétitions internationales après une séance de tirs au but, Didier Deschamps rappelait pourquoi il n'insistait pas sur ce travail spécifique : "À l’entraînement, il n’y a personne à part vous. Vous n’arrivez jamais à recréer les conditions d’un match. Si c’est une finale, le côté émotionnel, le public, le positionnement des tireurs, rien ne peut être préparé. Puis entre ce que vous pouvez prévoir et ce qu’il se passe, comme la dernière séance contre l’Argentine où tous les tireurs prévus n’étaient plus sur le terrain…"
Et l'entraîneur des infortunés U17, Jean-Luc Vannuchi avouait : "C'est encore une histoire de loterie, on a beau les travailler, c'est difficile." A force, il n'est sans doute plus question de loterie mais de syndrome. Il paraît urgent de réagir car, à force d'études en tous genres et de datas à foison, le hasard n'a plus vraiment sa place dans l'équation. Il est par exemple statistiquement prouvé qu'un attaquant a plus de chances de réussir sa tentative qu'un autre joueur de champ, qu'un tir au milieu du but est moins efficace que sur un côté (57% contre 74% lors des 30 dernières séances de tirs au but en Coupe du monde) et même qu'un joueur qui célèbre sa réussite de façon ostentatoire donne deux fois plus de chance au coéquipier qui suit de marquer (selon une étude parue en 2010 sur la contagion émotionnelle). Bref, réduire la séance de tirs au but à un jeu de pile ou face est en 2023 une totale incongruité. Tout comme croire que la terrible série du foot français relève du pur hasard.
Il semblerait d'ailleurs que la DTN s'empare enfin du sujet. "Il ne faut pas tomber dans quelque chose qui nous paralyse, dans une forme de psychose, révélait Hubert Fournier il y a quelques jours dans L'Equipe. La gestion des émotions doit être mieux maîtrisée. Il y a sans doute des solutions, et il va falloir qu'on les trouve (…). Il est nécessaire de mettre une cellule spécialisée en place pour accompagner les joueurs sur le plan émotionnel, faire en effet appel à des psychologues. Il est important d'y réfléchir et on va le faire, croyez-moi." Des psys au secours du football français, voilà peut-être une partie de la solution. En Allemagne, la fédération donne accès à des psychologues sportifs à toutes les sélections de jeunes. De même, les gardiens de but reçoivent un briefing penalty sur leurs adversaires avant chaque match.
Luis Enrique, avant le dernier Mondial, avait demandé à ses joueurs espagnols de tirer 1000 penalties avec leurs clubs respectifs avant de prendre l'avion pour le Qatar. Mais personne ne travaille mieux dans ce domaine que les Anglais, qui possèdent le pire ratio des grandes nations avec une réussite de 22% dans l'exercice.
Leur sélectionneur, Gareth Southgate, lui-même traumatisé par sa tentative ratée à l'Euro 1996, n'a jamais caché que son équipe bossait spécifiquement l'exercice : "Comme tous les autres aspects de notre jeu, nous sommes préparés et nous avons suivi un processus - nous devons être prêts mentalement et physiquement." Les Three Lions utilisent notamment des filets aux entraînements pour travailler les frappes dans les coins du but et toutes les statistiques d'entraînements et de match sont décortiquées pour déterminer le casting des tireurs en fin de match.
La France n'attache visiblement pas la même minutie. "Est-ce qu'on travaille assez en France les séances de tirs au but ?, s'interroge Carrasso. On ne prend pas assez en compte la possibilité des tirs au but et on entend trop souvent les coaches dire qu'on doit gagner le match avant. Ok, mais si on n'y arrive pas ? Si le mec qui s'avance tire parfaitement son penalty, le gardien n'a aucune chance et ça se travaille." D'autant que Grey Wriggle n'a pas l'intention de prendre la nationalité française. Mike Maignan, autre grand spécialiste de l'exercice, reste une vraie sécurité pour l'avenir.
Dans cet article, cette question nous permet à présent de rappeler l'importance d'une pensée statistique guidée par un respect éclairé d'une éthique qui se montre salvatrice. Dans un premier temps, nous rappelons les principes éthiques qui sous-tendent le travail de tout statisticien, tels que les a énoncés l'Institut International de Statistiques. Cette question et les traitements qui lui ont été réservés ces dernières années, ont fait émerger une multitude d'analyses statistiques parfois contradictoires.
La très grande disponibilité des résultats footballistiques sur Internet, les enjeux économiques liés aux performances sportives mais aussi la popularité dont jouit ce sport, ont certainement accru le nombre de ces analyses. Le dispositif d'enseignement que nous proposons a pour objectif que l'étudiant·e mesure l'intérêt d'une démarche consciente et éthique dans ses analyses de données issues d'Internet.
La science des données a envahi nos vies de statisticien·ne·s, que ce soit dans nos formations, ou dans la représentation usuelle du métier de statisticien. L'objectif recherché du statisticien est « la cohérence logique et la validité empirique de nos données et de nos conclusions. L'objectif est plutôt de conduire les analyses et donc notamment les choix de données, de modèles et leurs interprétations, à la lumière d'une pleine conscience des conséquences des sélections opérées. Dès lors, l'analyste doit s'engager à faire preuve de transparence. Entre autres, il·elle s'engage à fournir toute information pertinente et dans le respect des règles de confidentialité, expliquant les conditions de récolte des données. De la même manière, le·la statisticien·ne évitera une sélection d'échantillon favorable à des conditions prédéterminées comme l'énonce le Vème principe. Le statisticien veillera également à assurer la confiance dans la démarche de généralisation à la population.
Dans cette section, une partie de la littérature scientifique portant sur l'analyse des tirs au but au football est passée en revue. Elle illustre l'intérêt d'une démarche et d'une pensée statistique dans l'analyse des données. Comme le précisent Arrondel et al. (2020), on peut en partie réduire l'origine de la polémique à deux articles, à savoir Apesteguia et Palacios-Huerta (2010) et Kocher et al. (2012). Les premiers affirment la présence d'un avantage alors que Kocher et al. (2012) la rejettent.
Au football, lors de compétitions telle la Coupe du Monde de la FIFA organisée au Qatar en 2022, il est nécessaire de désigner systématiquement un vainqueur lors de chaque rencontre à partir des huitièmes de finale. Selon le règlement édicté par l’International Football Association Board (IFAB), un tirage au sort désigne l'espace du terrain de jeu pour réaliser la session. Ensuite, depuis 2003, le sort désigne le capitaine en charge de définir l'ordre des tirs au but ; soit son équipe démarre chaque tour de tirs au but, soit l'équipe adverse. Selon Apesteguia et Palacios-Huerta (2010), 96% des 242 joueurs interrogés déclarent préférer démarrer la session de tirs au but. A l'issue de ces cinq tours, sans gagnant désigné, un tour supplémentaire est opéré jusqu'à obtenir une différence de score.
Seul le hasard détermine le capitaine qui choisit ou non de démarrer la session de tirs au but. Les conséquences économiques d'une victoire, que ce soit du point de vue du joueur, du président et des gestionnaires ou encore du parieur, ne peuvent être ignorées. Dans tout sport, éliminer tout facteur (à l'exception du talent) influençant d'une quelconque manière que ce soit la victoire finale reste un objectif fondamental.
De nombreux auteurs ont tenté l'analyse d'échantillons de sessions de tirs au but. Un facteur est pourtant la source de controverses à répétition ; l'avantage réel ou imaginé à démarrer une session de tirs au but. Les premiers affirment la présence d'un avantage alors que Kocher et al. (2012) la rejettent. Pour résumer de manière sommaire, Apesteguia et Palacios-Huerta (2010) ont observé un écart significatif avec une répartition équitable de gagner entre les deux équipes, à la faveur de l'équipe qui démarre la session de tirs au but. Par contre, chez Kocher et al. (2012) aucune différence significative n'a pu être mise en évidence.
Chacun de ceux-ci est susceptible de mettre à mal les principes listés fixant les règles éthiques de toute analyse statistique. Dans une présentation d'une issue spéciale du Journal of Behavioral and Experimental Economics (Ber-Eli et al. C'est fréquemment cet argument basé sur cette trilogie de références (à savoir Apesteguia and Palacios-Huerta (2010), Kocher et al. (2012) et Palacios-Huerta (2014)), qui est utilisé pour justifier des améliorations au règlement d'organisation des sessions de tirs au but.
Alors que Kocher et al. (2012) avait donc contredit Apesteguia et Palacios-Huerta (2010) ; l'un des deux auteurs publia dans Palacios-Huerta (2014) une étude où l'analyse sur un plus grand échantillon que Kocher et al. (2012) confirmait ses premières conclusions. Dans Apesteguia et Palacios-Huerta (2010), l'échantillon contenait 129 sessions de tirs au but, dont 78 étaient favorables à l'équipe démarrant la session. Kocher et al. (2012) annonçait considérer 540 sessions, dont celles utilisées par Apesteguia et Palacios-Huerta (2010). Ils relèvent 288 sessions favorables. C'est souvent avec l'intention de reproduire ou non les conclusions tirées que d'autres chercheurs s'attaquent à de nouveaux échantillons. Citons par exemple Arrondel et al. (2019) ou plus récemment Santos (2023).
Brams et Ismaël (2018) présentent un point de vue similaire à celui de Apesteguia et Palacios-Huerta. Une des propositions de ces auteurs, pour contrecarrer cette injustice, serait de laisser le hasard déterminer à chaque tour de la session de tirs au but, l'équipe qui tire en premier. L'objectif poursuivi dans leur étude est de mettre en évidence l'intérêt d'une autre organisation pour les sessions de tir au but. Cette nécessité se retrouve également dans les études des Rudi et al. (2020), Vandenbroeck et al (2018), Csató (2021) ou encore Da Silva (2018). sans aucune mention à l'article Kocher et al. (2012).
Partant du principe que l'échantillon considéré dans Apesteguia et Palacios-Huerta (2010) est petit, Kocher et al. (2012) analysent 540 sessions de tirs au but contre 129. Leur échantillon non seulement inclut celui étudié par Apesteguia et Palacios-Huerta (2010) mais n'exclut quasiment aucun des matchs de compétitions qui avaient pu être considérées.
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