Premier film de Carlo Croccolo, Sartana, pistolet pour 100 croix est un western italien fauché et dénué d’intérêt, si ce n’est lors de quelques séquences bis qui raviront les amateurs de cinéma déviant.
Un pistolero sinistre et sans pitié, connu sous le nom de Sartana, protège une jeune femme des assassins des membres de sa famille.
Contacté par sa sœur qui lui annonce l'assassinat de leur père, le jeune Jimmy se lance aux trousses des tueurs. Mais il est rapidement découvert et abattu. Sartana, un cowboy solitaire, découvre son corps et le ramène à sa sœur, une belle Irlandaise prénommée Jessica. Cette dernière lui présente Tom, son fidèle serviteur, habile lanceur de couteau. Elle souhaite payer Sartana pour venger son père et son frère. Il accepte, espérant également retrouver ceux qui ont tué ses camarades de régiment plusieurs années auparavant. Ils sont loin de se douter que les meurtriers appartiennent au gang de la terrible et impitoyable Jenny...
Acteur plutôt spécialisé dans la comédie depuis la fin des années 40, Carlo Croccolo se pique de mise en scène au début des années 70. Ainsi, on le retrouve à la tête de deux westerns qui ne comptent pas parmi les meilleurs du genre.
Déjà sur le déclin en ce début des années 70, le western rital succombe peu à peu aux assauts de la parodie et des productions de plus en plus fauchées. Tourné dans les studios De Paolis à Rome, Sartana, pistolet pour 100 croix n’a jamais le charme des œuvres situées dans le désert espagnol d’Almeria.
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N’appartenant même pas à la série officielle des Sartana, le long-métrage met donc en scène un certain Santana (dans la version italienne) incarné de manière monolithique par Tony Kendall. Celui-ci est mu par une vengeance envers un personnage qui s’avère également au centre d’une expropriation contre la veuve jouée par Marina Rabissi, par ailleurs la compagne du réalisateur à la ville. Le début du film est assez confus, marqué par un montage heurté qui semble incapable de présenter correctement les personnages principaux.
De manière assez étrange, c’est lorsque le film abandonne tout scénario - car l’intrigue se résume à la traque d’un méchant par le héros - qu’il devient un peu plus intéressant. Effectivement, rapidement conscient des limites de son histoire, le cinéaste Carlo Croccolo s’autorise quelques pas de côté bien déjantés qui sont l’apanage d’un certain cinéma bis de l’époque. On apprécie donc la multitude de fusillades dantesques, mais aussi des dérapages sadiques comme cette séquence où l’héroïne se voit dévêtue à coup de fouet par l’étonnante antagoniste mexicaine interprétée par l’inquiétante Monica Miguel (dont le charisme lui a permis de devenir une icone des télénovelas mexicaines). De même, la présence d’un sidekick de couleur - le très juste Ray Saunders - ainsi que la volonté de féminiser l’antagoniste principal confère une petite touche d’originalité à un produit pourtant très prévisible sur le plan strictement narratif.
En ce qui concerne le jeu des acteurs, on signalera surtout la justesse de Monica Miguel qui paraît très à l’aise. Les autres sont plus anecdotiques, jusqu’à Carlo Croccolo qui s’est réservé un rôle comique aussi récurrent qu’inutile et lourd. Il semble ici succomber à l’appel du western parodique alors que le reste du métrage paraît bien plus sérieux.
Malgré ces quelques fugaces échappées bis, Sartana, pistolet pour 100 croix est loin d’être un incontournable du genre.
Sorti tardivement en 1974 en France, Sartana, pistolet pour 100 croix a été distribué uniquement en province par la société Univers Galaxie, avant de totalement disparaître de la circulation dans notre pays où il n’a jamais été édité sur support physique. Film inédit à Paris. Distribué en province par Univers Galaxie.
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