Le stand de tir de Païta est un lieu bien connu en Nouvelle-Calédonie, ayant récemment servi de point de repère lors d'événements tumultueux. En temps normal, il accueille des compétitions de ball-trap et sert de terrain d'entraînement pour les tireurs locaux.
Le championnat Down the line en ball-trap s'est déroulé récemment sur le stand de tir de Païta, attirant plus d'une cinquantaine de tireurs. Malgré un vent capricieux, les tireurs engagés dans le championnat de ligue de ball-trap ont réalisé de belles performances. Pour Fabrice Azzaro, l'un des sélectionnés pour les Jeux, l'objectif était de peaufiner la préparation pour les Jeux du Pacifique. L’équipe des Cagous est composée de Fabrice Azzaro, Kévin Lepigeon et Marion Roumagne. La touche féminine est apportée par Coralie Darthial. Classée septième au championnat de ligue, la licenciée du Pouembout Gun club s’apprête à jouer ses premiers Jeux. Elle confie, "Les garçons me disent qu'il faut être prêt pour le jour J du coup on essaye de se préparer doucement...".
En 2015, en Papouasie Nouvelle-Guinée, les Cagous avaient remporté l’or et l’argent, en individuel et en équipe. Cette année, il va encore falloir viser juste et tenter d’éliminer les 300 plateaux.
Dans un contexte de vives tensions en Nouvelle-Calédonie, la région de Païta a été le théâtre d'incidents graves. Un bruit d'hélicoptère a retenti une partie de la nuit au dessus de Païta Nord, où les gendarmes intervenaient pour rétablir la libre circulation, notamment sur la route du littoral. Des tirs d'armes à feu ont éclaté.
Un couple de Païta qui rentrait chez lui dans un lotissement du bord de mer, entre Tiaré et Naïa, a subi ce lundi soir un double caillassage. «On arrivait de Nouméa, raconte Anne-Marie, on est passés sous le pont de la voie express pour rentrer sur la route du littoral. Il y avait le feu. Tout à coup, ils ont été quatre ou cinq à sortir de la route qui mène au stand de tir, et à nous caillasser avec des pierres.»
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Anne-Marie a été blessée à la main et à l’épaule. Pour rejoindre l’hôpital, le couple, déjà engagé sur le chemin du bord de mer, doit faire demi-tour et repasser devant les agresseurs. «Les manifestants qui se trouvaient là avec des drapeaux nous ont dit qu’ils n’étaient pas avec eux, et qu’ils allaient nous escorter. J’y tiens, parce qu’ils nous ont protégés», continue Anne-Marie. Une voiture devant, une voiture derrière.
Mais le véhicule aux vitres déjà brisées est de nouveau pris pour cible par les mêmes caillasseurs, décrit-elle en ajoutant: «J’ai eu la trouille de ma vie.» C’est alors que son mari est touché à la tête, au cuir chevelu. Les pompiers de Païta vont tous les deux les soigner sous la guérite de bus située à la sortie du quartier Ondémia, où une équipe médicalisée devait prendre en charge le monsieur.
Pendant ce temps, les gendarmes mènent une importante intervention, appuyée par hélicoptère jusque tard dans la nuit, pour garantir la libre circulation sur cette fameuse route du littoral. L'artère dessert le foyer Sainte-Thérèse, les tribus de N’Dé et Naniouni et de nombreux lotissements.
Une intervention sous tension qui implique une soixantaines de gendarmes. Les militaires se font caillasser mais sont aussi la cible de tirs par arme à feu, expliqueront-ils ensuite. Trois tirs au total : un coup en l’air, et deux en direction des gendarmes. Heureusement, aucun blessé côté forces de l’ordre, qui parviennent à faire reculer les fauteurs de trouble jusque sur la route du littoral, avant de libérer la chaussée. On déplore par contre quatre victimes civiles de caillassage.
«Apparemment, nous avons affaire à des individus qui ont déjà agi ce [lundi] matin, en mettant en place un barrage à l’entrée de la route», décrit le premier adjoint au maire de Païta, Willy Gatuhau, présent sur place. Il évoque des pneus ainsi que des palettes, et des caillassages. «Le barrage a été levé après l’intervention d’un coutumier de la tribu de N’Dé, ajoute-t-il. Puis dans l’après-midi, ces individus, une trentaine, sont passés à la vitesse supérieure et sont montés sur la voie express.»
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L’élu signale également «un caillassage en règle» à la mi-journée, sur la route territoriale à hauteur de Port-Laguerre. Et «des pneus brûlés de part et d’autre de la RT1, au niveau du col de la Pirogue». Ce même soir, les pompiers de Païta sont également intervenus sur une fourgonnette incendiée au lotissement Bernard, dans le village de Païta. A noter que mardi matin, on pouvait circuler normalement sur la route du littoral.
Ces incidents s'inscrivent dans un contexte de crise plus large en Nouvelle-Calédonie. Des émeutes ont éclaté suite à une réforme votée par l'Assemblée nationale, mais rejetée par les indépendantistes. Ces violences ont entraîné des morts et des centaines de blessés. Le Haut-commissaire a fait état d'"échanges de tirs de chevrotine entre les émeutiers et les groupes de défense civile à Nouméa et Paita".
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