Les débuts de la lutte acharnée pour la survie des entreprises et la fameuse mondialisation ne datent pas d’aujourd’hui ! Tout d’abord, il faut être bien conscient de cette période charnière pour l’armement individuel léger que représente l’arme de poing tant du point de vue militaire que civil.
L’arme de poing jusqu’aux années 1850 est, hormis quelques « poivrières », majoritairement à un coup. Puis vint le fameux « colonel » Samuel Colt qui poussa la puissance de feu du pistolet à 6 coups avec un système à barillet tournant : le pistolet « revolver ». Ce système tint le haut du panier pendant plus d’un demi-siècle mais il faut bien l’avouer, ce n’était qu’une évolution naturelle de l’arme à un coup à laquelle on avait adjoint en moyenne 6 chambres tournantes.
Puis vint en lice dans cette course à la puissance de feu … le pistolet « automatique ». Le dit pistolet automatique mettait en œuvre un principe bien différend en revenant en quelque sorte aux sources : un canon et une seule chambre ! Oui, mais avec une culasse mobile opérant toute seule le cycle chargement- tir - déchargement.
A la fin du 19ème siècle, le revolver est à son apogée mais il est toujours affligé de son vice congénital; la fuite de gaz à la jonction barillet /canon. Ce problème sera bien sur résolu avec l’arrivée du pistolet automatique. En attendant plusieurs essais furent tentés pour supprimer cette fuite sur les revolvers, dont ceux du liégeois Pieper qui breveta dés 1886 un revolver à joint obturé.
Cette arme très en avance possédait un barillet tombant et un extracteur en étoile mais un mécanisme complexe. Pieper en fabriqua quelques centaines en calibre 7,62 aujourd’hui fort rares. Toujours à Liège, les frères Henri Léon et Emile NAGANT entreprennent dès les années 1890 leurs premières études sur la non déperdition de gaz dans les revolvers et déposent un premier brevet en 1892.
Lire aussi: Tout savoir sur les présentoirs pour revolvers et pistolets
(Les frères Nagant ont fondé la “ Fabrique d’armes Émile et Léon Nagant en 1859 à liège en belgique et ont travaillé sous licence pour la US Remington Compagny, pour l’armée Belge et ont exporté carabines et revolvers dans plusieurs contrées). Ce premier brevet est complété par un deuxième brevet du 17 juin 1895 apportant quelques petits perfectionnements. Ainsi naît le futur Nagant 1985 à … sept coups.
Les officiers de l’armée du Tsar Nicolas II étaient encore dotés du gros Smith & Wesson cal 44, précis mais, lourd et encombrant et ce depuis 1871. En pleine modernisation de leur armement, les Russes se tournèrent tout naturellement vers les frères Nagant pour leur nouvelle arme de poing réglementaire. Pourquoi? Parce que les Nagant avaient déjà travaillé pour l’armée Russe en collaboration avec le capitaine Sergei Ivanovich Mosin pour créer le Mosin Nagant 1891. Adopté la même année, il remplaça la carabine à un coup Berdan modèle 1870.
Le revolver des frères Nagant sera adopté par la Russie impériale en 1895 et sa production débutera à Liège en 1898 seulement un peu après le production civile. Dés la fin de 1899, Léon Nagant cède la licence de fabrication aux Russes et la production commence alors à l’arsenal de Tula (Tuljska Gubernija). L’arme est alors fabriquée en simple action et exclusivement réservée aux officiers.
Ce n’est qu’après la Révolution bolchevique que le Nagant sera fabriqué à double action et toujours pour les officiers et les fameux commissaires politiques. Les premiers 20,000 Nagant furent construits à Liège. Avant l’explosion de la première guerre mondiale, l’armée Impériale Russe avait acquise entre 435,000 et 540,000 Nagant 1895.
Le premier évènement important où le Nagant prit part fut durant la guerre entre la Russie et le Japon en 1904 et 1905. Ce conflit est né d’une rivalité entre Nicholas II Tsar de Russie et Mutsuhito Empereur du Japon. Tous les deux voulaient fonder un empire Colonial en Chine.
Lire aussi: Pistolet ou Revolver: Avantages et Inconvénients
Durant la deuxième guerre mondiale, environ 474,00 furent construits à Tula Small arms Factory. Après 1928, Tula identifia ses Nagant d’une étoile à cinq pointes avec une flèche à l’intérieur. Durant ce conflit, l’arsenal 622 maintenant connu sous le nom Izhevsk Mekhanichesky Zavod, produisit lui aussi entre 1942 et 1945, pas loin de 95,000 exemplaires de Nagant 1895. En tout, La Russie produisit 1.3 et 1,5 million de ce revolver.
Fait intéressant aussi à noter, environ 75,000 unités furent produites à Radom pour l’armée Polonaise. Depuis, il connu de nombreuses années de service et sa production ne cessa qu’à la fin de la seconde guerre mondiale (1945) même après l’adoption du pistolet automatique Tokarev. Réputé pour sa précision, il connu une belle carrière sportive également sous une forme sportérisée avec détente match, poignée orthopédique et organes de visée réglables et bien sur cartouche avec balle de match wad-cutter.
Je pense que pour débuter il serait bon, pour se faire une bonne idée, de comparer avec le principe de revolver que tout le monde connaît. Comme exemple ici, j’ai pris mon Ruger .357 mag mais j’ai choisi d’y insérer des balles de .38 spécial pour bien illustrer la différence entre les 2 armes. Comme on peut le remarquer, la balle est logée en retrait, dans le barillet et attend, en quelque sorte, que le barillet tourne, s’enligne avec le canon et que le percuteur frappe la balle et c’est aussi simple que ça.
Sur le Nagant une grosse différence de principe de fonctionnement est mis en jeu. Examinons ici, les balles de 7.62 Nagant insérées dans le barillet du Nagant. On peut s’apercevoir que l’étui de la balle sort à l’avant du barillet, à la différence du Ruger, et que le projectile est inséré à l’intérieur de cet étui. Remarquez aussi la pièce cylindrique au centre du barillet. C’est de cet ensemble que découle, en partie, toute l’ingéniosité de cette arme.
À cause de ce principe unique, ce revolver n’aura pas de dispersions des gaz au niveau du barillet. En effet même dans le noir, un observateur placé à coté du tireur ne verra le feu qu’à la sortie du canon seulement. C’est pourquoi ce revolver est le seul modèle à être efficace avec un silencieux. (Éh oui messieurs qui aurait pu penser cela faisable). Le silencieux était un Bramit silencer du nom de ses inventeurs, les frères Mitin (BRAtia MITiny) Au départ le silencieux était fixé par un système d’attache à la mire avant un peu comme les baïonnettes sur les Mosin 91/30. Plus tard il y eu la version filetée.
Lire aussi: Fonctionnement d'un revolver et d'un pistolet : Le guide complet
Ce principe a bien servi les commissaires Russes dans certains, disons, nettoyages. Pour bien comprendre l’ingéniosité du système, commençons par voir ce qui se passe à l’interne. Vous vous rappelez que je vous avais dit plus tôt que nous allions revenir sur la munition, et bien nous y sommes. Il faut vraiment la combinaison de cette forme d’étui en du principe de mise à feu pour que la magie s’opère.
Lorsque l’arme est en attente d’un tir elle ressemble à peu près à tous les revolvers du monde. Regardez l'espace entre le barillet et le canon ainsi que celle entre le percuteur et le barillet. Mais lorsque les chien est activé, que ce soit en simple ou en double action là se révèle la vraie différence.
La pièce entourée d'un carré (la pièce de culasse ou la main) pousse le barillet (qui devient une chambre flottante) vers l'avant pour introduire le bout de la douille dans le canon. C'est là que le joint d'étanchéité se produit. mais cette poussée crée un espace qui est très dangereux pour l'intégrité de l’étui de la douille à l'arrière. C'est pourquoi il y ajout d'une plaque de recul (dans le cercle) qui vient comblé cette espace et vient donner un head space sécuritaire pour la muinition et le tireur. en avançant elle aussi sur le culot de la douille. INGÉNIEUX!!!!Celà est possible aussi grâce à un cylindre central qui est muni d'un ressort pour permettre le mouvement avant-arrière du barillet.
Cette manière de faire à d’autres cotés positifs. Celui d’augmenter la vitesse de 30 mètres/seconde selon certains tests car il devient presque comme un pistolet d’où l’expression mi-chèvre mi-loup de l’introduction. Autre avantage, aucun retour des gaz ne vient salir les chambres voisines. Et tout ça avec un nombre restreint de pièces mobile. Simple et efficace.
Le calibre est le 7.62X38R. Elle lance un projectile d’environ 98 grains. La vitesse initiale est d’à peu près de 320 m/s. Le calibre 7.62 fut choisi pour simplifier l’outillage de construction de canon d’armes. étant donné que le Mosin M91 était du même calibre. Alors pourquoi ne pas en profiter?
| Caractéristique | Valeur |
|---|---|
| Calibre | 7.62x38R |
| Capacité | 7 coups |
| Poids à vide | 0.79 kg |
| Longueur | 229 mm |
| Longueur du canon | 110 mm |
La plupart d’entre vous connaissent le Nagant 1895 crée par les frères Nagant et adopté par la Russie. Mais connaissez-vous le modèle 1910 civil ? Lorsque le contrat militaire russe est exposé il précise que le choix sera fait sur une arme simple économique et à éjection non automatique ou simultanée ceci pour assurer la solidité et la simplicité d’utilisation.
Les frères Nagant avaient déjà l’idée d’éjecter par extracteur leur cartouche de 7.62 mais ils l’ont remisée par peur d’être éliminés comme le fut le revolver Henri Pieper. La suite est connue; première fabrication à Liege avec marquages pour l’armée russe puis cession de la licence transfert à Tula et 2 million de 7.62 Nagant produits.
Ce n’était pas la fin de l’histoire. Leon Nagant sort en 1910 un revolver quasiment similaire mais avec extraction. Les pistolets sont déjà arrivés et il espère avec ce modèle pouvoir reprendre ou poursuivre des marchés militaires . Cela ne se fera pas les automatiques supplantent dans les choix des différents gouvernements les revolvers. Son modèle restera civil. C’est un barillet extracteur en étoile tombant à droite de 7 coups en 7.62. Les mécanismes sont similaires au 1895 mais les pièces ne sont pas interchangeables. On peut dire que c’est un triple action compte tenu de l’avancement du barillet pour obturer les chambres.
Il suffit de tirer légèrement la portière en arrière pour faire tomber en le poussant le barillet. Le poids de départ était conséquent sur le 1895 avec quasi impossibilité de descendre à moins de 3.5 kg en perdant le retour de détente. Le départ du 1910 est parfait je ne l’ai pas encore pesé mais je l’estime à 1.5 kg.
Les éléments de visée sont identiques au premier 1895 Liegois. Les marquages sont sur la carcasse droite L Nagant breveté Liege 1910. Le serial sur la carcasse devant le barillet et les 2 derniers n° repris sur la face arrière du barillet. La face avant du barillet reprends les marquages Belge liégeois d’acceptation poudre épreuve etc. que l’on retrouve sur le pan droit au départ du canon et carcasse ainsi que l’étoile sur AR marque d’inspection commerciale.
2500 exemplaires environ de ce modèle autant dire que si on en croise un il ne faut pas trop hésiter.
Lors du règne d’Alexandre III de nouvelles armes sont adoptées dans l’armée tsariste. Après avoir doté l’armée russe de nouvelles armes blanches et d’un nouveau fusil (Mosin-Nagant en 1891), c’est une nouvelle arme de poing qui doit remplacer le Smith & Wesson n°3 Russian alors en service. Faute de constructeurs russes, ce sont les inventeurs étrangers qui sont sollicités. Divers modèles sont comparés avec une attention particulière accordée au revolver modèle 1892 français. C’est la firme Nagant qui est retenue. Cette société liégeoise avait fabriqué une partie des revolvers Galand & Sommerville destinés à la Russie et plus récemment Emile Nagant avait mis au point, en collaboration avec S. Mosin, le fusil modèle 1891.
Bien introduits en cour et familier du redoutable Comité de l’artillerie, responsable des armements, les frères Nagant présentèrent une arme bien conçue et originale qui fut adoptée sous la désignation de revolver de 3 lignes modèle 1895, appelé Nagant.
Il est d'abord fabriqué en Belgique. Jusqu’en 1898, 20 000 armes furent livrées à l’armée russe. Les arsenaux russes le produisent à partir de 1898 avec un total de 180 000 exemplaires en 5 ans (1898-1902), 5 000 en 1903, 3 392 en 1904, 64 830 en 1905, 62 917 en 1906.
Lorsque l’on arme le chien, le barillet tourne, puis se verrouille. L’extrémité de la porte de chargement se bloque dans un des crans du pourtour arrière du barillet, empêchant ainsi une rotation inverse. Dans le même temps, le barillet est poussé vers l’avant, si bien que l’arrière du canon conique se plaque contre le logement usiné à l’avant de chaque chambre. La cartouche dépassant légèrement de la chambre est donc en partie dans le canon.
De plus, l’action sur la détente pousse un obturateur qui empêche tout retrait éventuel de la cartouche ou du barillet lors du tir, tout en laissant le passage du percuteur. Après le départ du coup, l’obturateur se déplace, libérant le barillet.
L’éjection des étuis se fait, un par un, après avoir dégagé la porte de chargement, grâce à une baguette qui pivote sur le côté droit du canon. Ensuite, on peut recharger l’arme, opération sensiblement plus longue qu’avec l’ancien Smith & Wesson à brisure. Certains officiers préfèrent d’ailleurs garder leur ancien Smith & Wesson pendant la guerre russo-japonaise.
Le revolver Nagant est produit en deux versions : en simple action pour la troupe et en double action pour les officiers et la police.
La cartouche fait partie du système Nagant pour assurer l’étanchéité maximum entre les chambres du barillet et le canon. L’étui en laiton enferme en effet complètement le projectile.
Afin de procéder à une uniformisation de ses équipements, le Brésil décide en 1883 de commander 3 000 revolvers auprès de la firme belge Nagant. Cette commande s’étalera sur une décennie, en raison de la forte charge de production de Nagant, déjà engagée sur d’autres contrats internationaux. Le revolver sera officiellement désigné Modèle 1883. Il est chambré en calibre 11 mm, utilisant une puissante cartouche à poudre noire, la .440 Nagant, équivalente au .44 S&W Russian. Le revolver 1883 est une arme robuste et imposante, conçue avec un cadre fermé, fonctionnant en simple et double action.
tags: #revolver #nagant #belge #histoire