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Depuis le XV° siècle, Saint-Étienne est LA ville française de l’armurerie, suite à la décision de François 1er d’y envoyer ses ingénieurs pour organiser la production d’armes à feu. Saint-Étienne est marquée par cette histoire industrielle et nombreux sont les témoignages de ce passé, anciens ateliers, noms de rues…

Saint-Étienne : Un Héritage Armurier Profondément Enraciné

On a compté jusqu’à 250 fabricants locaux en 1950 ! On y trouvait toutes les matières premières nécessaires à la fabrication des armes : bois, charbon de bois, fer, acier et houille.

Le témoin le plus probant se trouve dans la rue Henri Barbusse. Il ne reste aujourd’hui qu’une fabrique de taille à Saint-Étienne même, la maison Verney-Carron qui fête cette année ses 200 ans. Les grands noms de l’armurerie française ont tous ou presque mis la clé sous la porte les uns après les autres.

Guillaume et Jean Verney-Carron ont, non seulement fait survivre la marque mais ils l’ont développée, modernisée et maintiennent un très haut niveau de qualité pour les armes de chasse produites dans leurs ateliers.

Ils cherchent aussi à s’implanter dans le domaine des armes de petit calibre à usage militaire avec la production d’un fusil destinés aux tireurs d’élite. Il faut regretter à ce propos que l’armée française soit aujourd’hui équipée de fusils d’assaut de marque allemande.

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Richard Lévy : Gardien de la Tradition des Fusils de Luxe

Saint-Étienne abrite également des ateliers plus petits, spécialisés dans les armes de luxe comme celui de Richard Lévy. Ce stéphanois d’adoption réalise au compte-gouttes les fameux fusils de chasse à platines Granger.

Ces fusils ne sont pas aussi connus que ceux de Purdey ou de Holland et Holland mais la qualité est la même et le client devra s’armer de patience car il lui faudra attendre 2 ou 3 ans tellement le carnet de commande est plein. L’atelier ne produit en moyenne guère plus de 3 fusils neufs par an. Leur prix oscille entre 45.000 et 60.000 euros.

La Formation des Armuriers de Demain

C’est aussi à Saint-Étienne que se trouve le seul lycée des métiers de l’armurerie, le lycée Benoit Fourneyron. Il forme ses élèves au CAP, au Bac professionnel armurier et au brevet des métiers d’art.

Guichard-Granger : Un Nom Prestigieux dans l'Histoire de l'Armurerie Française

Guichard-Granger est un fabricant français d’armes et de fusils de chasse fondé en 1902. La tradition de la manufacture s’est ancrée dans la fabrication d’armes sûres, élégantes, et efficaces. Un fusil confectionné par la manufacture fut même offert au président Albert Lebrun en 1933.

Fondé à l’origine par Aimée Cœur-Tyrole, il fut repris par la suite par Henri Guichard, Georges Granger, et Richard Levy. C’est la reprise de l’entreprise par Henri Guichard en 1934 qui mena à un succès mondial de la marque.

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Un fusil à platine Guichard-Granger à fermeture aiglon, estimé entre 4 000 et 6 000 euros, a été vendu 19 500 sur un site de ventes aux enchères.

L'Héritage du Verrou Supérieur en Tuile

La genèse de cette magnifique et originale arme de chasse débuta en 1920 avec Boniface Petrik qui créa deux sociétés pour développer un brevet acheté ensuite par les Ets Damon à St-Etienne 7, rue des Francs Maçons, qui en améliorèrent et simplifièrent la fabrication jusqu'à l'orée des années 70.

Techniquement il s'agissait de rapprocher au maximum le point d'accroche (deux tourillons extérieurs comme beaucoup de fusils italiens) du point d'effort au tonnerre. La solution trouvée était un verrou supérieur en forme de tuile coiffant le canon supérieur, limitant ainsi le porte à faux des tubes, et réduisant de fait, le nombre de pièces internes réduit à des mécanismes simples avec ressorts à lames comme sur le Robust et la plupart des armes qui sortaient avant-guerre des ateliers stéphanois.

Ce verrou était réputé très solide, éprouvé à 1300 bars, et on fit même avec des express éprouvés à 3500 bars, se suffisant donc à lui-même sans qu'on ait à y ajouter d'autres verrous, et de rendre l'arme plus lourde. Il s'agissait donc d'un fusil léger (2,780 gr.) et surtout très bien équilibré.

La firme Damon avait la particularité de construire ses canons (en 12-16 et 20) dans différentes qualités d'aciers, et aussi d'en confier quelques uns au célèbre canonnier Jean Breuil et ses successeurs, cette signature étant un signe manifeste de grande qualité balistique.

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Comme toutes les firmes stéphanoises de l'époque, Damon-Petrik déclinait toute une gamme de fusils numérotés selon qualité de 1 (prix 1500 F en 1931) à 8 (4500 F) jusqu'au « Super-Françauis » (ci contre à dr.) à contre-platines, avec une foule de finitions, gravées, jaspées, et de qualité de bois et de formes de crosses.

L'entreprise ayant fermé il y a seulement quelques décennies, en 1968, l'amateur peut trouver parfois en fouinant, de très belles pièces (1) d'une arme à la conception originale et éprouvée, et qui pourrait semble-t-il être bientôt relancée par une grande signature haut de gamme.

Le verrou supérieur en tuile a en effet été largement utilisé par d'autres fabricants, de la large diffusion (le Falcor de la Manu par exemple), au haut du panier comme Guichard (2), ou quelques artisans de renom (Ploton-Barrot jusqu'en 1982).

: Guichard fut le successeur en 1934 du célèbre Aimé Coeur-Tyrode, l'inventeur du fameux verrou « Aiglon » ; il passa le relais en 1978 à Georges Granger, atelier renommé, repris à l'heure actuelle par Richard Levy à Lamotte-Beuvron. On y sort que quelques pièces, d'exception bien sûr, par an.

Les Contrôleurs des Manufactures d'Armes : Un Métier Essentiel

Entre 1858 et 1878, les contrôleurs des manufactures d'armes françaises, particulièrement à Saint-Étienne, jouaient un rôle crucial. Ces informations proviennent d'archives photographiées à Châtellerault, à Vincennes et à Saint-Étienne.

Leur travail consistait à classer les contrôleurs d'armes et d'identifier les nombreux poinçons que l'on retrouve fréquemment sur les Chassepot, Gras, baïonnettes, revolver 73 ou 74, etc.

L'Évolution de la Manufacture Française d'Armes et de Tir (Manufrance)

En 1887, Etienne Mimard, 23 ans, et Pierre Blachon, 29 ans, rachètent la Manufacture Française d’armes et de tir. Etienne Mimard, fils d’armurier, est un passionné de mécanique, de mathématiques, de dessin et de gravure.

En 1889, installation des ateliers de fabrication et édition du premier tarif de vélocipèdes. En 1890, le catalogue est tiré à 300 000 exemplaires et envoyé gratuitement à tous les chasseurs de France. En 1892, ouvre le premier magasin de vente de la Manufacture à Paris.

Il affine sa stratégie industrielle en voyageant aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne, et invente une sorte de fordisme à la française, qui lui fera connaître croissance et production de masse. Tout est « modèle » et nouveau dans le monde de la Manufacture, des ateliers aux bureaux dont le travail est organisé scientifiquement, de manière quasi militaire. Rien n’est négligé pour augmenter le confort du personnel.

En 1944, le fondateur lègue, peu avant son décès, à la municipalité de Saint-Étienne la moitié de ses actions. Et en 1980, le tribunal de commerce de Saint-Étienne annonce le dépôt de bilan.

Tableau Récapitulatif des Événements Marquants de Manufrance

Année Événement
1887 Etienne Mimard et Pierre Blachon rachètent Manufrance
1889 Installation des ateliers et premier tarif de vélocipèdes
1890 Catalogue tiré à 300 000 exemplaires
1892 Ouverture du premier magasin à Paris
1944 Legs de la moitié des actions à la municipalité de Saint-Étienne
1980 Dépôt de bilan

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