De par sa situation géographique, Mutzig ferme l’accès vers Strasbourg en venant de Schirmek.
Il était capital pour l’armée US de capturer Mutzig afin de poursuivre son avance vers la capitale alsacienne, car la ville est entourée de montagnes impraticables aux forces motorisées.
Mutzig fut transformée en verrou par l’armée allemande.
Le fort Est est violemment bombardé par l’artillerie lourde américaine. Des pièces de 155 "Long Tom" furent utilisées pour tenter de venir à bout de la résistance des soldats allemands retranchés dans les casemates souterraines du fort "Feste kaiser Wilhelm II".
Ce fort avait été construit par les Allemands au début du siècle. Il appartenait à la ceinture fortifiée qui protégeait l’Alsace et la Lorraine et était le pendant des forts français du système "Serré de Rivière".
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L’aviation US pilonna le fort à deux reprises avec des bombes à retardement et incendiaires.
Après leur capitulation, les prisonniers allemands sont transportés en camion vers la cour de l’école, premier lieu de détention.
Plus "chanceux", ce nouveau contingent de prisonniers est emmené au camp de prisonniers. Il bénéficie d’un transport en camion. L’ensemble routier est formé par un tracteur Chevrolet 4X4 G7113 et d’une semi-remorque à ridelle en bois 7 Ton. Il est facile de s’imaginer les conditions de transport : debout, serrés les un contre les autres, exposés aux intempéries.
Les forces d’occupation allemande ont été boutées hors de la ville.
Les civils alsaciens profitent du désordre pour récupérer le mobilier laissé sur place. Cette scène se déroule dans le quartier Clerc. Aujourd’hui, ce quartier est toujours occupé par l’armée française.
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Mutzig est libéré.
Les services sanitaires réquisitionnent le quartier Clerc pour y installer le "EVACUATION HOSPITAL 59 ". Installation qui sera suivi par " 57 HR FIELD HOSPITAL UNIT ". Il semble que deux hôpitaux français, l’HÔPITAL D’EVACUATION 414 ET L’HOPITAL DE CAMPAGNE 425 aient fonctionné parallèlement aux les hôpitaux américains. La présence de l’hôpital de campagne 425 est confirmée par la présence d’un panneau indicateur de direction sur la photo n°8. Le véhicule présent sur la photo est un DUKW, version amphibie du GMC.
L’occupant dans sa retraite a abandonné ce train blindé. Il est présenté en gare de Mutzig aux civils. On y voit un wagon" Tragerwagen " portant une chenillette Lorraine 37L transformée en 15cm sFH13/1 (Sf) auf Geschuetzwagen Lorraine Schlepper (f) et équipée d’un canon de 15cm. La motricité du train est assurée par une locomotive blindée.
Les autres photos nous montrent des wagons blindés équipés de diverses pièces d’artillerie de 100 mm de type wz14/19P en tourelle d'origine polonaise et d'une pièce anti-aérienne monotube de 37 mm de type Rheinmetall AG. Le camouflage de l’ensemble a été réalisé au pistolet à peinture : macaronis marrons et verts sur fond jaune.
Composition du train blindé :
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Il possède une artillerie efficace, s'accompagnant d'une défense anti-aérienne en rapport avec la perte de la maîtrise du ciel par la Luftwaffe, renforcée par une infanterie embarquée de 118 hommes.
La locomotive Krupp était fabriquée à Essen, les wagons à Breslau par Linke-Hoffman.
Les combats ont cessé. Un flot ininterrompu de matériels traverse la ville. Sur cette photo, on aperçoit un attelage composé d’un tracteur de la classe 6x6, 6Ton et d’une remorque 16 Ton Full, Low Bed transportant un bulldozer Caterpillar D4 équipé d’une lame Dozer Le Tourneau C4.
Aujourd’hui, la place de la fontaine est devenue un lieu touristique.
Début décembre, les convois se succèdent les uns après les autres. Ils sont essentiellement composés de Jeep, d’half-track dont l’un tracte une pièce antichar, de Dodge, de chars Sherman.
La bataille d’Alsace semble gagnée. Strasbourg est libéré depuis le 23 novembre.
Dans moins de deux semaines, le troisième Reich lancera sa dernière offensive dans les Ardennes. Face à la pression subie, le commandement US envisagera un repli de ses troupes sur les contreforts des Vosges abandonnant Strasbourg à son sort.
Hélas, le martyr de cette région est loin d’être terminé.
En 1802 ou 1803, Jacques COULAUX, qui contrôlait déjà avec son frère Julien le site de Klingenthal, crée la Manufacture Nationale de Mutzig. Pendant quinze mois, on s'affaire sans que beaucoup d'armes à feu ne sortent et il faut attendre 1804, alors que la Manufacture est devenue Impériale, pour que la production démarre vraiment et finisse par atteindre 1000 armes par mois. Cette production sera maintenue jusqu'en 1806, puis elle va peu à peu être augmentée pour atteindre les 2000 armes par mois en 1810.
Entre 1804 et 1814, Mutzig va produire 242 739 armes, parmi lesquelles 9 275 carabines (?) et 614 pistolets.
En 1834, au décès de Jacques COULAUX, c'est Julien qui reprend les rênes, puis en 1842, le fils de ce dernier, Charles-Louis COULAUX.
En 1867, la dernière grosse commande militaire sera enregistrée avec 180 000 fusils Chassepot à fabriquer. En 1870, le parc des machines est transféré à St-Etienne et la plus grande partie des ouvriers doivent se retrouver une activité.
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