L’association du Cercle St Georges a été créée en 1923, sous la présidence de Georges Goerg et son drapeau inauguré en 1924. De tout temps, ces deux associations ont fonctionné comme entités jumelles : la Maison des Œuvres de Marckolsheim gérait le bâtiment et le Cercle Saint-Georges chapeautait les sections ou activités.
La première pierre de la Maison des Œuvres (MdO) a été posée le 2 juin 1925 et l’inauguration a eu lieu le 20 septembre de la même année, grâce à l’engagement de nombreux paroissiens bénévoles à travers des dons en argent et en matériel. Le président fondateur de la MdO était le Dr Robert Antoine Brickert. L’abbé Paul Moser, vicaire, a été le grand instigateur de cette aventure, avec le soutien du recteur Jules Wetzel.
Plusieurs activités furent lancées avec succès : le théâtre alsacien, la Clairon (fanfare) und Turnsektion (gymnastique), l’athlétisme, le basket, l’ Arbeiterinenverein (Mouvement des jeunes travailleuses), les Junglings - Manner et Frauenverein ...
Marckolsheim a été une terre de facteur d'orgues : Antoine Herbuté, aubergiste du lieu, a en effet réussi à construire entre 1829 et 1846 une bonne dizaine d'instruments neufs, et effectua de nombreux entretiens conséquents. Or, il faut le reconnaître, la facture d'orgues française avait pris un retard conséquent sur le reste de l'Europe après la Révolution. Ce deuxième quart du 19ème siècle connut une demande très forte en orgues neufs, telle que les ateliers Stiehr et Callinet ne pouvaient pas tout fournir.
Alors que l'on commençait à maîtriser les souffleries efficaces et performantes et des architectures innovantes, l'Alsace continuait à construire des orgues sensiblement de la même façon qu'au 18ème (mais où les Salicionaux remplaçaient les Tierces). Et s'en satisfaisait : soufflets cunéiformes, pédaliers de 18 notes, absence de tirasses ne posaient pas de problème. On levait même les bras au ciel dès que quelqu'un évoquait un troisième manuel.
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Du coup, il devenait possible, pour un amateur très motivé, de "se lancer" dans le métier. Et ce malgré le début des contrôles tatillons d'une Administration omnipotente. "Malgré", ou peut-être "grâce" ?
Il ne reste rien de l'orgue qu'Herbuté construisit pour Marckolsheim. Il fut pratiquement reconstruit par Stiehr, puis par Martin et Joseph Rinckenbach. Et ce qu'il en restait disparut dans les flammes en 1940. Mais, une fois de plus, on ne peut s'empêcher de penser que la dynamique produite par les orgues disparus contribue à l'élaboration d'un patrimoine vivant de qualité.
En 1748, on voulut acquérir un autre orgue d'occasion. C'est Jean-André Silbermann qui avait eu vent de l'affaire. Ste-Foy. C'est parce que là-bas, un orgue neuf avait été construit par le fameux le frère Lai d'Ebersmunster. Il précise qu'il s'agissait de l'ancien instrument de Hermolsheim (que Johann Georg Rohrer était en train de remplacer par un neuf). Il est probable que les Récollets l'avaient déjà acquis d'occasion, et l'instrument avait donc sûrement "beaucoup vécu".
En 1792, Marckolsheim faillit participer au trafic d'orgues confisqués aux congrégations religieuses par la Révolution. En janvier de cette année, on envoya en effet quelqu'un à une grande vente, à Colmar, où des orgues "au nombre de 8 ou 9, seront sans doute vendus à un prix modique".
On ne sait pas si un orgue réquisitionné fut acheté, mais il est sûr que Marckolsheim disposait d'un instrument en état de marche en 1808, car on connaît le nom de son organiste : François-Joseph Wassner.
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En 1834, l'instrument, dont on ignore si c'était celui de Sélestat ou un autre acquis pas la suite, fut réparé par Antoine Herbuté, qui, rappelons-le, est un "enfant du pays". Cette réparation, conséquente, est d'ailleurs curieuse, quand on sait que l'édifice allait être reconstruit deux ans plus tard.
En 1842, c'est fort logiquement l'aubergiste-facteur d'orgues de Marckolsheim, Antoine Herbuté, qui a réalisé un instrument pour la (grande : 55m x 22m) église achevée en 1839, et dont les plans étaient dus à Frédéric Kuhlmann. L'architecte rédigea un projet d'agrandissement de l'orgue avec construction d'un buffet monumental s'accordant avec l'architecture de l'église néo-classique (la plus grande construite par cet architecte). Le ministre de l'intérieur approuva ce projet le 5 juillet 1839 (8600 francs).
Les plans sont perdus, mais le devis, conservé, nous offre la description complète du buffet : le buffet du grand-orgue était traité de manière identique que celui de Grendelbruch (projet initial de 1829), avec un avant-corps à colonnes et un fronton central. Un ajustement sommital au-dessus du fronton devait recevoir un cadran d'horloge. Le buffet du positif était de la même architecture, sans fronton, identique à celui de Sermersheim.
En 1854, il y eut une réparation, probablement par Sébastien Thomann, d'Illheuseren. Que l'on vit travailler à Guewenheim. Dès 1858, c'est cette fois à la maison Stiehr que l'on demanda de réparer l'instrument. Le prix correspondait au remplacement de la soufflerie, de la mécanique et des sommiers.
Ce qui ne laissait de Herbuté que la tuyauterie et le buffet... Ce travail fort conséquent a été commenté comme étant ce qu'il fallait à cet orgue "pour le rendre jouable". Cela sous-entend que l'instrument de Herbuté ne l'était pas. Mais il faut noter qu'il était l'aboutissement d'un projet fort chaotique, qui avait commencé par la construction d'un buffet destiné à abriter la partie instrumentale de l'ancien instrument.
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En même temps, Kuhlmann, qui agissait en maître d'oeuvre, avait été remplacé par Antoine Ringeisen. Or, il est probable que ce dernier, que l'on sait très à l'aise avec les orgues, a significativement relevé le "niveau d'attente". En particulier, il demanda un buffet en chêne, et pas en sapin. Dommage... c'est par là qu'on avait commencé !
Il y eut encore une réparation 1894, par Joseph Antoine Berger, le successeur des Callinet à Rouffach. L'orgue fut reconstruit en 1914 par Martin et Joseph Rinckenbach. On sait très peu de choses de cet opus 149 de la maison d'Ammerschwihr. Précédent celui de Muespach, ce devait être l'avant-dernier orgue Rinckenbach construit avant le conflit mondial.
Cette fois, Marckolsheim avait acquis du vrai "travail de pro". L'orgue fut totalement détruit par faits de guerre le 10/06/1940, avec l'édifice, ainsi que l'horloge, qui était l'opus 1 de Jean-Baptiste Schwilgué (1813). Il en reste peut-être quelques tuyaux : dans les années 30, le positif de la chapelle Ste-Odile du Mont Ste Odile a vu sa tuyauterie manquante complétée, chez Roethinger, par des éléments de stock, dont on dit qu'ils venaient de Marckolsheim.
Incendiée au cours du conflit, l'église fut totalement rasée pour faire place à un "projet urbanistique" issu des délires de l'administration nazie. Il y eut par la suite une église provisoire (le bâtiment est toujours là : c'est la salle des fêtes de la rue Poincaré).
Ce n'est qu'en 1961 qu'Albert Horn et Auguste Sigrist construisirent le bel édifice actuel. On y replaça la Vierge à l'enfant (15ème), les fonts baptismaux romans (12ème), et (à la fin du siècle) la fameuse statue de Saint-Georges (1913) qui ornait le fronton de l'ancien édifice.
En 1965, Georges Emile Walther (manufacture Muhleisen) construisit l'orgue actuel, qui a été inauguré par Michel Chapuis le 06/06/1966. En 1960, la maison Muhleisen était devenue une SARL dont les principaux associés étaient MM. Ernest Muhleisen et Georges Emile Walther. Gaston Kern faisait encore partie de l'entreprise.
L'orgue de Marckolsheim est contemporain de celui d'Ingwiller, église protestante. Avec ses 27 jeux sur deux manuels et pédale, l'instrument présente de nombreuses caractéristiques communes aux orgues de l'époque : transmission mécanique, buffet autoporteur de grandes dimensions, architecture interne "à la Dom Bedos", sommiers à gravures et composition conçue pour faire la part belle au répertoire classique et aux pièces contrapuntiques.
Les "référents" du monde de l'Orgue étaient alors Marcussen, et, au moins en Alsace, Michel Chapuis.Mais, d'un autre côté, cet instrument n'est pas un néo-baroque "mainstream" : il est doté d'un second clavier expressif et d'une Unda maris.
Il y eut un relevage, par la manufacture Muhleisen en 1992, et l'harmonisation fut retouchée. L'instrument a été relevé en 2016 par Richard Dott.
Grand-Orgue, 56 n. Récit expressif, 56 n. Pédale, 32 n. La console en fenêtre. Console en fenêtre frontale, fermée "en portes de cave" (inclinées). Tirants de jeux de section ronde à pommeaux munis de pastilles blanches, disposés en deux fois deux colonnes de part et d'autre des claviers. Claviers blancs, à frontons légèrement biseautés. La pédale basculante d'expression est placée en position centrale.
Commande des tirasses et de l'accouplement par pédales-cuiller à accrocher, en fer forgé, disposées à droite de l'expression ; "Tir / G.O." (I/P), "Tir / Réc." (II/P), "Réc. E. La plaque d'adresse. à plis. En majorité coupée au ton, mais quelques entailles d'accord, surtout dans les basses. Bourdons à calottes mobiles.
Le grand-orgue est logé au centre, derrière la façade, il est diatonique. Au récit, la Cymbale 4 rangs est sur la première chape (arrière, côté accès), et devant le Cromorne. La pédale est aussi diatonique, puisque logée dans les côtés du buffet (où la façade est en cuivre). Détail des Chamades.
L'acoustique du lieu, très réverbérante, ne rendait pas le travail d'harmonisation facile, surtout quand l'objectif est d'assurer une bonne lisibilité à la polyphonie. C'était donc un véritable tour de force de rendre cet instrument aussi attrayant. C'est vrai aussi bien depuis la nef que depuis la console (le côté "enveloppant" de l'acoustique étant cette fois à compter parmi les avantages).
Bien sûr, il y a l' "ambiance" : l'architecture spacieuse, à la fois impressionnante et respectueuse de l'humain, un éclairage particulièrement réussi. Et il y a aussi la silhouette des chamades, parfaitement à l'aise dans leur rôle de "canons de la paix" ; elles sont déjà très sonores - par leur promesse - quand elles ne jouent pas. Et sont plutôt du genre qu'on ne tire que quand on a sorti tout le reste ; d'ailleurs, il n'y a pas de Cornet.
Les années 1960, une époque de recherches, donc de tâtonnements, ont produit le pire comme le meilleur. Le meilleur, et c'est logique, était atteint dans le "100% neuf". L'instrument est particulièrement à l'aise dans les pièces contrapuntiques, et dans le répertoire contemporain. Ce qui, finalement, est peu courant, les années 60-80 ayant souvent préféré le répertoire classique français.
Cet instrument compte assurément parmi les plus agréables à jouer et à entendre laissés par la seconde moitié du 20ème siècle.
29/05/2016 : Inauguration, avec Marc Baumann et Iwona Karasinska-Schlair. Oeuvres de Haendel, J.S.
Le soleil était au rendez-vous, les bénévoles du monde associatif et sportif et les familles également, hier toute la journée sur le complexe sportif de la cité du loup. Dès 10 heures, des enfants couraient partout allant, sous la surveillance des parents, d’un stand à un autre, pour découvrir, tester l’activité sportive qui va les occuper une partie de la prochaine année.
Le dojo abritait les bénévoles du judo, du jutjisu, de la boxe française et de la boxe thaï et du tir, alors qu’en extérieur, pieds nus dans l’herbe, les membres...
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