Le Tir National de Versailles (TNV) est un club plus que centenaire qui a une histoire riche. Le TNV reste un emblème du Tir dans l’hexagone, mais est aujourd’hui menacé de fermer ses portes définitivement.
C'est en 1875 que la Ville de Versailles a fait construire un Stand Municipal de Tir à l’emplacement actuel du Stand National de Tir de Versailles. Le 17 août 1876, la Municipalité de Versailles décide de fonder une société de tir et de préparation militaire qui prend le titre de “Société Versaillaise de Tir”, à qui elle confie son Stand Municipal. Le 15 novembre 1877, cette société devient “société civile de tir” sous le titre de “Le Tir de Versailles” puis est transformé en Stand National de Tir en 1924.
Le Stand National de Tir de Versailles occupe actuellement une superficie de 4 hectares, les constructions appartenant à la Fédération Française de Tir (FFTir). Il a été inauguré en 1928 par le Président de la République de l’époque, Monsieur Gaston Doumergue. En 1931, la société prend le nom de Tir National de Versailles pour assurer la gestion du stand. Depuis 1974, elle est reconnue d’utilité publique.
Ses buts statutaires sont le développement du tir sportif. Le TNV conduit une politique ambitieuse dans le cadre sportif avec un encadrement technique au sein de l’Ecole de tir Jeune et Adulte pour lesquels le TNV acquiert du matériel performant. Le TNV dans le cadre de sa politique sportive participe aux frais de tous ses compétiteurs.
Des administrations dépositaires du pouvoir régalien de l’Etat (Police - RAID, SRPJ,… ; Douanes ; Administration Pénitentiaire) ont également des conventions avec le TNV pour utiliser les installations pour leur entraînement. Le TNV est en effet l’un des seuls clubs d’Ile-de-France à disposer d’installations permettant d’accueillir la majorité des épreuves de compétitions de la ligue de la région (22 000 membres) : 14 pas de tir à 300 m, 9 à 200 m, 14 à 100 m.
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Plusieurs athlètes de renom sont issus du TNV:
Le château de Versailles souhaitant récupérer les terrains sur lesquels le TNV est implanté, le club doit déménager. Le projet est prévu sur le terrain militaire de Frileuse, à Beynes.
Mais les riverains ne l'entendent pas de cette oreille. « En revanche, nous ne souhaitons pas qu’il s’installe sur le terrain militaire de Frileuse », annonce d’emblée la présidente de l’association des habitants de la zone naturelle de la Maladrerie (AHZNM), Marie-José Jaouen, également conseillère municipale à Beynes. « On voit que cette décision a été prise d’un bureau de la préfecture. Ils se sont dit que mettre le club de tir sur un terrain de l’armée serait la solution la plus simple et sans incidence. Pourtant, ce choix entraîne de multiples désagréments », poursuit la présidente qui a appris le projet de déménagement du TNV en septembre.
L’inconvénient le plus important selon les riverains : les nuisances sonores. « Nous entendons déjà les manœuvres militaires, certes nécessaires dans le contexte actuel, mais avec le club de tir, ce serait toute la journée de 8h à 19h avec tous les calibres ! Sans parler des compétitions où en une journée, les tirs peuvent dépasser plus de 15 000 par jour… En ces temps troublés, cela engendrera du stress.
Un parking d’une centaine de places est également prévu. « Sur ce qui est pour l’heure une zone naturelle d’intérêt écologique faunistique et floristique. Ce projet serait une catastrophe pour l’environnement. Nous bénéficions d’un riche milieu naturel avec des pelouses calcicoles, ce qui est rare en Ile-de-France. »
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Ce qui fait également bondir l’association, c’est le financement de ce projet estimé pour l’heure à près de 4 millions d’euros. « Soit au total 1 400 000 euros financés par nos impôts ! » s’insurge la présidente. « Est-ce acceptable en ces temps de baisse de dotations de l’État aux communes et aux associations ? »
Créée en 1876, la Société de tir de Versailles, devenue Tir national en 1931, est en passe de connaître une nouvelle page de son histoire. Après bien des remous, les 1 600 adhérents devraient d’ici quelques années pouvoir s’entraîner sur un nouveau site, le terrain militaire de Frileuse, situé entre Beynes et Crespières.
C’est sur un terrain appartenant à la gendarmerie, près du centre d’entraînement des gendarmes d’élite, que les adhérents du TNV s’entraîneront bientôt, laissant vacant le terrain versaillais à la demande de son propriétaire, l’Établissement public du Domaine national de Versailles.
Le projet se veut aussi novateur et inscrit dans l’environnement local. Ainsi, les stands seront le plus couverts possible : 300 m couvert sur 50 m, 100 m couvert sur 25 m, 25 m couvert sur 12,5 m et 50 m réservé au 22LR couvert sur 12,5 m. « Tous sont insonorisés sol, plafond et murs avec des plaques de caoutchouc recyclé, une technologie innovante issue des sous-marins furtifs, précise le président du TNV. Au niveau sonore, nous serons encore mieux que le stand d’Aarrhus au Danemark, pourtant considéré comme une référence. »
Côté environnement, le TNV attend aussi les résultats d’une étude de la société Alisea sur la faune et la flore. Mais il est d’ores et déjà décidé d’installer les archers (une centaine) dans le haut du site, là où se trouvent des espèces protégées. De même un bassin de décantation est prévu pour limiter les conséquences du ruissellement des eaux de pluie sur le ru de Gally et « nous travaillerons sur la fréquentielle du nettoyage des buttes de tir.
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Outre ses 1 600 adhérents, le TNV est également central dans la formation et la compétition en Ile-de-France. Une école de tir encadrée par sept moniteurs diplômés accueille les jeunes de 9 ans et plus. Le site sera, comme celui de Versailles, un centre d’entraînement pour les forces de l’ordre.
Ce nouveau centre permettra ainsi aux 1 600 tireurs de poursuivre leur activité. Reste à savoir combien ils seront à suivre le TNV jusqu’à Crespières. À cette question, Bernard Collot semble confiant et répond : « Lorsque nous avons augmenté la cotisation de plus de 40 euros, nous n’avons pas perdu d’adhérents. »
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