L'armée française intègre un peu plus de 900 tireurs d’élite dont 500 tireurs d’élites longue distance (TELD) répartis sur ses 3 corps : armée de terre, de l’air et Marine. D’autres unités d’élite de la police ou de la gendarmerie comme le GIGN ou le RAID intègrent aussi ces snipers d’exception. Devenir tireur d’élite au sein des forces armées nécessite d’avoir été sélectionné parmi les meilleurs.
L’armée regroupe deux grandes catégories de tireurs : les tireurs de précision et les tireurs d'élite (TE) ou tireurs longue distance (TELD). Les TE sont regroupés en sections et au sein des compagnies d’éclairage et d’appui (les CEA). Ils sont détachés dans les différentes compagnies en fonction des besoins sur le terrain. Les TELD peuvent aussi appartenir aux unités de forces spéciales.
Les missions des tireurs d’élite sont plus ou moins longues, de plusieurs heures à plusieurs jours et souvent dans des zones d'opération à l’étranger. Le métier de tireur d'élite ne se limite pas seulement au simple fait d'appuyer sur la gâchette d'un FRF2 et de PGM pour neutraliser des cibles longue distance. Changer d'emplacement après chaque tir.
Devenir tireur d’élite implique de posséder des softs skills propres aux soldats d'exception car ils doivent faire preuve d'adaptation à leur environnement. Cela suppose parfois de savoir faire preuve de rusticité c'est-à-dire de pouvoir résister à des conditions particulièrement austères. Ensuite ils devront aussi faire preuve de calme et de patience car une grosse partie de leur mission consiste à planquer et observer. Bien sûr, l'autonomie et le sens de l'initiative seront aussi importants car une fois en mission, c'est à eux de trouver le bon poste de tir. Enfin la réactivité, la maîtrise de soi et la concentration seront cruciales au moment d'utiliser son arme pour atteindre une cible.
En parallèle, devenir tireur d’élite suppose de posséder de solides connaissances techniques par exemple en topographie mais aussi dans le maniement des armes à longue portée comme le PGM Hécate II ou le HK 417, le SCAR ou le Accuracy-338 LM pour les membres du GIGN. Il sera important de connaître l’arme en elle-même, les munitions, la lunette de visée mais aussi le bipied, indispensable pour des tirs à distance.
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La vie de tireur délite n'est pas de tout repos. Si vous souhaitez embrasser une carrière de sniper, sachez que vous allez devoir vous armer d'une extrême patience car, avant de tirer et de remplir votre mission, vous serez susceptible de rester en mode observation pendant de très longues heures. Pour tenir le coup, un entraînement physique de haut niveau est indispensable. Votre condition physique doit être irréprochable car, en mission, vous allez rester en position statique très longtemps pour fixer votre cible. Bien entendu, votre acuité visuelle doit être parfaite. Vous devrez faire preuve d'une grande capacité de concentration mais également d'un sens aigu de l'analyse pour récolter le plus d'informations et de renseignements possibles sur la situation, de manière à les transmettre clairement à votre hiérarchie. Le métier de tireur d'élite est particulièrement stressant et dangereux. Dans les zones de guerre, votre vie même est susceptible d'être mise en jeu à la moindre erreur. De vous, dépendront aussi la réussite d'une mission et la survie des soldats sur le terrain. Vous devez avoir le sens du devoir et des responsabilités chevillé au corps. Réactivité, sang froid et efficacité doivent être vos maîtres mots.
Avant de devenir tireur d'élite, il est nécessaire d’intégrer un corps de l’armée et un régiment où cette spécialité existe.Pour entrer dans l’armée il faut :
Le recrutement est réalisé sur dossier mais aussi sur la base de tests médicaux, d’évaluations sportives et psychotechniques et d’un entretien. Les jeunes recrues seront ensuite formées à l’ENSOA (École Nationale des Sous-Officiers d’Active) et pourront ensuite choisir une spécialité : infanterie, cavalerie, artillerie, etc.
Dans la Marine, c’est à l’EDM (École de Maistrance) que les prétendants seront testés et formés ensuite pendant cinq mois avant de choisir leur spécialisation.
Pour intégrer la gendarmerie, il est nécessaire :
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Selon l’unité à laquelle ils appartiennent, les futurs tireurs d’élite seront formés au centre national d'entraînement des forces de gendarmerie de Saint-Astier ou par des spécialistes du GIGN.
Côté police, il faudra intégrer l’ENP (école nationale de police) sur concours dans un premier temps.
Avant d’être tireur d’élite (TE) ou tireur d’élite de longue distance (TELD) il faudra devenir tireur de précision et avoir servi à ce poste pendant plusieurs années. La sélection est rude, la formation exigeante. Quatre semaines au cours desquelles les apprenants suivront :
Seuls les meilleurs tireurs de précision pourront suivre la formation TELD qui dure de quatre à huit semaines.
Le 1er RPIMA (Régiment de parachutistes d’infanterie de marine) est un régiment d’élite de l’Armée de Terre, qui se consacre principalement à la conduite d'opérations ciblées aériennes, terrestres et maritimes. Il est une entité des Forces spéciales.
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Le 1er RPIMA a été créé en 1940 et est aujourd’hui considéré comme l’héritier des Special Air Service (SAS) anglais. Il est d’ailleurs la seule unité française officiellement affiliée à l’appellation SAS et à sa devise : « Qui ose gagne » (Who dares wins). Ce régiment dont l’action agit en matière de renseignement a des objectifs stratégiques variés : formation et accompagnement au combat d’unités étrangères, libération d’otages, protection de hautes autorités en zone de guerre, etc.
Comme on peut s’y attendre, devenir membre du 1er RPIMA nécessite de suivre un processus de recrutement rigoureux. Outre un bon niveau en sport, les candidats (qui peuvent venir du civil comme de l’armée) doivent d’abord obtenir une qualification technique égale à E1 ou E2. La formation dure ensuite de plusieurs mois à plus d’une année. Elle est divisée en deux phases : l’instruction militaire, puis la préparation au brevet parachutiste prémilitaire.
Les participants doivent suivre une PMPFS (Préparation militaire des forces spéciales) de 15 jours à Pau. Cette préparation est obligatoire. La PMPFS, qui est divisée en deux phases (une semaine est consacrée à l'instruction militaire, une autre au brevet parachutiste prémilitaire), a pour fonction de classer les candidats.
À noter : chaque participant doit également passer un entretien avec la cellule de recrutement du 1er RPIMA. Après sélection, les futurs opérateurs suivent la Formation Initiale Forces Spéciales Terre (FI-FST) de 3 mois, puis la formation spécifique au 1er RPIMA d’environ 12 mois. Celle-ci inclut notamment le stage RAPAS (Recherche Aéroportée Actions Spéciales), qui marque l'entrée officielle dans le régiment. À l’issue de la première phase de sélection, les participants rejoignent le régiment à Bayonne pour débuter leur formation.
Le 1er RPIMA est une unité interarmes qui agit sous les ordres du COS (Commandement des Opérations Spéciales). Cette unité est spécialisée dans les opérations spéciales. De manière plus spécifique, le 1er RPIMA est expert dans la conduite des opérations aéroterrestres de niveau stratégique, et conduit à ce titre des opérations militaires en autonomie ou en coordination avec d’autres composantes.
Les forces spéciales constituent un objectif d’excellence pour de nombreux militaires. En règle générale, un tireur d'élite commence sa carrière en tant que tireur de précision au sein d'une unité d'infanterie de l'Armée de terre. Après plusieurs années d'expérience sur le terrain, il peut espérer être promu au poste de tireur d'élite qui constitue, en quelque sorte, une consécration pour un sniper. Si vous parvenez à ce niveau d'excellence, vous disposerez alors d'une totale autonomie que ne possèdent pas les tireurs de précision. Cela signifie qu'en mission, vous serez amené à gérer votre propre survie en emportant votre nourriture, vos vêtements, vos munitions. Tout cela augmentera considérablement le poids de votre sac. Il faut également savoir qu'un tireur d'élite travaille généralement en binôme avec un observateur que l'on appelle le chef de pièce. Bien souvent, ce dernier est un ancien tireur d'élite. Si son rôle principal est de donner les corrections de tir au sniper, il peut toutefois le remplacer lorsque la mission d'observation dure plusieurs heures.
Le salaire d’un militaire dépend de son grade. Un soldat ou un matelot percevra 1 555.76€ brut par mois pour un grade 2. Un caporal-chef selon son grade percevra entre 1 593.25€ et 2 005.62€.
Le salaire de base pour les régiments parachutistes est le même que celui qui a cours dans tous les régiments. Il débute donc à 1430 euros pour les caporaux et soldats, et peut aller jusqu’à 7160 euros pour les officiers généraux. Les officiers, quant à eux, peuvent percevoir jusqu’à 2900 euros (pour les officiers subalternes) et 4600 euros (pour les officiers supérieurs). En raison de leur disponibilité constante et des risques auxquels ils font face, les membres du 1er RPIMA peuvent percevoir des primes spécifiques des forces spéciales, particulièrement attractives.
Voici quelques exemples de rémunération pour un personnel célibataire, sans enfant à charge, hors primes :
JUSQU'À x2,5 EN OPEX : Lorsque vous êtes en opération extérieure, votre rémunération de base peut être multipliée jusqu'à 2,5.
Le Tireur de Précision (TP), principalement chargé des missions de protection. Placé en hauteur, il peut surveiller les événements et se tient prêt à intervenir en cas de besoin. Le Tireur de Haute Précision (THP), spécialisé dans les situations de crise, il est présent dans les unités d’élite de la police nationale. Quelle que soit sa spécialité, le tireur d’élite de la police suit régulièrement des entraînements rigoureux pour simuler des conditions variées.
Le rôle du tireur d’élite ne se limite pas à l’acte de tirer. D’ailleurs, en intervention, il ne tire que rarement. La majeure partie de son travail consiste à remplir des missions d’observation et de renseignement. La patience est probablement la qualité la plus importante, car un tireur peut rester en position immobile pendant de longues périodes. Il est également doté d’un excellent sens de l’observation et de discernement. C’est un métier qui exige une grande disponibilité, de l’endurance et de la résilience.
Un policier tireur d’élite perçoit une rémunération similaire à celle des autres policiers. Toutefois, il faut avoir plusieurs années d’expérience pour devenir tireur d’élite. Devenir tireur d’élite représente un objectif de carrière ultime pour de nombreux policiers. En tant que policier, un tireur d’élite bénéficie des mêmes possibilités d’avancement de carrière que ses collègues.
À noter : il existe également des voies d’entrée dans la police nationale sans diplôme en passant les sélections de cadet de la République ou de policier adjoint.
Le premier niveau concerne le tireur de la Section de Protection et d’Intervention (SPI). La formation dure 15 jours. Les meilleurs éléments du stage SPI sont ensuite sélectionnés pour la formation avancée de tireur Tikka de niveau I. Les snipers du RAID doivent, quant à eux, d’abord réussir les sélections du RAID et suivre la formation initiale de 4 mois.
Les Tireurs d’Élite de la Gendarmerie (TEG), interviennent dans des situations de surveillance, ou bien lorsque la vie d’autrui est en danger. Lorsque l’on pense aux tireurs d’élite, on pense immédiatement au tir de précision. La plupart de ses missions concernent l’observation et le renseignement. Sur le terrain, le tireur d’élite peut mettre en œuvre des techniques de camouflage et d’infiltration, pour opérer dans la plus grande discrétion. Chaque intervention est unique. Il peut être positionné sur le toit d’un bâtiment, dans un appartement ou bien à l’orée d’une forêt. Sa cible peut aussi bien se trouver à 50 mètres qu’à plusieurs centaines de mètres. Il se fond dans son environnement et peut maintenir sa posture pendant plusieurs heures. Contrairement à la plupart des autres gendarmes, le TEG ne porte pas le traditionnel uniforme de la gendarmerie sur le terrain. Il possède également une tenue spéciale « grand froid » pour les interventions hivernales. La rigueur, car un TEG n’a pas le droit à l’erreur.
Les tireurs d’élite sont assez rares dans la gendarmerie nationale. C’est une spécialité rigoureuse et très exigeante qui recrute peu. Les postes se situent sur tout le territoire français. Les tireurs d’élite de la gendarmerie interviennent principalement lors d’événements ou de crises. Ils peuvent être amenés à travailler de jour comme de nuit, les week-ends et les jours fériés. Ce métier exige une grande disponibilité, de l’endurance et une forte résilience. Malgré ces défis, il s’agit d’une profession pour les passionnés, toujours en quête de perfectionnement et d’excellence.
Le salaire d’un tireur d’élite de la gendarmerie est appelé la solde. Il se compose d’une rémunération fixe et de diverses primes et indemnités. En plus de la solde de base, les gendarmes reçoivent des primes et indemnités. Par exemple, un sous-officier de gendarmerie débutant peut toucher environ 2.145€ net par mois dès la sortie d’école. À noter qu’un TEG a déjà plusieurs années d’expérience dans la gendarmerie lorsqu’il intègre cette spécialité. Devenir tireur d’élite représente un objectif important pour de nombreux gendarmes. Cela dit, comme tous les gendarmes, un tireur d’élite a des opportunités d’évolution de carrière.
Avant de pouvoir devenir tireur d’élite, il faut d’abord devenir gendarme. Le candidat doit réussir des épreuves écrites, orales et sportives. À noter : il est possible d’intégrer la gendarmerie sans condition de diplôme grâce aux sélections de Gendarmes Adjoints Volontaires (GAV). L’organisation de ce concours est similaire à celle du concours de SOG. Il est composé d’épreuves écrites, sportives et orales, mais le niveau y est beaucoup plus élevé.
La spécialité de tireur d’élite n’est pas ouverte aux gendarmes débutants. Pendant ces deux jours, les candidats passent des épreuves physiques, des épreuves de tir et de connaissances militaires. Les sélections sont éprouvantes. À l’issue des 48 heures, les plus performants sont sélectionnés pour suivre la formation de TEG. À la fin du stage, le tireur doit être capable de tirer sur un objectif de 15 cm de côté à 200 mètres de distance, en toute condition (jour, nuit, pluie, vent…). Ceux qui font partie des antennes du GIGN, des PSPG, de la GTA et de la Garde républicaine effectuent deux stages de Moniteur Tireur d’Élite Gendarmerie (MTEG) par an.
Que vous soyez célibataire, en couple ou en famille, le métier de soldat, bien qu'exigeant, vous offre de nombreux avantages non négligeables. Découvrez ce que l'armée de Terre met à votre disposition pour améliorer votre quotidien.
Lancé le 18 mars 2024, ce plan vise à améliorer les conditions de vie des soldats et à soutenir leurs missions. Parmi les mesures annoncées :
Le métier de soldat est compatible avec une vie de famille épanouie. Dans l’armée de Terre, nous pensons à vos proches et nous vous donnons les moyens de profiter d'une vie de famille stable tout en soutenant votre choix de vie professionnelle.
Corps | Formation | Unité |
---|---|---|
Armée de Terre | ENSOA | Infanterie, Cavalerie, Artillerie |
Marine | EDM | Diverses spécialisations |
Gendarmerie | ESOG | GIGN, PSPG, GTA, Garde républicaine |
Police Nationale | ENP | RAID, SPHP, BRI-BAC |
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