Depuis son invention, le silencieux, également appelé modérateur de son dans une acception plus proche de la réalité, a principalement été cantonné aux opérations clandestines, aux opérations spéciales et aux tireurs d’élite. Mais comment fonctionne réellement un silencieux et quels sont ses avantages et inconvénients ?
Les moyens de réduire la signature sonore d’un pistolet ou d’un fusil sont apparus au tout début du XXe siècle aux États-Unis : l’inventeur américain Hiram Percy Maxim a commercialisé dès 1902 le premier modérateur de son, baptisé Maxim Silencer, breveté en 1909. Les premiers utilisateurs opérationnels d’armes à silencieux furent les hommes de Black Jack Pershing lors de la tentative de capture de Pancho Villa en 1916.
Les suivants furent les agents de l’Office of Strategic Services au cours de la Seconde Guerre mondiale, avec le pistolet High Standard HDM en .22 LR, de même que le Welrod britannique et son silencieux intégral, également utilisé par les opérateurs du Special Operations Executive durant leurs opérations clandestines contre l’Allemagne nazie.
Historiquement, ce type d’accessoire n’a jamais été produit et distribué à grande échelle, car sa durabilité était très courte. Son emploi militaire n’ayant d’intérêt que pour des tireurs avertis et lors de missions ponctuelles, il fut naturellement jugé inadapté à la conscription et au combat de masse.
Un silencieux est un dispositif fixé au bout du canon d'une arme à feu pour réduire le bruit et le flash lumineux produits lors de la décharge. Il fonctionne en ralentissant et en dispersant les gaz éjectés, diminuant ainsi le son de la détonation.
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La majorité des silencieux consistent en un tube en acier, en aluminium ou en titane, à l’intérieur duquel sont creusées des chambres d’expansion successives qui vont ralentir et refroidir les gaz libérés à l’extrémité du canon lors du tir. Le nombre de ces chambres varie entre quatre et quinze selon les silencieux, en fonction de leur diamètre, de leur longueur et du type de munition pour lesquels ils sont conçus.
Les silencieux intégraux tirent leur nom du fait qu’ils entourent la totalité du canon, lequel dispose d’ouvertures permettant aux gaz de s’échapper tout au long de la course vers l’extrémité du tube. Le pistolet-mitrailleur Heckler & Koch MP5SD ou le VSS Vintorez russe figurent parmi les plus connus.
Il faut également retenir que, loin du folklore hollywoodien, une arme dotée d’un silencieux n’est pas vraiment silencieuse. Si le coup de départ est étouffé de manière relativement efficace, les bruits émis par les pièces mobiles et le bang sonique de l’ogive dans le cas d’une munition supersonique restent les mêmes.
Ainsi, un pistolet en .22 LR ou en .45 ACP sera plus discret qu’en 9 mm supersonique, de même que la détonation d’un fusil en 5,56 mm OTAN sera plus facile à réduire que s’il est chambré en .338 Lapua Magnum ou en .50 BMG.
En somme, l’art de la discrétion consiste plus à faire passer ce bruit pour ce qu’il n’est pas, ou à le camoufler par d’autres, qu’à le faire disparaître complètement. Une constante cependant : un coup de feu sera toujours moins détectable à distance s’il est effectué avec un modérateur de son que sans. Au-delà d’une certaine distance, la furtivité devient totale puisqu’une unité peut engager des cibles sans être entendue et conserver ainsi l’avantage de la surprise.
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Outre la suppression du bruit des coups de départ, le modérateur de son offre deux avantages au niveau individuel pour le tireur :
Les inconvénients du modérateur de son résident dans le niveau de maintenance relativement élevé qu’il requiert, avec des nettoyages rigoureux. Il a également tendance à se dévisser du canon si l’on n’y prend pas garde. Il atteint rapidement une température élevée, ce qui peut occasionner des brûlures aux mains et aux vêtements en cas de contact inopiné, sans oublier la signature thermique, visible à travers une optronique adaptée. Enfin, il accroît la longueur totale d’une arme individuelle, ce qui peut devenir handicapant pour progresser en milieu urbain. Aucun de ces inconvénients n’est toutefois suffisant pour annuler tous les avantages tactiques offerts en contrepartie.
Les forces spéciales ont employé des silencieux depuis la Seconde Guerre mondiale, avec les contraintes de la technologie de l’époque, notamment la faible durabilité : le Mk3 devenait inefficace après 24 tirs. Au Vietnam, les SEAL et les Green Berets utilisaient le Ruger/MAC Mk1, principalement pour éliminer des sentinelles isolées ainsi que les animaux qui risquaient de trahir leur position, mais aussi pour les éliminations ciblées ainsi que pour la chasse lors de missions de reconnaissance profonde au cours desquelles les rations venaient à manquer. Le silencieux du Mk1 devenait inefficace après 400 à 500 coups.
Cette faible durabilité, problématique pour une utilisation de masse, a été améliorée au fil des décennies : si un modérateur de son de piètre qualité tient entre 1 500 et 2 000 tirs, les meilleurs modèles proposés actuellement sur le marché ont une durée de vie annoncée de 30 000 coups, qui tend toutefois à se réduire prématurément si l’on tire par rafales prolongées. Ce problème est résolu sur certains modèles par l’emploi d’aluminium ou d’alliages à haute température dans la réalisation du silencieux.
En France, la situation a changé en 2018 : les silencieux sont désormais classés comme accessoires libres d’acquisition. Par contre, leur acquisition ne peut se faire que sur présentation du titre de détention de l’arme correspondante et d’un permis de chasser ou d’une licence de tir (Art. R.
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Ainsi il faut présenter soit le permis de chasser, une licence de tir our la carte de collectionneur. Application dans le temps : Les tireurs sportifs ayant sous le régime antérieur acquis un réducteur de son sur autorisation d’acquisition et de détention comme l’exigeait la réglementation, disposent d’un délai de 6 mois pour acquérir s’ils souhaitent le remplacer, un élément d’arme, soit jusqu’au 1er février 2019.
« Un accessoire ne modifiant pas le fonctionnement intrinsèque de l’arme » n’est pas « une pièce essentielle au fonctionnement de l’arme », par conséquent, il n’est par pas soumis a l’obligation du marquage ou de la numérotation.
Il faut comprendre que techniquement, un même réducteur de son peut se monter indifféremment sur une arme de catégorie, A, B, C ou D. Pour un réducteur de son, il n’est pas possible de parler de « calibre ».
Lors du choix d'un silencieux carabine de chasse, plusieurs critères techniques doivent être pris en compte pour garantir une performance optimale. Parmi ces critères, le filetage, la capacité d'atténuation, le calibre, le poids, la matière ainsi que les dimensions du silencieux jouent un rôle fondamental dans l'efficacité et le confort d'utilisation.
Le filetage est essentiel pour fixer le fusil de chasse silencieux sur le canon de l'arme. Il est primordial de vérifier la compatibilité entre le filetage du canon et celui du silencieux. Ce dernier se caractérise par trois aspects : le diamètre extérieur, le pas (la distance entre les sommets des filets) et l’angle des filets, généralement de 60° dans le domaine de l’armement. Les filetages peuvent être exprimés en dimensions métriques, comme le 14x1m, ou en pouces, notamment pour les armes d'origine américaine, comme le 1/2-28. Chaque type de filetage nécessite une attention particulière pour garantir un montage précis et sécurisé.
Par exemple, un filetage 14x1m, également désigné 14×100, possède un diamètre extérieur de 14 mm avec un pas de 1 mm, ce qui signifie qu'il y a une distance de 1 mm entre les sommets de chaque filet, soit 10 filets par centimètre, ce qui facilite le comptage ou la mesure. De même, un filetage 18x1m ou 18×100 a un diamètre extérieur de 18 mm et comprend également 10 filets par centimètre.
Les Anglo-Saxons ont l'habitude de mesurer en fractions de pouce, nécessitant souvent l'usage d'une calculatrice. Le pouce, équivalant à 25,4 mm, est leur unité de référence. Parmi les pas les plus courants sur les armes d'origine américaine (et pas seulement) figurent par exemple le 1/2-28 et le 5/8-24.
À ces données s'ajoute la notion de tolérances. En effet, une pièce de 12,7 mm ne peut pas être insérée dans un trou de 12,7 mm ; l'une des pièces doit être légèrement plus petite ou plus grande. Il est courant de mesurer un demi-pouce à 12,5 mm au niveau des filets. Par exemple, il est fréquent de voir un filetage de 16x1m confondu avec un 5/8-24. Bien que les dimensions soient proches, elles ne sont pas interchangeables.
Un autre critère crucial est la capacité d’atténuation du bruit, exprimée en décibels (dB). Sans l’usage d’un fusil de chasse avec silencieux, le bruit peut atteindre des niveaux dangereux, au-delà de 130 dB, soit bien au-dessus du seuil de douleur. L’utilisation d’un silencieux permet de réduire ce bruit, notamment en combinant le dispositif avec des munitions subsoniques, pour un résultat optimal.
Le calibre de l'arme est également un élément clé à prendre en compte lors de la sélection d’un silencieux. Chaque modèle est conçu pour s’adapter à un type de calibre particulier, assurant ainsi une étanchéité parfaite et une réduction sonore optimale. Que ce soit pour des fusils de chasse ou des carabines, il est essentiel de choisir un silencieux en fonction du calibre de l'arme utilisée. Ainsi, le choix d'un silencieux adapté au calibre qu'il doit modérer offre une étanchéité parfaite et une réduction optimisée du son. Les silencieux existent aussi bien pour les fusils de chasse que pour les carabines de grande chasse.
Le poids d'un silencieux est un critère crucial à considérer lors du choix de cet accessoire pour une arme à feu. Un silencieux plus léger offre une meilleure maniabilité et réduit la fatigue du tireur, surtout lors de longues sessions de chasse ou de tir sportif. Toutefois, un modèle plus léger peut parfois sacrifier une partie de son efficacité en matière d'atténuation du bruit et de durabilité. Inversement, un silencieux plus lourd peut améliorer la stabilité de l'arme en réduisant le recul, mais au prix d'une manipulation plus difficile. Il est donc essentiel de trouver un équilibre entre légèreté, efficacité et confort d'utilisation pour répondre aux besoins spécifiques de chaque utilisateur.
Les matériaux utilisés pour la fabrication des silencieux de chasse sont tout aussi déterminants. L’acier inoxydable, par exemple, est robuste et résistant à la chaleur, mais relativement lourd. L’aluminium, plus léger, est un excellent compromis entre performance et maniabilité, bien qu’il soit moins résistant dans des conditions intensives. Le titane, quant à lui, combine légèreté et durabilité, mais son coût peut en dissuader certains.
La longueur et le diamètre des silencieux sont des aspects essentiels qui influencent leur performance et leur praticité. Un silencieux plus long tend à offrir une meilleure atténuation du bruit en permettant une plus grande expansion et une meilleure dissipation des gaz de combustion. Cependant, cette longueur supplémentaire peut rendre l'arme plus encombrante et moins maniable, particulièrement dans des environnements restreints ou pour des chasseurs qui parcourent de longues distances.
Le diamètre du silencieux joue également un rôle crucial. Un diamètre plus large peut améliorer la réduction du bruit et permettre une meilleure gestion des gaz, mais il peut aussi ajouter du poids et affecter l'équilibre de l'arme. Trouver le bon compromis entre longueur, diamètre, et efficacité sonore est essentiel pour répondre aux besoins spécifiques du tireur, qu'il s'agisse de confort, de maniabilité ou de performance acoustique.
Le silencieux carabine de chasse et le frein de bouche sont deux dispositifs fixés à l'extrémité du canon, chacun avec des fonctions bien distinctes. Le silencieux, également appelé modérateur de son, a pour rôle de réduire le bruit de la détonation en atténuant les gaz de combustion libérés lors du tir. Cela rend le tir plus discret tout en protégeant l'ouïe du tireur.
En revanche, le frein de bouche est conçu pour diminuer le recul et limiter la hausse du canon en redirigeant les gaz vers les côtés ou vers l'arrière. Cette redirection améliore le contrôle de l'arme et favorise une meilleure précision, surtout lors des tirs successifs. Tandis que le fusil de chasse silencieux se concentre sur la réduction du bruit, le frein de bouche vise à optimiser la stabilité et à faciliter la gestion du recul.
L'utilisation d’un fusil de chasse avec silencieux présente de nombreux avantages pour les chasseurs. Tout d'abord, la réduction du bruit est un atout majeur, car elle rend l'expérience de chasse plus agréable et moins perturbante pour la faune ou les autres chasseurs présents. En parallèle, la réduction sonore protège l'audition du chasseur, prévenant ainsi les dommages auditifs à long terme. De plus, un tir discret évite d'effrayer les animaux à proximité, offrant ainsi davantage d’opportunités de tir dans la même zone. Enfin, l’utilisation d’un silencieux améliore le confort global du tir, notamment grâce à la réduction du recul et du flash lumineux, ce qui est particulièrement bénéfique dans des conditions de faible luminosité.
Malgré leurs nombreux atouts, les fusils de chasse silencieux présentent quelques inconvénients. Le premier réside dans le poids supplémentaire qu'ils ajoutent à l'arme, ce qui peut devenir gênant lors de longues sessions de chasse. De plus, leur longueur supplémentaire rend l’arme plus encombrante et parfois difficile à manipuler, surtout dans des environnements denses comme les forêts. Le coût est également un facteur à considérer, car les silencieux de haute qualité peuvent représenter un investissement important.
Il existe plusieurs marques reconnues pour la qualité de leurs silencieux :
L'adoption des silencieux à la chasse offre de nombreux avantages, tant pour le confort et la sécurité des chasseurs que pour le respect de l'environnement. Toutefois, leur utilisation présente également quelques inconvénients qu'il convient de considérer. En choisissant un silencieux adapté à vos besoins et en tenant compte des critères techniques, vous pourrez maximiser les bénéfices de cet équipement.
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