Dans l'ombre de la forêt amazonienne et du carnaval de Rio se cachent des activités bien moins connues du grand public. Parmi celles-ci, se trouve le stand de tir, un lieu de passion et de précision où les tireurs affûtent leurs compétences.
L'immense hall climatisé est planté sur une pelouse bien entretenue du quartier de Barra da Tijuca, une banlieue huppée de Rio de Janeiro où les immeubles en front de mer rivalisent avec les centres commerciaux flambant neufs.
Si vous vous demandez s’il est possible de se rendre dans un stand de tir au Brésil, sachez que la réglementation en vigueur encadre strictement la pratique de ce loisir. De plus, les tireurs doivent suivre des cours de formation dispensés par des instructeurs qualifiés afin d’apprendre les techniques de tir et les règles de sécurité essentielles. Ils doivent également être en mesure de présenter un certificat médical attestant de leur aptitude physique à pratiquer cette discipline.
Au Brésil, un nouveau club de tir ouvre chaque semaine. C’est là que se retrouvent aujourd’hui plus d’un million de Brésiliens, qui espèrent bientôt pouvoir porter leur arme dans la rue.
Les gestes précis de celle qui a l'habitude de manier des armes à feu, Fernanda soupèse un à un les derniers modèles de pistolets exposés sur un des stands du LAAD, le plus grand salon de défense et de sécurité d'Amérique latine. Fernanda, policière, s'est rendue au LAAD pour découvrir les nouvelles armes mises sur le marché. «Je suis venue découvrir les nouvelles technologies qui vont être mises sur le marché, commente la jeune policière, avant de désigner le modèle qu'elle tient entre les mains.
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Depuis quelques années, les armuriers et clubs de tir brésiliens ont jeté leur dévolu sur la clientèle féminine. Un objet destiné au public féminin, de plus en plus attiré par l’usage des armes à feu. "C’est la mode ! Aujourd’hui les pistolets sont colorés, marron, rose, mauve. C’est devenu une tendance."
Beaucoup de Brésiliennes affirment en effet avoir fait l'acquisition d'une arme pour «se défendre» face à d'éventuels agresseurs. Aujourd'hui instructrice de tir, Fabiana Trentin en fait partie. «J'ai commencé à tirer il y a six ans, car j'avais peur. Ma famille avait été agressée à deux reprises.
Rio de Janeiro - "Rio vit une guerre civile larvée. Les gens bien s'arment pour défendre leur famille", affirme Armando Piccini, visiteur assidu d'un stand de tir de Niteroi, près de Rio de Janeiro. "Si les autorités n'agissent pas, ce sera une guerre ouverte", ajoute ce chef d'entreprise de 52 ans, fervent défenseur d'une libéralisation du port d'arme, un des principaux chevaux de bataille de Jair Bolsonaro, candidat d'extrême droite à la présidentielle d'octobre.
"Je vis près d'une favela et j'ai déjà été réveillé à plusieurs reprises par des tirs. Aujourd'hui, on sort de chez soi sans savoir si on va revenir", ajoute-t-il. "Nous, les gens bien, nous exigeons le droit de défendre notre famille, nos biens", conclut Paulo Alberto.
Face à ce sentiment d'insécurité, des ateliers de thérapie par le tir fleurissent dans de nombreux clubs. Lisandra Ururahy, à l'initiative de séances de «tirothérapie» à Rio de Janeiro, a elle même fait des armes son échappatoire après une relation abusive.
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Banlieue sud de Sao Paulo, au cœur de la luxueuse zone de tourisme fluvial de Sao Bernardo do Campo. Le Club de tir et d’entraînement tactique Assault accueille les représentants du plus grand fabricant d’armes brésilien. Ces brésiliennes viennent aussi suivre un programme spécifique proposé par le club, la thérapie par le tir.
Jacqueline, instructrice est une des premières à l’avoir expérimentée : "Après mon accouchement, je suis tombée en dépression post partum. Je tremblais, je pleurais, j’étais tout le temps en panique. C’est très commun après un accouchement, on devient souvent très sensible, c’est la pratique du tir qui m’a permis de soigner cette dépression. Depuis je me sens beaucoup mieux."
Ce prosélytisme de la part des acteurs de l'armement a été décuplé sous le mandat de Jair Bolsonaro qui, selon la sociologue, «a toujours encouragé l'achat et l'utilisation d'armes à feu dans son discours public». Pendant ce même mandat, le budget alloué à la lutte contre les violences faites aux femmes au sein du ministère de la Femme, de la Famille et des Droits humains a été diminué de 90%.
Un sondage publié en septembre dernier montrait que seules 18% des femmes étaient favorables au déploiement du port d'armes au Brésil, contre 37% des hommes. L'élection d'un président de gauche à la tête du Brésil pourrait freiner cet engouement, notamment pour une partie des détentrices d'armes qui ont acheté un pistolet de manière impulsive, en réponse aux discours de Jair Bolsonaro. «Lorsqu'il y a moins d'incitation, la tendance est à la baisse», assure Carolina Ricardo.
Au Brésil, pour obtenir le port d'armes, il faut avoir au moins 25 ans et présenter des certificats d'aptitude psychologique et de capacité technique, ainsi qu'une "déclaration d'absolue nécessité". "Cette déclaration est le plus gros mensonge au monde. Est-ce que j'ai besoin d'une déclaration comme celle-là pour acheter une voiture ?", s'insurge Rildo Anjos, militaire réserviste de 52 ans et instructeur de tir depuis près de 30 ans. "Pourquoi j'ai besoin d'une arme ? Pour protéger mon bien le plus précieux, ma vie", ajoute-t-il.
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Le tir à l'arc sportif est introduit au Brésil dans les années 1950 par Adolpho Porta, rentrant de Lisbonne à Rio en 1955 avec arcs, flèches, et un règlement de la Fédération internationale de tir à l'arc (Fita) en poche. Il diffuse le sport grâce au polyvalent Fluminense football club et crée la première épreuve la même année sur le stand de tir General Dutra à la Quinta da Boa Vista qu'il remporte avec une cible à 25 m. Peu à peu le sport sort des frontières de Rio pour se diffuser dans le Minas Gerais et l'Etat de São Paulo.
Historiquement, les premiers clubs à promouvoir le tir à l'arc sont : le Clube Municipal, le Fluminense football clube, le Clube carioca de tir, l'Andarai athletico clube, Le Clube de regatas Vasco da Gama et le Riachuelo tennis clube.
Il est primordial de respecter les mesures de sécurité lors de la visite d’un stand de tir au Brésil. Ne jamais pointer une arme vers une personne : Il est strictement interdit de pointer une arme à feu vers une personne, même si elle est vide.
Avant de vous rendre dans un stand de tir au Brésil, il est recommandé de vous informer sur les lois et réglementations en vigueur en matière de possession et de port d’armes à feu. Pour une première expérience au stand de tir au Brésil, il est recommandé de faire appel à un instructeur qualifié qui pourra vous guider et vous enseigner les bonnes pratiques en matière de tir. Assurez-vous également de vous familiariser avec le fonctionnement de l’arme que vous allez utiliser, et de respecter les consignes de sécurité en tout temps.
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