Avoir un bon rendu sur une TV ou un écran d'ordinateur est important. Il est dommage d’investir dans un matériel de qualité (parfois très cher) et de ne pas en profiter pleinement.
Pour retoucher, imprimer ou faire imprimer ses images, travailler sur un écran calibré est devenu indispensable. Parmi les acteurs sur ce marché, on retrouve Datacolor et X-Rite, avec des produits très proches. Ici, nous avons testé la sonde i1 Display Pro de X-Rite, l’une des sondes professionnelles les plus réputés sur le marché à un prix raisonnable.
La première question que l’on peut se poser, c’est pourquoi utiliser une sonde pour son écran d’ordinateur ? La réponse est simple : pour que l’image que vous voyez à l’écran se rapproche au maximum de l’image capturée (le fichier numérique enregistré). Une sonde de calibrage (ou étalonnage) va permettre de choisir et fixer les réglages optimaux pour des conditions de travail adéquates en créant un profil ICC basé sur les mesures faites par cette sonde.
La sonde i1 Display Pro est l’une des références chez X-Rite. Cette sonde permet de calibrer un écran ainsi qu’un vidéoprojecteur. Dans notre test, nous nous attarderons uniquement sur le calibrage d’écran. Il est également possible d’utiliser cette sonde pour calibrer les tablettes ou mobiles avec l’application ColorTRUE.
La sonde est constituée de deux parties amovibles : le colorimètre et un socle amovible qui permet de protéger la lentille de la sonde et sert également à mesurer la lumière ambiante lors de l’étalonnage en plaçant le diffuseur devant.
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Le colorimètre - l’élément qui permet de faire les mesures - dispose de trois canaux RVB et est doté d’un système optique en verre organique pour une précision et une longévité améliorée.
Le logiciel de X-Rite, i1Profiler, permet de caractériser l’écran et de créer un ou plusieurs profils ICC que l’ordinateur utilisera lorsque cet écran est branché. Généralement, on vise un gamma cible de 2,2.
Ce mode de base permet également de contrôler l’éclairage ambiant de votre poste de travail, qui influence l’aspect des couleurs affichées sur l’écran. Par exemple, selon que votre éclairage soit chaud ou froid, très lumineux ou peu lumineux, votre écran n’aura pas le même rendu et le calibrage devra compenser.
Une fois ces choix effectués, le logiciel réalise une mesure de 118 patchs de couleurs, ainsi qu’un ajustement de la luminance et des contrastes.
Cette sonde, destinée notamment aux photographes professionnels à la recherche d’un outil complet, dispose aussi d’un mode utilisateur avancé.
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Ensuite, il est possible de choisir les paramètres du profil par défaut et surtout la taille du jeu de patchs de couleurs pour la caractérisation. De 118 par défaut, on peut choisir 211 ou 462 patchs de couleurs à mesurer, avec la possibilité d’ajouter des couleurs d’accompagnement ou une image pour encore plus de précision.
Pour les utilisateurs fréquents du logiciel, il est possible de sauvegarder sa procédure, afin de ne pas avoir à choisir à nouveau les réglages lors de chaque réétalonnage. Plusieurs procédures (DCI P3, ITU-R Rec. BT709, NTSC, PAL SECAM, Rec.
Afin de s’assurer de la précision des couleurs de son écran au fil du temps, un mode d’assurance qualité est proposé dans i1Profiler. Ce rapport permet de connaître la différence chromatique via le deltaE moyen, l’écart-type de la valeur deltaE et le deltaE maximal.
Pour l’étalonnage, la mesure se fait au centre de l’écran. Mais qu’en est-il des résultats sur les zones périphériques ? C’est ce que la procédure de test d’uniformité de l’écran permet de connaître.
Ce réglage permet de mieux apprécier l’uniformité de la dalle de votre écran. Une tolérance de 10% est réglée de base, et si une zone indique des mesures plus éloignées de 10%, elle devient rouge dans le tableau de résultats, ce qui indique que votre écran n’est pas homogène dans sa restitution de la luminosité ou des couleurs.
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Nous avons testé la sonde i1Display Pro sur le DELL U2515H, un écran IPS de 25 pouces. En réglages d’usine, la sonde mesure pour l’écran un deltaE de 4,36. On remarque que le DeltaE moyen est de 2,14. Mais quand on regarde les 24 patchs de couleur, certains ont un DeltaE bien plus élevé, comme le patch 7 (vert) qui est à 5,01, et même le patch 23 (bleu) qui est à 6,67.
La sonde est facile à utiliser, grâce notamment à un logiciel iProfiler bien conçu, complet et offrant des conseils et explications claires. On est loin du charabia technique que certains services peuvent offrir, le tout en français ! Nous avons particulièrement apprécié le mode de base pour les néophytes ainsi que le mode avancé pour les photographes cherchant à calibrer au mieux leur écran.
Cette sonde, en plus de l’étalonnage, permet la mesure de la lumière ambiante, offre une fonction Flare Correct pour corriger les lumières parasites et reflets à la surface de l’écran en augmentant la luminance. Sur ce point, une casquette sur l’écran est recommandée.
Le logiciel i1Profiler permet depuis sa fenêtre principale de caractériser un écran ou un vidéo projecteur dans deux modes utilisateur : "De base" et "Avancé". Selon le mode choisi, les options seront plus ou moins nombreuses.
Il suffit de cliquer dessus (1) et la fenêtre se déplacera automatique dessus. Ensuite (1bis), choisir le type de technologie d'éclairage de votre écran si le choix par défaut donc automatique n'est pas correct. Ce choix permet au logiciel de choisir la matrice couleur qu'il va utiliser pour réaliser un calibrage parfait ! Il s'avère qu'avec de très nombreux écrans, ce choix n'a aucune incidence sur la qualité du calibrage et donc sur les Delta E. En tous cas, après essais, je n'avais jamais remarqué de différence de calibrage en modifiant ce critère jusqu'à la version 1.5.6 d'i1Profiler. Il en est allé tout autrement quand j'avais installé la version 1.6.1 et notamment sur le premier écran que j'ai essayé depuis cette mise à jour. Pourquoi et comment choisir ? La matrice couleur sur laquelle se base le profil de votre écran n'est pas la même. Il peut donc réellement y avoir des différences de calibrage visibles sous la forme d'une dominante. La technologie CCFL est la plus répandue dans les anciens écrans plats puisqu'il s'agit d'une technologie "type néon". En revanche, de plus en plus d'écrans sont fabriqués avec de nouvelles technologies à base de LED, blanches ou RVB.
Les options de calibration avancée permettent de choisir un très grand nombre d’options (trop si vous n’êtes pas spécialiste) le point blanc de l’écran ainsi qu’une valeur fixe de luminosité. Ces 2 notions sont importantes si vous voulez faire du tirage sur papier Fine art coton ou baryté avec des profils dédiés et des simulations de rendu à l’écran.
Choisissez le mode avancé et cliquez dans la colonne de droite sur « Affichage » > « Caractérisation »? Normalement le logiciel ne se trompe pas, mais si le manuel ou le site web de la marque de votre écran mentionne autre chose que ce qui est indiqué alors sélectionnez le bon paramètre dans le menu déroulant. Sur les écrans haut de gamme, le rétro éclairage est aujourd’hui fréquemment par LED sans autre précision sur les sites ou les manuels.
Pour faire simple, le réglage du point blanc va affecter la façon dont votre écran affiche les blancs de référence. Là tout dépend de votre usage : si vous faites beaucoup de tirage photo, sur papier coton notamment un point blanc « neutre » de 6500° K risque de vous faire corriger trop jaune. Un réglage de 5500° à 6000° K est conseillé. Si votre usage est plutôt internet alors entre 6200 et 6500° K donne de bons résultats.
Parmi les différentes valeurs cibles que l’on choisit avant de lancer le calibrage de notre écran il y en a une qui est particulièrement importante même si cela peut seulement relever d’une convenance personnelle : le choix de la température de couleur du point blanc (TC). Pour un pro de la retouche photo qui possède un écran haut de gamme (Eizo ou Nec le plus souvent) ainsi qu’une cabine de visualisation de ses tirages (calée sur 5000 K donc le fameux D50), la question ne se posera pas. Il faudra viser 5000K et vous pourrez choisir l’un de ses deux colorimètres même si la « logique » veut que vous choisirez la seconde. Dans cet article, je ne me place pas d’un point de vue absolu - ce qu’il faudrait faire pour respecter une quelconque norme ISO - mais d’un point de vue plus pratique.
Pour un photographe amateur ou professionnel qui tirent lui-même ses tirages, la question est, selon moi, pertinente. Pourquoi ? Un retoucheur pro travaille presque tout le temps sur des fichiers qui vont être imprimés chez l’imprimeur donc sur une presse offset. Or chez ceux-ci, toutes les normes européennes sont très claires : la chaîne graphique doit être calée sur l’illuminant D50. Selon mon expérience de photographe, je note que les tirages ne finissent jamais dans une cabine de visualisation à 5000 K mais sur nos murs ! Or ils sont éclairés dans la journée par des lumières à la température de couleurs très changeante et le soir par nos chères lampes au mieux halogènes, au pire par ces « saloperies » de lampes basse consommation (Ah oui, c’est bon pour la planète, pas pour nos yeux, mais pour la planète !).
Tout d’abord objectivement - Les écrans bas ou moyen de gamme sont, par construction, calés sur une TC de 6500K… ou plus. Et ils n’aiment pas du tout être calibrés à 5000 K. Ils deviennent alors jaune et non chaud comme ils devraient. Il suffit de mettre côte à côte un écran haut de gamme (conçu pour être calibré à 5000K) et bas de gamme pour voir la différence, flagrante. Puisque la grande majorité des écrans que les photographes vont s’acheter sont des écrans bas ou moyen de gamme pour des raisons de budget notamment, la question se pose alors de savoir à quelle TC il faut les calibrer?
Maintenant, subjectivement… Personnellement, j’aime beaucoup choisir une TC autour de 6000K. Sur ce type d’écrans, cela me semble ni trop chaud ni trop froid et cela durant toute la journée et toute l’année. A certains moments de la journée l’écran semble un poil chaud - mais seulement un poil - mais il sera parfait le soir par exemple. A 6500K, je trouve souvent que c’est trop froid pour moi et si vous comparez votre tirage le soir, à l’éclairage artificiel, vous aurez un trop grand écart. Autour de 6000 K, je trouve que le compromis est acceptable en moyenne toute la journée. Comme compromis à la maison, je choisis 5800K sur mon Quato et mes deux HP 23Xi. J’aime beaucoup. J’aime beaucoup les MacBook Pro et les iMac vers 6000K. Je vous invite donc à faire vos propres essais car les goûts et les couleurs ne se discutent pas.
Mon conseil sur le choix du point blanc ! L'illuminant D50 et D55 ne passent que sur les écrans haut de gamme EIZO et NEC, nativement en D50 ou D55. Sur les autres écrans, ils seront franchement jaunâtres.
Là aussi la quantité de réglages offerte par la sonde i1 display Pro est impressionnante. il s’agit de l’écart maximal de contraste pouvant être affiché par votre écran. Pour un usage courant et mixte, choisissez natif.
Cette fenêtre n’apparait qu’en mode avancé. dans la fenêtre suivante, on vous demande de choisir entre un grand ou un très grand nombre de patchs de mesure. Pas beaucoup d’intérêt.
C'est ici que vous pouvez choisir le nombre de patchs colorés qui vont défiler devant la sonde. Plus il y a de patchs et plus, a priori, le profil ICC sera précis. Mon conseil pour choisir le nombre de patchs colorés ! Une grande qualité de cette sonde est la vitesse avec laquelle elle mesure les patchs : impressionnante ! Donc pourquoi ne pas choisir le grand nombre de patchs une fois toutes les quatre semaines ? Cela dit, je n'ai jamais vu d'écart entre ces options au final.
Si vous avez oublié de retourner l’étrier qui protège les filtres un écran vous le rappellera. la sonde i1 display Pro commence par une mesure de la luminosité et du contraste et si celle-ci est différente de la valeur que vous avez sélectionnée à l’étape précédente (luminance), elle va vous demander de régler physiquement votre écran via les touches de l’OSD (réglage matériel de votre écran = touches en bas ou sur le côté). Une fois ses mesures effectuées, la sonde i1 display Pro va créer un profil d’affichage.
Mesure les lumières parasites sur les écrans réfléchissant afin d'en adapter le contraste.
Comme il est dit, cela permet ajuster le profil en fonction de la lumière ambiante par une mesure régulière de celle-ci après le calibrage. Mon avis sur le contrôle actif de la luminosité de la pièce ! Si la fonction a une réelle influence visible, je trouve que celle-ci, notamment en température de couleur, est très prononcée et qu'il devient très compliqué d'équilibrer plusieurs écrans ensemble. À ce jour, je conseille surtout avec un seul écran et seulement si vous n'avez pas d'éclairage fluo compact.
Caractéristique | Description |
---|---|
Type de sonde | Colorimètre |
Nombre de canaux | 3 (RVB) |
Type de filtre | Verre organique |
Logiciel | i1Profiler (ccProfiler, Calibrite Profiler) |
Modes d'utilisation | De base, Avancé |
Fonctions supplémentaires | Mesure de la lumière ambiante, Flare Correct, Test d'uniformité |
La sonde i1Display Pro est un outil polyvalent. Il peut être utilisé sur un écran d’ordinateur (et générer un profil ICC), une TV (Plasma ou LCD), un projecteur, ou encore un mobile. Ce petit boitier offre de nombreux avantages et malgré son jeune âge, il est devenu rapidement populaire grâce à un capteur performant, une suite logicielle bien fournie et à son prix (pas trop excessif par rapport au marché).
Le calibrateur i1Display PRO correspond au calibrage écran de niveau professionnel destiné aux photographes, graphistes et professionnels de l'image les plus exigeants.
Pour ce qui est du calibrage d’écran, je peux dire que j’ai été bluffé par le produit i1Display Pro et son logiciel. Le tout est vraiment complet et j’ai bien aimé le guide pas-à-pas, le test de l’éclairage ambiant, la procédure d’assurance qualité ou encore le test de l’uniformité d’un écran.
Autre gros avantage, l’outil est flexible… il peut être utilisé dans différents environnements et sur différent matériel (écran d’ordinateur, Plasma, OLED, projecteur…). Mais ce dernier point est aussi un inconvénient. Même s’il est vraiment très intéressant de pouvoir l’utiliser sur son téléviseur ou avec son projecteur, il lui manque quelques fonctions. Tout d’abord, la source est unique. Les mires ne sont présentes que sur le logiciel (OS X ou Windows) et nécessitent donc de brancher son ordinateur sur la TV. Or, il aurait été intéressant de pouvoir lancer les mires depuis un lecteur multimédia, un lecteur Blu-Ray, etc. Le mode pas à pas n’est pas adapté au débutant… mais l’expert pourra toutefois y trouver bien de l’intérêt.
Donc pour terminer, c’est un produit que je recommande… La sonde est performante et le logiciel plutôt efficace même s’il n’est pas facile à prendre en main.
En résumé, la nouvelle solution X-Rite est à la fois élégante, rapide et fonctionnelle (étalonnage écran, vidéoprojecteur, mesure de la luminosité ambiante). Toutefois, couplée au logiciel i1 Profiler, celle-ci n'apporte rien de nouveau au niveau des gamuts écran obtenus. Sur notre écran de test (Dell 2709wb) sans réglage automatique (ADC), l'étalonnage reste d'ailleurs peu convaincant en l'absence de réglage manuel du point blanc. En revanche et en activant le mode ADC (le logiciel pilote directement les réglages de l'écran), les résultats sont nettement plus probants, mais finalement très proches de ceux obtenus avec d'autres solutions.
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