Après la guerre franco-allemande de 1870-1871 et la défaite française, la IIIème République (1870-1940) entreprit de reconstituer l’armée nationale. Certains équipements étaient complètement obsolètes, à l’image du pistolet modèle 1822 T bis qui équipait encore ses troupes. Le gouvernement lança un vaste programme de modernisation, notamment pour les armes de poing, ce qui donna naissance aux revolvers modèles 1873 et 1874.
Dès 1871, la Commission de Tir de Vincennes rédigea un cahier des charges pour la commande d’un revolver à destination de l’Armée de Terre. Plusieurs prototypes furent présentés, dont celui de Jules Chamelot et Henri-Gustave Delvigne. Le revolver Chamelot-Delvigne, déjà adopté par l’armée suisse, fut finalement retenu. Il équipa progressivement les troupes françaises sous l’appellation « modèle 1873 », date à laquelle 40 000 exemplaires furent commandés à destination de la Gendarmerie.
L’année suivante, il fut adopté pour tous les sous-officiers de l’armée de Terre et les troupes de cavalerie. Fabriqué par la Manufacture d’armes de Saint-Étienne, le revolver modèle 1873 pesait 1 200 grammes pour une longueur totale de 242 millimètres. Sur chaque revolver étaient gravés le nom de la manufacture de Saint-Étienne, l’année de production de l’arme ainsi que son numéro de série.
À l’exception de certains éléments, comme le chien recuit au jaune, le revolver modèle 1873 était poli à blanc. Son barillet plein, doté d’une capacité de six coups, et ses plaquettes de crosse en noyer quadrillé le rendaient aisément reconnaissable. Doté d’une excellente prise en main, le revolver modèle 1873 était précis jusqu’à vingt-cinq mètres. Il était également peu sensible à l’encrassement et facilement démontable. Ses nombreuses qualités en ont fait une arme appréciée par l’armée, malgré une munition de 11,73 millimètres peu puissante.
D’une facture plus fine, le revolver modèle 1874 était destiné aux officiers de l’armée de Terre. De même calibre, c’était une version allégée du revolver modèle 1873. Légèrement plus court, le modèle 1874 est identifiable aux cannelures taillées dans son barillet, ainsi qu’à ses parties métalliques bronzées, permettant de le distinguer du modèle équipant la troupe.
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A partir de 1872, la Marine fut équipée du revolver Lefaucheux modèle 1870 de calibre 12 millimètres. Mais, en raison du coût d’achat trop élevé de ces armes, la Marine se tourna finalement en 1877 vers le revolver Chamelot-Delvigne équipant l’armée de Terre. Cependant, la Marine disposant encore d’importants stocks de munitions de 12 millimètres, une décision ministérielle imposa la modification du barillet pour l’emploi de cette munition plus puissante. On parle ainsi du « revolver modèle 1873 de la Guerre modifié pour la Marine ».
Afin de le distinguer du modèle adopté par l’armée de Terre, on frappa l’ancre de Marine sur la calotte de la crosse, et l’on accola la lettre « M » à la suite du millésime gravé sur le revolver, pour « modifié ». On distingue ainsi ces revolvers spécifiques par l’inscription « 1873 M » ou « 1874 M » sur le canon de l’arme.
Ce marquage ne doit pas être confondu avec le poinçon représentant la lettre « M » que l’on trouve parfois frappée sur la partie droite du busc du revolver, partie supérieure de la crosse, et à proximité de la vis de la plaque de recouvrement. Mesurant 2,5 millimètres, cette frappe indique que l’arme fut réparée en manufacture.
La production de cette variante des revolvers modèles 1873 et 1874 s’arrêta en 1886, avec l’épuisement des stocks de munitions de 12 millimètres.
Malgré leur remplacement officiel en 1892, les revolvers modèles 1873 et 1874 connurent une importante longévité. Dans les années 1920, ils équipaient encore quelques unités de réserve et certains furent même utilisés durant la Seconde Guerre mondiale par des groupes de résistants.
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Nous avions vu que le revolver d’ordonnance modèle 1873 était un superbe revolver pour son époque mais avec le passage à la poudre sans fumée et l’invention du barillet basculant il était devenu obsolète. Ces premiers revolvers commenceront à être produits en tant que modèle 1887 et non 1892.
La production de ces premiers revolvers va être rapidement suspendue car la priorité est donnée à la fabrication en masse des fusils Lebel. En 1892, le revolver français est prêt et la production peut commencer à partir de l’année suivante.
D’ailleurs la production va être très longue car elle va durer de 1893 à 1924 et ces revolvers seront fabriqués par le Manufacture d’Armes de St-Etienne mais également en Espagne afin de libérer les lignes de production au début de XXe siècle pour la fabrication de fusils. Des copies seront également produites en Belgique.
Les revolvers modèle 1892 sont des armes robustes et fiables mais leur cartouche n’est pas des plus puissantes. Ils vont cependant avoir une très longue utilisation car ils seront utilisés bien après la Première Guerre mondiale et les derniers seront totalement remplacés qu’à partir de la fin de la Seconde Guerre mondiale, ce qui est extrêmement long pour une arme conçue à la fin du XIXe siècle.
La conception de ce revolver remonte à l'année 1892, d'où il tire son nom. Il fut produit par la "Manufacture d'armes de Saint-Étienne" (MAS) et est devenu le revolver de service standard de l'armée française pendant de nombreuses années.
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Le revolver 1892 est réputé pour sa robustesse et sa fiabilité. Chambré en calibre 8 mm, il possède un barillet de 6 coups. Avec une longueur totale d'environ 240 mm, c'est une arme compacte et maniable. Son mécanisme à double action est l'une de ses principales caractéristiques qui le distinguent parmi les revolvers de la catégorie B.
Le revolver 1892 a joué un rôle clé dans de nombreux conflits militaires.
Lors de la Première Guerre mondiale, le revolver 1892 a été largement utilisé par les forces françaises. Sa fiabilité en a fait une arme de choix dans les tranchées boueuses et humides.
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, bien qu'il ait été en grande partie remplacé par d'autres armes de poing, certains soldats et résistants français ont continué à l'utiliser en raison de sa robustesse et de sa fiabilité.
Le revolver dit mle 1892 espagnol n’a rien d’un modèle 1892, il est juste au calibre 8 mm 1892. Le ou plutôt les revolvers improprement nommés « 1892 espagnol » n’ont rien à voir avec l’arme réglementaire française, mise à part la munition.
Il s’agit en effet en grande majorité de copies du « Smith & Wesson Military & Police » ou du « Colt New service », fabriquées en calibre 8 mm modèle 1892 par l’industrie basque espagnole, sur commande du gouvernement français pendant la Première Guerre Mondiale. Ces armes sont donc classées en catégorie B), tout comme les armes américaines dont elles sont les copies.
Depuis 1979 et leur libéralisation, les revolvers modèles 1873 et 1874 rencontrent beaucoup de succès auprès des collectionneurs, mais également des tireurs sportifs. La cote d’un revolver modèle simple 1873 ou 1874 varie entre 300 et 1 000 euros. Elle est déterminée par un certain nombre de facteurs : la correspondance des pièces, l’état de la surface (piqûres de rouille), l’état des marquages, ou encore l’état mécanique.
Aujourd'hui, posséder un revolver 1892 est un signe de distinction pour tout collectionneur d'armes historiques. Et pour ceux qui cherchent à acquérir cette précieuse pièce, NaturaBuy est l'endroit idéal.
Le revolver 1892 est classé en catégorie B. Cela signifie que son acquisition et sa détention sont soumises à autorisation préfectorale. Avant de procéder à l'achat, assurez-vous de posséder toutes les autorisations nécessaires.
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